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Dimanche 05 juin 2016 – J214

 

 20h42, (non 06/06, 07h13,… je me suis endormi sur l’ordi),
Blue Cloud Hotel, Thaton

 

Nuit plutôt horrible dans ce maudis train pour ma part. Malgré le fait qu’on ait choisi la Upper Class, les centaines d’insectes qui nous envahissent et les secousses des wagons m’empêchent de fermer l’œil. Par contre nous arrivons à l’heure indiquée à Bago, c'est-à-dire 6h30. On récupère Doudou et on se gare devant… la gare.

Bonne nouvelle, le train qui nous emmènera à Thaton démarre à 9h. Mauvaise nouvelle, le trajet durera normalement 5h… Alors qu’on patiente devant la gare, je vais m’acheter un petit-déjeuner qu’on a déjà repéré plusieurs fois depuis notre arrivée au Myanmar. Des sortes de gros croustillons en longueur. Une pâte frite qui a un peu la forme d’un os pour chien. C’est gras, mais ce n’est pas mauvais. Un couple d’étrangers arrive avec de gros sac à dos. On fait la causette pour passer le temps. Jeune couple de Québec bien sympa. Ils sont là pour 6 semaines (Myanmar + Thaïlande) et prennent aujourd’hui la direction du rocher d’or.

Val s’occupe d’acheter les tickets. Un des hommes est un peu pénible. Il veut nous faire payer deux fois plus cher pour le vélo (1€ au lieu de 50 cents…) parce que selon lui on n’a pas un ‘normal bike’ mais un ‘express bike’… il nous a jamais vu en montée ce mec…! Ca s’arrange, on s’amuse avec les ouvriers sur le quai qui sont émerveillés par Doudou, le train arrive de Yangoon, on monte, et c’est reparti.

Le temps passe très lentement. Et alors que le ciel a été pas mal tout le long du voyage et pendant la pause à Bago, on rentre dans une espèce de brume qui s’abat sur les plaines vertes, et il commence à dracher. Et ça ne s’arrêtera malheureusement pas. Dans ce train-ci on a un nouveau compagnon… une petite souris se balade entre les jambes des passagers. On arrive à Thaton à 14h30. On fait un petit kilomètre jusqu’à l’hôtel de la ville et on est rapidement détrempés.

Une douche, puis on se pose dans le hall d’entrée où le staff sympa de l’hôtel regarde une grosse télé. Alors que Val chipote un peu avec l’ordi, je regarde avec le gars… Men In Black… retour en enfance ! A un moment on entend une voix de femme parlant anglais à la réception. On se dit qu’une étrangère ici, ça ne peut qu’être une cycliste. Et en effet, nous rencontrons ‘Faithe’ qui nous vient d’Angleterre et qui a passé la frontière à Mae Sot il y a 4 jours. Son objectif : Nouvelle-Zélande – Angleterre à vélo en un an et demi. Seulement voilà… tombée amoureuse des Kiwis et après de l’Australie… ça fait déjà 18 mois que son voyage a commencé, et elle n’avance pas.

On passera la soirée ensemble à se découvrir devant un super repas du resto d’en face. Ils font un plat avec du riz enrobé d’une enveloppe d’œuf (un peu comme à Luang Prabang au Laos)… une tuerie!

 

Et on va dormir avec la pluie malheureusement…

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Les trains c’est normalement fini ! On peut profiter de nos derniers jours dans ce pays rien qu’avec le vélo!

Pensée négative : La drache… il y a mieux comme accueil après 22h de trajet…

Anecdote : Alors qu’on paie au restaurant le soir, un des hommes nous explique les règles de politesse suivantes. Lorsqu’on te tend ou que tu tends de l’argent à quelqu’un, il faut tenir les billets des deux mains. C’est apparemment une forme de respect pour la personne que tu as en face de toi.

Lundi 06 juin 2016 – J215

 19h27,
SandalWood Hotel, Mawlamyine

Distance parcourue : 70,67km                                 
Vitesse moyenne : 19,37km/h                                                               
Vitesse maximum : 31,31km/h                                                              
Temps sur le vélo : 03h38min
Dénivelé positif : 108m
Altitude maximum : 168m

Épuisés, on dort jusque 8h ! On part déjeuner en compagnie de l’Anglaise ‘Faithe’. Alors que tous les locaux mangent du riz avec un œuf au rez-de-chaussée, on nous emmène dans une cantine en face pour notre petit-déjeuner inclus dans le prix de la nuitée. On est un peu déçus de ne pas manger comme les locaux mais on oublie vite ces pensées quand nos délicieux sandwichs ‘omelette’ arrivent! On poursuit sur nos conversations de la veille, c’est agréable, puis de toute façon, il pleut !

9h30, on se met enfin en route bien que l’on ne soit pas pressés. On ne prend pas la même route que ‘Faithe’ mais ce fut une chouette rencontre ! La pluie a soudainement cessé et c’est pour notre plus grand bonheur. En traversant Thaton, le jeune vendeur de samosas avec qui on a fait affaires il y a 15 jours nous reconnait et nous salue avec un grand sourire… ça fait plaisir mais bizarre de repasser par cet endroit. Après 3km, on bifurque à droite et on quitte cette route : c’est parti pour un nouvel itinéraire au sud du Myanmar ! Vu les inondations que provoque la mousson, on a choisi la ‘sécurité’ et nous roulon sur la route principale. Étonnement, peu de trafic et on parcourt une dizaine de kilomètres entre les rizières, parfois trop pleines d’immondices. La mousson a quand même un avantage : elle rend les paysages plus verdoyants et ‘tropicaux’ ! Nous longeons des collines vertes à notre gauche, tout en gardant une certaine distance. A mi-parcours, on scrute la chute d’eau nommée ‘Zin Kyaik Monsoon’, pas encore beaucoup de débit mais sublime avec ces stupas qui l’entourent ! On aperçoit également quelques variantes de ‘golden rocks’. A notre droite, c’est plat, la mer n’est pas très loin… Tout au long de la journée, on traverse énormément de villages. La reprise des cours a sonné et nous croisons un bon nombre d’écoliers en uniforme vert et blanc, à croquer ! On passe donc aussi devant beaucoup d’écoles… et ici on a bien envie d’essayer de rentrer dans l’une d’entre elles. En effet, à chaque fois, on entend les enfants qui chantent leurs leçons en classe. La méthode d’apprentissage à l’air plutôt vivante ici! Une autre rencontre insolite, est celle d’un ‘taximan’ à moto avec un t-shirt… Jupiler ! On jubile ! On passera la fin de matinée à l’accordéon, il nous dépasse, on le dépasse etc,…

A midi, on s’arrête après 40 km. Le gamin qui travaille dans cette cantine est aux anges de nous voir et ne sait plus où se mettre dès que nos regards se croisent. Son sourire est magique, sauf sur les photos où il reste sérieux, merde. Riz avec poulet pané, pas mauvais au moment même !

On reprend la route sous un ciel menaçant qui arrose la région quelques minutes à peine ! On quitte ces paysages et ces villages pour traverser la rivière ‘Attayan’. Un pont métallique de 2,5 kilomètres de long au-dessus de cette étendue d’eau… Ils sont fortiches en ponts ces Birmans ! C’est vraiment impressionnant et les arrière-plans sont sympas ! On arrive alors dans la ville de Moulmein (Mawlamyine), la ville semble être calme, pas trop de trafic, on ne sent pas oppressés, bref, on s’y sent déjà bien ! On longe la rivière et les ports avant de faire notre étude de marché sur les logements. On en visite 3 : 2 miteux, 1 très classe… Vu la petite différence de prix, on craque sur le très classe ! Le repas du midi ne passe pas pour ma part et je suis contente d’être arrivée à destination ! Douches, repos, lecture et puis on passe à l’action… Après plusieurs tentatives, on y arrive enfin, nos billets pour Astana sont réservés ! Nous voilà avec un poids en moins. On profite des belles éclaircies pour se balader le long de l’eau. Pif est submergé par les paquebots ‘abandonnés’ au milieu de la rivière et on admire le jeu de couleurs que nous offrent le ciel et le soleil. Certains bâtiments sont attirants, on se réjouit de découvrir cette ville plus en profondeur ! Vers 18h, on trouve une boulangerie ‘Délifrance’ ! Un tour s’impose mais juste avec les yeux…. Non, ça n’a rien à voir avec le Délifrance que l’on connait. Le ciel s’obscurcit alors et on s’arrête à proximité de l’hôtel dans une cantine. Nos plats ne sont pas très appétissants et je ne me force pas vu comme ça n’a pas l’air frais. Pif engloutit nos 2 assiettes, son système immunitaire m’épate ! Pas loin de là, on clôture notre repas avec un jus de citron et un yaourt et quelques biscuits secs histoire de terminer sur une bonne note !

 

Retour à l’hôtel avant les intempéries,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Journée agréable sur le vélo avec plein d’écoliers!

Pensée négative : Le repas du soir : infâme.

Anecdote : Ici, tous les vélos ont la barre ‘basse’, comme les vélos de fille en Europe : c’est plus facile pour rouler avec leurs longyis !

Mardi 07 juin 2016 – J216

 

 22h26,
SandalWood Hotel, Mawlamyine

 

Réveil prématuré. Val a reçu pendant la nuit un mail de Belgique annonçant des nouvelles préoccupantes concernant l’état de santé de Mamou. Du coup pas facile de se rendormir… ça cogite pas mal sur le fait de rentrer en Belgique ou non pour être aux côtés de Mamou. Vers 7h20 on traverse le couloir pour aller déjeuner dans la salle destinée à ce repas. Le ciel a l’air calme de l’autre côté de la fenêtre alors qu’il a plu toute la nuit. Le déjeuner est correct, servi par l’équipe hindou de l’hôtel. Une table plus loin un couple de Français… qui m’énerve… Je ne sais pas trop pourquoi… leurs têtes, leur accent… Parfois c’est comme ça… ça énerve.

On profite de la fenêtre météo pour commencer notre visite de la ville tôt. Au 19ème siècle, cette petite ville portuaire était la capitale de la colonie anglaise. La ville est vraiment agréable à découvrir à pied. Les rues sont larges et le trafic pas trop violent, avec principalement des motos. On fera un gros tour de 3h de marche. On remontera un petit parc plutôt bien entretenu pour ensuite traverser le quartier hindou. Même en croisant les gens à pied dans la rue, on est bombardés de sourires et de ‘Hello’ de la part des enfants, petits et moins petits, qui se rendent à l’école par dizaines. On découvre l’église chrétienne qui est plutôt jolie de l’extérieur, ainsi que l’entrée de l’université… à l’ancienne! On passe ensuite devant une petite entreprise de ‘crêpes’. C’est super impressionnant. Alors qu’un jeune garçon pétrit énergiquement la pâte blanche qui a l’air d’être produite à partir de riz, d’autres l’étalent sur des plaques chauffées au charbon. Le patron passe ensuite derrière pour récupérer les crêpes cuites. Ce travail à la chaine est rapide et nous impressionne!

On démarre alors la montée de la colline de la ville qui est emplie… de moines ! Il y en a vraiment beaucoup, et beaucoup de très jeunes. On monte une série d’escaliers pour ensuite prendre un ascenseur à l’ancienne qui nous mènera sur le belvédère de la grande stupa et de ses temples. On profite des larges vues sur la ville à 360°, les montagnes au loin d’un côté, la rivière et l’île Bilu Kyun de l’autre. On observe également l’enceinte et les bâtiments d’une vieille prison… qui semble plutôt bien remplie… On redescend ensuite de l’autre côté de la colline pour marcher jusqu’à la gare des bus nationaux, et on remonte à travers bois pour arriver sur le deuxième point culminant du secteur.

On redescend alors calmement par le quartier musulman jusqu’au bord de la rivière. On croise comme souvent des gens qui, pour garder les mains libres, accrochent leur parapluie dans leur dos au niveau du col de leur vêtement.  On rentre ensuite faire une petite pause à la chambre et surprise, il commence à pleuvoir… première fenêtre météo très bien gérée!

Après s’être posés 1h, on ressort sous un ciel parsemé de blanc et de bleu pour aller manger. On trouve une cantine pas mauvaise du tout et où l’homme et la jeune fille sont ultra gentils et souriants. Petit dessert en terrasse le long de la rivière chez Délifrance… ça nous fait vraiment marrer qu’ils aient imité l’enseigne de chez nous. Le ciel devient gris et alors qu’on rentre… il commence à dracher… fenêtre météo numéro 2 au top!

16h, après une bonne sieste, le ciel se calme et on voit du soleil! On sort et cette fois on prend le vélo pour aller un peu plus loin. On découvrira un grand parc avec une statue en or puis on fera un petit tour dans le nouveau mall de la ville. C’est super marrant de les voir nous regarder… Des touristes qui viennent dans nos malls… mais pourquoi faire? La meilleure partie c’est toujours quand on va garer Doudou au milieu des dizaines de motos sous les yeux des nombreux gardiens de parking.

On roule de nouveau rapidement jusqu’à la maison… et il repleut des cordes… Fenêtre 3 : check!

Val prend contact avec la famille pour un peu avancer dans les prises de décisions et vers 19h, on profite d’une accalmie pour aller manger. On marchera le long de l’eau pour manger à un buibui sous une tonnelle. Alors qu’on savoure nos bonnes nouilles, il se met à pleuvoir de chez pleuvoir, et ça ne s’arrêtera pas. On marche alors sous la pluie pour aller prendre un bon banana shake et un bon lassi à côté de l’hôtel avant de rentrer se sécher et dormir. Fenêtre 4… c’est raté…

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Chouette ville à découvrir avec une gestion de fenêtres météo à ¾.

Pensée négative : Les décisions pas facile à prendre pour Val par rapport à Mamou.

Anecdote : Dans cette ville beaucoup plus de ‘Good Morning, Good Afternoon, …’ que de ‘Mingalaba’. Et c’est pour le moment la ville où on a aperçu le plus d’étrangers.

Mercredi 08 juin 2016 – J217

19h23,
Family World Motel, Thanbyuzayat

Distance parcourue : 78,79km                                 
Vitesse moyenne : 15,81km/h                                                               
Vitesse maximum : 38,57km/h                                                              
Temps sur le vélo : 04h58min
Dénivelé positif : 350m
Altitude maximum : 192m

Au réveil, Pif n’est pas au top de sa forme et le bruit des gouttes de pluie qui tombent ne nous encourage pas beaucoup à reprendre le vélo ! En déjeunant à l’hôtel, on décide de rester sur notre objectif de la journée, Thanbyuzayat ! Mamou semble aller mieux, la décision de l’éventuel retour est postposée. 9h00, on quitte la ville et on se perd un peu. On tente de demander notre chemin à un local mais il s’avère être sourd, Pif a beau lui crier dans l’oreille : il ne comprend rien… Maps.me fera l’affaire ! Nous voilà sur la route menant au sud. Le trafic est assez conséquent, il pleut mais on pense au déluge belge pour le moment et on n’a pas à se plaindre ! La route n’est pas plate, toujours en légère pente… dans un sens puis dans l’autre ! La route n’est pas en si mauvais état que ça mais ce tronçon ne nous apporte rien : c’est une grand route sans aucun charme !

Après 25 km, on fait un petit détour pour voir une queue gigantesque de grandes statues de moines menant au… plus grand Bouddha couché au monde ! Cette énorme statue a été achevée après plus de 10 ans et cela semble être le même destin niveau durée pour son homonyme en début de construction, sur la colline d’en-face. On se sent microscopiques à coté de ses œuvres ! Pour accéder au site, on retire les chaussures en évitant de glisser sur ce carrelage mouillé, en contournant une nouvelle espèce inutile : un croisement entre le cafard et le scorpion et des cacas de chien… cette obsession de retirer les chaussures par respect en devient dangereuse !

Après cette découverte assez intéressante, on reprend le vélo sous une fenêtre météo : il ne pleut plus et ce pour toute la journée! Le second tronçon de cette route devient plus intéressant, elle est plus étroite, moins de trafic et on interagit plus avec les villageois ! On entend au loin les écoliers ‘chanter’ en classe, c’est sans doute une manière pédagogique pour l’apprentissage et qui reste ancrée dans les mœurs. On s’arrête au milieu de forêts d’arbres à ‘latex’ (on les reconnait grâce aux petits bols accrochés en début de tronc) pour manger un bout dans une cantine. On ne commande que pour moi, Pif veut faire l’impasse vu ses maux de ventre… et nous voilà pourtant avec chacun une assiette de riz avec légumes ! C’est bon et Pif mange de bon cœur malgré tout.

Après le repas, le troisième tronçon est plus dédié aux paysages. Moins de civilisations, mais plus de décors de collines et de jungles ! Pas mal du tout… On arrive alors à Thanbyuzayat et on se met à la recherche d’un logement. On demande à un jeune qui nous emmène jusqu’à la guesthouse qu’il connait. Assez sympa, il nous sert de guide en scooter, et nous donnons tout ce que nous pouvons sur Doudou pour ne pas le faire trop patienter. La guesthouse nous refuse car elle n’a pas la ‘licence foreigners’. On fait demi-tour, toujours avec Soe comme guide et nous roulons 2 km jusqu’au logement suivant. Motel avec prix acceptable. On a même droit à une piscine mais qui ne nous inspire pas du tout. La chambre est très basique mais fera l’affaire ! On remercie notre guide Soe pour son aide et on se donne rendez-vous au restaurant de ces parents pour le soir !

Dans les sanitaires, on découvre un paquet de cadavres de ‘cafards’ et de leurs cousins ‘croisement entre cafard et scorpion’ ce qui me fait faire une grimace. Un des clients, en voyant ma tête, veut m’aider mais quand il voit l’ampleur, il en réfère à la gérante des lieux… Elle viendra instantanément nettoyer cet endroit qui n’avait pas eu de nettoyage depuis un bon bout de temps ! Pif se repose puis on part découvrir le centre d’intérêt de la ville : le cimetière de la WWII… Il est malheureusement fermé mais on peut l’apercevoir depuis les grilles… C’est là que repose des milliers de prisonniers de l’armée japonaise. Ils ont travaillés d’arrache-pied pour réaliser un chemin de fer qui reliait la Thaïlande et la Birmanie et sont morts à la tâche, une stratégie des Japonais pour poursuivre leur invasion ! Ce chemin de fer a finalement été bombardé ce qui a clos le chapitre du ‘chemin de fer de la mort’. On poursuit alors notre visite de la ville sous un ciel radieux : les jeunes sont réunis pour jouer au football ou au sport national thai : un genre de volley sans les mains avec une balle ne rotin, leurs gestes sont imprévisibles, souples et impressionnants !

Après quelques minutes à observer, on se rend au restaurant des parents de Soe. Ce dernier a 28 ans, travaille à Singapore en tant qu’ingénieur et est en vacances chez ses parents. Soe s’assied avec nous et nous discutons 2 bonnes heures autour d’un délicieux repas, samosas et nouilles au poulet (façon bolognaise) ! On se régale et on apprend beaucoup sur le Myanmar ! Aung Saan Suu Kyi n’est pas la présidente du pays : c’est son chauffeur. L’ancien gouvernement a changé la ‘constitution’ du pays : quelqu’un qui est marié avec un étranger (son mari était Anglais) ne peut devenir président. Ça, on le savait déjà. En changeant les lois, l’ancien meneur du pays pensait que les Birmans allaient faire une croix dessus… Mais les Birmans ont plutôt réfléchi ainsi : quelqu’un qui se fait enfermer pendant de si nombreuses années pour son pays est dans notre cœur notre exemple, notre ‘reine’… Peu importe son titre officiel, officieusement, c’est elle la meneuse. Soe a les pieds sur terre, le changement ne se fera que progressivement mais il est déjà ravi de l’évolution. Il est touchant et intéressant ! Au moment de payer l’addition, il nous annonce qu’il nous l’offre et que nous n’avons pas le choix… C’est gênant mais ça reflète ce qu’il veut nous montrer de son pays : les Birmans veulent qu’on se sente accueillis et montrer qu’ils sont généreux !

 

En espérant faire encore de chouettes rencontres pareilles,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Super rencontre hasardeuse !

Pensée négative : Le ventre de Pif.

Anecdote : Les fillettes ont quasi toutes les cheveux courts… mais elles restent très classes !

Jeudi 09 juin 2016 – J218

19h23,
StarLight Guesthouse, Ye

Distance parcourue : 100,77km                                              
Vitesse moyenne : 16,09km/h                                                               
Vitesse maximum : 49,53km/h                                                              
Temps sur le vélo : 06h15min
Dénivelé positif : 730m
Altitude maximum : 193m

Nuit avec pas mal de terreurs nocturnes… Tout d’abord pas d’électricité, donc pas facile de dormir sous cette atmosphère étouffante sans ventilo. Deuxièmement on a des châssis sans fenêtres et sans moustiquaires, du coup, la chambre est full bestioles. Et enfin, et bien on va pouvoir suivre la tempête dont on est séparés par un tôle ondulée qui va faire beaucoup de bruit…

Du coup on est bien réveillés à 6h20 pour faire les sacoches et manger rapidement le petit-déjeuner compris dans le prix. Celui-ci est heureusement peu copieux et nous serons à l’heure à notre rdv, 7h30 au restaurant de la famille de Soe. Ce dernier vient de nouveau s’assoir avec nous et alors qu’on comptait seulement prendre un thé, voilà qu’il nous fait essayer des spécialités de sa mère. Assiette de samosas, et le ‘patato cake’. Une patate, fourée aux oignons et au poulet, frite dans l’huile… pas mauvais du tout ! Ici pas de réel café ou thé. Juste des mélanges de poudres, avec à chaque fois sucre et lait dans la mixture.

A la sortie de la ville, après 5km, il y a un ‘Y’ où l’on doit prendre à gauche. Mais Soe est trop stressé qu’on rate la bonne route et voilà qu’il nous accompagne jusque là pour s’assurer de notre chemin. On y est, c’est le moment de se dire au revoir, ce petit gars était vraiment une top rencontre !

Aujourd’hui, c’est montagnes russes à gogo dans une ambiance de jungle absolue ! Très peu de hameaux et d’habitations le long de l’étroite route que nous suivrons pendant 100km. Ils appellent cette dernière la HighWay… On dirait une vieille route de campagne… plutôt rustique. Les décors sont géniaux. C’est verdoyant de partout, avec plein de palmiers, et presque zéro trafic ! Après 20km, il commence malheureusement à bien pleuvoir, mais ça n’arrêtera pas notre cadence, que du contraire. On a toujours les estomacs retournés, mais on a un peu plus de force que la veille.

Midi pile, 62km accomplis, et on tombe sur un petit village avec une bonne cantine. La mama et les deux jeunes filles sont super chouettes. Riz, légumes, et morceaux de porc tendres et savoureux. Pour le dessert, elles nous font gouter du coco et un autre fruit râpés, avec du sel et du poivre dessus… pas mauvais. Alors qu’on mange, il s’arrête de pleuvoir, et ce jusqu’à la fin de la journée !

L’après-midi sera donc toujours aussi top niveau ambiance et atmosphère, mais en plus au sec ! On aura même un scooter qui s’arrêtera pour nous offrir un gros fruit qui pue, et une camionnette pour nous offrir 4 petits jus saveur yaourt-orange. Après une Nième montée, on arrive à l’entrée de Ye. On admire une fois de plus les ouvriers préparant le goudron à l’ancienne pour le revêtement de la route. Partout dans le pays on voit régulièrement des piles de vieux tonneaux noirs usagés à cause de cela.

Première GuestHouse trop cher, et après un petit tour et l’aide d’un local qui nous montrera le chemin en scooter, on arrive devant une deuxième demeure. Une petite fille de 5 ans max nous ouvre : ‘Hello, do you have booking?’ Heu no… ‘So please wait my Daddy.’ Elle est trop adorable et 3 min plus tard, son père arrive. Un expat américain! C’est pas la moins chère du séjour mais la chambre est vraiment chouette pour une petite bourgade, avec vue sur le lac.

Une fois propre, on ira rapidement souper dans un buibui thaï pour finir par un bon gâteau ou un jus de mangue dans une boulangerie birmane. Le tout dans une bourgade sympathoche avec un ciel clair et le soleil qui se couche gentiment, que nous le ferons rapidement.

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Top montagnes russes sinueuses dans une ambiance jungle coupés du monde.

Pensée négative : On a encore vu des insectes immondes… ça nous donne des angoisses diurnes et des terreurs nocturnes !

Anecdote : Ici devant les classes des nombreuses écoles que nous croisons, à la place des boites à tartines et manteaux pendus à des crochets au mur, on peut voir les dizaines de parapluies des enfants qui pendent devant les bâtiments.

Vendredi 10 juin 2016 – J219

Le 11/06 à 07h08,
StarLight Guesthouse, Ye

Distance parcourue : 37,73km                                 
Vitesse moyenne : 16,86km/h                                                                
Vitesse maximum : 48,55km/h                                                               
Temps sur le vélo : 02h14min
Dénivelé positif : 113m
Altitude maximum : 28m

Il y a des jours comme ça où… on ne le sent pas une journée entière à vélo alors on préfère rester dans cette bourgade pour la journée ! On se sent bien dans cette guesthouse et les propriétaires sont vraiment sympas. On débute par un petit-déjeuner en terrasse avec vue sur le lac, on est protégés par un auvent mais les averses imprévisibles nous trempent quand même bien ! Mister David, tout en nous faisant goûter des muffins à la banane et aux cacahuètes, nous indique les points d’intérêts aux alentours de Ye… Alors on enfile nos maillots et c’est destination la ‘playa’ ! A peine sur Doudou, un nuage gris foncé fonce droit sur nous : on pédale à toute à l’allure et on s’abrite devant une cantine. Alors qu’on attend sagement sous l’auvent, des Birmans nous laissent leurs places autour d’une table et veulent nous faire goûter leurs spécialités… c’est parti pour le dix-heure avant l’heure !

Une fois le nuage passé, on reprend le vélo pour une dizaine de kilomètres, la route est étonnement asphaltée et c’est pittoresque ! Bien souvent, au Myanmar on a peur d’emprunter les routes secondaires ne connaissant par leurs états mais ici, on a bien été renseigné. On traverse des rizières et des villages ruraux, c’est vraiment agréable et c’est chouette de rouler en dehors de la route principale ! Juste en parcourant ces quelques kilomètres, on se dit qu’on a fait le bon choix de rester un jour de plus à Ye ! On arrive alors au village d’Ashin, on parcourt encore quelques kilomètres en pleine campagne avant d’arriver à la plage isolée… Le ciel est couvert, comme bien souvent en cette période de moussons. Avec le soleil, l’endroit pourrait juste être paradisiaque mais aujourd’hui, avec le vent et la grisaille, ça a un petit air de mer du Nord ! On aperçoit tout de même des collines et îles au loin avec encore et toujours des stuppas… mais ça, ça claque! On se ballade un peu sur la plage quasi déserte avant de passer au dîner. Pas mal de petits restaurants sont présents le long de l’accès à la plage et on va dans le premier. Difficile de commander juste du riz avec quelques légumes, ils nous préparent du poulet frit en plus… C’est bon mais vraiment trop gras, ça baigne dans l’huile. Pif goûte le coca national, le ‘Fiz’ Cola, pas top apparemment.

On reprend le chemin inverse en faisant un léger petit détour, on s’arrête à la boulangerie des muffins connus par Mister David. Pif prend une glace et je commande un jus de citron frais mais je me retrouve avec 1 verre de sirop type ‘teisseire’, imbuvable : trop sucré… Mais le personnel s’est vite rendu compte que j’aimais bof leur jus de citron, on est quand même fort observés ici et ils n’aiment pas décevoir des étrangers. Ils se sont empressés de m’offrir un homemade icetea… un délice bien que cela m’a mis mal-à-l’aise ! On achète une petite réserve de banana cakes avant de se remettre en route… Un méchant nuage arrive, on attend sagement la fin de son passage ! C’est impressionnant le déluge que ça fait en seulement quelques minutes… puis plus rien.

En rentrant à l’auberge, on discute avec Mister David qui nous invite à sa classe d’anglais. En effet, il est prof bénévole dans cette bourgade, quelle chouette opportunité ! Le ciel s’obscurcit, on regarde quelques Friends en attendant que ça se calme puis on part souper avant le cours d’anglais. On n’a pas fort faim, je me contente d’un petit pain et Pif quelques douceurs complémentaires. Je sens que mon ventre n’est pas content cette fin de journée alors je n’en rajoute pas !

19h, l’heure de la classe de l’English school a sonné ! Nous voilà avec une quinzaine de Birmans, de 8 à 45 ans, qui attendent sagement le professeur. Un des élèves, l’assistant’, est tout fou de nous rencontrer tandis que les autres élèves sont plus réservés mais nous sourient jusqu’aux oreilles ! Mister David débute son cours par l’explication d’une pièce qu’a trouvé son ‘élève-assistant’, il s’agit d’un souvenir de Disneyland’. Les élèves n’en connaissaient pas l’existence et ont l’air d’être émerveillés par ce monde ainsi que par les dessins animés ! La suite du cours porte sur la thématique des ‘rêves’, ça interagit pas mal et on est impressionnés par leur débrouillardise… L’alphabet n’est déjà pas le même que nous ! C’est intéressant de découvrir leurs points de vue et on prend un peu part aux différents débats. Un petit de 8 ans est très éveillé pour son âge et son niveau d’anglais est surprenant… Loin d’être timide comme au début du cours, il vient nous faire la causette sur notre voyage. Ces questions sont pertinentes, il nous fait marrer par ses réflexions, on l’aime bien ce petit ! 20h30, la classe est finie, le contact est bien passé et on est trop contents d’avoir assisté à ce cours ! Mister David nous propose de regarder le planning du lendemain pour voir s’il y a ou non des cours d’anglais… A voir comme c’est samedi ! En rentrant vers l’auberge, une élève de 17 ans nous tient compagnie. Son anglais est loin d’être parfait mais elle nous fait comprendre qu’on est invités à prendre le thé chez elle maintenant ! On accepte d’office et nous voilà dans sa maison avec sa sœur, sa grand-mère et la sœur de sa grand-mère. Les doyennes sortent la belle vaisselle pour nous, puis elles nous offrent une tasse de thé avec quelques biscuits, c’est gênant mais adorable. On sent que ……… est stressée mais est honorée de nous présenter sa famille ! Et oui, elle seule parle anglais, elle nous sert d’interprète, elle a un sacré cran, un vrai petit bout-de-femme !

Sur cette belle note encore on s’endort mais avec l’estomac en compote pour ma part.

 

Val & Pif

 

Pensée positive : On a bien fait de rester encore à Ye : chouette bourgarde et alentours à échelle humaine !

Pensée négative : Ils affichent rarement les prix dans les cantines et restaurants… on peut avoir de bonnes surprises mais aujourd’hui, c’était plutôt de mauvaises pour les repas !

Anecdote : L’élève de 8 ans demande à Pif son âge… Pif lui répond et le petit s’exclame : ‘Quoi? Tu es plus jeune que mes parents? Je pensais que tu avais 45 ans !’.

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