
Lundi 30 mai 2016 – J208
20h43,
Kaung Kaung Hotel, Myingyan
Distance parcourue : 73,85km
Vitesse moyenne : 16,64km/h
Vitesse maximum : 40,03km/h
Temps sur le vélo : 04h26min
Dénivelé positif : 274m
Altitude maximum : 218m
Ce pays va me tuer… je n’arrive pas à arrêter…
Pourquoi tu n’arrêtes pas simplement quand tu n’as plus faim? Mais parce que je n’ai jamais faim, j’adore juste la bouffe!
Pourquoi tu n’arrête pas après la première assiette? Mais parce qu’ici c’est à volonté et pas plus cher. Tu as bu la moitié de ton potage, on vient te remplir ton bol. Tu as mangé la moitié de ton assiette de riz, on vient te la remplir de nouveau. Et si tu dis non, ça les perturbe en plus nos petits Birmans! Et alors quand en plus le petit déjeuner est compris dans le prix de la chambre trop chère et que le cerveau pense r-e-n-t-a-b-i-l-i-t-é, on y va jeunesse!
Et pour couronner le tout : c’est bon, très bon !!!
On quitte le village vers 8h10 sous un ciel plutôt dégagé. Le soleil tape d’ailleurs déjà bien fort. On a néanmoins une légère brise de face…merci. Pour quitter la bourgade, on commence par une pente bien raide pour arriver sur un petit plateau qu’on ne quittera pas de la journée, et qui nous offrira pas mal de petites cuvettes. Après 8km, oho, ça tangue à l’arrière… On partirait sur une crevaison lente… On se met sur le bas-côté, on retourne le vélo, on trouve la micro épine qui a fait le micro trou, et on répare. 25min plus tard, alors qu’on est à la fin du processus et que je m’apprête à regonfler le pneu, un scooter arrive, se gare, et l’homme, sans dire un mot, vient à mes côtés et commence à examiner le vélo… Heu bonjour Francis… Mais qui êtes vous monsieur…? Il retourne à son scooter et sort de en dessous du siège des biscuits qu’il offre à Val, et un sachet avec plein d’outils pour le vélo, dont des chambres à air… On essaie de communiquer et on comprend alors : un automobiliste est passé, nous a vus, a téléphoné à notre nouvel ami qui tient un atelier de vélos dans le village d’où on vient, et il vient donc voir si on n’a pas besoin d’aide. Ces gens sont incroyables! Mais on a fini la réparation… On mange alors un biscuit ensemble, on lui offre un sticker qu’il colle fièrement sur le devant de son scooter, et il repart avec un grand sourire… Dingue!
On redémarre alors de très bonne humeur. Les vingt kilomètres suivants, on aura droit à énormément de champs, d’animaux, et de paysans. Des moutons, des vaches, chaque fois avec le berger qui va avec. Pas mal de chars tirés par des bœufs de nouveau. Et beaucoup de gens travaillant dans les champs, surtout des femmes, avec des chapeaux pointus au diamètre parfois impressionnant. Ca nous fait penser au cliché ‘agence de voyage’ pour le Vietnam (qu’on n’a toujours pas vu, faudra qu’on revienne pédaler une autre fois dans le secteur parait…). On est aussi impressionnés de voir ce que les dames principalement arrivent à porter sur leur tête…
Pendant 200m, l’asphalte s’arrête et devient du sable et de la caillasse. Sur ces 200m plusieurs enfants. Déjà avec les scooters devant nous ils commencent leur numéro. Mais avec nous qui n’avançons pas plus vite qu’un homme à pied dans ce sable… Ils nous attrapent, mendient argent, eau, nourriture… Ils insistent, sont étouffants,… Ce n’est pas la première fois dans ce pays, et on avait encore jamais eu cela avant le Myanmar… C’est dommage, surtout quand ce sont des enfants, qui ont l’air d’être envoyer au front de la mendicité par leurs parents…
Jusqu’à la fin de l’étape, les paysages deviendront ensuite beaucoup plus arides. Des collines avec des champs à la terre retournée entourés de hauts palmiers. On peut régulièrement voir au loin sur notre gauche le large fleuve Irrawaddy. Avec le vent, les nuages parfois menaçants, et l’ambiance désertique, on a l’impression de rouler vers le littoral à travers des dunes.
Midi… On s’arrête dans un hangar-cantine (premier qu’on voit de la journée). Une table avec 5-6 hommes. Un grand-père qui regarde la télé. Des enfants. Une jeune fille. Les extra-terrestres débarquent. Le premier à décrire, c’est le petit gars, à l’entrée de la puberté, un peu bourru, qui tombe vite amoureux de Val. Peut-être pour lui montrer sa force, il commence par l’attraper par le bras et lui serrer (broyer) sa main. Les enfants, sous les ordres du grand-père (les vieux ont la fâcheuse habitude d’ordonner aux gosses d’être aux petits soins pour nous alors qu’on a rien demandé et que ça nous met parfois mal à l’aise), nous installe à une table et nous branche une énorme machine devant nous… ce n’est pas un ventilo, c’est une soufflerie industrielle ça monsieur… mais que ça fait du bien dans cette journée quand même étouffante! La jeune fille, avec l’aide d’un des hommes, vient nous demander ce qu’on veut manger. On montre trois dessins : riz, poulet, légumes. C’est parti! Alors que l’amoureux s’assied à côté de nous et ne lâche pas Val des yeux tout en la prenant constamment en photos. Les hommes, super sympas, commencent aussi à nous mitrailler, à nous demander si on a besoin de rien, et à tourner autour de Doudou. On nous sert à manger… un délice! La jeune fille demande aussi pour faire une photo avec Val. L’heure de digérer… ou plutôt de commencer les tours de vélo avec ces messieurs. Alors que je pars avec un des hommes, Val m’expliquera par la suite que le jeune lui en a profité pour lui sauter dessus, la serrer fort dans ses bras et demander à un de ses amis de faire des photos avec son smartphone… Alala l’amour! On continue à passer un bon moment avec toute cette bande et au moment de partir, ils nous demandent pour faire une photo d’équipe tous ensemble avec le vélo devant l’enseigne de l’établissement. Encore de bien chouettes rencontres! Ils nous offriront de fraiches bouteilles d’eau pour le départ.
Le début d’aprem on roule sympathiquement (et toujours autant pris en photos par les motos et passants), et on arrive aux portes de notre objectif vers 14h15. Rapidement un hôtel se présente à nous. Prix exorbitant. Puis la jeune fille demande à Val quels sont nos prix… Ils nous montrent alors une annexe à l’hôtel… le bâtiment des pauvres. Chambre modeste avec ventilo et toilettes turques… Ca reste cher, on dit qu’on va aller faire un tour au centre de la petite ville et revenir peut-être après. Le staff nous plait bien et est très souriant. Dans la ville on tourne 40min. 3 guesthouses. Pas spécialement sympas, juste hors de chez hors de prix. On achète quelques biscuits pour la suite et pour se remonter le moral dans une échoppe où le couple nous offre en plus une bouteille d’eau congelée pour nous soutenir sous cette chaleur! On retourne ensuite à l’hôtel. Un des jeunes nous offre sur le parking des serviettes rafraichissantes. Et après avoir payé, on a droit à 4 jeunes filles pour nous aider à mettre les sacoches dans la chambre… C’est ça qui est frustrant dans ce pays. Les logements sont méga chers comparativement aux pays voisins. Ils sont pas foutus (et surtout même pas gênés de les montrer) de nettoyer les chambres et changer les draps pour les clients suivants. Mais ils sont persuadés de t’impressionner et de te faire plaisir en te foutant 4 stewards dans les pattes quand tu enlèves les sacoches de Doudou… Enfin ils n’en restent pas moins mignons.
Douches et petite sieste avant de ressortir vers 17h pour faire un petit tour et souper. On se posera dans un resto où comme chaque fois, le big boss (ici en l’occurrence une grosse dame) est assis à compter l’argent alors que pleins d’enfants et d’ados font le service. De nouveau on est en mode extra-terrestres, mais le petit jeune qui nous servira sera bien marrant, et les plats inattendus et bien bons aussi !
On rentre ensuite coller à nos lits,
Pif & Val
Pensée positive : Surprises culinaires entourés de gens adorables!
Pensée négative : Comme au Cambodge, ils sont méga agaçants! Des sourires jusqu’aux oreilles, des rires, une bonne humeur constante. Mais lorsqu’il faut ‘poser’ devant l’objectif pour une photo souvenir, ils tirent la gueule. C’est comme ça, c’est dans la culture. Car il ne faut pas dévoiler à l’objectif le reflet de son âme… Du coup les photos ne rendent pas toujours l’ambiance du moment…
Anecdote : Pas évident dans ce pays les essais de Doudou. En effet avec leur longyi les hommes n’ont vraiment pas facile de pédaler à la place de Val… Et les popols se retrouvent à l’air plus d’une fois dès qu’on prend de la vitesse!
Mardi 31 mai 2016 – J209
19h55,
Sein Pann Myaing GuestHouse, Sagaing
Distance parcourue : 99,89km
Vitesse moyenne : 17,99km/h
Vitesse maximum : 55,48km/h
Temps sur le vélo : 05h33min
Dénivelé positif : 484m
Altitude maximum : 348m
Nuit étouffante, il a fait irrespirable dans cette chambre et je me réveille avec un rhume et un mal de gorge ! Pif veut équiper Doudou mais le pneu arrière est… à plat ! On déjeune avec des toasts tout en réparant la chambre à air, un vrai travail d’équipe qui tient la route !
Le matin, on est en permanence avec un ciel gris mais il fait très lourd. La route est semblable à celle d’hier avec plus de collines mais moins de contacts humains. Le peu de locaux que l’on croise sont quand même extras : on nous salue comme des E.T. ou comme si on était le roi et la reine, et leurs sourires sont toujours autant naturels et magiques. Bien que je fasse attention à ce que je mange contrairement à Pif, je ne digère pas. Je me sens flagada et on est lents, très lents… Difficile de sourire à tous les smartphones qui jaillissent de nulle part quand on pédale dans ces conditions ! On a besoin de reprendre des forces tous les 2.
Un peu avant midi, on trouve une cantine assez agréable avec principalement que des femmes (l’inverse d’hier) ! Je mange des galettes de riz bien sèches pendant que Pif déguste son festin. Ici, le plat typique est une assiette de riz avec un ensemble de petits accompagnements, de crudités et d’un bouillon. Bien souvent, ces accompagnements assez huileux sont, soit fort épicé, soit au goût du produit de vaisselle. Par contre, ils rajoutent des accompagnements ‘secondaires’ et on paie ce que l’on mange : poisson, porc, volaille et mix de légumes sautés ! Pif fait honneur à son assiette de riz à volonté, ses viandes et son mix de légumes sautés. Ce dernier mix est souvent une valeur sûre ! On a parcouru 50 km et on est donc à mi-parcours… On a repris des forces mais on ne sait pas où trouver l’énergie pour pédaler 50 nouveaux kilomètres sur cette route monotone… Aucune guesthouse avec ‘license pour touristes’ dans les parages, on est obligés d’avancer ! On lève les yeux au ciel et on comprend rapidement l’objectif de cet après-midi : éviter la mousson !
De gros nuages noirs foncent vers nous, mais nous remontons sur Doudou et nous partons en plein sprint ! La légère descente nous aide à carburer. Pif donne tout ce qu’il a et je l’aide dans son effort tant bien que mal ! J’ai l’impression d’être en accéléré, les locaux n’ont pas le temps de réagir que le ‘Mingalabaaaa’ semble déjà lointain pour nous ! On dépasse les bœufs tirant la charrue et les tracteurs. Le vent nous pousse mais pousse aussi ces méchants nuages. Dans cette véritable course contre la pluie, le ciel bien plus clair devant nous sera notre locomotive (après Pif). Derrière nous, la pluie s’abat à 300 mètres, notre temps est donc bien compté ! 2 mini-pauses nous feront réaliser que nous faisons du 35 km/h ! Vers 14h30, on arrive sur la route menant à Mandalay, 2*2 bandes mais peu de trafic et on a un chouette accotement ! Les Birmans nous encouragent et nous font puiser dans nos réserves ! Enfin nous voilà devant le fleuve Irrawaddy, on a remonté ce cours d’eau en 2 jours, comme le ferry. Avant de rentrer dans Mandalay, on traverse la rivière par un pont long d’1 kilomètre et nous arrivons à Sagaing. Bien que situé en périphérie de Mandalay, cet endroit semble paisible et spectaculaire. Cette villégiature de moines est à coté d’une colline verte regorgeant de stupas ! Il est 15h, on est HS et on recherche un logement. Ici, interdit de dormir chez l’habitant, de faire du camping sauvage ou de dormir dans les temples malheureusement… Les 1ers hôtels sont bien trop chers pour notre budget mais nous renseignent volontiers leurs concurrents ! Après un bref aperçu de Sagaing, on se rend compte qu’il n’y a pas énormément de logements. Les gouttes tombent et nous craquons à contre-cœur pour la guesthouse ‘Sein Pann Myaing’. Pas de wifi, pas de petit-déj, une salle de bains ragoutante et des essuies déjà trop sales : tout cela pour 20 dollars. Mais, bonheur, l’air-co est présent et nous en profitons durant notre séjour ! Vannés, forte pluie, jambes en compote, estomacs pas au top… on bouquine, on regarde des épisodes de Friends et on soupe avec des galettes de riz !
Val & Pif
Pensée positive : Les 50 derniers kilomètres ont défilé à toute vitesse !
Pensée négative : Les logements trop onéreux pour peu d’hygiène et/ou confort comparé aux pays voisins.
Anecdote : Nous n’avons plus croisé de postes militaires réclamant nos passeports depuis qu’on a quitté la province de Karsen. Mais on croise souvent des postes de ‘péage’ où seuls les véhicules à 4 roues semblent devoir payer !
Mercredi 01 juin 2016 – J210
02/06, 07h34,
Golden Dream Hotel, Mandalay
Distance parcourue : 30,31km
Vitesse moyenne : 13,57km/h
Vitesse maximum : 30,70km/h
Temps sur le vélo : 02h14min
Dénivelé positif : 58m
Altitude maximum : 203m
Nuit pénible dans cette auberge de merde… Il a draché toute la nuit sur les tôles ondulées entourant la chambre. Et au réveil, ce n’est pas fini. Vu qu’on n’est pas pressés aujourd’hui, on déjeune avec des biscuits et on traînaille au lit.
Vers 10h la drache s’est transformée en fine pluie. Il fait gris de tous les côtés, il va falloir démarrer. Une fois Doudou prêt… et bien il s’arrête carrément de pleuvoir! On range alors les k-ways et nous voilà partis pour traverser la petite ville par des routes secondaires, au milieu des nombreuses pagodas, stupas, et le long de l’eau au milieu des regards de merlans frits au bord de la route.
On arrive au pied d’une colline. On laisse le vélo et on monte un escalier de plus de 200 marches pour arriver au sanctuaire du sommet. Outre ce dernier, on a droit à un superbe pano de 360° sur les environs. Et en plus, on a une super fenêtre météo, le ciel est bleu au dessus de nos têtes! Cette ville est vraiment impressionnante. Très verdoyantes, avec des stupas blanches et dorées qui jaillissent de partout. La vue valait le détour !
Une fois redescendus, on prend la route du nouveau pont, plus impressionnant et plus large que celui de la veille. On retraverse le fleuve et on prend à gauche vers Mandalay. On roule 15km sur une grande route avec un tunnel d’arbres au dessus de nos têtes. Il commence à légèrement pleuviner mais rien de bien méchant. On quitte alors la route pour s’enfoncer dans une bourgade sur terre battue. On arrive au lac Taung Tha Man. Sur celui-ci, on a le plaisir d’admirer le U Pain Bridge, le pont en teck le plus long du monde (1,2km). On l’a vu, c’était sympa, mais ce n’est pas aussi dingue que ça…
Alors qu’on rentre tout doucement dans la ville, on s’arrête pour manger à un resto. On prend des légumes sautés avec du riz. Bon, mais malheureusement Val est de plus en plus mal, le ventre ne se calme pas et elle se contentera du riz et des carottes cuites.
On rentre alors dans le cœur de la ville, qui a l’air bien chaotique avec son marché, ses routes en terre inondées. C’est néanmoins sympa d’y rentrer avec le vélo, sous les rires et sourires des mamas qui vendent leurs légumes et poissons sur le marché.
On fera trois logements. Les deux moins chers des guides, et un superbe hôtel tout récent renseigné par les amis de Monaco. C’est juste incompréhensible ce pays. Tous les 3 très (trop) chers, mais c’est l’hôtel de luxe le moins cher, avec 20$ la nuit. Les autres auberges… mais sérieux on se demande où ils vont avec leurs prix pour des taudis… Ca fait bizarre, mais ce sera donc un pur hôtel !
On s’installe, et malgré le beau ciel qu’il y a dehors, Val est tellement mal qu’on restera dans la chambre de 14h à 17h. Meilleur internet jamais eu dans ce pays, on en profite pour avancer dans nos recherches pour la suite.
17h, on sort faire un petit tour. On trouve un resto indien. Très bon (du riz pour Val) mais la note de fin nous semble fort chère… ils mettent jamais les prix sur les menus c’est pénible…
On rentre alors en espérant que la nuit sera réparatrice pour Val.
Pif & Val
Pensée positive : Belles vues avec plusieurs belles fenêtres météo sur une petite journée de vélo.
Pensée négative : Val est bien malade et c’est vraiment pas marrant.
Anecdote : Alors qu’on s’arrête devant notre hébergement, le compteur sonne les… 8000km !

Jeudi 02 juin 2016 – J211
03/06, 08h00,
Golden Dream Hotel, Mandalay
On se lève et on profite de notre petit-déjeuner sur le rooftop de l’hôtel… Malgré le ciel trop gris, la vue est top et c’est un réel plaisir d’être à cet endroit ! Beaucoup de bâtiments sont loin d’être beaux mais la haute végétation les dissimule comme elle peut, ça fait respirer cette ville bien dense. Buffet pas mal et frais mais je me contente de toasts grillés et de thé. Le personnel de l’hôtel est à nos petits soins, on est vraiment chouchoutés! Je ne me sens pas d’attaque pour sortir tout de suite et on se repose.
10h, on tente l’excursion… on traverse un des nombreux monastères, il est coloré et rénové, juste magnifique ! Mais ces bâtiments font un peu tâche avec ceux aux alentours. Dans cette capitale ‘culturelle’, les moines sont bien présents ainsi que les nombreuses pagodas. Ce n’est pas facile de se promener dans cette ville, le trottoir n’est pas toujours accessible et les piétons partagent la route avec d’autres véhicules. C’est souvent asphalté mais pas toujours, et les accotements… Pas du tout. Un Birman s’arrête et nous demande ‘Do you like my country?’, on parle un peu, il s’agit d’un prof d’anglais et il nous propose de poursuivre notre conversation dans un café du quartier. Il reprend ensuite son vélo et poursuit son chemin… C’est avec plaisir monsieur mais, il est où votre café? On se rend ensuite à la tour de l’horloge, représentant le centre du business de la ville ! De là, s’articule un bon nombre de marchés couverts ou dans la rue. On tente un couvert, dans un énorme bâtiment délabré… c’est étroit, étouffant, pas très tentant ! On poursuit par le marché dans la rue mais il se met à pleuvoir. Les marchands comme les passants sont méga souriants avec nous, ça fait plaisir à voir ! Nos pieds sont vite plein de boue, les flaques se forment un peu partout mais le marché se poursuit. On rentre alors à l’hôtel comme je ne pète pas la forme.
Biscuits secs, internet, repos, séries et lecture vont rythmer la suite de ma journée ! L’après-midi, Pif fait un petit tour aux magasins de vélo et à la gare puis il revient trempé.
Pour souper, on tente une cantine pas bien loin sous une éclaircie. A nouveau, ils sont aux petits soins et ils réapprovisionnent Pif alors qu’il n’a pas terminé ses plats…
Zootopia au progamme ce soir dans notre chambre full luxe puis au dodo !
Val & Pif
Pensée positive : Cette chambre d’hôtel, tellement un confort quand la santé n’y est pas !
Pensée négative : Depuis 2-3 jours, des boutons apparaissent un peu partout sur nos corps… on espère ne pas avoir affaire à des punaises de lit ou autres !
Anecdote : Depuis notre chambre d’hôtel, on entend quelqu’un ‘chantonner’ une prière… 24h/24 ! En demandant à la réception, il s’agit d’une tradition : pendant 5 jours non-stop, des moines se relaient pour prier et cela ‘éloignerait’ les mauvais esprits de la ville. Je dis chantonner… mais pour nous c’est plutôt des haut-parleurs qui beuglent…



Vendredi 03 juin 2016 – J212
22h23,
Golden Dream Hotel, Mandalay
Distance parcourue : 25,42km
Vitesse moyenne : 13,47km/h
Vitesse maximum : 25,31km/h
Temps sur le vélo : 01h53min
Dénivelé positif : 22m
Altitude maximum : 236m
Journée top, et en plus sous le soleil la plupart du temps! Plein de fenêtres météo dans tous les sens. Après notre déjeuner sur le toit d’où on admire encore les agréables vues, on prend Doudou vers 10h pour commencer notre découverte approfondie de Mandalay. Cette ville s’étend vraiment sur des kilomètres. Très très peu de petites rues, mais plutôt de larges boulevards quadrillés.
Après avoir passés la Clock Tower, on longe sur plusieurs kilomètres les côtés sud et est de l’enceinte du palais royal, délimitée par une haute muraille et un large canal. Pendant toute la journée, un troupeau de gens se constituera rapidement autour de Doudou à chaque arrêt. Parfois provoquant des rencontres sympas avec adultes et enfants, parfois juste pour répondre à la question pénible ‘how much this bike’.
On arrive alors au pied de Mandalay Hill, une colline de 240m d’altitude, recouverte de pagodas, de temples et de monastères. Pour atteindre le sommet et traversés les différents points de vues, bâtiments et monuments, soit on monte par une route bien raide avec un taxi, soit on prend les escaliers… C’est parti pour les 1738 marches de la journée ! On passera 2h30 dans ce secteur, profitant des vues et des lieux parfois envoutants. Pas mal de statues, d’arches peints ou recouverts de mosaïques, nous font rêver. Tout cela toujours pieds nus, et c’est parfois bien pénible au milieu des merdes de pigeons, des crottes de chiens, des crachas rouges des locaux… Au milieu de la descente, on profite d’une terrasse pour boire une bonne eau fraiche face aux montagnes qui se dressent à l’est de la ville.
Des jarres en terre cuite avec un couvercle (souvent une assiette) et une tasse en inox… C’est ce que l’on trouve partout dans le pays. Au bord d’une route déserte, devant chez les gens ou les magasins, dans les restos, dans les temples, dans la rue, … C’est juste une source d’eau pour chacun, partout. Tout le monde boit dedans (et donc avec la même tasse). L’eau y reste relativement bien fraiche. Pour nous le problème, difficile de savoir si l’eau vient du robinet ou d’un bidon d’eau traitée… et vu nos estomacs dans ce pays, on ne tente pas toujours…
Une fois redescendus, on reprend la bête pour se diriger vers le centre ville. On passe devant une bakery et la vitrine nous fait nous arrêter. On commande ce qu’il faut pour être heureux, et on le sera! Puis direction la gare, où on réserve nos billets pour demain : Mandalay – Bago. Avec le visa le temps est compté, et on veut profiter correctement de la route de l’extrême sud du pays qui nous mènera à la frontière au niveau de Bangkok. Deux prix, du simple au double. 13h de voyage annoncées… on prend les places les plus chères en espérant avoir quand même une banquette rembourrée. Pas deux fois l’expérience pour arriver à Bagan (qui restera malgré tout un chouette souvenir).
On va ensuite flâner dans un grand centre commercial moderne. C’est la première fois que ça nous fait aussi bizarre et qu’on trouve que ça fait vraiment tâche dans le pays… Au sous-sol un supermarché, on en profite…
Dans les rues ici, on voit autant de moniales que de moines. Elles ont la boulle à zéro aussi, et portent un tissu rose au dessus de leur tunique orangée. Parfois, elles se baladent avec leur parapluie/parasol traditionnel.
Direction le marché des pierres précieuses. Ca grouille d’hommes dans tous les sens. Et on aura droit à un double spectacle. D’un côté le commerce de pierres. Du découpage au marchandage, en passant par le ponçage, le taillage, l’évaluation à la loupe et à la petite lampe. C’est plutôt impressionnant à découvrir en se baladant au milieu des échoppes. Et au milieu de tout cela, des échoppes de jeu de sociétés et de bars. Les hommes sont tous réunis autour de tables de billard, de damiers d’échecs, et de jeux traditionnels nationaux qui nous donnent bien envie.
Direction une pagoda qui s’avèrera être un village monastique. On se retrouve au milieu des moines et de leurs différents bâtiments de vie. Fin de notre tour de 25km à un point de vue sur le fleuve qui brille sous les rayons de soleil. Mais on y profitera de nouveau plus des locaux curieux que de la vue.
Il est temps de rentrer à 18h. On ressortira une fois pour manger dans notre rue à une cantine très très sympa et très bonne.
Pif & Val
Pensée positive : Découverte de cette chouette ville à vélo sous un ciel au top!
Pensée négative : Le sport avec la balle de rotin, les différents jeux de société nationaux… bien envie d’essayer… mais pas encore eu l’opportunité de se faire inviter dans une partie… et la barrière de la langue pour se faire expliquer les règles… pas évident.
Anecdote : Partout dans cette ville, un commerce sur deux… est un commerce de tongs… Apparemment il y a pas mal de pieds à chausser dans le secteur!


Samedi 04 juin 2016 – J213
05/06, 16h23,
Blue Cloud Hotel, Thaton
On vit des journées plutôt tops, mais des fois, elles sont moins intéressantes ! Aujourd’hui, c’est une journée de transit : on a rendez-vous à la gare à 15h pour redescendre vers le sud du pays ! Ayant déjà bien visité Mandalay, on profite de ce luxueux hôtel jusqu’au check out. Notre mission : réserver les billets d’avion avec la bonne connexion de l’hôtel avant midi ! Mais, pas de chance, coupure d’électricité générale pendant plus d’une heure… Puis le payement ne veut pas se faire… Bref, une matinée à tenter de réserver des billets mais sans y parvenir : un peu frustrant !
12h30, photo d’équipe sous un soleil radieux et nous quittons ce confort pour de ‘nouveaux’ horizons ! On traîne un peu dans les rues pour trouver à manger : c’est vraiment pas évident de trouver un endroit où on peut s’assoir. Finalement, on craque sur une biscuiterie et sur ‘Loteria’, un fast-food coréen. Mon ventre va bien mieux, c’est loin d’être l’idéal, mais c’est sans doute plus hygiénique et ‘sain’ que les crêpes de crevettes frites dans la rue dont un essaim de mouches en fait la garde ! Puis, ça fait tellement longtemps que je n’ai plus mangé de burger… Pif part sur un double Giant, mais il n’est pas si géant que ça. Moi sur un chicken ! Au moment d’aller aux toilettes, je me rends compte qu’il n’y en a pas à l’intérieur… Une des serveuses m’emmène alors 3 bâtiments plus loin, on traverse les réserves, monte au rooftop, traverse un second bâtiment, escalade des générateurs, redescend dans une arrière-cuisine puis on remonte un rooftop et on arrive enfin aux toilettes turques ! Drôle ce petit parcours du combattant !
En arrivant à la gare, on est déjà tout reluisants, il fait très chaud ! Les trains roulent ici, les locomotives se détachent parfois, certes, mais on est loin des foutues grèves sncb ! Les extra-terrestres débarquent mais les Birmans collaborent pas mal ! Au moment de l’achat du billet ‘vélo’, Pif se fait offrir une crêpe au pili pili et un café… Il n’arrive pas à refuser cette gentille proposition bien que ça arrache ! Ils s’intéressent à notre voyage et on leur montre via la carte de l’Asie du Sud-Est notre parcours… Du coup, le temps d’attente passe vite, et au moment de mettre Doudou dans le wagon, ils sont aux petits soins avec ! On est rassurés et on peut rejoindre nos sièges ‘Upper class’ ! Sachant que nous allons encore passer la nuit dans un train, on a opté pour le wagon ‘confort’ et on ne le regrette pas : siège confortable, inclinable, bref, un peu comme dans les avions ! Le train démarre à 17h, il bouge mais pas autant que celui de Bagan… On peut bouquiner sans être trop secoués ! De journée, c’est plutôt agréable, sauf quand un moine fume son cigare alors que c’est non-fumeurs… La nuit, les bestioles arrivent et nous embêtent pas mal, surtout Pif qui reçoit les cadavres du plafond !
Quoi qu’il se passe, on avance à ‘tâtons’ !
Val & Pif
Pensée positive : Équipe ferroviaire de Mandalay bien plus sympa que celle de Yangoon !
Pensée négative : La matinée à réserver des billets d’avion sans y arriver…
Anecdote : Vraiment impressionnant de voir toutes ces femmes qui portent des mannes et plateaux sur leur tête tout en gardant l’équilibre malgré l’instabilité du train !



