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Mercredi 18 mai 2016 – J196

20h32,
Honey GuestHouse, Kawkareik

Distance parcourue : 53,38km                                 
Vitesse moyenne : 15,82km/h                                                                
Vitesse maximum : 73,50km/h                                                               
Temps sur le vélo : 3h22min
Dénivelé positif : 479m
Altitude maximum : 545m

Voilà, c’est fait, on est déjà amoureux du Myanmar…!

L’horloge interne ne marche plus du tout en Thaïlande… on se réveille péniblement vers 8h. On prend notre temps. Après avoir préparé Doudou, on se pose sous le préau de séjour de l’auberge pour déjeuner avec un bon cake à la banane en compagnie de Jean-Phi, Justine et Jonathan. On échange encore quelques infos, on fait les photos d’au revoir, et vers 9h c’est parti pour le grand départ. Les amis viennent même nous dire au revoir et nous voir partir dans la rue.

Après avoir rechargé nos bouteilles d’eau, on roule nos 7 derniers kilomètres en Thaïlande. On en a gros sur la patate parce qu’on était vraiment bien dans ce pays. Mais l’excitation est là : l’Aventure continue et on est en manque de nouvelles découvertes! On arrive rapidement au poste douanier qui n’est pas bien grand. Juste un arche avec quelques guichets devant le pont reliant les deux pays. Le trafic est plutôt dense, la route ressemble plutôt à un beau foutoir.

On obtient très rapidement le tampon de sortie et on continue notre route… Le pont est étroit et ici pas de route en ‘8’. En plein milieu du pont, un panneau indique juste qu’il faut tout d’un coup arrêter de rouler à gauche pour rouler à droite et donc changer de bande. Avec le trafic, c’est un beau bordel, mais c’est super marrant. De l’autre côté du pont la douane birmane, encore plus précaire. Un policier nous arrête et nous demande de garer le vélo pour remplir un registre. Ensuite il nous conduit dans un bureau où trois autres douaniers s’occuperont de nous. On doit encore remplir un formulaire entier, se faire prendre en photo, … On remarque pendant ce temps là que même certains douaniers sont en longyi malgré l’uniforme. Ils tiennent absolument à savoir jusqu’où on va aujourd’hui. Vu qu’on ne se souvient plus du nom de l’endroit, on mentionne la ville suivante. On remonte aussi nos montres… ici on recule de 30min par rapport aux trois pays précédents.

Nos premiers coups de pédales au Myanmar !!!!!!!!!!!!!!!!!!! Le changement est radical. On redécouvre directement les joies du klaxon. En 5min, on a entendu plus de klaxons qu’en 50 jours en Thaïlande. La flotte automobile est bien plus pourrie. Et pas mal de choses nous font vite replonger dans l’ambiance cambodgienne qu’on a connue.

Même au niveau des paysages c’est radical. Une fois quittés la zone urbaine de Myawaddy, nous voilà face à la chaine de montagnes Dawna avec ses sommets allant de 1800 à 2100m. On a l’impression que c’est notre première journée avec une si bonne visibilité, la purée de pois étant beaucoup plus loin que d’habitude. La végétation est plus verte et plus dense. Énormément de palmiers et cocotiers pour donner une ambiance jungle. Et cette couleur se marie avec l’orange vif de la terre battue à merveille. On croise quelques moines, qui sont ici vêtus en bordeaux ou en orange pâle… fini les couleurs flashy. On revient sur des constructions beaucoup plus pauvres, principalement en pilotis, et on découvre leur façon bien à eux de réaliser leur toiture avec d’épaisses feuilles séchées. Pas mal de monuments religieux principalement blanc et or. Les paysages sont propres, dans le sens où il n’y a pas un seul câble électrique, pas une seule ligne à haute tension, rien, peut-être juste une petite antenne au loin.

Très vite on comprend une chose qu’on n’arrivait pas à imaginer jusque là. Myanmar pays du sourire… Comment faire mieux qu’en Thaïlande… Ce n’est pas mieux, c’est complètement différent en fait. Ici, de la part de tout le monde hommes, femmes, enfants, nous avons droit à des sourires timides, réservés, joyeux, curieux. Des sourires qui avant de te mettre la banane comme en Thaïlande, te transpercent d’abord le cœur!  On retrouve une chose aussi qui nous a complètement manqué en Thaïlande, ce sont les enfants. En Thaïlande les enfants ils ne sont pas là (pas dans la rue), et quand certains nous croisent, ils s’en contre foutent… C’étaient plutôt les adultes qui venaient au contact. Ici on retrouve l’omniprésence de la jeunesse à l’extérieur, sur le bord des routes, et il ne leur faut pas 2min pour venir toucher Doudou.

Tous les 5km, un barrage avec des barrières en bois recouvertes de barbelés sur la route. A chaque barrage quelques policiers et/ou militaires épaulés par un groupe d’acolytes locaux. Donner le passeport, attendre qu’ils notent toutes leurs infos et qu’ils nous prennent en photo, qu’ils communiquent par talkies. On sent que les réseaux de communication restent étroitement sous le contrôle et la surveillance des forces de l’ordre et de l’armée.

Après 17km, un ‘Y’. A droite pour l’ancienne route qui monte à 850m d’altitude, à gauche pour la nouvelle qui monte à 550m… on fait vite notre choix. La route est quand même bien vallonnée et avant une grosse montée, on se pose sur le bas-côté de la route pour faire une petite photo. En 2min, on se retrouve entourés par 4 hommes et 1 femme qui nous apportent eau fraiche et pastèque… juste incroyable et délicieux sous une chaleur pareille. Ils sont juste adorables. On sort la carte du continent pour un peu partager avec eux l’aventure. Il y en a même un qui nous propose une clope… ça c’est une première ! On reste bien 30min avec eux avant de redémarrer.

C’est court, mais c’est intense… On mangera ce petit col pour passer de l’autre côté de la chaine de montagnes et se laisser principalement  descendre de l’autre côté. Énormément de véhicules à l’arrêt sur le bas-côté pour cause de surchauffe, de panne, d’explosion de pneu… On sent que la route, ça va vraiment être beaucoup plus à l’ancienne. Vers 13h30, après une longue ligne droite, on se pose pour manger dans un buibui où les gens sont super accueillants. On passe directement au concept national des cantines : ici tu paies un prix et on te met devant toi une grosse assiette de riz blanc. Puis on vient t’apporter plein de petites assiettes avec poulet, crevettes, légumes en tous genres, sauces, … et une casserole avec le reste de riz. Tu peux manger 1/5 comme tu peux tout finir, c’est le même prix! On se régale donc avant de parcourir les 4 derniers kilomètres qui nous séparent de notre destination.

En effet, aujourd’hui on s’arrête relativement tôt, ou du moins après peu de kilomètres. En ayant jeté un coup d’œil sur la carte de warmshowers en Thaïlande, on a repéré dans la petite bourgade de Kawkareik une certaine Susu, seule birmane inscrite sur le réseau de cyclos (hormis 3 expats à Yangon). Celle-ci explique qu’elle ne peut évidemment pas héberger des gens, mais qu’elle serait ravie de rencontrer des cyclistes pour discuter et perfectionner son anglais. On avait envoyé un mail, elle avait répondu OK, et on s’était dit super…

On arrive devant une guesthouse. Le gars très sympa nous montre rapidement une chambre propre à un prix normal. On prend. On lui demande alors si on peut téléphoner à quelqu’un qu’on doit rencontrer ici. Il répond direct ‘ha oui, Susu?!’. On apprendra ensuite que évidement, strictement personne ne s’arrête ici hormis les cyclistes, dont certains ont déjà eu la chance de rencontrer la jeune fille. Je contacte donc Susu avec le portable du gars et en 3min, une jeune fille arrive devant la guesthouse avec son vélo. On discute un petit peu et on se donne rdv dans 30min après une douche (qui ne servira à rien) devant l’auberge avec les vélos. Elle nous annonce qu’on est les premiers belges qu’elle rencontre, et que c’est la première fois (évidemment) qu’elle voit un vélo pareil.

L’Ange Susu : 25 ans, Susu a perdu son père il y a quelques années et sa mère il y a un an.  Elle est donc seule pour prendre soins de sa petite sœur (18 ans) qui étudie à Yangon et de son petit frère (15 ans) qui vit avec elle ici. Elle a étudié l’anglais et rêve de devenir guide touristique. Elle travaille pour le moment dans un bureau local du gouvernement et garde des enfants le soir pour gagner un peu plus d’argent. Elle a rencontré un jour un cyclo qui lui a présenté warmshowers. Elle s’est mise sur le site avec un seul objectif : rencontrer des cyclos pour pouvoir pratiquer et perfectionner son anglais, compétence principale pour voir son rêve aboutir. On pensait qu’on irait juste boire un verre pour discuter… mais c’est une toute autre après-midi que l’Ange Susu avait prévu pour nous…

Kawkareik, c’est une bourgade à l’ancienne. Aucun raccordement électrique avec le reste du pays. Ils ont un énorme générateur pour la communauté qu’ils allument de 18h à 21h, 3 jours sur 4. A part la route principale, aucun chemin n’est asphalté. Et les pilotis sont construits comme en lotissements autour de puits qui servent de salle d’eau à l’ensemble du voisinage. Susu nous emmène tout d’abord découvrir la famille qui tient la ‘noodles factory’ de la région. Magique ! Nous sommes accueillis par une famille remplie de jeunes et d’enfants. Entreprise à l’ancienne, au feu de bois, sous des préaux en bois. On découvre enfin comment sont produits les noodles qu’on mange depuis 3 mois. Le riz est surcuit et malaxé dans une machine qui le transforme en pâte blanche visqueuse. Celle-ci est ensuite compressée dans un énorme pressoir avec des petits trous au-dessus d’une marmite d’eau bouillante. La pâte tombe alors en longs fils dans l’eau et après 3min, ces longs fils sont devenus des noodles et sont prêts à être vendus sur le marché et dans les restos du secteur. Tout ça à la main, c’est juste dingue. On a même l’opportunité d’essayer ! Comment ils gagnent leur vie comme ils n’ont pas de rizières à eux : avec un kilo de riz, on produit trois kilos de noodles. Pour leur consommation personnelle ils font sécher la mangue de différentes façons. La matriarche du groupe (ils sont tous frères, sœurs, cousins, cousines, tantes, nièces, oncles, petites-filles, grand-mère, … entre eux, tous âges confondus…) nous fait gouter ses préparations maison, un délice. Elle me fait également découvrir la pâte rouge que l’ensemble de la population mâche et crache dans ce pays. A base d’une feuille, d’une poudre blanche, et d’un morceau d’arbre. C’est pas bon, c’est pas mauvais, mais en tout cas ce n’est vraiment pas agréable… l’ancêtre du chewing gum… non merci. Mais ça part en fou-rire général, car j’ai bien vite les dents sales et un peu rouge comme eux. Ces gens sont magiques. On n’est pas reçus comme des touristes, mais comme des amis. Ils sont super fiers de nous montrer leur vie. Ils nous demandent pour faire des photos avec notre appareil, … on est au paradis.

On quitte à contre cœur la famille et Susu nous emmène dans un petit marché. Il s’agit plutôt d’une place de 20m² entourée de pilotis avec des kiosks et des vendeurs de fruits et légumes, poissons, viandes, jus de cannes à sucre, … On se pose avec les locaux pour siroter un jus et Susu nous fait découvrir le gouter rafraichissant local à base de coco, de grenadine, de trucs bizarres, et c’est bon! On est étonnés de voir le mélange ethnique de ce pays. Deux femmes ensemble, l’une pourrait prétendre être chinoise, l’autre indienne, mais elles sont bel et bien birmanes. Les gens sont beaux. On est bien. Et du coup j’achète des petites bananes. Susu est aux petits soins jusqu’à nous mettre mal à l’aise. Elle ne veut pas qu’on paie le gouter et paie pour nous…

On prend ensuite la direction du temple de la ville sur une micro colline. On fait un petit tour sympa et pieds nus dans l’enceinte. C’est beaucoup plus sobre que chez les voisins. Fini le kitch à gogo. On a l’occasion de énormément parler avec Susu et d’échanger, de découvrir de comprendre. On rentre ensuite chez elle. On découvre sa maison, son frère, ses voisins qui viennent à la queue leuleu faire un selfie avec nous (ben oui pas d’électricité mais des smartphones partout ça ça ne change pas…). Les filles en profitent d’ailleurs pour me prendre par un peu plus bas que la taille… voilà ti pas que je me fais ploter juste à côté de mon épouse par de jolies birmanes maintenant… On en profite évidemment pour utiliser notre appareil aussi. Le frère de Susu nous offre un jus d’ananas et une mangue… orange, trop bonne, pendant que sa sœur va se laver au puits du secteur. Ils sont fiers ensuite de nous faire découvrir les albums photos de la famille. Parfois ils sourient, parfois ils font la gueule. Susu nous explique qu’ici, on ne sourit pas pour la caméra, mais on prend l’expression de ce qu’on ressent au fond de soi. Du coup sur les photos de vacances suivant le décès de leur maman, ce n’est pas l’ambiance.

On reprend ensuite les vélos pour aller découvrir un temple chinois et puis manger. On le respecte, mais Susu ne veut pas qu’on lui offre le repas, et ne veut tous simplement pas manger avec nous, du coup elle nous regarde tout en continuant à répondre à nos questions et à nous poser des questions sur la Belgique. Le nouveau gouvernement est une bonne chose, mais à l’échelle du citoyen de cette région, pas grand-chose ne change. Nous sommes au cœur de la région de Karsen, d’où viennent les nombreux réfugiés fuyant en Thaïlande. Ici énormément de conflits armés entre l’armée et les Karsen, voulant l’indépendance et surtout obéir à leurs propres lois, tournant autour du commerce de la drogue en partie. Les femmes n’ont pas beaucoup de liberté, surtout mariée (du coup Susu ne veut pas entendre parler d’homme). Depuis 3 ans, le gouvernement nouveau à réussi à rendre l’école gratuite pour tous jusqu’à l’université, qui elle est payante. Plein d’anecdotes plus intéressantes les unes que les autres, et beaucoup reviendront sur notre route nous l’espérons.

On rentre alors gentiment à la guesthouse où il est temps de se dire au revoir. On a super difficile de se séparer de Susu alors qu’on la connait depuis 6h… Cette fille est juste dans nos cœurs pour toujours.

Vivement demain,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Susu, l’ange de Kawkareik !

Pensée négative : Il va falloir se réhabituer aux klaxons et aux routes merdiques…

Anecdote : Susu nous a montré comment est réalisée la pâte qu’ils se mettent sur le visage pour se protéger du soleil, le Thanaka. Tout simplement un morceau de bois particulier mélangé à de l’eau et frotté contre une pierre. Val a eu droit à une beauté!

Jeudi 19 mai 2016 – J197

21h17,
Parami Motel, Hpa-an

Distance parcourue : 94,78km                                 
Vitesse moyenne : 16,64km/h                                                               
Vitesse maximum : 44,93km/h                                                              
Temps sur le vélo : 5h41min
Dénivelé positif : 372m
Altitude maximum : 172m

1er réveil au Myanmar par la… mousson ! Il est 4h30, on est bien au sec dans la guesthouse mais la pluie et les orages nous font flipper… C’est le déluge et ce n’est que le début de la saison ! On s’estime cependant heureux qu’elle n’arrive ‘que’ maintenant. 6h20, on se lève et on prépare tout notre attirail ‘waterproof’ ! Les k-ways (merci le décathlon de Bangkok) sont à proximités, on peut démarrer ! Pendant que Pif vérifie le frein arrière du vélo, miracle… la pluie se calme jusqu’à s’arrêter complètement !

On roule et le ciel se dégage petit à petit. La température est redescendue ce qui rend la matinée agréable sur le vélo ! Les sourires spontanés et naturels s’affichent sur les têtes des Birmans – toutes générations confondues. Ils nous donnent un air ‘béa’ sur notre vélo mais nous donnent surtout la pêche ! Sur la route, pas mal de vieux camions, de scooters, de vélo ‘taxi’, de monospace avec le coffre ouvert servant de taxi, de tuktuk à 2 étages, et des voitures toyota type break blanches ou grises… tellement loin de la Thaïlande alors qu’on n’est qu’à 50 kilomètres ! Ce qui est moins appréciable, c’est leur conduite : ils klaxonnent pour un oui ou pour un non, le pot d’échappement des camions est à droite (donc on sursaute et ramasse pas mal dans les montées), et puis surtout… leur volant est à droite alors qu’ils conduisent à droite ! Du coup, quand ils dépassent un autre véhicule, ils se déportent de quelques mètres pour pouvoir voir s’ils peuvent dépasser… Un sacré bordel en somme ! Malgré leurs conduites, les Birmans sont adorables : certains conducteurs s’arrêtent même à notre hauteur pour nous offrir des bouteilles d’eau et d’autres, du red bull (même si ça, on s’en passerait bien). Les pouces sont bien souvent présents et on les entend crier ‘Mingaalabaaaaa’ (bonjour)… Ce sont nos rayons de soleil ! Même aux (trop) nombreux postes de contrôle, militaire ou de flics, ils sont charmants avec nous ! C’est limite un plaisir de leur montrer nos passeports…

Niveau paysage, on en prend plein la vue ! On monte et descend pas mal de petites collines, avec une largeur variable de route comprenant de nombreux nids de poules mais toujours asphaltée ! Les arbres sont magnifiques et nous apportent une petite touche de confort : de l’ombre ! L’orange de la terre, le vert resplendissant de la végétation, le ciel avec le spectacle de ces nuages et ces pagodas dorées qui pointent le bout de leur nez au milieu des collines… c’est juste magnifique!

On dine après 55km dans une cantine birmane typique ! On reçoit une portion de riz chacun, et on se sert dans les plats à volonté ! C’est top : Pif peut manger tout ce qu’il veut et moi je me contente de ce dont j’ai vraiment envie et besoin (en tendant de plus en plus vers le riz sec pour les soucis de digestion). Pendant notre dîner, les 1ers ‘serial-touchers’ (comme diraient J-P et Justine) approchent Doudou… même en pause il n’a pas la paix !

L’après-midi, on se régale de vues incroyables sur de petites montagnes abruptes… Heureusement, on les admire de loin ! La route n’a pas énormément de dénivelé mais elle est physique avec toutes ses bosses… on sent nos jambes et on décide de faire une petite pause boisson fraîche après 75km ! Tous les voisins de la bawette viennent nous afficher leurs plus beaux sourires… J’adore m’arrêter dans ce pays !

On arrive vers 14h30 à Hpa-An, petite guesthouse sympathique très vite trouvée et on profite de la connexion (très lente) de l’auberge. Une mauvaise nouvelle tombe : le Myanmar aurait fermé ses frontières avec l’Inde… On a passé des jours à préparer visas et permis pour cette frontière et voilà que tout est en suspens ! Pif digère mal la nouvelle. Si la frontière reste fermée dans 26 jours, notre voyage pourrait prendre une toute autre direction… Affaire à suivre !

On se change alors les idées en se baladant dans cette ville, moins authentique et rustique qu’hier, mais plus éclectique ! On découvre la mosquée, de nouveaux temples (ils jouent plus avec la lumière naturelle ici) et les vues imprenables des montagnes se reflétant dans la rivière, c’est mystique comme endroit !

Pour souper, on se rend dans une cantine birmane recommandée par le Lonely Planet : sérieux, rien à redire, c’était bon ! Pour le dessert, nous rencontrons un couple de Suisses ‘kite & ride’ (à vélo et en kite), Siria et Nicolhas, (avec qui nous avons pris contact via J-P et Justine) qui se rendent à Mae Sot… Super chouette soirée avec à nouveau de belles rencontres !

Au dodo !

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Tellement incroyable de passer d’un pays à l’autre… On avait peur de quitter la Thaïlande : mais c’est dingue tout ce que le Myanmar nous a déjà offert en 2 jours !

Pensée négative : La mauvaise nouvelle concernant la frontière avec l’Inde…

Anecdote : Ils ne détiennent pas la palme d’or niveau hygiène mais pourtant, on trouve énormément des stands ‘car-washs’ tout le long de la route et ça a l’air d’être un sacré business !

Vendredi 20 mai 2016 – J198

19h17,
Sea Sar Hotel, Kinpun

Distance parcourue : 134,69km                                              
Vitesse moyenne : 16,99km/h                                                               
Vitesse maximum : 48,55km/h                                                              
Temps sur le vélo : 7h55min
Dénivelé positif : 577m
Altitude maximum : 201m

Oho… réveil interne à 5h ! On a chacun bien dormi et donc on décide de s’activer. Le temps de tout descendre, de monter Doudou, de manger nos derniers cakes à la banane de Thaïlande, et nous voilà parti à 6h. La sortie de la ville nous offre déjà de sacrés paysages avec la brume du matin et les montagnes au loin.

Ca roule super super bien. Route avec moins de trafic et très lisse. De nouveau on croise le chemin d’énormément de locaux qui nous offrent des scènes de vie extra. Un groupe de tout jeunes moines avec un drap rose par-dessus leur habit bordeaux, des dames et des hommes avec des chapeaux magnifiques de toutes formes, des pick-ups, des camions, des motos et des vélos chargés comme jamais avec des choses toujours plus impressionnantes les unes que les autres. On voit aussi des pagodes avec la croix gammée, présente évidemment par rapport à sa signification hindoue d’origine. Et bien souvent des postes militaires, avec leur petit bunker ridicule. On arrive pour le 10h à Thaton. Beaucoup de vendeurs avec un plateau sur la tête. On achète une mangue dure à une dame et des samosas à un jeune homme. Les mangues nous laissent des traces jaunes sur les doigts qu’on n’arrive pas à faire partir… Les samosas… trop bonnes!

Deuxième partie de la matinée toujours aussi extra. On n’hésite pas à s’arrêter à une station essence pour demander une recharge d’eau gratos, qu’on reçoit avec 10 sourires. Et on se fait arrêter par trois birmans musulmans pour une séance photos avec leurs smartphones… on en profite aussi! On remarque qu’ici les gens parlent plus facilement quelques mots d’anglais un peu partout. C’est bien agréable pour communiquer.

On s’arrête à 12h30 après 92km pour manger dans une cantine. Une énorme portion de fried noodles au poulet… beaucoup trop bonnes ! Avec une petite glace en dessert. Pour les 40km de l’après-midi, on prendra une petite route recommandée par les Suisses, qui n’est pas sur les cartes… Route extrêmement vallonnée, mais beaucoup trop belle ! Trafic zéro, quelques pilotis avec des paysans trop chouettes, de grandes étendues vertes et des palmiers dans tous les sens. On repère aussi de temps en temps un panneau pour le parti de San Su Ki. Sa photo est toujours accompagnée de celle de son père. Parfois, malgré le côté rudimentaire des pilotis, on aperçoit un petit panneau solaire portable raccordé à une télé ou un ventilateur.

A 12km de notre objectif, le ciel gris ne tient plus, et il commence à dracher. On est trempés en 2sec, mais la grosse pluie ne durera pas très longtemps… On arrivera alors bien fatigués par cette après-midi à Kinpun, village au pied de la montagne au rocher d’or. On fait le tour de ce village ‘touristique’ qui n’a aucun charme. On fait le tour des hébergements. C’est dégueulasse et hors de prix. Dans un, la chambre la moins chère est à 15$. Val va voir la chambre… il n’y a pas de lit !!! Et le gars à l’air de trouver ça normal. On prend donc ce qu’on trouve de moins cher, 11€, et c’est vraiment fort fort limite… On va manger dans un resto plus bas dans la rue. C’est dégueulasse et même pas avec le sourire… Non cette bourgade ne nous plait vraiment pas…

 

Dodo méga tôt, car réveil nocture,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Route secondaire au top !

Pensée négative : Bourgade d’arrivée sans charme et dégueulasse.

Anecdote : Le Fanta ici s’appelle ‘Max+’, et il y a du ‘Max+’ au leche !

Samedi 21 mai 2016 – J199

20h17,
Happy GuestHouse, Kyaikto

Distance parcourue : 14,75km                                                                  Kyaiktiyo Ascension de nuit (1102m)
Vitesse moyenne : 17,10km/h                                                                 Distance parcourue : 15km
Vitesse maximum : 42,49km/h                                                                Dénivelé positif : 1004m
Temps sur le vélo : 00h51min                                                                   Altitude maximum : 1102m
Dénivelé positif : 82m
Altitude maximum : 163m

 

00h45, des jeunes rentrent de soirée et nous réveillent… Ce n’est pas plus mal, nous comptions démarrer notre escapade nocturne à 1h00 ! De fait, les Suisses nous ont recommandé d’être au lever du soleil au sommet pour voir le rocher d’or… On saute dans nos chaussures fermées et c’est parti ! Il pleuvine mais rien de bien menaçant, on démarre donc notre ascension de nuit. On quitte le village où des cantines sont encore ouvertes et puis on débute l’ascension. Tout le long du chemin, on passe en-dessous de préau reliant les habitations-cabanes : d’un côté, la chambre et de l’autre, la bawette avec la bouffe etc,… On a l’impression d’être intrusifs, on passe à 2 mètres de leurs lits et on en entend ronfler. J’avoue être un peu parano dans ce genre de situation, mais ça a beau être le second chemin de pèlerinage du pays, je n’aime pas cette impression de se sentir observer. Des chiens sont là pour monter la garde : leurs paires d’yeux font peur dans l’obscurité de la nuit mais ils sont inoffensifs, ils ne grognent même pas.

La nuit, malgré son côté angoissant (pour moi), a un côté agréable par sa fraîcheur ! C’est physique, certes, mais on ne suffoque pas. On a qu’une lampe frontale pour 2 (l’autre ayant les piles mortes) mais on ne se plaint pas quand on voit le nombre de personnes qui font cette ascension pied nus et une lampe pour tout le groupe ! Certaines bawettes sont ouvertes, et même parfois avec de la musique ! Difficile d’y trouver de l’eau en bouteille mais on y trouve du whisky ou du redbull (et homonymes) sans problème. Ça sert de ravitaillement aux groupes de jeunes qui nous dépassent : drôle de vendredi soir !

Petit à petit, on entend les chants des moines venant d’un monastère (et non le Mona). Ca devient épuisant de marcher sans avoir de vues dans une purée de pois, j’en ai marre mais Pif m’encourage en disant que ça pourrait être pire : il pourrait dracher aussi… Pas faux !

5h15, 14 kilomètres parcourus … ben… il drache et on arrive au sommet du Mont Kyaiktiyo ! On s’abrite à la station de bus-camions (dont les remorques sont pleines de visiteurs), de nombreux locaux en sortent… ils sont déjà là par centaines ! La visibilité est désormais nulle. C’est la tempête et je rêve de mon lit (pas le puant du village d’en-bas). Bref, pas du tout le moral ! Pourtant, on est quasi au but ! Mais à quoi bon faire un sommet la nuit si ce n’est même pas pour apercevoir le soleil ni même des vues ? On rentre quand même sur le site… Là, c’est la ‘goutte’ de trop : un moine de 6 ans vient me mendier de l’argent et on nous arrête car ce site, qui est en extérieur donc, n’est accessible qu’à pieds nus, même quand c’est la mousson… je suis à bout, même plus envie de voir ce cirque pour un rocher en or et je baisse les armes. Pif va voir ce spectacle : le golden rock est moins impressionnant que sur les photos apparemment et le côté touristique (il y a quand même une banque à coté de ce rocher pour faire des ‘little donations’) prend plus de place que le côté envoutant et spirituel apporté par les files des moines et autres religieux. Cela dit, par beau temps, ce rocher en équilibre étonnant doit quand même être sympa…

Sur cet échec, on reprend les ‘bus-camions’. La descente jusqu’au village dure 45 minutes et on est tous entassés sur des bancs dans cette remorque… chaque cm² est rentabilisé ! On pourrait s’imaginer dans une attraction à sensation forte mais avec en option, à chaque coup de frein, notre dos vient s’écraser contre des barres de fer ! Après cette descente aux enfers, ben… il fait quasi beau ! On profite du petit-déjeuner ‘gratuit’ de l’auberge puis on lève le camp. Étant tous les 2 épuisés, on ne roulera que 15 kilomètres pour rejoindre le prochain village. Juste 2 arrêts techniques pour le frein arrière de Doudou mais la pluie est de plus en plus forte et nous fait quasi oublier notre état de fatigue.

Arrivés au village de Kyaikto à 9h30, Happy GuestHouse nous accueille et libère une chambre correcte ! Une bonne douche après cette matinée intensive puis au dodo !

Le reste de la journée : on sort 2 fois pour manger entre les grosses pluies sinon, on se repose !

 

On enchaîne avec une vraie nuit, youpie !

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Nos achats de Bangkok sont waterproofs !

Pensée négative : Ascension nocturne pour voir le Golden Rock au lever du soleil = échec !

Anecdote : Le pèlerinage de journée doit être bien plus drôle, c’était impressionnant de voir le nombre de bawettes et de repos tout du long !

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