
Mercredi 11 mai 2016 – J189
21h11,
Sawanna Guesthouse, Nakhon Sawan
Distance parcourue : 10,86km
Vitesse moyenne : 15,38km/h
Vitesse maximum : 37,80km/h
Temps sur le vélo : 0h42min
Dénivelé positif : 13m
Altitude maximum : 129m
Dernier réveil à Bangkok… et on est plus sereins par rapport à Doudou : Bok bok Bike a fait l’entretien du Rolhoff hier à 23h (certes un peu tard) ainsi que le remplacement du frein arrière (à ses frais). Malgré le gros coup de stress que ce marchand de vélo nous a procuré, sa facture est limite minable et on a eu des pads de freins gratuits en surplus ! Un peu déboussolés, on reprend le rituel des sacoches. N’ayant pas envie de revenir sur nos pas durant 250 km, on a opté pour la découverte du train thaïlandais pour cette portion-là ! On devait prendre le train de 7h du matin mais on a préféré jouer la sécurité au moment de la réservation en cas de pépin avec Doudou… Le train est donc début d’après-midi !
Cela nous laisse donc largement le temps de passer du temps avec Angélique … et de son nouveau vélo tout flamboyant neuf (Sully de son nom) ! L’occasion de profiter du marché matinal du quartier… On pourrait être plus mal ! Petit apéro dans un parc (les meilleures croquetas de patato) puis on déguste nos merveilleux ‘wan-tan’ cuits à la vapeur ! 12h20, on remonte sur nos vélos respectifs pour se rendre à la gare… le trafic de Bangkok ne va pas nous manquer lui ! 25 minutes pour faire 3 km... l’heure est alors aux adieux mais précipité vu qu’on n’est pas en avance ! Nos chemins se séparent une nouvelle fois, mais qui sait… on se reverra peut-être encore sur ce continent !
Nous sommes devant notre train 1h à l’avance, et on installe Doudou dans le 1er wagon avec les ‘affaires encombrantes’. Bien qu’ils semblent être tous bien honnêtes dans cette gare, on met un cadenas pour le trajet… on est quand même 10 voitures derrière lui !
13h45, le train démarre… on est assis sur nos sièges réservés en 2ème classe (il y a 3 classes), les ventilateurs fonctionnent à fond et toutes les fenêtres et portes du train sont ouvertes ! Et pourtant, on sue pas mal ! Le train est complet mais tout le monde est assis… c’est sacrément bien géré ici ! Le train prend du temps pour quitter Bangkok : 1 heure ! Pendant ce temps-là, Pif ronfle… Moi, je ne sais pas quoi faire de mon corps : j’ai trop chaud ! On retraverse les villes d’Ayuthaya, Lopburi envahi de singes, on est déjà nostalgiques de ce pays ! Le trajet dure 5 heures au total et toutes les 5 minutes, un marchand déambulant passe avec des boissons et de la nourriture… L’eau fraiche passe vraiment bien !
18h45, l’obscurité tombe et on arrive à la gare de Nakhon Sawan ! On est les seuls touristes à descendre… on court jusqu’à la 1ère voiture mais les contrôleurs du train sont déjà en train de descendre le vélo en forçant… ben oui, un cadenas avait été mis ! Ils ne s’en rendent pas compte et nous passerons 10 minutes à démêler ce nœud géant (heureusement que ce n’était pas celui en acier) ! Tout semble ok, on démarre avec nos lampes !
On roule 7 km jusqu’au centre de la ville, le long d’une grande route mais on est heureux de retrouver cette sensation de liberté ! La ville est petite mais moderne et branchée, ça nous plait ! On tombe sur une pancarte ‘guesthouse’ et je demande au bâtiment le plus proche mais les tenanciers semblent désemparés ne parlant pas un mot d’anglais ! On poursuit notre chemin, guesthouse pas terrible et chère… on revient en arrière puis une dame en scooter s’arrêter à notre hauteur nous proposant son aide comme traductrice : retour à la case départ, chambre air-co pour 320 baths, trop cool, on prend !
Pour souper, on se retrouve à manger un curry de poulet dans un bar bien décoré avec des bières belges notamment ! On a droit à un concert en live : le gars chante bien quand il ne monte pas dans les aigus, on passe un chouette moment !
Val & Pif
Pensée positive : De retour sur le vélo !
Pensée négative : ça sent la fin de la Thaïlande…
Anecdote : En quittant notre auberge, notre hôte, Neemo nous a offert un petit badge scout avec un vélo. Apparemment, ici, les enfants sont obligés d’aller aux mouvements de jeunesse, ça fait partie de leur scolarité !
Jeudi 12 mai 2016 – J190
21h55,
Threej Guesthouse, Kamphaeng Phet
Distance parcourue : 71,74km
Vitesse moyenne : 20,69km/h
Vitesse maximum : 34,86km/h
Temps sur le vélo : 3h28min
Dénivelé positif : 43m
Altitude maximum : 191m
Cette journée fût tout simplement magique. On aurait bien eu besoin d’une Suzanne pour savoir quoi faire à certains moments…
Tout commença par 8 tartines de confiture. 4 pour lui, 4 pour elle (4 + 4 = 8). On est lents, on a perdu quelque peu nos habitudes… On ne démarre que vers 9h. On qui cette petite ville bien sympa en longeant le grand lac Chai Krui. On quitte vite l’autoroute 1 pour prendre une petite route de campagne qui remonte le fleuve Ping. On retrouve nos sensations et ça fait trop du bien. Les pouces, les applaudissements, les dizaines de sourires jusqu’aux oreilles, on se ressent cyclos!
Vers 10h40 on arrive à Banphot Phisai. On est bien épuisés à cause de la chaleur. Il fait intenable. On fond sur place et la tête tourne même un peu… Une bawette propose des thés glacés, on s’accoude! Thés finis, on vide notre eau bouillante dans les grands gobelets toujours remplis de glaçons.
Notre route continue sur l’autre rive, route 1084. On retrouve nos échassiers, avec une nouvelle sorte qui a du brun sur le dos et le crane. Et plein de magnifiques paysages avec en file champs de blé et riz, palmiers, et montagnes. 12h30, on arrive à Khanu Woralaksaburi. On repère rapidement un établissement qui a l’air cosy… et climatisé. On met Doudou sous un arbre à l’ombre, et on entre. Il y a pas mal de monde. L’établissement est divisé en 2 parties. L’une plus resto-snack, l’autre plus salon de thé… et bien on profitera des deux parait! Attention chaud, pour commencer on commande une… salade. Et bien elle sera bien bonne! Avec croutons, crevettes frites, et salsa thousand islands. On prend notre temps, on n’est pas pressés. En dessert : un bon brownie chocolat avec un mango shake, le tout à partager.
14h15, on ressort de là. On a l’impression que nos genoux flanchent sous la pression du ciel, du soleil et de la chaleur. Alors qu’on veut récupérer Doudou… il y a un stuut. La roue avant ne tourne plus. On va se mettre à l’ombre à la station service d’en face. Est-ce le liquide dans le câble à cause de la chaleur, est-ce un problème mécanique dans la poignée, … en tout cas on n’a plus de frein avant! Le frein arrière, nouveau, répond deux fois moins que ce matin. J’ai juste envie de poignarder sauvagement le sac à merde de Leuven. On ne vend pas des freins qui coutent 4x plus cher que d’autres, qu’on ne trouve nulle part dans le monde, et qui ne répondent plus dès que la température augmente de 5°C, à des gens qui partent pour traverser des continents… Connard! Je m’en veux de mettre fait avoir par le joli marketing de la technologie… un bon vieux câble et des patins de freins à l’ancienne, voilà ce qu’on aurait du prendre… Bref… on est frustrés vu qu’on vient de quitter Bangkok. Et ici le mécanisme de la poignée semble bel et bien foutu… Alors que j’enlève les pads du frein avant pour quand même pouvoir rouler avec seulement le frein arrière, la magie thaïlandaise commence…
Un homme de la pompe essence arrive, nous demande si tout va bien. On essaie de lui faire comprendre que c’est cassé et qu’on va peut être faire du stop jusqu’à la prochaine ville… Il appelle une dame qui arrive rapidement auprès de nous. Elle téléphone… me passe le téléphone. Une dame me parle dans un anglais pas trop mauvais (aucune idée de qui est cette dame, peut-être la secrétaire du petit Bouddha). Je lui explique. Elle me dit ‘oho’. Elle me dit je vous rappelle dans 5min. La dame repart avec son gsm. On reste là râlant et discutant sur la meilleure tactique (pédaler en free front break, hichhiker, aller vers le nord, revenir vers le sud, …). La dame revient en courant, me repasse son téléphone. La dame en ligne me dit qu’elle a un collègue qui est dans un club de vélos. Qu’il y a un atelier de vélos de l’autre côté d’un pont. Et que son collègue va arriver avec un pick-up pour nous y emmener. On sait qu’il y a 90% de chance que ça ne serve à rien, mais on est tellement sur le cul de la gentillesse de ces gens qu’on rentre à fond dans le bazar. Je remercie et je raccroche. On fait un petit selfie avec la madame propriétaire du téléphone (à partir de maintenant et comme cette dame, les protagonistes de cet article ne pèteront pas un seul mot d’anglais). Un pick-up arrive. Au volant, un sacré bec de lièvre. Il est adorable, mais on ne peut s’empêcher de se marrer, même les Thaïs ne comprennent rien quand il parle. Il a un acolyte qui nous aide à mettre Doudou dans la benne qui est bien profonde. L’acolyte se met dans la benne pour tenir Doudou, on monte dans le cockpit avec Francis. On passe en effet un pont. On prend une micro rue, et on se retrouve devant un atelier de scooters comme on en voit partout. Deux gars sortent de l’atelier. Ils se mettent à 4 à regarder la poignée du frein, regarder le vélo, nous regarder, regarder leurs chaussures, passer un ptit coup de fil à on ne sait pas qui (surement la secrétaire du petit Bouddha), … mais qu’est-ce qu’on fait Suzanne?
Bon on redémarre, on passe le pont, et Francis s’excuse mille fois et nous fait comprendre qu’il va nous déposer plus loin après l’intersection sur la route qui mène à la ville suivante, Kamphaeng Phet. Il est déjà 15h et il reste 65km, on sait donc qu’on va lever le pouce (enfin agiter les bras). On fait comprendre à Francis qu’on a compris, mais il sonne quand même à la secrétaire et me la passe histoire qu’elle me répète tout ça en anglais. Selfie avec Francis et son acolyte, et nous revoilà seuls pour faire du stop… mais pas pour longtemps. Alors qu’on agite le bras pour arrêter les véhicules, un homme qui conduit un buibui roulant s’arrête et décide de nous aider. Il se gare après Doudou et commence à arrêter les voitures avec nous. Ensuite un petit lutin arrive en scooter. C’est un pote au premier, mais celui ne parle pas, il émet des sons, des bruits, un peu comme la femme du gars ‘que j’aime ta kette, qu’elle est belle ta kette’. Il décide de nous aider aussi. Mais il fait fuir tout le monde. On n’en peut plus tellement on rigole. Puis se rajoute la grosse dame qui tient un kiosk pas loin. Un pick-up arrive dans le mauvais sens. Le lutin lui fait signe. Demi-tour contrôlé. Deux jeunes sortent du véhicule. Ils ne savent pas nous aider vu qu’ils ne vont pas dans le même sens… ben alors quoi. Ben on met les feux clignotants, on vient près de nous, on discute avec buibui roulant et le lutin. Et qu’est-ce qu’on fait? Un pick-up arrive, s’arrête, il travaille donc ne serait pas nous conduire. Mais il se gare et se gratte la barbichette. Et qu’est-ce qu’on fait? Il commence aussi avec tous, à arrêter les voitures pour nous. Et qu’est-ce qu’on va faire…? Un 4x4 avec deux gars. Un autre pick-up… Nous sommes officiellement 12, avec Doudou, pour faire du stop… On se regarde, on regarde ses pieds, on téléphone à on ne sait pas qui, on suggère qu’il faudrait aller à la ville suivante (ben sans blague on fait du stop depuis une heure). Mais qu’est-ce qu’on fait Suzanne??? On en peut plus tellement on pleure de rire. Ils sont trop mignons, trop serviables, trop gentils, mais complètement inutiles. A un moment un pick-up de police arrive avec deux flics. Un de nos amis leur a sonné. Première chose en sortant du pick-up, un bon petit selfie avec Doudou. Ils demandent quand même à nos amis de se parquer autrement (le peloton d’autostoppeurs occupe actuellement 3 bandes, bande d’arrêt comprise, avec feux clignotants). Les flics sont adorables, ils discutent, se regardent, regardent le lutin, téléphone en même temps que l’homme du 4x4, examinent le frein avec l’homme d’un des pick-ups,… mais qu’est ce qu’on fait Suzanne????
Allez, on avance, on met Doudou dans le pick-up de la police. Où on va, on en sait rien, mais on a tellement rit qu’on est crevés. La benne est beaucoup plus petite, donc elle reste ouverte et je me mets avec Doudou pour le tenir. Val rentre dans le cockpit avec Starsky et Hutch. Après être passés au commissariat pour un peu se demander ce qu’on va faire avec les autres collègues, on reprend la route. Val leur offre deux stickers, ils se le collent sur le torse et se font un petit selfie. On fait 11km vers l’ouest pour arriver à Ban Salok Bat et le carrefour de l’autoroute (précisons qu’on ne devait pas du tout passer par ici). Il y a deux petits buibuis qui vendent des vélos. Les hommes, interpelés par les policiers, viennent voir le frein. Ils font du vent pendant 30min. Il est 17h30, il est quand même temps d’avancer dans notre vie. On essaie de se débarrasser de nos amis mais pas évident. Ils veulent trop nous aider, mais ne servent à rien là. Après quelques photos, un petit coca, des blagues de policiers. Un policier qui utilise google translate pour nous écrire ‘faut aller à Kamphaeng Phet’ (ben sans blague on veut y aller depuis 3h…). On descend Doudou de la benne. On arrive à s’en débarrasser, et on roule 100m sur la grand route avant de s’arrêter et de refaire du stop. Après 3min un gros pick-up déjà bien chargé s’arrête. Deux hommes dont un qui a de nouveau pris une poutre dans la tronche nous aident à monter Doudou au-dessus du chargement et on est partis.
On roulera une heure, profitant d’un coucher de soleil magnifique assis dans la benne grillagée. Ils nous déposerons à une station essence avec un 7eleven à 4km de la ville. On les remercie, petit selfie, et je vais acheter une grande bouteille d’eau fraiche et … une saucisse géante dont je rêve depuis l’entrée en Thaïlande. Elles tournent sur des petits tapis roulant chauffant à côté de la caisse… un délice ! On pédale les 4km et on arrive au centre ville alors que le ciel se couvre et commence à gronder… oho. On trouve une auberge juste dingue. C’est magnifique. Voilà. Plein de végétation, plein de déco, petit bungalow mitoyen. Pour pas cher. Au top ! En plus la famille qui tient le truc est super sympa! On se douche et on sort pour manger. Le doyen nous prête un parapluie pour affronter la pluie, le vent et les éclairs. C’est la première fois qu’il pleut sur la ville depuis 5 mois !
On mangera sous un grand hangar… le meilleur hotpot buffet de notre voyage ! Le patron est beaucoup trop cool et accueillant! Il a un petit livret avec une page pour chaque pays, et il propose aux étrangers de mettre un mot s’ils le souhaitent. Et bien, en dessous du mot des derniers Belges (Janvier 2015), on a écrit une sacrée tartine! Viande fraiche au top, full choix de légumes et d’accompagnements. Glace coco à volonté en dessert, fruits, … liste trop longue… Tous les locaux sont trop tops avec nous, il n’y a pas l’air d’y avoir souvent des occidentaux ici…
L’orage est déjà fini (et la rue pratiquement sec), et on rentrera heureux, avec les dents de derrière qui baignent…
Pif & Val
Pensée positive : Les Thaïs, les Thaïs, les THAÏS !!!! Mais comment on va vivre sans les Thaïs ?!
Pensée négative : On a envie de dire la mécanique, mais sans elle, on n’aurait pas vécu tout ça… donc on va dire le fait qu’il n’y avait pas de mayo au hotpot.
Anecdote : A un moment Starsky montre du doigt la belle panse de Hutch à Val et lui dit en se marrant : ‘Thaïland Police Style’! Et un fou rire de plus ! Ca va faire bizarre de passer à une junte militaire…
Vendredi 13 mai 2016 – J191
20h20,
Threej Guesthouse, Kamphaeng Phet
Vendredi 13 aujourd’hui : jour de chance ou malchance? On ne va pas attendre qu’un chat noir passe pour nous le dire et on se met directement à l’action dès notre réveil ! Pif analyse le vélo ce matin : même en refroidissant, le frein avant n’a plus aucune résistance. Les pistons sortent complètement et du liquide en sort au niveau des plaquettes de frein. Moi, je fais des recherches sur internet et j’apprends petit à petit le jargon des cyclistes (qui l’eut cru). C’est un problème récurrent avec notre système de frein ‘high-tech’ : avec la chaleur, ça se dilate et fout le système en l’air : purge ou pas purge ! Une chose est sûre, le frein avant est à remplacer mais on ne repartira pas sur du SRAM frein hydraulique ! Pour celui de l’arrière, il n’a que… 2 jours : ce serait bien de le garder un peu plus longtemps vu son prix (200€) ! Ok, il nous a été gracieusement offert par Bok Bok Bike mais tout de même…
Après découverte de ces différents constats, on part déjeuner dans un petit café plutôt moderne avec de la musique lounge… C’est impressionnant de voir le nombre qu’ils sont, et tous fréquentés que par des locaux ! Un bon smoothie aux fruits des bois avec céréales pour ma part, un milkshake ‘full chocolat’ avec gaufre, fruits et boules de glaces pour Pif. Comme d’hab, faut pas être pressé dans ce pays, les commandes n’arrivent pas en même temps mais tout est fait ‘minute’ (à part les céréales) et c’est sacrément bon ! Puis ils sont tellement adorables qu’on en oublie leur lenteur…
On se rend ensuite au magasin renseigné par notre hôte. Doudou les effraye. Ils semblent désemparés. Difficile de se faire comprendre et ils reviennent avec des plaquettes de freins… Restons calmes, souriants et patients ! Au bout de 15 minutes, on arrive à faire comprendre que l’on veut remplacer le système du frein avant : victoire ! Une dame part en réserve et revient avec plusieurs modèles, mais rien ne nous convient… ça reste cependant une issue de secours ! On refait quelques kilomètres pour se rendre dans un second magasin. Celui-ci, c’est un des nombreux intervenants de la journée d’hier qui me l’avait renseigné via son smartphone ! On imagine une bawette à scooters comme où on nous avait emmenés hier mais non… la surprise est de taille ! Un énorme magasin de vélos et assez high-tech ! A peine arrivés, une dame nous tend une tablette avec… des photos de notre frein prises la veille ! Nos rencontres de la veille n’étaient donc pas complètement inutiles ! Mais qui a envoyé ces photos : la police, un marchand de vélo, le voisin, le marchand déambulant, le gars qui ne sait pas parler, le fils du pote du voisin ou … ? Aucune idée, mais encore une fois, cela montre comme ils sont trop gentils ! Pour communiquer, on met de coté nos mimes et on utilise google translate. Un sacré échange de geeks avec de petits soucis de traduction mais on arrive à un chouette résultat ! Un petit gars téléphone pour nous commander le système de nos rêves, pas possible en Thaïlande… Il nous trouve cependant une variante d’une marque allemande ‘Winzip’, frein mécanique plus facilement remplaçable que le système actuel et plus fiable que les liquides avec la chaleur ! On accepte, ça colle avec nos bons disques actuels et on prend le frein arrière de réserve ! On hésite à mettre un 3ème frein à plaquettes de secours sur le vélo (genre sur la roue arrière pour les grosses descentes) mais le design du vélo n’est pas fait pour… On se contentera de notre trouvaille du jour avec des plaquettes de remplacements dans la 1ère boutique de la journée ! Le prix est plus que raisonnable, on espère qu’on a opté pour la bonne solution !
14h, petit croq’ au 7 eleven, il fait étouffant et on rentre se reposer avec de l’air-co ! Je m’endors jusque 16h30 pendant que Pif s’occupe sur l’ordinateur… Ensuite, une visite de la ville s’impose avec la découverte de poisson-chats et tortues dans les étendues d’eau aux abords des temples colorés. On se promène dans un grand parc où tout le monde est actif, c’est abusé le nombre de machines de ‘musculation’ (on en trouve partout dans ce pays), des jeunes font leurs joggings, des moins jeunes jouent au Takraw (le sport national : se joue avec une balle en rotin qui ne peut pas être touchée avec les mains) et des encore moins jeunes jouent au cricket ! C’est super convivial, l’hymne national marque une pause pour tous ces sportifs à 18h puis le coucher de soleil se laisse refléter dans la Ping River pour clôturer la journée…
Enfin, pour couronner le tout, un ‘night market’ est présent après le parc ! On y retrouve les aveugles qui chantent au milieu de la foule, et les saveurs thaïlandaises raffinées qui vont tellement nous manquer : les ravioles cuits à la vapeur, les rouleaux de printemps, les mini-crêpes coco et potiron, le mango sticky rice et les jus de fruits… et ce, à la moitié du prix de ce que l’on trouvait à Bangkok ! On déguste toutes les petites portions que l’on a achetées assis au bord du fleuve et devant les nuages remplis des couleurs du crépuscule.
On pourrait être plus mal pour un vendredi 13,
Val & Pif
Pensée positive : Mécanique en ordre, retrouvailles gastronomiques au marché, parc apaisant et sourires magiques !
Pensée négative : Impressionnants de voir le nombre de déchets dû au ‘suremballage’ après un passage au marché ! Difficile de les limiter dans leur gaspillage…
Anecdote : Dans toute la ville, il y a des haut-parleurs avec des chansons très agréables et à un niveau sonore acceptable !

Samedi 14 mai 2016 – J192
20h20,
Mekwilai Hotel, Tak
Distance parcourue : 72,56km
Vitesse moyenne : 20,51km/h
Vitesse maximum : 47,68km/h
Temps sur le vélo : 3h32min
Dénivelé positif : 176m
Altitude maximum : 178m
Ce matin on ne se presse pas trop, on commence à s’apprêter vers 8h. Il fait étonnamment un rien moins chaud. Du moins on ne transpire pas encore comme des malades alors qu’on prépare Doudou. On déjeune avec des super bonnes petites boules au chocolat achetées la veille sur le marché. Et après avoir fait la causette et les photos avec notre hôte super sympa (qui a été enlever son pyjama pour se faire beau pour les photos attention chaud…), on démarre vers 9h.
On prend de nouveau une route secondaire qui longe l’eau, avec quand même quelques belles bosses aujourd’hui. La route en elle-même n’a rien d’extraordinaire, si ce ne sont les montagnes qui commencent à se dessiner à l’ouest. Toujours autant d’oiseaux, dont un avec des plumes bleues électriques, mais malheureusement trop rapide pour la photographe. Par contre cette matinée sera magique de nouveau grâce aux gens croisés. Sourires, pouces, applaudissements, rires, les locaux nous mettent le sourire et nous donnent leur bonne humeur contagieuse.
Une pause 10h avec un thé glacé vert et un cake au chocolat, et un lunch sous l’auvent d’une dame juste adorable. Elle nous fera les plus gros Pad Thai du secteur, avec omelette. Aux petits soins, elle n’arrêtera pas de venir vous resservir, on doit la stopper. Une autre dame de passage nous offre aussi des biscuits (trop) sucrés. Mais elles sont fans de nous et de Doudou, et nous on est fans d’elles. On les quitte sur une photo et un petit sticker. Notre mama de ce midi nous a vraiment touchés!
15km de plus et nous voilà vers 14h30 à Tak. On trouve bien vite un logement super classe pour trois fois rien. Alors qu’on paie à la réception, on aperçoit deux vélos de cyclos avec sacoches posés contre le mur. On demande à la dame qui nous dit que ses clients sont partis à la gare des bus et qu’elle nous préviendra quand ils rentrent. On se pose dans notre chambre. Petite lessive à la main, douches,… On frappe à la porte, Val ouvre. Depuis le premier la dame nous montre une occidentale au rez de chaussée sur la route. On demande si elle est cycliste. Elle nous répond un peu blasée en anglais qu’elle est crevée, qu’elle va prendre une douche et qu’on se retrouvera après pour discuter. On n’en revient pas, comme après 6 mois de voyage, on prend encore le soleil tellement il tape fort…
On profite de la chambre jusque 17h puis on sort pour aller découvrir la bourgade. On frappe à la porte des deux cyclistes, pas de réponse… La bourgade n’a pas beaucoup d’intérêt. On découvre les quelques rues rapidement et elles n’ont pas beaucoup de charme. Autour du parc pas très beau (c’est plutôt un terrain de basket en fait), plusieurs carrioles qui proposent des repas à des prix ridicules. On se pose à celle de deux petites jeunes qui proposent des nouilles avec 5 choix de sauces. On prendra deux sauces trop bonnes (cacahuètes et une autre avec les fameux légumes ronds et verts du secteur).
On rentrera pour ne pas tarder à dormir, grosse journée demain normalement. On retente de rencontrer les cyclistes… pas de réponse après avoir frappé à la porte. C’est qu’ils n’en valent pas la peine, et que ce sont de gros sacs à merde.
Pif & Val
Pensée positive : Le tronçon de ce matin était juste magique, et ce grâce à la bonne humeur des gens sur les bas-côtés de la route, devant chez eux, dans leur voiture, ou sur leur moto!
Pensée négative : On y a gouté et on arrive plus à s’en défaire… voilà plusieurs fois qu’on met la différence (2,5€…) pour avoir la chambre avec airco… pas top la machine à pollution.
Anecdote : Très appétissant, la nappe de la table du lunch était faite de papiers d’emballage recyclés… marque Kit&Kat…!





Dimanche 15 mai 2016 – J193
20h20,
Green House GuestHouse, Mae Sot
Distance parcourue : 89,89km
Vitesse moyenne : 12,82km/h
Vitesse maximum : 68,71km/h
Temps sur le vélo : 7h00min
Dénivelé positif : 1515m
Altitude maximum : 871m
Après avoir passé 10 jours avec les potes, on a besoin d’un réveil externe pour se lever de bonne heure… à 6h30 ! A moitié endormis, on fait les sacoches, on déjeune puis c’est parti pour la journée ‘challenge’ ! De fait, on s’est mis en tête de rejoindre Mae Sot, la dernière ville thaïlandaise avant le Myanmar, malgré l’obstacle de 2 petits cols ! Aurait-on minimisé leurs impacts sur notre journée?
On parcourt les 20 premiers kilomètres sur un faux-plat montant. Au carrefour après Tak (à 100 mètres d’altitude), une dame nous prend pour des fous quand elle comprend que l’on se rend à Mae Sot ! Les routes empruntées sont assez larges mais sont aussi full trafic… Sur la carte, la route est considérée comme une ‘scenic road’, on espère donc avoir de bonnes surprises !
Il est 8h30 et on attaque le premier col, le point culminant est à 890 mètres : on prend notre temps… Pif est heureux, notre baffle va nous servir dans ce genre de moments plus sportifs ! Certaines portions sont en travaux, d’autres sont des murs, puis d’autres sont plus cools… Mais il n’y a pas vraiment un beau point de vue ! Cela dit, on se sent accompagnés tout au long de notre grimpette : les ouvriers nous tapent dans les mains, nous font des pouces, nous prennent en photo tout sourire, nous offrent de l’eau bien fraiche et nous proposent même de manger avec eux ! Les automobilistes sont très courtois avec nous et à nouveau, on est très encouragés ! Au milieu du col, La grande Sophie a beau essayé de me donner du courage via sa chanson, j’ai l’impression que notre challenge est bien trop ambitieux ! Ça fait longtemps qu’on n’a plus transpiré comme cela pour un effort sportif… on s’est plutôt baladés dans ce pays (à part dans le nord) ! Pif est pris de fringales (l’occasion de vider un peu notre sacoche ‘nourriture’, moi j’ai l’impression que ma tête va exploser… Bref, la reprise des dénivelés est dure ! Et pourtant, en prenant le temps, on arrive au bout de cette montée : OUF ! On redescend, c’est l’occasion de tester les freins pour un dénivelé de 500 mètres ! Ça a l’air pas mal du tout malgré la chaleur étouffante, c’est déjà plus rassurant ! On fait une micro-pause pour voir un point de vue et se remettre de la crème solaire (enfin moi, monsieur a une peau qui ne supporte pas la crème parait-il…) puis on poursuit cette descente. Les paysages se laissent regarder mais la descente est trop courte ! Il est midi, on a parcouru 50 km et 850 mètres de dénivelés positifs, nos jambes flanchent et on a donc grand besoin d’une pause avant de… remonter ! On trouve une bawette qui nous fait du riz aux légumes et au porc : vraiment délicieux ! L’eau dans ce genre d’endroits est gratuite et on en profite pleinement… mais surtout pour sa température fraiche !
13h30, on redémarre en douceur, 3 petites bosses nous attendent sur 10 km. Elles nous épuisent mais on garde le moral : on était prévenus ! Seul hic, le baffle a un faux contact… c’est foutu ! On s’était habitué à notre musique et elle nous avait bien aidés pour le 1er gros col ! Le soleil tape encore plus fort, les zones ombragées sont minimes, on est déjà KO : on a connu de meilleures conditions pour espérer recevoir le maillot à pois rouges ! En regardant notre graphique de dénivelés, il n’y aurait ‘que’ 400 mètres de dénivelés positifs… et puis, il faut voir de quoi on est capables pour la suite ! Si on ne réussit pas ce défi : qu’est-ce que l’on va foutre dans l’Himalaya? Alors on mord sur notre chique, on essaie de tenir bon… Il n’y a pas de chantier sur ce col, donc pas d’ouvriers pour nous rebooster ! Par contre, faire une succession de cuves pour remonter tout ce que l’on avait déjà grimper : ça, il y en a un paquet Mazette ! Pif doit m’encourager car je pète un câble au fur-et-à mesure que j’aperçois ces cuves… Redescendre, pour remonter un mur en plein cagnard… Telle est la devise du second col ! Je n’en vois pas le bout, Pif lui, tient bon. Grâce à sa motivation, on gravit ce col interminable ! On a parcouru 74 kilomètres et on est fiers de nous malgré notre état de fatigue : record de dénivelé positif explosé ! On se laisse glisser jusque Mae Sot en apercevant à l’horizon les montagnes birmanes qui se dressent… Prochaine destination mais avant cela, un repos s’impose ! On s’arrête à la première supérette pour remplacer notre eau en ébullition par de l’eau fraiche et redescendre la température de nos corps avec un bon cornetto (on l’a mérité celui-là). On trouve une GuestHouse pas chère et conviviale : on craque sur l’air-co et on compte y rester 3 nuits histoire de profiter une dernière fois de ce pays !
Pour souper, c’est moins évident : on est HS mais on a envie de découvrir le night market ! 590 mètres à pied, soit 1180 mètres aller-retour… on fera l’effort pour le marché ! Dans les rues, on découvre les premiers birmans en Longghi (longues jupes) mélangés au Thaïlandais : de quoi faire une première approche intéressante du prochain pays ! Le marché, lui, est rikiki et on s’arrêtera dans une cantine un peu plus loin pour manger des nouilles : plat basique et cher… méga déçus ! Heureusement, Pif mangera le meilleur Mango Sticky Rice de sa vie !
Reste plus qu’à dormir et à digérer,
Val & Pif
Pensée positive : Veni, Vidi, Vici… on les a fait ces 2 cols !
Pensée négative : Le baffle qui s’éteint au mauvais moment !
Anecdote : Sur les différents chantiers du 1er col, on a vu autant de femmes que d’hommes porter des matériaux assez lourds et conduire de grosses machines ! Chapeau…


Lundi 16 mai 2016 – J194
23h15,
Green House GuestHouse, Mae Sot
Journée pourrie… je suis malade. Je n’aime pas être malade. Ca sert à rien. Et puis on se pose à Mae Sot deux jours pour profiter des joies culinaires de la Thaïlande entre autres avant de continuer l’aventure au Myanmar… c’est pas pour rester assis sur le trône…
On part le matin se balader dans la ville dont le cœur n’est autre qu’un énorme marché. On sent super fort la transition. Il y a beaucoup plus de réfugiés birmans que de Thaïs dans le secteur. En effet, dans la région, les réfugiés se comptent en plusieurs centaines de milliers apparemment. Les gens ont déjà beaucoup de traits d’un autre type. Ils portent pas mal la jupe birmane, le Longyi, et on du Thanaka (pâte cosmétique naturelle blanc-jaune) un peu partout sur la peau. C’est aussi la ville du vélo. Beaucoup de gens se balade à bicyclette dans les nombreuses petites rues.
On se pose une bonne heure dans une petite boulangerie – salon de thé comme on n’en a jamais vu. Plein de pâtisseries dans tous les sens qui ne coûtent trois fois rien. Juste délicieux ! Par contre les fruit shakes pas top top.
On rentre alors à l’auberge pcq ça va vraiment pas mieux (oui je sais si ça va pas faut pas aller dans une boulangerie et faire peter blablabla…). Vidéo, processus d’obtention du visa indien, skype,… internet foire tout le temps, c’est vraiment pénible et le moral n’y est pas.
Début d’après-midi, alors que je suis sur le trône et que Val part toute seule se chercher quelque chose à manger, je l’entends parler avec quelqu’un devant la chambre. Une fois sorti, je rencontre Jean-Philippe et Justine, un couple français (venant d’à côté de Strasbourg) qui revient tout juste du Myanmar où ils ont fait une boucle dans le sud. Ils voyagent avec deux vélos couchés, dont un à 3 roues (celui de madame). On sympathise rapidement et on ira souper ensemble le soir dans une cantine-resto. Pas mauvais mais ne casse rien. Après un passage dans une grande supérette-boulangerie, on rentre se poser à l’auberge pour savourer nos desserts tout en échangeant sur nos expériences. Ça fait plaisir de pouvoir autant partager, top moment !
Nous accoste alors un jeune Anglais. Il arrive d’Angleterre après 16 mois de coups de pédales. Et on finira la soirée à nous 5 avec plein d’anecdotes, de bons plans, de frayeurs, mais toujours sur la même longueur d’ondes!
Au dodo,
Pif & Val
Pensée positive : Nouvelles rencontres avec des cyclos sympas et plein de bons échanges.
Pensée négative : Être malade ça pue du slip
Anecdote : Quand on entend parler les cyclos des autres pays et qu’on se remémore les derniers mois, on se dit que la Thaïlande c’était vraiment les vacances dans l’Aventure !
Mardi 17 mai 2016 – J194
22h15,
Green House GuestHouse, Mae Sot
Le matin : on se lève peinard puis on passe la matinée dans notre boulangerie préférée de Mae Sot avec Jean-Philippe et Justine ! Air-co, petit-déjeuner au top, conversations super intéressantes… bref, le temps passe à une vitesse folle !
A midi : on rentre se relaxer un peu à l’auberge avant d’enchaîner avec le repas de la cantine végétarienne. Plus on est de fous, plus on rit : Jonathan, l’Anglais sur son vélo depuis 16 mois, nous accompagne ! Excellent petit repas pour pas grand-chose… Parfait ! On enchaîne avec les dernières petites emplettes, on avance sur la vidéo, on échange l’argent et nous voilà quasi parés pour la suite du voyage…
Mais on ne partira pas sans un bon souper ! Avec nos amis français bien sympathiques, nous nous installons dans un resto ‘canadien’… Poutine à partager en apéro puis on part sur un de nos plats thaïs préférés, le curry potiron-poulet : on est aux anges !
Ils nous font rêver avec leurs anecdotes ces Français,
Val & Pif
Pensée positive : Excellents moments passés en bonne compagnie et autour de la nourriture !
Pensée négative : Dernière journée en Thaïlande pour de vrai…
Anecdote : Près de l’auberge, un bâtiment grillagé est tenu par des flics : on pensait à un camp de réfugiés birmans mais il s’agit d’une garde-à-vue un peu spéciale… apparemment, les réfugiés birmans n’ont pas le droit de sortir de Mae Sot, ni d’être dans la rue après 21h… En cas de non-respect, la police les embarque dans cet endroit et ils seront libérés après avoir payé une amende bien salée !



