Lundi 21 mars 2016 – J138
22h54,
HotSprings Kasi Resort, Namxa-Noy.
Distance parcourue : 81,68km
Vitesse moyenne : 13,60km/h
Vitesse maximum : 51,97km/h
Temps sur le vélo : 06h00min
Dénivelé positif : 987m
Altitude maximum : 732m
Rdv devant notre Guesthouse avec Angélique à 7h00, toujours ballonnés de la veille. On décide de commencer à rouler dans la fraicheur. On quitte alors rapidement le Vang Vieng touristique pour se retrouver sur une route avec de nombreuses plantations et des petits villages de plus en plus rustiques. Les rizières sont magnifiques et le sol verdoyant est recouvert par endroits par une nappe blanche de papillons. On roule côte à côte en refaisant le monde et en continuant à se découvrir. Le temps passe vite. On passe devant plusieurs écoles. Rassemblement en uniforme, chants nationaux, lever du drapeau, … ça fait rêver.
Vers 8h30 on a fait 20km et on s’arrête dans une échoppe pour enfin déjeuner… une bien bonne soupe de nouilles évidemment. Une fois redémarrés, on attaque le premier petit col de la journée qui passera sans problème. Au sommet des soldats armés qui patrouillent le long de la route. Cette zone a vu sa quiétude troublée par certains désaccords politiques et rebellions de la part des locaux. Nous ne sommes donc pas surpris de voir des hommes armés, mais ne savons pas si ils font partie de l’armée gouvernemental ou de la guérilla locale… en tout cas ils nous saluent avec le sourire et nous encouragent!
On commence la petite descente et coucou Simone, Doudou crève une fois de plus le pneu arrière. On se met sur le côté et on répare en savourant les beignets de banane offert par notre chef cuistot préférée de la veille au soir. Une fois réparé, nous roulons gentiment à travers de très beaux paysages jusqu’au village de Kasi. Il est 13h et on a fait 60km. On se pose alors 2h pour diner dans une cantine avec morceaux de poulet, riz, œufs cuits durs et chips de banane pour picorer. En rentrant dans le village une chose nous a surpris, chaque famille mangeait à table, en famille, devant chaque maison, dans la joie et la bonne humeur. Fête de l’arrivée du printemps? On n’a pas eu la réponse, mais en tout cas les motos ont défilées devant l’entrepôt à côté de la cantine pour acheter casiers de bières et sachets de glaçons.
15h on redémarre, et là c’est parti pour un autre monde. On entame notre premier gros col qui nous prendra 2h30 pour faire 20km. Le temps s’arrête, le trafic est inexistant, les montagnes qui nous entourent brillent derrière le film de lumière et de poussière qui les entourent, et les villages de montagnes commencent à apparaitre. Des villages avec énormément de potagers, de champs cultivés sur les versants des collines. Des villageois qui travaillent dans les champs, le long de la route, et toujours avec des sourires pleins de dents à notre passage. On traversera un village à l’heure de la toilette des dames. Toutes les filles sont regroupées autour des différentes sources d’eau pour faire leur toilette. L’atmosphère est sereine, on n’a plus ressenti cela depuis longtemps. On se sent enfin au cœur du Laos, loin de tout.
On s’arrête devant une maison où toute la famille est rassemblée devant un tapis de pastèques. Désireux d’en acheter une, nous demandons le prix. Là le fou-rire général : Le père montre 8 doigts, la mère 6 doigts, une petite fille 3, l’autre 4, un petit garçon 5… On paiera une moyenne, 5000 kips! Quelques kilomètres après ce dernier village, dans une cuve, nous arrivons aux abords de sources chaudes où des bungalows ont été construits pour les visiteurs. On négocie avec le couple de tenanciers pour pouvoir dormir à 3 dans un bungalow de deux places histoire de payer pas trop cher… ça marche !
Après baignade dans l’eau bien chaude, on ira se poser dans le petit resto attenant aux logements. Là Angélique fait de la magie : elle nous sort un saucisson au Comté reçu pour ses 30 ans en Thaïlande depuis la France, et conservé pour une chouette occasion. On savoure une bonne moitié avec un bon petit pot avant de commander plats de nouilles et de riz en parlant de la France et de la Belgique.
Une fois revenu à notre baraquement, on se permet quelques petites caméras cachées de François l’Embrouille pour commencer l’éducation de notre nouvelle comparse.
Enfin, nous voilà dans les montagnes!
Pif & Val
Pensée positive : Journée magique, avec traversée de villages dont les villageois nous ont fait exploser le cœur !
Pensée négative : Les pépins des pastèques sont vraiment pénibles à manger…
Anecdote : Les traits faciaux des villageois changent de plus en plus et commencent à tirer vers les traits chinois.
Mardi 22 mars 2016 – J139
22h54,
Middle Hunan GuestHouse, Phou Khoum.
Distance parcourue : 25,47km
Vitesse moyenne : 7,79km/h
Vitesse maximum : 39,67km/h
Temps sur le vélo : 03h16min
Dénivelé positif : 905m
Altitude maximum : 1334m
Moi, c’est Angélique, j’ai rencontré Doudou avant de rencontrer Val & PIF ! Je passais devant un restaurant et doudou était là beau, élégant, stylé, énigmatique… MAGIQUE ! Alors quoi de plus normal pour moi que de zieuter dans le restaurant et tenter de deviner à quel couple de cinglés il appartenait ! J’ai été une énième touriste à leur demander combien il coûtait, ce qu’il faisait comme trip, si ce n’était pas compliqué à « piloter ». Bref, les questions auxquelles ils répondent en permanence ! Enfin, je gagne des points en sortant ma carte de cyclotouriste !!! En moins de deux minutes j’étais assise à leur table et moins de 10 minutes plus tard ils me proposaient de les accompagner à Luang Prabang. Quel bonheur ! Des étapes de montagnes que j’appréhende et des conflits locaux en chemin que je redoute. Une chance de pouvoir partager cette étape avec des gens sympas. Le sur-lendemain nous étions en route, c’est ainsi que je me retrouve en ce J139 de leur voyage à vous raconter notre journée !
Pour commencer, PIF est une véritable horloge sur pattes, il nous réveille à 7h pile, l’heure établie hier soir. On attaque pour un petit déjeuner aux goûts de pastèque et de galettes trempées dans le miel ! Pas mal ! On a besoin de forces, on sait qu’on attaque pour une longue, très longue, très très longue côte ! On dit au revoir à la Guesthouse, on commence par descendre sur… 1 km. La brume de chaleur est frustrante, les paysages sont splendides mais flous ! L
Le moment tant redouté débute… un col, 1700 m de D+ selon les manifestants, 1000 selon la police ! PIF et moi n’avons pas les mêmes outils, je préfère mon application car grâce à elle j’ai l’impression de réaliser une étape de Tour de France tous les jours !!! J Nous sommes tous les trois agréablement surpris. Ca monte certes, mais la route est belle, l’enrobée lisse, le dénivelé constant. Une bonne surprise. Les enfants toujours présents nous encouragent de leurs « Sabadiiiiiiiiiii », leurs gestes de la main, leurs sourires à pleine dents… les parents par contre c’est l’inverse ! Est-ce parce qu’ils ne sont pas du matin ? Mais je ne me sens pas vraiment la bienvenue et les hommes en uniformes, ou sans d’ailleurs, se promenant avec des armes ne me rassurent pas ! Certains sont quand même souriants, d’autres poussent le bouchon à nous filmer sur notre passage !
La côte est rythmée de plusieurs pauses et de plusieurs villages. Pour voyager seule à vélo et récolter habituellement les sourires de gens pour moi toute seule, je peux vous assurer que la vraie star de ce TRIPPROJECT c’est bel et bien Doudou. Tous le monde se retourne sur son passage, le reste ne compte plus… oui bon, il y a bien Val et PIF qui usent de la force de leurs jambes pour faire avancer ce tank ! Je me plains de mes 36 kg chargé, ils sont à 100, pas étonnant de pouvoir suivre à la trace les gouttes de sueur de PIF sur le bitume !
Après 12 km, nous arrivons au presque sommet, un point de vue de malade, malgré la brume et le coin pause des Backpackers en route pour Vang Vieng ou Luang Prabang… sans commentaire ! Boutique à touristes, je craque, CHOCOLAT !!!! Mars et çà repart… Alors on repart ! Petite déception, il n’a pas de vrai col, on attendra le point le plus haut sur une zone de montées/descentes sans fin. Je ne m’inquiète pas, je suis sûre que même quand je ne voudrai plus de col, il y en aura encore !
Après 6 km, nous arrivons finalement à la ville de Pou Khoun, on se pose pour manger dans un boui-boui du village… attention… un village au rond-point, fait plutôt exceptionnel au Laos mais aussi en Asie. Fried noodle et noodle soup pour négocier la suite. Depuis que nous sommes partis, nous votons tout. La démocratie !!! PIF veut continuer pour l’aventure de trouver où dormir, Val hésite et l’aventureuse flipette que je suis ne veux pas avancer sans savoir où elle va dormir. On finira par rester à Pou Khoun. Merciiiiiii pour çà ! Après-midi de cyclistes à manger : tour du marché pour tenter les spécialités locales : on goûte à tous : beignets, brochettes au chili, œuf mousse dur, chips en tous genres, cacahuètes. Enfin, une fois les cacahuètes achetées, impossible de ne pas les partager autour du reste du saucisson et d’une bonne bière de fin de journée ! On ressortira pour aller manger, encore ! J On a faim nous !!! On tente un nouveau boui-boui, avec PIF on tente le seul plat de la « carte » qu’on ne connaît pas « rice porridge » de l’anglais et on s’est retrouvés avec la plus basique des noodle soup !! J
J’espère qu’on va se faire quelques François l’embrouille avant d’aller dodoter. Demain et après-demain deux bonnes étapes pour atteindre Luang Prabang.
Angélique
Pensée positive : Col de toute beauté et rudement mené
Pensée négative : Paysages sous un flou constant
Anecdote : Le groupe d’enfants qui a déboulé dans la route pour venir s’accrocher à nos sacoches et nous suivre sur quelques mètres !
Mercredi 23 mars 2016 – J140
19h34,
Dans une GuestHouse, Kiou Ka Cham.
Distance parcourue : 52,22km
Vitesse moyenne : 10,68km/h
Vitesse maximum : 48,79km/h
Temps sur le vélo : 04h53min
Dénivelé positif : 1046m
Altitude maximum : 1377m
A 7h, on se fait réveiller par les crachas de glaires répugnants (et de plus en plus présents) des autres occupants. La nuit a été bonne pour tous les 3 malgré le fait qu’on a dormi tous les 3 dans un même lit (il était juste géant). On déjeune ensuite devant la devanture de la guesthouse chinoise ! Au programme : pastèque, biscuits sésame trempés dans du miel et beignets pour les 2 autres gourmands… Pas de chance, Pif tombe sur un au poisson ! Suite à ce moment fish-stick, on affronte la première montée de la journée ! Courte mais intense. Au-dessus du col, on aperçoit tout ce que l’on va descendre : bonheur, ça fait du bien de voir une pente dans l’autre sens ! Ensuite, les montées s’enchaînent… On passera notre journée à monter, descendre, mais on ne se retrouve jamais sur du plat. Les décors sont très beaux : un dégradé de montagnes mais avec ce foutu voile omniprésent ! On traverse quelques villages méga authentiques : on y voit toujours ces puits pour les bains et lessives ainsi que des dames qui font de l’artisanat, rarement de la couture, parfois des balais mais souvent des paillasses en bambou qui servent de ‘sous-toiture’ de certaines maisons. Les adultes sont moins réceptifs que les enfants à notre arrivée… Mais ces enfants sont juste incroyables ! On passera un bon moment avec 4 garçons, ils nous narguent en roulant à vélo sans les mains et en faisant des figures ! Ils sont impressionnants : pas de vitesse, des vélos rafistolés avec bouteille en plastique, bout de bois et sandales et ils vont plus vite que nous ! L’un d’eux semble être tombé amoureux d’Angélique, c’est à mourir de rire !
Après ces chouettes rencontres, on descend le col sur de nombreux kilomètres. Les freins ont eu chauds mais nous aussi ! Depuis notre arrivée en Asie, on se fait vite des frayeurs en imaginant des serpents sur la route alors qu’il ne s’agit que de cordelettes ou pire, des branches en bois… Mais ici, après l’un des nombreux tournants, un ENORME serpent vert et argenté bouge sur la route ! Il fait bien 3 mètres de long et oscille super vite à l’horizontale mais aussi à la verticale ! On perd tous notre sang-froid : on crie, Pif le contourne, je ne dégaine pas assez vite la GoPro et hoplà, en l’instant de 3 secondes, ayant eu peur, il disparait dans la colline… 100 mètres plus loin, on se remet de nos émotions en racontant notre rencontre furtive à Angélique : c’est certain, alors qu’on pensait camper ce soir, c’est NIET ! On arrive au bas du col et là, un chien fonce vers nous mais heureusement, se jette sur une poule et pas sur Doudou… Ouf ! On fait alors une petite pause biscuits avant d’échanger nos places avec Angélique…Je me retrouve sur un vélo à devoir trouver à nouveau mon équilibre : c’est étrange, mais agréable. Je descends un peu puis je remonte et du coup, cela implique des changements de vitesses… En 500 mètres parcourus, je réussis à dérailler… Mazette ! Un peu gênée, j’attends Pif & Angélique qui me suivent en tandem. Angélique remet tout en place en se marrant et reprend sa place : elle n’échangerait pour rien au monde sa place. Elle est étonnée de comme ma place est sportive malgré son apparence de transat ! Quelques kilomètres plus loin, Angélique nous attend sur le coté : elle a crevé à nouveau… Et dire qu’elle a des Marathon Plus ! Elle répare cela comme une pro et Pif décide de gonfler un peu plus le pneu arrière de Doudou…
Vers midi, on s’arrête dans un village devant une bawette avec une petite table… Il est possible d’y manger, parfait ! La tenancière est à nos petits soins et nous prépare un genre de soupe aux nouilles sans eau… et au poisson. Une école est présente en face et les enfants défilent : tous achètent une petite grenadine avec glaçons dans un sachet ! Notre lunch est très animé et l’ambiance du village est vraiment top… C’est vraiment quand on est au milieu de nulle part que les échanges sont les plus riches ! On est fans. Encore plus quand l’addition tombe… On paye 3 fois moins cher que le prix classique ! On poursuit la route, avec un bruit bizarre : la roue arrière frotte. On s’arrête à plusieurs reprises mais difficile de trouver la faille !
On arrive à 15h au village de Kiou Ka Cham et on trouve 3 panneaux de Guesthouses… On s’arrête donc ici de pédaler ! Le village est moins accueillant et certaines personnes sont sympathiques comme des portes de prison… Après un bref repérage, il n’y a plus qu’une seule guesthouse, et sans salle de bains ! On n’a pas le choix et on se chamaille avec les tenanciers qui augmentent leur prix comme pour rire n’ayant plus de concurrents… Une fois de plus, on est déçus du comportement de ces Laotiens qui offrent des sourires juste pour le business. Pif fait un atelier vélo et trouve le souci : le pneu, trop usé, s’est laissé aller avec le trop de pression et a comme une grosse boursouflure ! L’heure est au changement et Pif revêtit Doudou du pneu de rechange que l’on traine depuis 3 mois… Plus mince, plus classe, Doudou est relooké !
On se pause ensuite comme c’est l’heure de l’apéro avec des croquettes ! On enchaine avec du riz et on entend une énorme drache s’abattre… Une grande première !
Après cette chouette étape malgré ce dénivelé important, on ne va pas tarder à s’endormir !
Val, Pif & Angélique.
Pensée positive : Les rencontres avec les enfants et le repas de midi, vrais partages avec des locaux.
Pensée négative : La famille de connards qui tient la GuestHouse (sauf la jeune fille qui nous a fait une top assiette de riz pour souper).
Anecdote : Depuis qu’on est dans ces montagnes, on voit pour la première fois des jeunes enfants portés par Papa ou Maman dans un tissu accroché au dos de l’adulte. Cela nous fait repenser au Pérou et à la Bolivie.
Jeudi 23 mars 2016 – J141
19h34,
Phashoke GuestHouse, Luang Prabang.
Distance parcourue : 82,74km
Vitesse moyenne : 14,77km/h
Vitesse maximum : 57,88km/h
Temps sur le vélo : 05h36min
Dénivelé positif : 949m
Altitude maximum : 1387m
Réveil dans notre guesthouse de merde remplie de Chinois qui sont loin d’être discrets… J’ai dormi par terre sur mon bon vieux matelas qui ne s’est pas dégonflé alors que les filles ont profité du lit double de la chambre. Après avoir déjeuné nos galettes de riz avec notre miel sur le grand balcon qui donne sur la vallée qu’on n’aperçoit pas plus que la veille avec cette brume constante, on démarre vers 8h.
Après une petite montée de 100m pour sortir du village, on commence la journée avec une descente de 23km pour perdre 1000m d’altitude ! Les tournants le long des versants s’enchainent, on passe au milieu de villages à toute vitesse dans la fraicheur du matin, on prend vraiment notre pied. Nous sommes par contre obligé de faire deux pauses pour laisser les freins refroidir… on est décidément trop lourd et alors que je verse de l’eau sur les freins, ceux-ci dégagent directement de la vapeur d’eau comme une poêle bouillante!
On arrive après 35min de descente sur un pont au milieu d’un village avec en dessous un cours d’eau regroupant pièges pour poissons, pêcheurs, pirogues et enfants jouant dans l’eau. Si on est descendus… c’est évidement pour mieux remonter! On démarre donc une ascension qui nous prendra 3 petites heures pour remonter de 750m de dénivelé et repasser au dessus des 1000m d’altitude… vous ne savez pas où on vend des ponts par hasard?
Dans cette montée qui nous parait bien longue sous la chaleur, on a le temps d’admirer comme tous les jours les nombreux papillons aux milles couleurs et aussi grands que des petits oiseaux. Les camions qui nous dépassent ou nous croisent, toujours avec la même énorme bâche bleue ULTRA qui recouvre les cargaisons. Et toujours autant de pouces de la part des locaux sur le bord de la route ou depuis leur scooter. Plusieurs pauses pour déguster le succulent ananas acheté le matin par Angélique et coupé par la vendeuse avec amour.
Vers 12h15 on arrive enfin au sommet ! Là une nouvelle descente de 10km nous attend. Alors que l’on amorce une épingle à cheveux, on aperçoit des gens manger devant la maison au milieu du tournant et on s’arrête. Un occidental est assis sur un petit tabouret avec la famille et nous fait signe de venir s’assoir et manger avec eux. On découvrira vite que notre hôte de ce midi est un Allemand ayant fait un voyage à vélo pendant 4 ans autour du monde il y a 15 ans de cela et qu’il s’est installé ici au Laos. Il nous présente alors sa femme, ses beaux-parents, les enfants, et nous voilà en train de partager leur repas familial ! On profite pleinement de ce moment, pouvant poser quelques questions en Anglais à quelqu’un vivant dans la région. A la fin du repas ils nous annoncent avec son épouse qu’ils descendent sur Luang Prabang 40km plus loin avec leur petit camion (Monsieur gère une petite ferme à flan de montagne avec sa famille maintenant) et qu’ils peuvent nous prendre avec les vélos dans la benne. On refuse gentiment, on veut finir cette belle étape à vélo… idée terrible…
Nous ayant offert le repas, on achète quelques gougouilles dans la bawette de la belle-mère pour faire un geste. On finit alors gentiment notre descente jusqu’à la vallée et le village de Xiang Ngeun. On aperçoit un kiosk avec du Iced Coffee. Angélique en rêve depuis un petit temps, on s’arrête. Alors que les filles sont 20m plus loin en train de commander, je me tiens debout sur le trottoir entre les vélos à regarder les passants… Je laisse sortir un cri de douleur et de surprise de ma gorge… Je me retourne, un gros chien vient de mordre à pleine gueule mon mollet gauche. Alors qu’il part à toute vitesse sans faire plus de bruit qu’en arrivant derrière moi, me voilà avec deux beaux trous de crocs canins dans le mollet. C’est bien profond, ça pisse le sang, et ça fait bien mal… Je me sens partir, et m’assieds illico voyant arriver la chute de tension. Val m’achète un pepsi… le tournis passe rapidement. Les locaux me donnent un citron vert pour le frotter contre les trous… mouai… Ce n’est pas énorme mais le sang gicle pas mal… Plus que 25km avant l’arrivée, faut redémarrer.
3km plus loin, il faut de nouveau s’arrêter… Doudou a de nouveau crevé le pneu arrière… non mais sérieux fait chier… On répare, on redémarre 20min plus tard. On roulera 10km entourés de jeunes écoliers tous super souriants et qui s’amusent à rester à notre niveau, ça redonne le sourire ! Après encore deux grosses montées et deux grosses descentes, nous voilà arriver enfin à l’ancienne capitale du pays, Luang Prabang. Il est 16h et on prend le temps de trouver un chouette logement. Soit c’est over cher, soit c’est full, soit c’est puant… Mais on trouve toujours! Une dame et son fils, adorables, souriants et vraiment accueillants, nous proposent une belle chambre avec 3 lits et salle d’eau privée pour un prix correct divisé en 3, on prend !
Alors que j’explique pourquoi j’ai la jambe en sang à la dame, elle me sort directement sa pharmacie. Mais avant il faut remplir le registre d’entrées. Alors que je remplis la colonne ‘Country’ par ‘Belgium’, notre nouvelle hôte me regarde et me dit ‘Oh, I’m so sorry for your country’. Ca nous touche énormément. Même ici, on voit Bruxelles passer dans toutes les actualités. On pense fort à notre pays en ces jours sombres.
Une fois posés et douchés, on redécolle tous les 3 pour l’hôpital. En effet, ce chien n’est pas rassurant, il vaut mieux aller voir après un shot de vaccin anti-rage. On est tout de suite reçus aux urgences par un troupeau d’infirmiers, docteurs, assistants, on ne sait pas trop. Tout le monde est très sympa et on finit vite par se comprendre. Je me rends alors avec une infirmière dans le hall de l’hôpital où une pharmacie est ouverte. Il faut ici payer le produit à l’accueil pour pouvoir l’avoir et se le faire injecter. De retour dans la salle des urgences, j’ai droit à 9 personnes pour me faire la piqure. On part tous sur un gros fou-rire! On sort de l’hôpital contents et rassurés de voir comme on a vite trouvé le vaccin, et pour 10 fois moins cher qu’en Belgique…
Sur le chemin du retour, on s’arrête dans une cantine-resto au bord de la route. On commande alors un genre d’enveloppe d’omelette avec du hachis et des légumes au milieu, le tout accompagné de riz, un délice. De retour à l’auberge, on laisse les vélos pour aller se promener le long du Mékong et sur le marché nocturne. Petit fruit shake au bord de l’eau et crêpe nutella banane dans la rue, avant de rentrer sagement à la maison.
On se pose ainsi dans notre chambre. Les filles désinfectent encore ma jambe dont le sang coule toujours… Et on se fait des petites l’Embrouille avant de s’endormir!
Demain visite de ville,
Pif, Val & Angélique.
Pensée positive : Etape bouclée avec succès et arrivée dans une ville qui semble très agréable.
Pensée négative : Sac à merde de clébard de merde… et encore un comble pour un cycliste de se faire mordre alors qu’il ne fait rien qu’attendre sur un trottoir…
Anecdote : Une fois le vaccin administré, val demande pour faire désinfecter la plait de PIF, on lui répond avec assurance « pas besoin de désinfectant, juste de l’eau fraîche ».
