
Mercredi 20 juillet 2016 – J259
20h09,
Dans une maisonnette, à Pavar
Distance parcourue : 110,24km
Vitesse moyenne : 19,66km/h
Vitesse maximum : 48,50m/h
Temps sur le vélo : 05h36min
Dénivelé positif : 343m
Altitude maximum : 979m
Le réveil sonne à 7h30, pas évident de sortir de notre lit douillet ! 8h, Daniel part travailler et l’heure est aux adieux… Et oui, après 6 jours dans cet endroit au top, il faut partir ! L’aventure continue ! On s’apprête en douceur, Zoya nous prépare un sachet (énorme) de survie et Doudou nous fait comprendre qu’il a une crevaison très lente à l’arrière : on vivra avec aujourd’hui. La maman nous souhaite un excellent voyage puis Zoya essaie le vélo avec Pif… Les voisins nous épient, ça la fait rire !
9h30, on commence notre journée sportive après une belle pause gastronomique! On quitte Almaty, ça descend pas mal et on s’énerve de temps à autre sur les Kazakhs qui déboulent sur la route sans regarder ce qui les précède… On se demande combien de personnes ont réellement passer leur permis ! Pour éviter un trafic trop important, on choisit une route plus proche des montagnes… Erreur ! Ça monte pas mal et puis il y a vraiment beaucoup de véhicules ! Après 40 kilomètres, on choisit une route alternative, l’occasion de s’arrêter pour le lunch, que ça fait du bien de manger en légèreté !
On emprunte alors une route qui longe un canal… personne pendant 40 kilomètres, juste les vergers aux alentours, les prairies et les montagnes aux sommets enneigés en arrière-plan ! On profite de ce silence pendant 2 heures, c’est facile et agréable, digne d’une promenade en Ravel ! On repense aux bons moments passés avec Zoya et Daniel, de sacrés hôtes que l’on n’est pas prêts d’oublier !
Au kilomètre 80, on rejoint la route principal et on ne fera que descendre jusqu’à la fin de la journée ! Les kilomètres défilent, les sourires aussi… On a d’ailleurs eu droit à un top-la tellement enthousiaste que mon bras le ressent toujours ! Alors qu’on regarde où planter la tente, une famille nous sourit… Pif insiste pour créer le contact alors on leur demande où on peut planter la tente ! Gentiment, ils nous montrent la parcelle d’à-côté : une parcelle remplie de rocailles et… de plantes de cannabis poussant comme des mauvaises herbes, au sens propre comme au figuré. C’est à côté de la grande route puis c’est vraiment délicat pour mettre la tente, on décline l’invitation… Alors qu’on est sur le point de partir, la ‘mama’ nous montre un bâtiment type ‘maisonnette’ et nous invite à y dormir ! Bon sol, isolé du bruit, on accepte sans chichis !
Ce soir, c’était censé être le grand retour des nouilles ! Pif propose à la famille de ‘partager la nourriture’ via notre traducteur sur téléphone… Mieux que ça, on se retrouve à souper avec la maman et sa grande fille, Kamila. Les nouilles sont alors aux oubliettes pour faire place à des ravioles farcies à la patate et une salade d’aubergines, un délice mais qui fait travailler les estomacs ! Ces autres enfants participent aux échanges et la petite de 3 ans, est dingue de notre livret ‘Gpalémo…’. Vu comme ils sont adorables avec nous, on lui donnerait bien mais son contenu est comme un livret de survie pour nous ! Ça part en crise de larmes pour elle pendant que je transpire le ‘tchay’ (thé), j’ai alors droit à un petit cadeau digne de leur ‘nation des Yougours’ (ils ne se considèrent pas Kazakhs mais Yougourski), un essuie !
20h, on est KO, et la ‘babushka’ (grand-mère) et le ‘dédushka’ (grand-père) se marrent en nous montrant que le soleil n’est même pas encore couché !
Va falloir retrouver notre rythme,
Val & Pif
Pensée positive : Météo idéale pour rouler !
Pensée négative : Dur de reprendre le rythme ‘cyclo’ après une si belle pause !
Anecdote : Alors que Pif roulait avec Zoya, une dame a crié en russe qu’elle était chanceuse car c’était le rêve de toutes les femmes d’être à ma place !
Jeudi 21 juillet 2016 – J260
21h18,
Sous la tente, deux kilomètres après la gorge de Kokpek
Distance parcourue : 73,53km
Vitesse moyenne : 12,97km/h
Vitesse maximum : 35,03m/h
Temps sur le vélo : 05h40min
Dénivelé positif : 601m
Altitude maximum : 1102m
On se réveille après une bonne nuit vers 7h20. Alors qu’on est en train de remballer le bazar, on frappe à la porte de la maisonnette… C’est le grand-père qui vient nous annoncer qu’on est attendus pour le déjeuner ! On se retrouve alors à table avec La maman Goula, et les deux cadets. Elle nous a cuisiné un festin : des œufs sur le plat frits et des pâtes avec une sauce bien grasse. C’est très bon, mais dès les premières cuillères, on sent que ça ne va pas passer du tout! En plus Goula insiste tout le temps pour nous resservir que ce soit de nourriture ou de thé (très bon aussi mais on ne sait pas d’où vient l’eau…), et ce n’est pas facile de dire non. On continue à discuter comme on peut. Pas facile de faire comprendre à Goula que nous ne sommes pas Américains, et que la Belgique n’est pas en Amérique… On sort ensuite dans la cour où on retrouve les grands-parents. La grand-mère épluche des patates accroupie par terre alors que le grand-père s’approche de nous avec un bouquin qu’il veut nous offrir. C’est en russe, ce n’est pas léger, mais la scène est hyper attendrissante. Il nous fait comprendre que c’es un bouquin sur leur peuple, les ‘Yougourski’ de ce qu’on comprend.
On retourne ensuite à la maisonnette pour préparer Doudou. On est assisté par le fils de 8 ans qui nous fait bien comprendre qu’il aimerait essayer la machine. Une fois assis à la place de Val, il est comme un gosse dans un parc d’attractions. Il est fan et fera les bruits d’une fusée turbo avec sa bouche tout le temps que dure notre petit tour. On quitte donc la bourgade vers 9h.
Beaucoup moins de grands espaces verts de tous côtés ici. On traverse ou longe souvent de petites bourgades avec des vendeurs de fruits, légumes, et autres produits le long de la route. Malheureusement ce matin notre pire ennemi est présent, et bien présent, le vent de face ! De sales rafales nous empêchent d’avancer à une allure descente, alors que c’est relativement plat. Même en descente on doit bien pousser. De plus, au niveau de Birlik, on se tapera 15km d’autoroute en construction où il n’y a strictement rien d’intéressant à voir. Heureusement on garde la bonne humeur et on rigole. Et les nombreux automobilistes et gens le long des routes nous redonnent courage avec leur sourire et leurs saluts.
Après 30km, il est 11h45, on est épuisés, et on tombe sur un bâtiment isolé devant lequel on repère un préau avec tables basses, matelas et coussins. On le tente et il s’agit bien d’un restaurant. La famille qui tient le bazar est toute chose de nous voir débarquer, mais on ne sait pas trop si c’est parce qu’on est étrangers ou simplement parce qu’ils ont des clients. En effet, il n’y a aucune devanture, aucune enseigne, et on sera les seuls jusque milieu d’après-midi. En effet, on commande une bouteille de coca pour moi, une bouteille d’eau, deux Laghnam, et on restera là jusque 14h15, profitant des matelas pour faire une sieste, bouquiner, digérer (c’était très bon), et attendre en vain que le vent s’arrête. On se marre en regardant l’ensemble de la famille défiler devant et sur Doudou pour faire des selfies et photos de groupes. Le plus marrant est quand les gens mettent carrément nos casques sur leur tête pour faire comme si ils y étaient vraiment. Comme quand on fait des photos à thèmes avec accessoires.
Après le vent les estomacs. Même si c’était bon, les poivrons et oignons crus plus la sauce bien huilée, le tout sur le déjeuner, ça ne passe vraiment pas. On court tous les deux aux toilettes (un trou dans un plancher de bois au dessus d’une fosse à ciel ouvert) et ce n’est vraiment pas top. Et on devra sauter plusieurs fois de Doudou par la suite pour courir dans les champs ‘chasser le papillon’…
Vers 14h15 on reprend la route et le vent semble un rien plus calme. On traverse encore une belle bourgade avec pleins de vendeurs. On achète un énorme bidon d’eau et on est vite entourés par plein de gens. Je me retrouve vite à encore devoir faire un tour avec un jeune de notre âge qui ne comprend rien et pédale à l’envers…
Après les estomacs les nuages. Ca s’assombrit méchamment et il commence à pleuviner. On avance toujours pas avec ce vent, les arrêts ‘chasse aux papillons’, et ces faux-plats montants infernaux. On arrive alors face aux montagnes (qui sont magnifiques) et un panneau annonçant une gorge. On est alors partis pour monter cette gorge pendant 13km jusque 1100m d’altitude avec la moitié sous une fine pluie. Ca reste magnifique et le vent nous fout la paix pendant la montée.
Arrivés au sommet, il fait sec, le ciel nous offre des jeux de lumières (et de couleurs avec un petit arc-en-ciel) juste dingues sur les montagnes. Il y a quelques échoppes dans lesquelles on trouvera… du PQ ! Ouf…
On fait encore 2 kilomètres et on quitte la route pour planter la tente, il est 19h. On est emmerdés par pleins de petits moustiques mais on est trop épuisés pour râler. Mais le pire c’est quand même quand ils attaquent les fesses alors qu’on chasse les papillons. Pour souper, on part sur des biscuits secs, on est vraiment trop mal. On profite alors d’un coucher de soleil magnifique sur les montagnes!
Journée épuisante mais réussie dans la bonne humeur !
Pif & Val
Pensée positive : Les belles gorges suite à une bonne pause midi !
Pensée négative : Vent + estomacs + pluie…
Anecdote : Après 1/3 de la montée dans la gorge, un petit camion s’arrête et les deux hommes nous proposent de mettre Doudou dans la benne remplie de blocs de béton et de nous emmener. Même si les blocs nous font peur pour le vélo, on répond spontanément que c’est gentil mais qu’on fait du sport... On devient cinglés?!
Vendredi 22 juillet 2016 – J261
23/07, 22h05,
Konak Ui Hotel, Kegen
Distance parcourue : 39,99km
Vitesse moyenne : 14,71km/h
Vitesse maximum : 30,66m/h
Temps sur le vélo : 02h43min
Dénivelé positif : 222m
Altitude maximum : 1250m
On se réveille dans cette grande étendue… C’est grandiose ! Il a pas mal plu la nuit, le terrain est boueux mais on sort assez facilement de notre espace consacré au bivouac après avoir déjeuné tranquillement… On reprend la même route sur une vingtaine de kilomètres, une longue ligne droite en faux-plat montant ! C’est un peu frustrant mais on sait ce qui nous attend par la suite et on s’en réjouit ! Alors qu’on essaie d’en finir au plus vite avec cette route, une voiture s’arrête : un moment selfie nous est imposé sans trop d’échange. Peu après, nous voilà alors à la fameuse intersection… le panneau ‘Charyn Canyon’ nous indique une route en graviers avec effet tôle ondulée sur 10 kilomètres ! Aux abords, à droite, des collines vertes qui rendent euphorique Pif, à gauche, une vaste plaine ! Au milieu de cette route, certains rongeurs sont là pour nous rappeler que c’est leur propriété et on fait la première rencontre de la journée : 2 cyclo-voyageurs ! Une Canadienne et un Écossais bien sympathiques et qui nous font un feed-back de ce fameux canyon ! Malheureusement, on ne roule pas dans le même sens et on se souhaite donc bonne route…
Quelques kilomètres plus tard, on arrive au check point : un gardien du parc national nous accueille et je ne le sens pas… un peu trop intéressé par la Gopro fixée au casque, il crache à la manière birmane (certains diront que c’est parce qu’il est musulman et qu’il ne peut pas avaler sa salive en période de ramadan et que ça en devient une habitude), un peu trop proche mais un peu maladroit aussi. On paie la ‘taxe’ comme indiqué sur le panneau, pour ça il semble un peu réglo ! On roule alors pour découvrir l’énorme crevasse formée de manière naturelle : c’est super impressionnant déjà du dessus ! On a 2 options, soit on poursuit sa découverte par le dessus, soit on s’enfonce dans ce canyon par un chemin assez abrupt au risque d’y passer la ‘fin’ de journée… on n’est pas pressés, et hoplà on prend la seconde option !
Comme on nous avait prévenus, l’accès est très pentu (les Kazakhs peuvent parler de minimum 12% dans ce cas-ci et seuls les 4*4 téméraires peuvent passer), sans chipoter, on descend du vélo et on le freine comme on peut… Juste pour le décor, on ne râle pas trop d’user nos plaquettes de freins ! Les collines vertes font place aux rochers striés rouge vif : on se sent de plus en plus petits dans cet environnement aride, c’est grandiose ! On s’enfonce sur ce chemin bien défoncé et on ne croise que peu de passants ! Après 3 kilomètres de descente dans cet endroit de plus en plus impressionnant, on débouche sur une rivière avec un courant trop fort pour pouvoir s’y baigner. Récemment, ils ont fait de cet endroit un ‘eco-park’ avec possibilités de dormir dans des yourtes ou dans des cabanons mais l’endroit est désertique… On profite de l’infrastructure pour luncher sur une aire de pique-nique avec toit ! Alors qu’on déballe tout, on entend parler français… à la table à coté ! On fait connaissance et c’est une 2ème rencontre sympathique ! Il s’agit d’une famille venue voir le grand frère qui bosse au Kazakhstan, c’est super intéressant et l’échange est riche ! Alors qu’il remonte le canyon à pied pour poursuivre leurs vacances, on lit tranquillement mais on a froid… On nous avait mis en garde : le canyon, il fait trop chaud en été, prévoyez énormément d’eau… et ben, le ciel est bien couvert et on sort nos polaires ! De nouveaux passants arrivent mais de court passage, ces Kazakhs nous offrent des pains fourrés ‘Welcome in Kazakhstan’ ! Comme on allait mettre la tente, une famille nous interpelle… 4 parlent français et habitent à Lille mais la maman est Kazakhe et ils sont en vacances pour voir les cousins ! On plante vite la tente avant que la pluie ne soit plus forte puis on les rejoint… Ils devaient camper ailleurs mais la pluie les retient ici… Il est 16h, on ne décollera plus de la table avant 23h ! Les cousins kazakhs ont le cœur sur la main et, à la place de notre habituel ‘café’, ici, pour ‘recevoir’, c’est avec de la nourriture ! On se joint alors à leur famille qui nous offre les restes de leur dîner… On en apprend plus sur cette chouette famille mais il est difficile de communiquer avec les cousins comme on ne connait pas le russe… ça nous frustre mais Jean-Michel et Lianne sont là pour traduire ! Leurs 2 enfants, Antoine et Maxime sont drôles : Maxime, 14 ans, essaie de draguer la fille de la nouvelle femme du cousin de sa mère mais Antoine, 10 ans est dans ses pattes… Puis ils préparent leur bivouac et c’est un camping de luxe… un sacré sketch ! Encore ici, on apprend un tas de choses sur les Kazakhs et les Russes ! Étant trop généreux, ils nous convient naturellement au souper accompagnés de shots de vodka pour les hommes, des chachliks,… un régale ! Mais quand va-t-on sortir nos nouilles durant cette étape? On passe vraiment une agréable soirée en très bonne compagnie… Seule ombre sur le tableau, le gardien qui rôde : on ne sait pas trop si il espère un peu d’argent ou s’il est simplement maladroit et souhaite se faire inviter pour le souper… Quoi qu’il en soit, on dort à côté d’une famille qui nous met plus qu’à l’aise et remballe assez bien le garde!
Il est passé 22h, on est KO et on s’endort comme des masses !
Val & Pif
Pensée positive : Le canyon et les supers rencontres !
Pensée négative : La météo…
Anecdote : Malgré que la femme soit plutôt considérée comme ‘ça’ et que le double mariage est légal pour les hommes, la tradition du mariage est assez sympa… Avant de se marier devant le ‘maire’, le futur marié a une série d’épreuves avant de rejoindre sa future femme chez ses parents : si l’homme échoue dans ses épreuves, les témoins doivent payer ! Une fois les futurs mariés retrouvés, tous les invités boivent un premier (gros) verre dans cette maison avant le mariage en lui-même !
Samedi 23 juillet 2016 – J262
24/07, 07h35,
Konak Ui Hotel, Kegen
Distance parcourue : 74,64km
Vitesse moyenne : 12,66km/h
Vitesse maximum : 58,57m/h
Temps sur le vélo : 05h53min
Dénivelé positif : 1441m
Altitude maximum : 1813m
Réveil sous un ciel toujours menaçant vers 7h. On remballe vite le bivouac monté à l’abri des hautes herbes le long du torrent avant de rejoindre la familia déjà réveillée autour de la table du déjeuner. Alors qu’on mange la pauvre fin de notre pain de 3 jours avec du chocolat, les amis sortent un buffet incroyable : tartines, nutella, biscuits, kelloggs, lait, café, thé, saucisson, fromage, … il y en a pour toutes les envies. Alors que j’explique que je rêve de nutella depuis 6 mois, le cousin me fait un biscuit avec une couche énorme de cette pâte à tartiner magique. Je fonds sur place, et me resservirait après invitation ! On a du mal à décoller et à quitter ces gens trop cool. Le petit Antoine nous montre ses talents au Rubik's Cube dont il partage la maitrise avec son père Jean-Mi. Vers 9h, il est grand temps de dire au revoir et de prendre la route !
On remonte alors notre bien aimé canyon sur 3km avec 200m de dénivelé. On le tue plutôt bien, sans trop de souci, juste deux petites pauses. On décide de ne pas tenter de reprendre la dernière montée de la mort et de prendre les escaliers dédiés aux marcheurs… et bien ce ne fût pas plus facile… On s’y prend au début un peu comme des manches. Et surtout on doit en même temps se battre avec une armée de moustiques insupportables. On décide au milieu de l’épreuve de décrocher les sacoches et les monter séparément. Après plusieurs allers-retours on est enfin arrivés au bout de nos peines. On quitte alors le parc national tout en croisant pas mal de voitures et minivans… ha oui on est samedi! On remonte ensuite les 10km de route de terre jusqu’à l’asphalte. On croise de nouveau pas mal de petits rongeurs. Après c’est 15 premiers kilomètres, on a déjà fait 400m de dénivelé sans vraiment s’en rendre compte.
On termine alors le col commencé la veille. Une petite route sinueuse au milieu de collines vertes et montagnes en arrière plan. Pas mal de rapaces dansent dans les airs au-dessus de nos têtes. On arrive alors au sommet à 1400m d’altitude et on se retrouve face à un spectacle à couper le souffle. Une énorme plaine coupée en deux par le début du canyon. Au loin des collines en forme de bosses dans tous les sens, puis du plat avec 4 villages bien distincts avant de plonger sur les hauts-sommets de la chaine de montagnes suivantes. On redescend vers le canyon sur une route bien descendante. On fait plusieurs pauses pour profiter des vues et faire quelques clichés (et séquences). Après un tournant une aire de repos avec plein de voitures. Il s’agit en fait d’un point de vue sur la rivière et le canyon qui disparait dans les profondeurs. On passera 30min géniales. Pas moyen de faire quelques photos de nous et du canyon. On est assaillis par les gens présents. Certains ne feront même pas de photos du canyon, mais juste de nous. Ils font la file pour s’assoir sur Doudou, ou y poser leurs jeunes enfants. Un groupe ira même jusqu’à nous offrir eau, pain, fromage,… et shots de vodka évidemment. Un d’eux lâche fièrement : ‘America one canyon, But Kazakhstan two canyons!’. On ne sait pas où est le deuxième mais il est très content de rabaisser les États-Unis. Leurs offrandes viennent à point nommé, on n’avait plus de pain pour le pique-nique !
Mais impossible de manger là. Les gens n’arrêtent pas. On étouffe sous les selfies. Du coup on reprend Doudou pour faire un kilomètre et se cacher derrière une bute. On déguste notre en-cas, et on repart vers 13h30 pour remonter de l’autre côté de la plaine vers un des 4 villages qu’on aperçoit au loin. On y arrive presque après 90min. Là la carte papier indique que la route par au loin pour après tourner dans les montagnes en angle droit. Maps.me propose une route qui coupe directement ce coude en continuant tout droit et qui nous ferait gagner 20 bons kilomètres. On arrive à l’Y. Nous sommes face à une route défoncée avec un panneau ‘accès interdit’… on le tente. Idée terrible ! La route défoncée devient bien vite une route de graviers qui monte dans les montagnes. On est seuls au monde et c’est juste magnifique, grandiose, on est dans notre élément. On a mis un peu de musique en plus pour se booster et l’adrénaline est bien là. Le ciel toujours aussi menaçant mais au moins les nuages nous protègent de la chaleur et il ne pleuvra pas ! On prendra une bonne heure et demie pour accomplir ce raccourci de 15km de long. Un raccourci qui nous a plongés dans un univers juste dingue, et qui nous fera retomber au milieu du col menant à la grande vallée de Karkara. Le col est encore long mais on a la pêche et on le tuera au calme et en rythme avec les encouragements des automobilistes.
Nous voilà au sommet à plus de 1800m d’altitude. La vue est bien belle et on est bien fiers lorsqu’on regarde derrière nous et qu’on voit la vallée d’où on vient, et la chaine de montagnes au loin derrière laquelle on a dormi la veille. On descend alors sur des montagnes russes avec au loin le village de destination et les sommets enneigés de la frontière. On croise pas mal de moutons et de chevaux. On arrive donc vers 18h dans le village de Kegen. Il fait méga froid. On se dirige vers le seul hôtel de la bourgade. On croise plein de gens en costumes et en robes… il doit y avoir un mariage dans le secteur. Le bâtiment est plutôt à l’ancienne, mais l’hôtel est bien ouvert et on est accueillis par un homme et deux jeunes garçons très sympas. On négocie un prix extra pour deux nuits, et les jeunes nous aident à prendre possession de notre chambre. Deux petits lits avec plusieurs carpettes kazakhes comme matelas. Il y a le wifi et ça ne manque pas de charme. Un établissement de montagnes à l’ancienne.
Alors que je prends ma douche j’entends que Val parle anglais avec quelqu’un dans le couloir. Pas besoin d’avoir une bonne oreille… il y a un allemand dans le secteur. Je rencontre donc Denys, qui est là pour deux semaines avec son VTT. Il va de petits logements en petits logements pour pouvoir y laisser son barda et faire des randonnées VTT dans les montagnes. On décide de souper ensemble pour faire plus ample connaissance. Vers 19h on sort pour aller manger et il commence à pleuvoir. On fait un tour d’une heure mais tout est fermé ! Les deux seuls établissements ouverts sont réservés pour le fameux mariage. On va alors acheter des Mantys congelés qu’on fera cuire avec nos deux réchauds à l’auberge. On passe une bonne petite soirée et Dennys nous fait un beau cadeau : une belle carte du Kyrgyzstan qu’il n’utilisera pas.
Il est bien vite l’heure d’aller se coucher… l’adrénaline est retombée…
Pif & Val
Pensée positive : Une journée de grimpette juste wwwwooooaaaawwwww en paysages !
Pensée négative : Les jambes sont bien casssées…
Anecdote : Ici, les concombres ressemblent à des cornichons avant d’être coupés. Et le goût est entre les deux. Et c’est trop bon !