
Mercredi 06 juillet 2016 – J245
18h46,
40 km après Balkhash, au bord du lac Balkhash
Distance parcourue : 43,77km
Vitesse moyenne : 13,98km/h
Vitesse maximum : 33,24km/h
Temps sur le vélo : 03h08min
Dénivelé positif : 109m
Altitude maximum : 412m
Notre réveil interne sonne vers 7h00. Pif poursuit ses recherches internet pendant que je tente de prolonger ma nuit de sommeil. 8h00, on déjeune dans le resto de l’hôtel : endroit assez classe avec pas mal d’alcôves dans les murs laissant place à des statues. Pif prend le petit déj’ salé proposé pour notre ‘voucher’ et je pars sur des crêpes ! C’est le luxe pour nous ! On a la chambre avec wifi jusque midi et nos corps nous abandonnent… Il est grand temps de freiner, juste le temps d’une journée. Pas question de ne pas pédaler vu le grand nombre de kilomètres que nous devons encore faire mais on prend une matinée ‘off’ ! On profite de l’accès internet, du vrai wc, de la douche chaude comme chez nous… bref, on est posés ! Dehors, il fait grand soleil : quasi 30°c et ce pour toute la journée !
Midi, il est l’heure de décoller, la suite du programme après le 12 juillet – date fatidique à laquelle nous passerons la frontière kirghiz – n’est pas encore définie malgré nos recherches mais nous ne trouvons pas d’accord commun pour le moment… à murir sur le vélo ! Première mission de la journée, trouver de l’eau ! Après 3 entrées dans des établissements qui ne sont pas de superettes (mais pourquoi se cachent-ils toujours derrière de gros stores ou rideaux?), on tombe sur un grand marché ! C’est vivant et bien plaisant ! A côté, le magasin ‘Sulpad’, un remake de MediaMarkt : on y trouve une pile pour le compteur qui annonçait batterie faible ces derniers jours : parfait ! On s’arrête devant une bawette pour manger un pain fourré. Le vendeur parle bien anglais et nous traduit quelques monologues de Kazakhs… Ils ne conçoivent pas que l’on vienne en Asie Centrale sans baragouiner le russe ! On part alors à tour de rôle sur le marché pour découvrir les spécialités et acheter un dessert au ‘dulce de leche’, un souper, des fruits et fruits secs… Pendant que Pif surveille Doudou, des gens viennent le saluer jusqu’à faire des câlins ! Étonnant mais amusant… C’est comme si Doudou était Mickey pour les adultes au Kazakhstan ! Après plus d’une heure de temps de midi inoubliable avec ces découvertes et rencontres, on remonte en selle… Seule déception, on n’aura pas l’occasion de souper à nouveau à l’endroit d’hier alors que les serveuses nous tannaient vraiment.
On reprend la route principale avec un vent de face assez fort… On est à chaque fois aspirés quand les camions roulent trop près de nous. Ce n’est pas agréable et on n’avance pas… Même les mouettes se battent pour avancer contre le vent mais abandonnent… La route est horriblement monotone en plus… Après quasi 2heures et 20km, on s’arrête à une station essence pour se réhydrater puis c’est reparti mais avec de la musique ! On avait prévu 50km, comme c’est notre journée de ‘répit’ dans cette course folle mais on est vraiment HS. Après 40km, le lac Balkhash nous nargue, il n’est qu’à 3 kilomètres de la grand route et on décide de s’arrêter là pour aujourd’hui, tant pis ! Pour accéder au lac, il faut un peu pousser dans le sable mais on espère y trouver un endroit idyllique… Erreur. L’eau est belle, ça pourrait être vraiment top mais c’est une porcherie, il y a des crasses partout ! Dommage. On a la flemme et plus vraiment envie de bouger, on trouve alors un recoin dans des dunes de sable pas trop sal pour établir notre base de campement. On soupe avec des pains farcis au chèvre, un petit pain ‘dulce de leche’ et des abricots en dessert… On voit au loin un orage qui éclate au-dessus de Balkhash, on n’est pas si mal finalement !
Demain, c’est reparti pour le marathon,
Val & Pif
Pensée positive : Agréable temps de midi près d’un marché vivant !
Pensée négative : 43km en 3h08, le vent nous a crevés alors que c’était notre journée de repos ! On espère qu’il aura tourné d’ici demain…
Anecdote : Pendant que j’écris l’article, Pif est parti faire un petit tour, il y découvre les mausolées… Impressionnant de voir ces édifices érigés pour des morts ! Ca rappelle un peu le Cambodge.
Jeudi 07 juillet 2016 – J246
18h18,
A côté de la tente, quelques kilomètres après Capbiwarah
Distance parcourue : 118,03km
Vitesse moyenne : 18,12km/h
Vitesse maximum : 36,41km/h
Temps sur le vélo : 06h30min
Dénivelé positif : 321m
Altitude maximum : 414m
Quoi de nouveau aujourd’hui dans la steppe ?! Une bonne vieille ligne droite de 100km ça vous dit? Réveil ciel bleu partout. Déjeuner tartines choco-bananes un délice. Et on démarre en musique.
En quittant notre emplacement, on croise un troupeau de vaches avec un jeune kazakh à dos d’âne qui vient essayer de nous faire causette. De retour sur la grand-route, on est vite content de notre choix de la veille… il n’y a pas de vent, on va pouvoir tuer les kilomètres ! Après les 25 premiers, on tombe sur le village attendu pour pouvoir faire un ravitaillement eau. Pas de chance, il n’y a qu’une petite dizaine de maisons et fermettes délabrées. On demande néanmoins à une dame qui revient du puits avec des seaux d’eau jaune qui nous fait comprendre qu’il faut retourner dans la ville d’où on vient… non merci ma petite dame. On ressort du village et on se pause sur le bord de la route pour faire de l’aquastop. Premier camion s’arrête, le chauffeur n’a pas d’eau mais nous offre une bouteille de nestea pêche. Deuxième camion s’arrête, le chauffeur trop cool nous remplit deux bouteilles d’eau et nous offre une bouteille de coca. Une voiture s’arrête, on part juste sur une séance photos…
Pas mal de chevaux aujourd’hui. Ils ont trop le rythme dans la peau les étalons kazakhs ! A chaque fois qu’on passe devant eux, ils commencent tous en rythme à hocher la tête de haut en bas. Ca colle souvent avec le rythme de la chanson qui passe au même moment dans notre radio portable, ils sont au top !
Pour midi, on aperçoit à 300m de la route une petite construction. On pousse le vélo jusque là-bas histoire de pouvoir profiter du mètre carré d’ombre qu’elle offre. Ca fait un bien fou. Tartines saucisson au jambon avec fromage, suivies d’une bonne pomme.
L’aprem est plus nuageuse, et on a de nouveau l’opportunité d’observer une tempête sur notre droite, qu’on frôlera en passant juste à côté. Vers 16h, on arrive à un village avec superette. On fait quelques courses et on achète un petit gouter. Des biscuits kazakhs de nouveau trop bons, et des boissons du secteur, comme le kazakhstan cola… ils n’ont pas été chercher très loin pour le packaging. L’autre boisson, à la menthe et au citron, est juste trop bonne !
Cinq kilomètres pour sortir du village et on va se poser dans la steppe, proches d’une butte, et un peu éloignés de la route. On monte notre bivouac au calme. Je prends du plaisir à gambader un peu dans cette vaste plaine tout nu. Val cuisine de succulentes pâtes avec la fin de la sauce carottes-potiron, petits dés de saucisson au jambon, et fin du fromage tout suintant avec la chaleur. En dessert, un bon carré… ok trois bons carrés d’une tablette de chocolat kazakh.
On est bien en bivouac,
Pif & Val
Pensée positive : Beau temps, bon rythme, bons repas (et bon groove des poneys) !
Pensée négative : On n’a pas encore passé le cap de la demande pour être hébergés ici. On a essayé à la sortie du village avec une grosse dame. Mais ça n’a pas été très concluant. Elle ne comprenait pas pourquoi on voulait planter la tente dans son jardin alors qu’on peut la planter n’importe où…
Anecdote : On est tombés à deux reprises sur une grosse bête terrifiante. La deuxième, Pif l’a killé, et ça a giclé sur toute sa jambe. Un liquide vert dégueu…
Vendredi 08 juillet 2016 – J247
20h12,
A côté de la tente, 110 kilomètres après Capbiwarah
Distance parcourue : 105,69km
Vitesse moyenne : 17,75km/h
Vitesse maximum : 42,99km/h
Temps sur le vélo : 05h57min
Dénivelé positif : 408m
Altitude maximum : 465m
Après une nuit où les sauterelles et les criquets ont fait chambard, on se réveille en étant déjà tout moites ! Plus besoin des sacs de couchage, plus on descend vers le sud, plus il fait chaud ! Cela dit, c’est bien plus agréable de replier la tente sous un ciel bleu que sous la pluie. Après de bonnes tartines de choco, on redémarre… Le soleil tape vraiment fort et on s’octroie une boisson désaltérante à l’unique pompe à essence de la journée : une limonade pétillante à la menthe (comme un mojito sans alcool). C’est pourtant suisse, mais on ne connaissait pas encore cette boisson ! Les étendues arides se poursuivent mais avec en prime aujourd’hui, des ‘cagibis’ pour les vendeurs de poissons ! C’est légèrement plus vallonné que la veille et le lac que l’on longe se manifeste un peu plus… sinon, c’est toujours la même route depuis quasiment 1000 km… On a recroisé des cools chameaux près d’une gare et ça c’était chouette à revoir, surtout avec l’appareil photo.
A midi, après 55km, on recherche un coin d’ombre dans cette région plutôt désertique ! Seule ombre sur 5 kilomètres : l’ombre du panneau affichant les kilomètres restants pour les prochaines villes… on se contentera de cela ! Bien qu’on a vraiment l’air de bons cludes sous ce panneau, un Kazakh qui vient de se garer sur l’aire de repos bien plus vaste juste de l’autre côté de la route nous accoste… Bien sympa et avec un anglais pas trop mal, il nous présente à sa femme et à sa fille de 6 mois. Lui dentiste, elle prof de finances à l’université d’Astana et avec un anglais encore plus top, on passe un bon moment de digestion en leur compagnie ! Une de leurs premières questions était : ‘que pensez-vous de notre pays? Vous l’aimez?’… ça nous sensibilise toujours ce genre de personnages ! Ce qui est dingue, c’est que le frère de sa femme était ambassadeur du Kazakhstan en… Belgique ! Par contre, étant quasi à court d’eau, Pif demande s’ils n’en ont pas un peu… Ils nous sortent une bouteille puis un pack de 6 autres grandes bouteilles ! Bien sympa mais on se contentera de la moitié, on est déjà trop chargés les amis !
On poursuit alors notre route sous une chaleur plus accablante. Les micro-pauses ‘eau’ s’enchaînent et, c’est comme une oasis au loin, on aperçoit un immeuble assez moderne qui ressemble à un café ! On s’y arrête, pour avoir de l’eau plus ou moins fraiche et des bonnes crêpes pour le quatre-heures… c’est vraiment dans les mœurs ici et ça passe vraiment bien ! La tenancière ainsi que la serveuse sont très souriantes et on arrivera à avoir un dialogue de signes malgré l’absence d’une langue commune ! 4 autres gaillards viennent nous parler… Enfin, surtout à Pif (y’a pas mal de machos quand même ici), un semble bien pompette et est un peu lourd. Les 3 autres sont marrants et Pif rentre un peu dans leur jeu. Ils lui offrent 2 shots de vodka kazakhs pure… Au moins, ça désinfecte. Une fois leur bouteille vide, ils repartent sur la route. Avec les filles, Pif leur donne un tour gratuit sur le carrousel… ça repart en fou-rires et c’est loin d’être déplaisant !
On clôture notre journée vélo quand on est plus ou moins proches du Lac… On parcourt 2km dans les plaines, sous les chemins de fer par un passage secret puis on arrive à 100 mètres du lac. L’endroit grouille d’animaux et de végétations assez hautes ! Pas l’idéal pour camper mais parfait pour se rafraichir ! Nous trouvons une pataugeoire (seul accès au lac depuis où on est) au milieu des roseaux… Pas moyen de s’y baigner mais clairement suffisant pour s’y laver avec une bassine ! On se sent alors terriblement propres et ça fait un bien fou ! On remonte le chemin emprunté sur 1 kilomètre et on trouve un endroit où camper… Pour souper, les derniers noodles du Cambodge, un rien trop épicé ! Le soleil se couche, les moustiques montent la garde, c’est l’heure du dodo !
Val & Pif
Pensée positive : Quel bonheur de se laver !
Pensée négative : Pas assez d’ombre dans cette région ! Sinon, mes habits sentent le saucisson… L’idée de l’emballer dans mes habits pour le conserver un minimum au frais n’était pas la meilleure !
Anecdote : En russe, l’eau c’est Voda : facile à retenir, vodka sans k ! En Kazakh, c’est ‘sou’…
Samedi 09 juillet 2016 – J248
20h33,
Sous la tente, 55km au sud du lac Balkhash
Distance parcourue : 117,01km
Vitesse moyenne : 18,24km/h
Vitesse maximum : 50,11km/h
Temps sur le vélo : 06h24min
Dénivelé positif : 595m
Altitude maximum : 604m
Horloge interne et chaleur du soleil nous font lever à 6h50. On est déjà en nage… On tue le pot de choco acheté à Karaganda. Pas mauvais… mais full full huile. On est contents de passer à autre chose pour la suite des petits déjs!
Sur la route du matin, plutôt bien vallonnée et toujours le long du lac, deux dames nous remplirons gratuitement nos bouteilles vides à un resto-route… merci mesdames ! Sur cette portion on voit énormément de stations essences ‘haut de gamme’ avec petite supérette. Et toujours autant de pauvres bawettes vendant du poisson séché. On se demande d’ailleurs ce qu’il peut bien y avoir à manger sur ces poissons ouverts en deux comme un livre… On passe au milieu de zones desséchées qui nous font penser aux salars boliviens. On croise également un cycliste. Un gars qui vient de Taiwan, et qui pédale depuis les côtes chinoises dans l’objectif d’atteindre la Finlande et voir des aurores boréales. Rencontre sympa mais rapide, il ne parlait quasi pas anglais. On s’arrête également dans un café vers 10h pour affoner un litre d’ice tea frais.
Aujourd’hui, marre d’être pris pour Mickey Mouse au milieu de Disney Land Paris. Alors on décide de vendre nos corps à l’appareil contre des bouteilles d’eau! Et ça marche plutôt bien. A chaque fois qu’un véhicule nous dépasse et ralentit ou s’arrête en brandissant les smartphones, on réclame de l’eau. On reçoit bien souvent des bouteilles entières, gazeuses, et bien fraiches !
Midi, on arrive à l’Y. A gauche Almaty, à droite Wy et la frontière kirghize. Avant de prendre à droite, on se pose pour pique-niquer. Il y a une station essence, un petit restaurant (où la femme remballe tout le monde en disant qu’elle n’a rien à manger… juste du thé et du café), et une ‘superette’. Il y a un peu de monde. C’est ici que les échanges de bus se font d’une direction à l’autre. On fait quelques emplettes et on mange un nouveau saucisson trop trop bon avec notre pain. Au moment de redémarrer, 4 hommes arrivent dont deux jeunes qui baragouinent l’anglais. Ils sont fascinés et nous invitent à manger dans le restaurant. On refuse poliment. On vient de manger, on aimerait tuer les kilomètres pour respecter notre timing, et surtout nous on sait que la femme n’a rien à manger dans son établissement…
L’aprem, on quitte donc les bords du lac Balkhash. On remontera tout doucement de 350m à 600m d’altitude. La route est bien plus étroite et en bien plus piteuse état. Des nids de poules partout, et des sacrées déformations du bitume. Heureusement il y a moins de trafic. On continue à faire le tapin. Un 4x4 s’arrête avec une famille entière à l’intérieur. Le couple est over sympa et nous donne de l’eau… mais aussi un frigo tout entier… Ils remplissent nos sacoches de bouffe! Œufs durs, concombres, tomates, sel, biscuits, pains, fromages, … ils sont vraiment trop cools ! Au moment de se quitter, l’homme fait même un geste un peu gênant : il nous donne un billet pour qu’on s’achète de l’eau plus tard… On fera encore quelques arrêts sur la journée avec en récompense eau, soda, … et bien souvent frais !
La route est vraiment belle. C’est vallonné et vert. Ca nous fait penser aux séquences du film Gladiateur, dans le secteur de la maison de Maximus en Espagne… Vers 17h30 on s’arrête car on est complètement vidés. On s’éloigne de la route via un petit chemin et on plante malheureusement la tente à un endroit pas top, avec des plantes épineuses, du sable… on retiendra le cadre magnifique parait…
On cuisine un festin avec les Tupperware de la famille. De succulentes pâtes saucisson et 3 fromages. Une tuerie qui nous fait mal au ventre et transpirer de plus belle sous la tente…
Pif & Val
Pensée positive : L’aquastop et le waterselfie, c’est vraiment super !
Pensée négative : Le soleil fait vraiment très très mal. On crame. Mal de tête. On est tout le temps assoiffés… heureusement qu’il y a la pensée positive.
Anecdote : Avant chaque montée, chaque faux-plat, un panneau triangulaire annonçant une pente à 12%. Pas un de plus, pas un de moins, et ce quelque soit la montée qu’on fasse… Apparemment ils n’avaient plus d’autres pourcentages au magasin de panneaux…
Dimanche 10 juillet 2016 – J249
20h33,
Hôtel Lazzat, Chou Шу
Distance parcourue : 125,62km
Vitesse moyenne : 19,34km/h
Vitesse maximum : 43,07km/h
Temps sur le vélo : 06h29min
Dénivelé positif : 265m
Altitude maximum : 675m
6h30, Pif me réveille pour que l’on remballe tout pour les quelques minutes de fraicheur qui nous restent ! On s’exécute et on remballe notre bivouac avec toutes les bouteilles d’eau vides (6 de 1,5 litres et 2 bidons). La seule bouteille qui reste a des flotteurs suspects… c’est l’occasion de tester notre super filtre à eau, acheter lors de mon aller-retour en Belgique ! C’est magique, c’est comme une paille que l’on visse sur une bouteille ou sur une autre paille, et on siphonnera notre dernière bouteille du coup ! Les 30 premiers kilomètres, on monte et descend les dernières collines en hauteur, les vues sont sympas et ça change un peu de nos décors répétitifs de la steppe ! On redescend à l’altitude du lac puis on se rue dans le seul café du coin pour se ravitailler en eau. Pif a besoin de force et prend une boisson avec des dessins sympas : citron, cannelle, menthe… et il s’agit en fait d’un litre de redbull !
Tout au long de cette journée, on aura droit à des nids de poules qui agissent comme des ‘mines’ pour camions, bus et voitures… des explosions de pneus retentissent, les véhicules sont nombreux à être en ‘panne’ sur le bas-côté avec les passagers qui se mettent à l’ombre comme ils peuvent. Et oui, on a beau être quasi à la même altitude qu’Astana mais 1100 km plus bas, ça fait une sacrée différence de climat ! On avoisine les 40°c quand même… c’est vraiment dur de pédaler dans cette chaleur mais heureusement, les pompes à essence et bourgades sont un peu plus présentes. Midi, on arrive à un T, et on en profite pour s’arrêter après une soixantaine de kilomètres. On mange les restes de notre colis offert par la jeep (pain, concombre, tomate, saucisson et petits biscuits secs), à l’ombre d’un arbre. Ça passe bien et je m’enduis de crème solaire 50 à nouveau… dingue comme ma peau ne s’habitue pas au soleil après 8 mois !
L’après-midi sera plus rude, les décors sont verdoyants avec de grands arbres mais la chaleur est insoutenable et ce pour à nouveau 60 km… Puis on rebondit dans tous les sens avec cette route cabossée ! Heureusement, après l’effort, le réconfort ! On a bien géré notre timing et il nous reste 120 km à faire en 2 jours. On arrive dans une petite ville nommée ‘Wy’ et on dit oui pour dormir dans du dur ! Petit hôtel pas trop cher, propre avec wifi… on s’y installe à 16h30 ! Quel bonheur d’être propre et d’avoir en plus l’hôtel qui nous lave nos habits ! Le soir, on s’installe dans le resto d’à côté et on commande de petits plats à picorer : une salade, des ravioles, une épée de mouton pour Pif et des roulades au chou et à la viande. Un délice et dans une ambiance sympa !
Retour à l’auberge avec ‘friends’ pendant que nos voisins de chambre se disputent dans le couloir puis au dodo au frais !
Val & Pif
Pensée positive : On est arrivés dans une ville !
Pensée négative : Les nids de poules…
Anecdote : A chaque entrée de café, il y a toujours au minimum un lavabo, passage obligé avant de rentrer ! Par contre, les toilettes, c’est souvent au fond du jardin…
Lundi 11 juillet 2016 – J250
22h18,
Dans l’arrière boutique d’un petit magasin, Kokkaynar
Distance parcourue : 48,87km
Vitesse moyenne : 16,84km/h
Vitesse maximum : 39,60km/h
Temps sur le vélo : 02h54min
Dénivelé positif : 178m
Altitude maximum : 646m
Réveil en douceur, on profite bien de la chambre de l’hôtel pour se la couler douce. Surtout que la nuit n’a pas été mauvaise mais quand même bruyante… certains pensionnaires ont décidé de déménager pendant la nuit… On déjeune au lit, on profite d’internet,…
Vers 11h, on sort de la chambre avec l’idée de partir avec le vélo et de se balader dans la ville jusque midi. Deux nouvelles têtes nous saluent, ce ne sont plus les dames de la veille. Pas de chance, car le commerce situé au sous-sol et par où il faut passer pour récupérer le vélo est fermé… Déjà expliquer le problème aux deux nouvelles dames, c’est bonbon… On espère alors que le commerce ouvrira à midi et on leur fait comprendre qu’on va partir se balader à pied pour manger et qu’on s’occupera du vélo après. On laisse donc toutes les sacoches en plan dans le sas d’entrée.
On ne va pas bien loin, la chaleur nous pèse déjà… On trouve, à l’étage d’un bâtiment abritant une banque au rez, un snack local qui propose des burgers et des pizzas. On prend chacun un burger et une assiette de frites en plus pour moi, le tout pour 3,5€. Les burgers-paninis sont bien copieux, très très bons, l’assiette de frites se laisse dégustée, et le tout avec le sourire des deux sympathiques jeunes filles qui tiennent la baraque. Par contre comme partout ailleurs, ils ne peuvent pas s’empêcher de faire pèter la musique dans le restaurant. C’est carrément des fois pas évident de se parler.
De retour à l’hôtel vers 11h50 avec une petite glace de la supérette, toujours pas de commerce ouvert… on s’énerve un peu auprès des deux dames… mais c’est un échange de sourds-muets. Encore heureux qu’on avait prévu une petite journée et de ne pas démarrer à 8h du mat… Car finalement, après que le garagiste d’en face et d’autres hommes s’en soient mêlés, une jeune fille vient ouvrir la porte vers 13h… merci Simonne!
On quitte cette petite ville sans force et sans motivation, mais avec la bonne humeur. On y va sacrément cool. Après 2-3 zigzags, c’est parti pour une ligne droite de 35km en montée. La route est tellement défoncée qu’on a plus facile de rouler dans le sable du bas-côté. On est entourés de champs cultivés. Et au loin apparaissent dans le ciel bleu… les premiers sommets enneigés qui percent la monotonie de la ligne d’horizon! Ca redonne un peu de boost d’apercevoir ces hautes montagnes, tout comme la bonne pâtisserie qu’on dégustera dans un abri de bus vers 15h (et qu’on tartinera de chocolat pour qu’elle ait plus de gout…). Dans les villages, on remarque souvent de longs tuyaux jaunes qui longent les barrières et trottoirs, font le tour des portiques et portails. On ne sait pas si c’est pour décorer, ou si c’est le gaz ou l’eau, mais en tout cas ça prend beaucoup de place dans le paysage urbain.
48km, on arrive vers 16h dans une bourgade complètement assoiffés. On fait la course avec un petit gars à vélo pour s’arrêter ensemble devant un petit magasin situé à côté d’une vieille station essence. On achète un jus citron-menthe et un bidon de 5L d’eau fraiche. De retour sur le parking, la dame du magasin sort, va s’assoir sur le banc de la pompe essence avec sa copine qui tient cette dernière. Elles nous font signe de venir s’assoir avec elles… et bien nous resterons sur ce banc jusque 22h!
Ces deux dames sont beaucoup trop cools! On jouera constamment avec des mimes, des dessins, le gépalémo, le traducteur de l’Iphone, mais avec la patience de chacun on arrive à des résultats. On passe un moment génial. Alors qu’on a acheté dans le magasin un paquet de petits poissons salés pour partager l’apéro, à 17h30 une voiture arrive et livre un Tupperware à la dame du magasin. Elle nous fait signe de la suivre et en fait elle a commandé à manger pour nous! On déguste alors nos premières Laghnams, des longues pâtes trop bonnes dans une sauce piquante avec morceaux de poivrons et de mouton.
Les dames nous montrent ensuite un cagibi un peu pouilleux à l’arrière de la battisse et nous proposent de dormir là (et de faire des câlins d’après leurs mimes…). On est aux anges, et on accepte directement. Le temps de se changer, nous voilà de nouveau assis sur ce fameux banc vers 18h. Et pendant 4h, on va vivre la vie du village. Quand même beaucoup de passages à la station. Et les gens qui viennent chercher de l’essence vont d’office acheter quelque chose au magasin. Du coup notre hôte fait constamment des allers-retours entre le banc et son commerce. La deuxième elle s’occupe de faire les pleins. On se prend pas mal de fou-rires. La prédominance musulmane est plutôt marquée. D’ailleurs on entendra plusieurs fois parler arabe (comme si ce n’était déjà pas assez difficile avec le kazakh et le russe…). A chaque fois qu’un homme débarque, il sert la main de tous les hommes présents, quelques soient leurs âges. Je me retrouverai donc à serrer bien 40 mains sur le laps de temps passé sur ce banc. Les plus mignons ce sont les gosses. Les petits garçons arrivent et jouent aux grands en serrant la main de tous les hommes, moi y compris. Les femmes ne sont pas dénigrées dans les conversations et dans les groupes assis, mais en tout cas on ne leur dit pas bonjour.
Nos deux hôtes ont décidé de nous gâter et elles n’arrêtent pas de nous offrir à manger et à boire. On va littéralement exploser ! Chocolats, biscuits, glaces, ice tea, le tout fini par un thé-pain-saucisson à 22h… On rencontre donc pas mal de gens du village mais aussi leurs petits enfants qu’elles sont fières de nous présenter. De notre côté on sort à un moment l’ordi pour leur montrer quelques photos de Belgique, de notre voyage,… L’échange est extra !
Cette journée ‘repos’ était juste magique ! Passer l’aprem et la soirée assis sur un banc, à vivre l’ambiance d’un village paumé, juste extra !
C’est parti pour un dodo digestion,
Pif & Val
Pensée positive : Journée assis sur un banc, à vivre la vie d’un village, juste extra !
Pensée négative : La langue… on se rend compte à quel point les gens d’Asie du sud-est baragouinent quand même quelques mots d’anglais, ou du moins on l’habitude de jouer aux mimes et au langage des gestes avec les étrangers. Ici le russe à la place de l’anglais. Et sur cette route où personne ne passe, c’est vraiment difficile de communiquer. Même après 6h passés ensemble, nos hôtes et les villageois continuent à nous sortir des monologues en nous regardant et parfois en râlant… on comprend rien mesdames et messieurs! Faites des gestes, dessinez, …
Anecdote : Une des jeunes filles du village (qui a un petit garçon de 1 an adorable) a appris quelques mots de français… et à un moment commence à chanter la Marseillaise ! Ses phrases ne veulent rien dire, mais le rythme et certains mots y sont !
Mardi 12 juillet 2016 – J251
17h00,
3 kilomètres après Corday, du coté kirghiz !
Distance parcourue : 78,22km
Vitesse moyenne : 17,19km/h
Vitesse maximum : 31,09km/h
Temps sur le vélo : 04h32min
Dénivelé positif : 142m
Altitude maximum : 672m
On se réveille dans notre cagibi, bien à l’abri des insectes mais on a bien entendu les chiens et les véhicules la nuit… Par contre, pas à se plaindre par rapport à une de nos hôtes : elle était de garde toute la nuit à la pompe à essence ! Alors qu’on range tout, des ouvriers tentent de rentrer : on a dormi en fait dans leur ‘bawette’ ! Peu loquaces mais bien gentils, ils nous offrent des pommes… décidément ! On remballe tout puis on repasse du côté rue, devant la supérette et la pompe à essence. Alors qu’on sort de quoi déjeuner, nos 2 charmantes hôtes nous appellent pour le thé : on le comprend du 1er coup cette fois-ci ! L’air de rien, notre pause dans ce village nous aura appris quelques mots-clés en russe ! Là, c’est à nouveau un buffet en compagnie du thé : pains, galettes, saucisson, beurre, chocolat, abricots et choco ! On déjeune à nous 4 au bar de la superette, on est interrompus de temps en temps par des clients qui nous font de grands monologues russes, ce qui fait bien rire les 2 grandes amies !
On quitte alors cet endroit… Et malgré leurs côtés plus ‘russes’, elles nous prennent dans leurs bras. Elles vont nous manquer ces mamas ! On poursuit la route, de manière assez pénard… On n’est pas pressés, on doit juste passer la frontière à une soixantaine de kilomètres ! En chemin, on fait quelques pauses boissons, on se fait klaxonner dessus pour nous encourager puis à un moment, un camion s’arrête brusquement sur le bas-côté… Le chauffeur descend avec un grand sourire en nous faisant de grands signes ! C’est Francis, le camionneur qui nous avait bien dépannés lors de notre aquastop après Balkhash ! Il nous offre à nouveau une bouteille de coca et nous montre fièrement notre autocollant sur son tableau de bord ! Il a donc fait l’aller-retour en 5 jours en camion… on le croisera peut-être à Almaty nous fait-il comprendre avec son sourire aux dents d’or et sa moustache qui fait rêver Pif ! Rencontre ‘bis’ hasardeuse, ça nous redonne la pêche !
Pour midi, à Corday (la ville avant la frontière), on s’arrête dans un resto mais il n’y a pas de menus. Heureusement, Pif avait noté quelques noms de plats nationaux, mais elle n’en a pas ou plus à part un seul… Il part donc sur un Plov : un mélange de riz épicé avec mouton et légumes grillés. Moi je pars sur une petite salade pas très incroyable. Petite sieste digestive puis on part en direction de la frontière avec un arrêt au supermarché… 10 000 km, ça se fête ! On a de quoi tenir jusque minimum demain, OK, on peut passer la frontière ! On découvre le côté bling-bling de Corday avec ses limousines ‘hummer’.
Voilà ce que nous aimerions faire pour la suite : nous devons quitter le Kazakhstan aujourd’hui car mon visa n’a pas été ‘actif’ et étant citoyenne belge, je ne pouvais séjourner que 15 jours sans visa… Or, nous n’avons pas eu l’occasion de découvrir la région d’Almaty et nous devrions avoir de la visite, Thom et Isa, à partir du 12 août au Kirghizstan… près de Bishkek ! Bishkek est à exactement 20 kilomètres de la frontière… L’idéal serait donc de dormir une nuit du coté kirghiz puis repasser pour 15 jours maximum du côté kazakh ! A voir si les douaniers ont la même application des règles…
Arrivés à la frontière kazakh, les douaniers montrent qui est l’Autorité : que ce soit avec leurs gros képis, en nous faisant un contrôle d’une sacoche du vélo au hasard (bien qu’on sorte de leur pays) ou en élevant le ton quand on essaie d’expliquer la situation… ça restera le côté négatif de ce pays mais on sort avec nos tampons de sortie (Pif sur son visa, moi à côté de mon tampon d’entrée). Pif aurait donc normalement droit à 15 nouveaux jours demain sans visa et moi je pourrais faire valider mon visa… A voir. Côté kirghiz, on obtient super facilement un tampon d’entrée pour 60 jours gratuitement (renouvelable si on sort) et ce avec le sourire ! Ils nous souhaitent la bienvenue, ils répondent à nos questions et ils ne fouillent pas les sacoches… Plutôt vendeur comme entrée ! En plus, pas mal de panneaux ‘anti-corruption’ avec un numéro à appeler au-cas-où…
On arrive au Kirghizstan à 16h et on reste dans les parages pour repasser la frontière dans l’autre sens demain matin (si on ressort le jour-même, ça peut prêter à confusion). On cherche une banque, mais après quelques kilomètres de route en mauvais état, on abandonne nos recherches… Ce sera pour plus tard ! On trouve alors près d’un canal boueux un emplacement à l’ombre, on sort les liseuses et c’est parti pour le repos bien mérité !
On va bientôt sortir les cacahuètes pour notre première victoire dans cette bataille de visas, manger de bonnes nouilles puis dormir en attendant l’aube !
Val & Pif
Pensée positive : Challenge sportif accompli : 1300 km en 12 jours !
Pensée négative : Caractéristique des douaniers kazakhs : se montrer le plus froid possible…
Anecdote : ça y est, on passe aux ‘5 chiffres’, Doudou a dépassé les 10 000 kilomètres ! Et pourtant, ces 9000 kilomètres nous paraissent si proches…
Mercredi 13 juillet 2016 – J252
19h33,
A côté de la tente, en guerre contre les araignées tueuses, à 116km d’Almaty
Distance parcourue : 119,72km
Vitesse moyenne : 17,85km/h
Vitesse maximum : 71,09km/h
Temps sur le vélo : 06h42min
Dénivelé positif : 688m
Altitude maximum : 1210m
Levés à 6h dans la fraicheur d’une matinée nuageuse. On déjeune en compagnie de notre pote le chien qui nous suit depuis hier fin d’aprem et qui a dormi à côté de la tente pour monter la garde. On démarre pour se retrouver rapidement aux postes frontières. Pas de souci pour sortir du côté kirghiz. Un peu plus de bouchons pour entrer du côté kazakh. Et on est loin des belles files indiennes. Les gens se bousculent, se dépassent, pour pouvoir passer la frontière en premier. On sent que certains font ça tous les jours et n’ont plus de patience. On recommence à rouler du côté kazakh heureux : tout c’est bien passé, même le scan du rackpack inutile mais apparemment très important, et en plus on a eu directement nos deux cachets sur notre carte d’immigration !
Ce matin n’est pas de tout repos. Direction Almaty, on commence par un passage à 1200m d’altitude. A part pour gagner 150m au milieu de la montée, on enchaine les faux-plats montants sur lesquels on n’a pas plus l’impression de monter que d’avancer. A midi, on se pose à l’ombre d’arbres entourés de petites fleurs mauves pour savourer notre bon pain avec un gros saucisson acheté le matin. Il y a plein d’’arbustes partout et des tonnes de petits oiseaux aux milles couleurs qui les peuplent.
Alors qu’on veut redémarrer pour nos 100 derniers mètres de montée, une voiture s’arrête et en sort un homme avec une bouteille d’eau fraiche. Il nous explique qu’il nous avait déjà repérés il y a quelques jours du côté d’Astana… décidément ! Au milieu de ce dernier faux-plat, une voiture avec trois jeunes s’arrêtent. ‘Hello, Selfie!?’. Cette fois, ils me demandent carrément de me bouger pour prendre ma place sur le vélo et se faire prendre en photo avec Val devant eux. Ils sont à la masse mais ça nous fait rire. Autour de nous les paysages sont quand même sympas avec pleins de collines vertes, brunes et jaunes qui s’enchainent jusqu’aux montagnes aux sommets blancs au loin.
C’est le moment de la descente ! Malheureusement trop raide et donc trop rapide. On arrive en bas en 20min, à 900m d’altitude. Ouf, on aura un faux-plat descendant pour la suite de l’après-midi pour redescendre 750m. Un barrage de police à la fin de la grosse descente et une bawette où on achète eau, pain et un iced tea à la fraise. La dame est fan du vélo et nous pose plein de questions. Comme la plupart des gens ici, les ¾ de ses dents sont en or (ou du moins dorées). Après les dents rouges du Myanmar, les dents brillantes du Kazakhstan!
Ca roule super bien pour la suite, mais avec une certaine fatigue et une chaleur pas possible. A notre gauche la steppe plate, à notre droite de magnifiques montagnes se jetant sur les prairies qui les séparent de la route. Cette dernière n’est toujours pas plus grosse, 2x1 bande, avec pas trop de trafic, mais ici en parfait état et bien lisse.
On s’arrête vers 15h à un bâtiment avec les drapeaux kazakh et turc sur la façade. On est vite entourés de gens super sympas. Le petit gars d’une famille nous offre un sachet rempli de pains frits. Une jeune maman avance sa petite fille de maximum 2 ans pour que cette dernière nous donne un billet… De nouveau ça gène, mais bon c’est pour nous remercier de visiter leur pays apparemment… Au Kazakhstan de nouveau si tu es un touriste, tu dois être très certainement ‘American!?...’. ‘Non, Belgium, Bielga, Belgia, Belga,…’. Après avoir grignoté le gouter qu’on avait acheté et les cadeaux des gens (on va finir par exploser), on redémarre pour la dernière partie de la journée.
On dépasse les 100km et on arrive à 115 qu’on a rien vu. On est crevés mais il n’est que 16h30. Heureusement, un resto-route est là pour nous accueillir qu’on puisse se poser un peu. On y passe une grosse heure, posés sur nos chaises. On décide de prendre deux salades froides qu’on accompagnera avec le sachet de pains offert par la famille turque. Ca passe bien et on ne devra pas sortir le réchaud comme cela. Avant qu’on décide de sortir, plusieurs vans se garent sur le parking. Un touriste (tête d’occident et sac Quechua sur l’épaule…) examine Doudou. On sort et il nous interpelle directement en néerlandais et en français : ‘J’ai repéré vos sacoches Delhaize, je viens de Bruxelles!’. Premier touriste qu’on voit au Kazakhstan! Joseph descend sur Bichkek puis Osh, où il rejoint son frère qui est en train de faire le tour du monde à vélo ! Joseph a lui-même fait la route du Pamir il y a 5 ans avec des amis. On discute un peu et c’est très sympa. Peut-être se recroisera-t-on au Kirghizstan…
Alors qu’on remonte sur Doudou, on en tue encore… En effet, depuis ce matin, on n’arrête pas de tuer des petites araignées sur notre peau, sur nos habits, et sur le vélo. Elles font des toiles dans tous les sens et sont vraiment pas belles. Et surtout on ne comprend pas d’où elles sortent à chaque fois…
On fait 3km pour s’éloigner de la route et aller se poser le long d’un champ de gravier dans les hautes herbes. Mais au moment de mettre la tente, on repère plein d’araignées, et des énormes! La phobie prend le dessus, on dormira dans les graviers !
Niveau paysage, on pourrait être plus mal…
Pif & Val
Pensée positive : Paysages un peu plus montagneux, extra !
Pensée négative : Les araignées tueuses…
Anecdote : Au guichet du douanier, il y a évidement une caméra pour vous prendre en photo au moment de votre passage. Pour Pif, on était tellement serrés avec tous les gens qui poussaient, que le douanier a du avoir une photo d’une dizaine de personnes sur son ordi ! Petit moment selfie à la frontière !
Jeudi 14 juillet 2016 – J253
Le 15/07 à 9h46,
Dans la maison de Daniel et sa famille, Almaty
Distance parcourue : 119,46km
Vitesse moyenne : 18,45km/h
Vitesse maximum : 50,46km/h
Temps sur le vélo : 06h28min
Dénivelé positif : 654m
Altitude maximum : 951m
6h30, il fait chaud alors on remballe notre bivouac ! Alors qu’on déguste nos tartines bananes et choco sur nos supers tabourets, on regarde au loin l’énorme nuage de poussières qui se forme avec les bourrasques de vent assez violentes. On lève donc le camp avant de se retrouver dans ce brouillard… Aujourd’hui, j’en ai vraiment marre de pédaler, mais après 15 jours sans de réel repos, ça ne m’étonne pas ! Par chance, les bourrasques de vent sont derrière nous, ou de côté mais jamais devant nous.
La route est assez vallonnée, sans trop de trafic pour la matinée. A midi, on s’arrête pour manger à l’ombre d’une pompe à essence juste après un échangeur : la route devient alors 2*2 bandes, il y a plus de trafic et c’est moins pittoresque que le matin ! Pif s’endort lors de notre pause midi malgré le bruit du trafic, c’est dire notre fatigue… mais on a parcouru 70 kilomètres le matin, nous avons donc fait plus de la moitié ! Les nuages deviennent noirs, on range donc l’appareil photo malgré notre entrée théâtrale dans cette ville… et oui, une ribambelle d’énormes 4*4 se met sur le bas-côté et nous arrête. Il s’agit d’une campagne pour promouvoir le tourisme au Kazakhstan et nous sommes photographiés et filmés par 4 photographes, puis interviewés sur notre périple ! On reçoit de l’eau, des pin’s et surtout, beaucoup d’encouragements ! Ce qui est dingue, c’est que l’un de ces Kazakhs a fait le tour du monde à vélo et héberge chez lui en ce moment à Almaty un couple de Français sur un Pino Hase ! Jamais nous n’en avons encore rencontrés en voyage, serait-ce une grande première ? A voir… Après avoir immortalisé le moment devant le drapeau kazakh, les choses se compliquent… Les camions sont arrêtés n’importe comment, les feux rouges se multiplient, bref, ce n’est pas une entrée de ville agréable ! Puis, les rumeurs sont vraies : énormément de personnes achètent leurs permis ici… On décide de prendre de plus petites routes puis on s’arrête devant un supermarché pour prendre le goûter. On repart de plus belle dans cette ville qui nous donne une bonne impression, plus d’histoire, plus d’arrière-plans de montagnes… On est loin du terrain d’expérimentation architectural d’Astana mais certains bâtiments sont quand même très récents !
A 17h, on arrive enfin à destination, un endroit avec des tours de logements ! On est logés par des couchsurfeurs : Daniel, Zoya et leur maman. Daniel a étudié à Boston, a un anglais parfait et il est incroyable ! Il étudie la médecine et travaille actuellement comme assistant dans le milieu de la chirurgie plastique. Comme il nous décrit son boulot de manière imagée, il rend la porte vers le paradis plus belle… Concrètement, il place des vagins en plastique ! Il est drôle et très intéressant ! Puis il est émerveillé par tout, c’est trop chouette de le rencontrer ! Sa sœur a un anglais vraiment bon et ça fait du bien de pouvoir converser avec des Kazakhs de tout et de rien ! Pendant que je me lave (quel bonheur), Daniel traduit à Pif les dires de sa maman concernant la belle époque de l’URSS selon elle. Après ce monologue intéressant, la maman pose une colle à Pif : et toi, que penses-tu du conflit en Crimée ? Encore des recherches intéressantes à faire sur ce sujet assez vaste pour nous ! En sortant de la douche, Daniel me dit : ‘Oh my god, without cyclist stuffs you look so pretty !’… ça part en fou-rire général !
La soirée, on restera à l’appartement, on a notre chambre, on s’y sent vraiment bien, on est vraiment bien reçus et puis il fait dégueu dehors ! Il y a aussi Victor, un étudiant de Montpellier. Vraiment sympa puis c’est aussi sa fête nationale aujourd’hui ! Zoya nous prépare une petite salade avec pain, fromage et saucisson… C’est délicieux mais ce n’est que l’entrée ! A 22h, on soupe pour de vrai alors que je n’ai vraiment mais vraiment plus faim… macaronis à la viande et légumes faits avec amour… Pour faire honneur au plat, je prends une louchette et Pif se régale avec une giga portion.
On se sent bien ici,
Val & Pif
Pensée positive : Trop chouette d’être hébergés par des gens si chouettes !
Pensée négative : On n’a pas eu le superbe décor montagneux des alentours d’Almaty en arrivant vu le mauvais temps…
Anecdote : Même les jeunes avec qui nous parlons ici ont une sacrée rancœur envers les États-Unis. Tout ce qui se passe à travers le monde est complot de la maison blanche… Même l’Union Européenne est un coup monté des Américains…