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Mercredi 29 juin 2016 – J238

23h30,
Dans l’appartement de la famille de Dastan, Astana

Distance parcourue : 20,71km
Vitesse moyenne : 15,69km/h                                                                               
Vitesse maximum : 36,00km/h                                                              
Temps sur le vélo : 01h19min
Dénivelé positif : 45m
Altitude maximum : 450m

Nuit évidement pénible dans l’aéroport d’Almaty. A 5h du matin on prend la direction de la porte d’embarquement de notre avion pour Astana. 1h30 de vol et à 7h nous voilà dans l’aéroport de la capitale, pas bien plus impressionnant que celui d’Almaty… Et dire qu’ils vont accueillir l’Expo 2017… Là les problèmes commencent évidement. Les douaniers d’Astana font comprendre à Val que nous n’avions pas à sortir à Almaty. Et ils ne nous croient pas qu’on nous a obligés à sortir… Bref le VISA de Val n’est pas valable. On est donc bloqués à Astana, à pratiquement 2000km de la frontière kirghize, avec un tampon nous permettant seulement de rester 15 jours dans le pays. La police n’est vraiment pas sympa. Dehors, contrairement à Almaty, il pleut des cordes et le tonnerre fait rage… Bref comme départ de ce nouveau chapitre, on aurait pu espérer mieux… Je suis personnellement sacrément dégouté. Par la situation du dernier mois, par l’ambassade kazakh de Bruxelles, par l’immigration ici.

Il faut prendre une décision rapidement… Est-ce qu’on reprend un autre avion pour partir ou est-ce qu’on sort monter le vélo sur le parking malgré tout (oui au moins les bagages sont arrivées intactes et sans problèmes). On décide malgré tout de sortir monter le vélo, mais sans panache. Cela nous prendra deux bonnes heures et vers 10h, on est prêts à démarrer. On sent que nos corps se sont habitués au climat d’Asie du S-E. Ici… c’est abusé comme il fait froid. Surtout le vent est glacial. Mais heureusement on profite d’une fenêtre météo et il ne pleut plus !

On commence alors les 20km qui nous séparent du centre-ville. On découvre les premiers panneaux en kazakh et en russe… pas évident. On est vite impressionnés par le côté désertique du secteur. Ca a beau être la capitale, tout est espacé. Il n’y a vraiment pas grand monde sur les routes. Ce sont des grands et larges boulevards. La ville est divisée en deux par un fleuve. On rentre par la rive avec la nouvelle ville et ses immeubles futuristes, et ses nombreux travaux en vue de l’Expo de l’année prochaine. Une voiture s’arrête à un moment pour nous offrir de l’eau et des chewing-gums. On se fait pas mal klaxonner et saluer. On a quelques sourires. Ca remonte un peu le moral ! On avance lentement car les routes sont vraiment inondées par endroits. On observe les gens. Les traits des visages sont variés. Certains ressemblent à des Chinois, d’autres à des Russes, et les derniers pourraient être nos voisins liégeois. Par contre à chaque fois qu’on nous accoste, on nous parle en kazakh ou en russe. Et on a beau dire qu’on ne parle qu’Anglais, ils continuent à chaque fois leur long monologue…

Alors qu’on s’abrite sous un porche pour éviter une nouvelle saucée. Une dame toute souriante arrive avec son petit garçon. Elle assied le petit à la place de Val et commence à nous faire causette pendant 10min. Elle nous offrira 4 pains encore chauds. Ca ressemble un peu à des croustillons. On est dans le vieux Astana, de l’autre côté de l’eau. Et l’architecture est bien différente. Beaucoup de vieux bâtiments à appartements organisés en cités. C’est au pied de l’un d’eux qu’on arrive vers midi, où habitent nos hôtes du jour. On est accueillis par Aizhan et ses deux petites filles de 1 et 2 ans. On monte péniblement toutes les sacoches, ainsi que le vélo, jusqu’au 6ème étage. Ils vivent dans un appartement minuscule à 6. En plus de Aizhan, son mari Dastan et les filles, il y a le petit frère de Dastan et son père qui vivent ici. On fait rapidement la connaissance du frère, 20 ans, qui parle pas trop mal anglais. La famille est adorable et on prend une rapide douche avant d’être invités pour le thé par Aizhan. Il est trop bon et est accompagné de pain maison, avec un sirop de fraise et du miel. Un délice!

L’aprem, on sort avec Aizhan qui nous montre la banque et la supérette du secteur. A la banque pas moyen de retirer plus de 130euros en ‘tenges’, la monnaie nationale… ça promet encore de chouettes frais bancaires. A la supérette, ça fait bizarre de refaire des courses. On est un peu perdus, mais ça nous rappelle un peu la Nouvelle-Zélande. On fait ensuite un gros tour à pied de ce côté-ci de la ville. L’excitation mélangée à la sensation de stress de ce nouvel inconnu est super sympa. Ici l’anglais ne nous sert strictement à rien… tout est écrit en alphabet cyrillique ou kazakh partout. Au contraire le français est utile. On découvrira que pas mal de mots se prononcent de la même façon (sans savoir si nos interlocuteurs parlent russe ou kazakh…) : carte, trottoir, paquet, rigole, …

Notre tour est sympa. On longe un petit canal pour se perdre ensuite dans quelques parcs, avant de remonter les longues avenues emplies de kebabs et fast-foods en tous genres. Les bâtiments de ce côté-ci sont quand même bien pourris. On rentre alors vers 17h30 pour profiter de nos hôtes.

Les petites sont vraiment adorables et on utilise enfin nos ballons gonflables pour jouer avec elle. Aizhan est vraiment chouette bien qu’elle ne parle bien anglais. Alors qu’on s’est acheté de quoi souper au supermarché, elle nous appelle dans la petite cuisine pour nous faire manger son plat local. Super bon, à base d’une céréale du secteur, avec pommes de terre, carottes, porc. Elle nous apprend qu’elle est prof à l’université mais que pour le moment elle s’occupe des petites. On échange pas mal et c’est sympa comme première approche du pays. Le grand-père arrivera vers 19h et Dastan rentrera vers 20h. On continue à échanger et à découvrir nos hôtes jusque tard dans la soirée. Ils sont plutôt contre l’Expo et l’argent qui a été dépensé là-dedans. Et ils ne comprennent surtout pas comment le pays va gérer l’afflux de touristes alors que leur politique d’immigration touristique est vraiment à chier… sans blague! Dastan est un passionné de vélo et parle vraiment bien anglais. Il est informaticien et travaille pour un département étatique. Le petit frère fait des études de programmeur et… joue à Counter Strike. La famille n’est pas croyante. Et malgré les statistiques qui disent que le pays est à 70% musulmans, Dastan soutient que les gens pratiquent très peu dans le pays.

Ici on dort séparés. Val dormira dans la chambre avec Aizhan et les petites. Et je dormirai dans le salon avec Dastan, le grand-père et le frère. On nous prépare des genres de carpettes toutes fines mais qui s’avèreront très confortable.

 

Première nuit au Kazakhstan dans une famille géniale,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Nouveau chapitre plutôt excitant.

Pensée négative : On n’en peut plus de ces saloperies diplomatiques…

Anecdote : Dans cette région, ils parlent plus russe que kazakh. Mais nous on ne fait absolument pas la différence, alors que les mots sont complètement différents… Ca va pas être facile facile ici de communiquer…

Jeudi 30 juin 2016 – J239

23h30,
Dans l’appartement de la famille de Dastan, Astana

Distance parcourue : 25,61km
Vitesse moyenne : 14,57km/h                                                                               
Vitesse maximum : 29,40km/h                                                              
Temps sur le vélo : 01h45min
Dénivelé positif : 36m
Altitude maximum : 426m

Je me réveille après une bonne nuit de sommeil… Pif m’annonce alors qu’Oncle Norbert a répondu à nos interrogations. Il doute que mon visa peut être arrangé mais nous conseille vivement d’aller en parler à l’ambassade belge. Nous démarrons donc notre journée par cela ! Après un contrôle au bas de l’immeuble, nous montons au 3ème étage, où se trouve l’ambassade belge… Là, on nous reçoit comme des rois ! Isabelle, une employée, est passionnée par notre périple : il se trouve que c’est une cyclo-voyageuse aussi ! Elle nous fait patienter dans la salle de réunion… L’ambassadeur vient alors en personne pour voir comment nous aider. Il nous assure que l’ambassade va tout mettre en œuvre pour obtenir un cachet sur mon visa avec notre jour d’arrivée à Astana et avoir droit ainsi aux 30 jours comme prévu. Isabelle est plus sceptique quant à l’obtention de ce tampon, les autorités kazakhs ne collaborent pas souvent… Après avoir passé une bonne partie de la matinée dans cet immeuble, Isabelle et une Kazakh reviennent avec la réponse du ministère des affaires étrangères : j’ai droit à 15 jours comme tout citoyen belge et mon visa ne sera valable que si je ressors du pays… Ils nous informent des risques que l’on prend si on reste plus de 15 jours : pas envie d’expérimenter la prison pendant quelques jours, ça ira ! L’ambassade a fait tout ce qui était en leurs pouvoirs, ils étaient vraiment adorables mais on en ressort frustrés. Quelle perte d’argent et de temps ces visas : à Bangkok pour Pif, à Bruxelles pour moi avec tout ce que ça a impliqué comme acteurs dans cette histoire ! Là s’enchaînent les fameux ‘Et si…’ : Et si on avait traversé l’Inde comme prévu, et si je n’étais pas rentrée en Belgique, et si on s’était contentés d’atterrir à Almaty en sachant qu’on n’aurait alors pas vu Isa et Thom au Kirghizstan, Et si on avait fait un sitting forcé après l’atterrissage à Almaty… Mais les ‘Et si’ ne servent à rien ! Pif enrage et est découragé pour la suite…

On est donc un peu perdus mais on est fixés quant à la durée : on doit être à la frontière kirghiz dans 13 jours, le compte à rebours est lancé pour la ‘fuite’ !

On essaie de se changer les idées en visitant cette nouvelle ville. Le ‘fief’ d’Oncle Norbert et Tante Renée. Cette ville est vraiment atypique ! L’architecture est moderne, post-moderne, parfois futuriste voir même ‘high-tech’. Certaines façades de bâtiments sont vraiment ‘too much’ (à la Disneyland), par contre les mosquées sont prestigieuses et magnifiques ! On voit aussi des églises catholiques avec une influence russe : elles ne sont pas aussi colorées mais elles sont classes quand même ! Les hauts bâtiments laissent place à beaucoup d’espaces verts. Cette ville est super propre : il n’y a pas un déchet à terre et beaucoup d’ouvriers sont dans les parcs pour s’occuper des parterres de fleurs. On circule sur ces grands boulevards où les pistes cyclables sont ponctuellement présentes mais s’arrêtent d’un coup. Nous arrivons alors dans un parc avec comme perspective la tour de Bayterek, symbole d’Astana, et de l’autre, le centre commercial de Foster qui me rappelle mes études d’archi… Le Khan Shatyr est un bâtiment du futur à base elliptique avec des matériaux spéciaux (toiture en éthylène). C’est grandiose à l’intérieur et amusant! On en profite pour acheter notre pique-nique puis on se rend à la gare pour se renseigner sur les départs vers le sud. Soit on se lance dans un défi sportif, soit on prend un transport vers le sud puis on profite de cette belle région ! Le problème, c’est qu’après avoir errés plus d’une heure dans la gare : personne ne parle anglais, les employés sont sympathiques comme des portes de prison et n’essaient même pas de comprendre nos questions… On sent qu’on n’est pas les bienvenus et on se demande comment ils vont réussir à accueillir l’expo en 2017 ! On tente la caisse automatique mais qui foire aussi. Super… on en ressort bredouilles en espérant que Dastan pourra nous aider ce soir !

On rentre à l’appartement et on poursuit nos recherches peu concluantes… Mais les petites nous font de ces sourires qui nous remontent le moral ! Aizhan nous a préparé à souper, on se régale et Pif adore ses pains maisons ! Heureusement qu’ils sont là pour nous montrer qu’il y a des Kazakhs trop tops ! On part faire un tour avec Aizhan et les filles pendant 2 heures, les rayons de soleil nous réchauffent, on ne cherche plus après l’ombre ici ! Pif doit se réhabituer à voir le soleil qui se couche après 19h… On admire les messieurs qui jouent aux échecs dans le parc et on s’aperçoit que c’est vraiment la mode des énormes châteaux gonflables ici !

On rentre à 21h et Dastan nous fait part de toutes ces recherches : il s’est démené pour nous sans qu’on lui ait demandé quoi que ce soit ! Il est allé au service de l’immigration qui a un autre son de cloche… Je pourrais rester 1 mois d’après eux… On lui fait part de notre version et il enrage sur le système de son pays qui n’est pas propice aux touristes. D’après lui, on peut oublier de prendre le train avec notre vélo ici, ce sera donc un défi sportif demain ou du stop !

 

Suite au prochain épisode,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : La famille de Dastan qui nous redonne le sourire !

Pensée négative : Les autorités locales font chier.

Anecdote : Le deux-roues à moteur ne semble pas exister ici !

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