
Samedi 11 juin 2016 – J220
20h58,
StarLight Guesthouse, Ye
Toute la nuit, au réveil, et jusqu’à maintenant, il ne s’est pas arrêté une seule minute de pleuvoir ou dracher! Ca ne nous motive pas beaucoup. De plus, on est passé à un médoc plutôt violent pour essayer de réparer l’estomac fragile… du coup le réveil se fait sans force et avec pas mal de douleurs… Bref on profitera encore de cette bourgade aujourd’hui, on y est bien.
On déjeune quand même sur la terrasse en compagnie de notre hôte David qui est vraiment aux petits soins.
La journée : Siestes, lecture, marathon Friends (saison 3 bouclée), un aller-retour sous la drache à 13h pour manger du riz sec.
18h, on sort souper au même endroit que hier soir. Biscuits secs. A 19h, on se dirige vers l’école pour assister de nouveau au cours d’anglais donné par un autre professeur… qui ne pointera jamais le bout de son nez. Du coup, avec l’aide de l’ainé de la classe qui parle plutôt bien, on prendra le rôle de professeurs pendant cette soirée ! Je fais un sprint sous la pluie pour aller chercher Doudou à l’auberge. Car en effet, le sujet de la leçon sera le voyage à vélo (très original) ! On passera une super classe de 1h30 avec un petit groupe plutôt réceptif et interactif. On terminera le cours avec le visionnage de la vidéo de la Nouvelle-Zélande. Et chaque élève aura droit à son sticker !
Une bonne nuit maintenant, avec le bruit de la tempête en musique de fond.
Pif & Val
Pensée positive : Dans la peau de deux profs d’anglais avec un chouette groupe de locaux, super expérience !
Pensée négative : On a cherché à midi et le soir, en repassant même chez elle pour qu’elle nous réexplique le chemin, mais impossible de trouver le restaurant des parents de la jeune fille qui nous a accueilli hier soir pour le thé…
Anecdote : Dans ce pays, comme chez nous, ils utilisent les initiales G.S.M. pour parler des téléphones !
Dimanche 12 juin 2016 – J221
Le 13/06 à 7h25,
Sein Shwe Moe, Dawei
Il est temps de quitter Ye… ça ne devait être qu’un endroit de passage mais c’est devenu un de nos endroits préférés au Myanmar ! Après 3 nuits dans cette auberge au top, on remballe tout sur Doudou. La prochaine ville avec guesthouse, Dawei, est à 162 km… Pas facile de faire cette distance en un jour mais peu concevable de dormir entre Ye et Dawei. Cela impliquerait du camping sauvage et, outre le fait que c’est interdit, tout est inondé avec cette mousson ! L’autre possibilité serait de dormir chez l’habitant : mais c’est interdit ici et nous ne voulons pas faire risquer quoi que ce soit à ces Birmans ! Même si le gouvernement a changé, les lois et sanctions démesurées ne vont pas changer en un jour. Les locaux nous déconseillent cette route : soi-disant en très mauvais état et encore moins praticable en saison de pluies… Beaucoup l’éviteraient d’ailleurs et il n’y aurait donc quasi pas de trafic en cas d’éventuel stop ! Voilà 36 heures qu’il ne s’est pas arrêté de pleuvoir, on est d’accord tous les 2, on choisit la sagesse et on roule vers la gare à contrecœur… Erreur.
A 9h30, on achète nos tickets et le quai est déjà bien rempli de marchandises et voyageurs. Il pleut des cordes, on a l’impression d’avoir fait le bon choix ! Le gros stress est de savoir où et comment va être casé Doudou avec toutes ces marchandises ! En attendant les ordres des cheminots, on respire la mauvaise odeur des durians (les fruits qui puent) et de gousses rouges (ce qui mettent dans beaucoup de préparations)… 10h15, 4 personnes s’occupent du tandem, ils le coincent entre tous les sacs de maïs et ils sont méticuleux : on peut avoir l’esprit tranquille ! Quand Pif demande l’heure d’arrivée à Dawei, on nous répond 7-8h, on se dit qu’ils ont mal compris la question vu leur anglais basique, erreur. Le train démarre à 10h30 et nous prenons donc place sur notre banquette : pour une centaine de kilomètres, on s’est dit que la classe ordinaire ferait l’affaire… Erreur. Nous voilà assis à coté de la seule fenêtre dont le volet est bloqué et fermé, dommage !
11h30, le train démarre enfin, le wagon est rempli et beaucoup de personnes sont debout… Alors que le train a 1 heure de retard, un homme crie dans le wagon en réceptionnant le maximum de bagages du quai, on voit des gens courir après le train, trop tard, on part ! On part et la pluie cesse, on a un peu la haine.
11h40, le train s’arrête au milieu de nulle part et des tuk-tuks font un burn-out pour déposer les retardataires… Une fois à bord, le train redémarre et un des tuk-tuks fait tomber une moto avec son chauffeur en exécutant une marche arrière : la moto est bien amochée mais ils se marrent…
Dans le compartiment, on a un moine en face de nous et par respect à Bouddha, il a droit à toute la banquette. C’est un wagon non-fumeur et pourtant, ils fument tous, c’est insupportable !
12h30, on s’arrête à nouveau une heure et il ne se passe rien… Mais il n’y a qu’une seule voie de chemin de fer d’ici à Dawei ! Une fois le train dans l’autre sens passé, on peut redémarrer. Les décors sont splendides, on est au milieu de la jungle, les branches rentrent par les fenêtres ‘ouvertes’ du wagon, c’est impressionnant ! On ne croise quasi pas de villages, on est au cœur de la nature ! On roule parfois dans des tunnels de végétation à ciel ouvert puis, des fois, c’est plus dégagé et on peut admirer les collines masquées par des nuages. On aperçoit à plusieurs reprises la route, qui semble asphaltée et correcte ! Et il y a du trafic dessus…
18h, on a fini tous les 2 nos bouquins, ce train n’avance pas c’est dingue… On regarde sur le GPS du téléphone et on en conclut que nous n’arriverons pas pour 19h, ni même pour 20h ! Les bêtes arrivent, jamais 2 sans 3 et on se couvre comme on peut avec les K-ways.
22h, Pif m’annonce qu’on est arrivés ! On descend vite du train mais le lieu me semble désertique pour une gare de ville. Étonnement, pas grand monde n’aide pour le vélo et les gens nous pressent. Je regarde le trajet jusqu’à la guesthouse, on est descendus trop tôt ! On roule alors de nuit, 7 km jusqu’au centre de Dawei. On est plongés dans l’obscurité accompagnés des croassements des crapauds, la pluie fait son retour aussi…
23h, on trouve une guesthouse basique, mais qui fera l’affaire pour la nuit.
Épuisés, on s’endort directement dans la mauvaise odeur (les sacoches sont imprégnées de l’odeur infâme des durians et gousses) et le ventre vide!
Val & Pif
Pensée positive : On est arrivés à Dawei…
Pensée négative : 11h30 de train pour 162km, on aurait été plus vite à vélo…
Anecdote : On a vu des lucioles de près dans le wagon.

Lundi 13 juin 2016 – J222
14/06, 20h17,
Dans une chambre trop chère, Ban Kao (Thaïlande)
Distance parcourue : 36,70km
Vitesse moyenne : 16,72km/h
Vitesse maximum : 44,39km/h
Temps sur le vélo : 02h11min
Dénivelé positif : 282m
Altitude maximum : 162m
Réveil sous un ciel gris et la pluie pour ne pas changer. On sort de notre chambre étroite pour marcher jusqu’au café-bakery à 200m… il s’arrête de pleuvoir. Donuts, et petits gâteaux, ce n’est pas mauvais et les jeunes filles mettent tout leur cœur pour que cet endroit soit tendance!
On prend ensuite le vélo vers 10h30 pour aller jusqu’à la plage de Maungmagan à une petite vingtaine de kilomètres à l’ouest. Après être sortis de la ville, évidement il recommence à tomber des cordes. On continue à rouler sans panache. Vraiment ras-le-bol là de la pluie, surtout quand c’est pour aller voir une plage… De plus une colline surprise nous sépare du littoral. Elle n’est pas trop méchante mais met quand même les nerfs. Arrivés à la plage… c’est moche. Mais on se pose quand même dans un des restos devant les vagues pour manger, bien qu’on soit complètement trempés. On commande du riz avec des légumes. On nous amène deux assiettes avec du riz et des calamars accompagnés de quelques légumes. C’est dégueu, ce n’est pas donné, bref le repas n’égaie pas cet aller-retour avec Doudou…
Alors qu’on rentre sur Dawei, la pluie se calme tout doucement. On fait un ptit tour de la ville avec le vélo avant de revenir à l’auberge. Val a absolument besoin d’internet et évidement ça ne marche plus à l’auberge. Du coup on fait le tour de la ville avec l’ordi, sans trouver d’endroit mieux connecté. On fera quand même une pause dans un café musulman pour le gouter. On est vraiment fans du thé qu’ils servent dans ce pays avec lait et sucre en poudre.
On rentre, internet remarche, et après 10 jours de réflexion, d’échanges avec la famille, Val prend la décision de rentrer au pays. Elle réserve ses vols pour passer 10 jours en Belgique. J’accuse mal la décision qui s’est faite trainée, et ce pour plusieurs raisons égoïstes et autres. On ne vit pas très bien le moment… On se séparera donc demain, et Val devra faire les démarches pour le Kazakhstan en Belgique. Beaucoup de remises en question, d’interrogations, …
On finit par se calmer et aller souper. On tourne longtemps pour trouver la cantine qui fallait. 100% birman, super pas cher, c’est bon et c’est une super façon de souper une dernière fois dans ce pays. On craquera pour le dessert dans une boulangerie repérée un peu plus loin.
On rentre alors dans notre chambre pour que Val fasse son sac. Et puis on passe notre dernière nuit ensemble.
Pif & Val
Pensée positive : Chouette dernier souper dans ce pays incroyable.
Pensée négative : Décision de séparation pas bien vécue du tout.
Anecdote : On est vraiment étonnés par cette ville, pourtant recluse sur elle-même et à l’écart du reste du pays. En effet, c’est l’endroit où on a pu observer le plus de bâtiments modernes, et croiser le plus de jeunes ‘branchés’.

Mardi 14 juin 2016 – J223
20h47,
Dans une chambre trop chère, Ban Kao (Thaïlande)
Distance parcourue : 102,89km
Vitesse moyenne : 16,05km/h
Vitesse maximum : 63,62km/h
Temps sur le vélo : 06h24min
Dénivelé positif : 927m
Altitude maximum : 388m
Après 4,5mois en Asie du sud-est, voici la plus belle route jamais vue! Je crois que c’est même l’une des plus belles routes que j’ai eu l’occasion de parcourir dans ma vie. Dommage de l’avoir découverte ainsi…
Réveil à 5h. En effet, aujourd’hui c’est le grand jour : il faut prendre la direction du poste frontière thaïlandais. Le poste frontière à ce niveau du pays est connu pour être plutôt rustique et perdu dans la jungle. Impossible de savoir si c’est asphalté, impossible d’avoir une distance précise (mais on sait que ça tourne autour de 150km), pas de tracé sur google map ni sur maps.me. Mais néanmoins une route dessinée sur notre carte papier!
Il est temps de se dire au revoir. Je commence à pédaler sous la drache vers 5h30. Val elle attend une navette minibus qui vient la chercher à 7h et doit l’emmener au poste frontière en 5h30 théoriquement. Une fois du côté thaï, elle fera du stop pour arriver à Bangkok d’où son avion décolle demain matin.
Je m’enfonce dans la jungle sur une route asphaltée. Quelques hameaux néanmoins, chacun avec son école et ses nombreux écoliers. Ca monte bien et c’est un problème. Je me rends compte que le vélo est beaucoup trop lourd pour moi en montée. Je dois pousser à plusieurs reprises, et de nouveau c’est trop lourd. J’arrive sur les hauteurs et là, le paradis sur terre commence. C’est juste magique, magnifique. Des montagnes verdoyantes dans tous les sens. Pas une trace humaine à l’horizon. J’enrage néanmoins, j’avance sans panache. Ca me rend dingue de ne pas profiter de cet endroit à deux.
Après 50km j’arrive au village de Myitta. Là, la route goudronnée s’arrête net devant un barrage militaire : zone interdite. Un local me rattrape en scooter et vient à ma rencontre. Il m’explique qu’il faut prendre des petites rues dans la bourgade pour continuer son chemin vers la frontière et me montre la voie. La piste non asphaltée commence. Il me dit que pour lui, il y a encore 150km… Il pleut pratiquement plus mais la piste est bien boueuse par endroits. Premier dérapage, j’arrache ma Teva droite qui est complètement bousillée… super. J’avance péniblement. La roue avant n’adhère pas à la route sans le poids de Val. Et je n’ai tout simplement pas la force pour faire monter ce char d’assaut dans les nombreuses montées. Après 5km, un poste de contrôle. Il est 10h30. Alors que les trois militaires notent les informations de mon passeport, un minivan arrive… Val en sort. Son transport a démarré avec deux heures de retard… Elle a un peu les nerfs.
Je fais encore 10km sur cette route extrêmement difficile, mais d’une beauté sans égale. Je longe un gros cours d’eau sur une piste en montagnes russes. Entouré de collines et montagnes incroyables. Après 65km… je suis dégouté. J’ai pas le moral, je n’arrive pas à contrôler Doudou seul, et je commence à rêver de cette route à deux, en deux jours. Mais aucune envie de bivouaquer ou dormir chez un paysan seul. Un pick-up arrive à ma hauteur, je l’arrête, et en 5min je suis dans la benne avec Doudou, au milieu des bagages des 7 personnes qui sont dans le cockpit…
Pendant 3h30 de trajet j’en prendrais plein les yeux tout en me faisant mal à la tête à penser au fait qu’on rate cet endroit. En plus évidement le ciel bleu pointe le bout de son nez. C’est fou, plus on s’approche de la frontière, plus il fait beau. La piste devient d’ailleurs de plus en plus sèche et je me ramasse full poussière, jusqu’à être tout brun.
14h on arrive à la frontière qui est vraiment très rustique. Je quitte la famille pour aller chercher mon tampon de sortie que j’obtiens sans sourire et sans encombre, et je remonte en selle. Après 2km, c’est dingue. Un poste policier marque la frontière physique et on passe sur un asphalte méga lisse, avec de larges accotements. Les policiers thaïs rigolent avec moi, font des photos en s’asseyant à la place de Val. Aucune idée de comment répondre au fait qu’il manque quelqu’un donc je dis que ma femme est malade et est à l’hôpital à Bangkok. Et je roule 4km pour arriver à la douane thaïe. C’est trop bizarre d’être de nouveau en Thaïlande… Je me tape encore un gros col, puis sur un faux-plat descendant, laisse glisser Doudou pendant 35km jusqu’à la bourgade de Ban Kao. Je m’y arrête vers 16h tellement j’ai mal à la tête et que je broie du noir. Je n’arrive même pas à profiter des paysages sublimes qui m’entourent.
Je trouve un logement, trop cher, et m’y réfugie.
C’est parti pour 15 jours de transit…
Pif
Pensée positive : Rarement vu une route aussi magnifique…
Pensée négative : Dégouté de ne pas avoir pu profiter de cette route à deux. On aurait pu rêver mieux comme clôture du Myanmar…
Anecdote : A croire qu’il y a un champ invisible qui empêche les nuages de venir de ce côté-ci de la frontière…
Mardi 14 juin 2016 – J223 - Val
5h46, ça y est… je suis seule, livrée à moi-même, Pif est parti. Vu la décision de mon retour en Belgique, j’ai mon avion dans 24h, je dois donc prendre des transports plus rapides que Doudou pour arriver à Bangkok ! Pif est tendu bien qu’il accepte et respecte ma décision. Je n’arrivais plus à profiter d’ici mais, ai-je vraiment ma place là-bas ? Ma place est quelque part entre ici et là… Mais j’ai besoin de rentrer, pour la voir une dernière fois, pour être là pour ces moments difficiles bien que, prévisibles et pour me rendre compte, de mes propres yeux. J’ai besoin de soutenir ma maman, autre que par mail. Je me moque de ce que penseront les gens. Je n’ai pas le mal du pays et pour rien au monde je ne quitterai cette aventure définitivement ! Je déteste cette sensation d’abandon vis-à-vis de Pif mais c’est maintenant… Ou jamais ! Une qualité que j’admire chez lui c’est qu’il m’encourage toujours, mais je sens que les émotions prennent le dessus et qu’il enrage…
Depuis plus de 7 mois, on est 24h sur 24 ensemble et être séparé est étrange. Il me manque déjà… Alors qu’au final, sur 10 ans de vie commune, pendant 3 ans on était dans des pays différents ! Je me sens seule et vulnérable, prête à passer un passage de frontière avec un no man’s land de 6 km où je dépends des autres. Pour aller jusque Bangkok, les taxis, vans et bus se suivent mais j’arriverais à destination à 20h30… Je quitte seule le golden Myanmar mais sans aucun soucis… Tout s’est bien enchainé !
Le Myanmar reste pour moi le pays le plus bouleversant jusqu’à présent, j’adore certains de ces facettes, j’en déteste d’autres… il ne laisse pas indifférent et leurs sourires naturels sont là pour oublier les scènes de vie moins appréciables. Je recommande ce pays ainsi que la découverte de ces Birmans ! Tellement naturel, tellement authentique, tellement unique avec leurs longyis, thanaka et leurs détestables ‘chewing-gum’.
La Thaïlande confortable fait son retour… je ne me sens pas perdue ici mais c’est moins l’aventure. Le roi (qui a célébré ces 70 années en tant que Majesté la semaine dernière) veille sur moi tout au long du trajet, ses cadres sont omniprésentS. Retrouvaille avec la street food, le pad thai, les marchés, les thais plus funs… je pourrais être plus mal pour cette dernière soirée mais je suis claquée ! Je m’endors dans une auberge de jeunesse, très clean, mais pas du tout isolée acoustiquement parlant : la nuit sera donc très courte !
Mercredi 15 juin 2016 – J224 - Val
Depuis l’auberge, j’enchaine métro du sous-sol et sky-train à l’étage de la rue pour rejoindre l’aéroport, c’est pratique et ça évite les bouchons présents au niveau de la mer ! Tout s’enchaîne comme il faut, l’enregistrement des bagages, le passage à la douane, l’embarquement et me voilà en train de survoler l’Eurasie ! Pour manger, pas de riz ni de nouilles : quel bonheur ! J’essaie de me reposer mais chaque heure, on nous amène à boire et à manger : y’a de quoi devenir obèse ! On atterrit à Londres, avec un peu de retard. L’aéroport est gigantesque et je n’ai plus que 45 minutes pour atteindre la nouvelle porte d’embarquement pour le second et dernier vol ! Au poste contrôle, je suis examinée plus attentivement (ça tombe bien, j’ai justement plein de temps…), ils relèvent sur mon pantalon et chaussures des ‘traces’ via des ‘patchs’, examen au microscope, le résultat apparait alors : no explosives ! C’est impressionnant…
Je m’aperçois alors que le vol a été retardé d’une dizaine de minutes afin de nous laisser le temps d’y arriver. Petit passage au toilettes : quel bonheur d’avoir du papier et de pouvoir le jeter dans la cuvette ! J’entends alors parler français mais à la belge, ça me fait sourire… J’embarque, l’avion est plein et le vol dure 39 minutes ! A peine fini le décollage, on reste à la même hauteur moins de 10 minutes : les hôtesses de l’air se pressent d’ailleurs pour nous offrir un snack, à boire et nous débarrasser durant ce laps de temps avant l’atterrissage ! Mon voisin de gauche n’a même pas le temps de finir sa bière…
22h30, j’arrive à l’aéroport, Julie et Justine m’attendent ! Trop euphorique, je m’aperçois à peine des zones encore fermées suite aux attentats… On mange un petit bout avec les copines, on discute pas mal puis elles me déposent chez Emilie. De fait, ma sœur et Cédric m’hébergent le temps de mon retour, comme avant notre grand départ ! Retrouvailles tardives mais heureuses…
En Belgique :
Me voilà donc chez nous, j’ai un programme plutôt chargé pour les heures à venir : finir mon dossier pour le visa kazakh, aller à l’ambassade le déposer le jeudi matin puis aller voir ma grand-mère… Mon oncle et ma maman sont là pour m’aider dans ces démarches et le trajet parait bien plus court vu comme on parle !
J’ai alors la chance de voir ma grand-mère vivante, elle ouvre les yeux quelques secondes, il lui faut du temps mais elle me reconnait. Elle est condamnée mais elle n’a pas mal : elle se repose. A côté, ma maman qui s’occupe d’elle énormément… je suis rentrée aussi pour la soutenir. Juste pour ce moment, je sais que j’ai bien fait de rentrer : pas de regrets !
Priorité absolue à la famille ces 10 jours en Belgique mais j’en profite aussi pour connaître les nouveaux parents et bébés dans notre entourage puis revoir des amis à l’occasion… C’est la partie plus délicate quand je pense à Pif : je suis entourée de nos proches et lui, il est tout seul et loin. On n’a jamais vraiment eu de ‘homesick’, mais une chose est sûre, au rentrera vivre au plat pays après ce voyage, nos proches sont bien trop importants et irremplaçables !
C’est étrange d’être subitement de retour mais rien n’a beaucoup changé à part les nouveaux bébés et maisons… Et pourtant j’apprécie des gestes du quotidien belge qui me manquaient sans le savoir ! Je peux boire l’eau du robinet sans crainte par exemple ou encore, je me lave à l’eau chaude… Le Myanmar avait ses épices qui puaient, nous on a les fromages puants mais pourtant, c’est si bon !
Il m’est pourtant difficile de profiter à fond des merveilles culinaires du pays, mon système digestif n’est pas encore rétabli…



