
Lundi 07 mars 2016 – J124
21h29,
Soksay GuestHouse, Oudomsouk (Nakai).
Distance parcourue : 83,94km
Vitesse moyenne : 16,44km/h
Vitesse maximum : 48,23km/h
Temps sur le vélo : 05h06min
Dénivelé positif : 461m
Altitude maximum : 678m
Pas facile de se lever aujourd’hui. A 7h15, on regarde par la fenêtre… oho, il fait bien gris… Doudou équipé, on se dirige vers la gare des bus pour profiter de ses nombreuses bawettes. Val mange une bonne galette de riz soufflé alors que je déguste une soupe de nouilles. On démarre vers 8h30 et on prend rapidement la route numéro 12 à l’est, on quitte enfin la route monotone le long du Mékong pour quelques temps.
A peine viré à droite, nous nous retrouvons devant des formes montagneuses dans tous les sens, et dans tous les styles. Ca fait du bien de voir de nouveaux paysages ! Dès le début de la route et pour toute la journée, on se fera encourager, saluer, applaudir, par les locaux sur le bord de la route et sur leurs motos, et toujours avec des sourires jusqu’aux oreilles.
Les premiers 40 kilomètres de cette route abritent de nombreuses cavernes et grottes de calcaire avec pleins de stalactites. Ce sont des lieux de cultes dans lesquels les locaux ont placé statues et hôtels. Il y a au moins une dizaine de grottes, certaines très proches de la route, d’autres à plusieurs kilomètres. On se dit dès le départ que ce n’est pas spécialement notre tasse de thé et qu’on préfère profiter du paysage qui nous entoure depuis notre vélo. Néanmoins, le premier panneau arrive et annonce la Tham Xang Cave à 2km. Allez, on le tente! On prend alors une route de terre pour arriver au pied d’une petite montagne rocheuse. L’entrée est payante mais ça va (0,70€). On se balade un peu dans la grotte… c’est sympa mais pas extraordinaire… il y a pas mal de statues (et plein de petites chauve-souris qui volent au dessus de nous) auxquelles on accède par des escaliers avec pleins de petits drapeaux. On ne s’attarde pas. Alors qu’on s’apprête à reprendre le vélo, une dame nous montre qu’il y a moyen de monter au sommet de la montagne pour avoir un point de vue. On y va! Alors qu’on grimpe, on ressent les premières gouttes de l’Asie… mais ça durera 3min héhé. Au milieu de la montée, le genou de Val lui fait trop mal (c’est sacrément raide et rocailleux), je continue seul pour arriver au sommet après 30min de grimpette… ça vaut pas le coup, on ne voit pas grand-chose…
On redémarre alors vers 10h, bien décidés à profiter de la route et non des grottes qui sont toutes dans le même style, chacun avec un stalactite d’une forme particulière (celle qu’on a visité en a un en forme de tête d’éléphant). On roule calmement entre les montagnes sur une route qui reste plate et lisse. On n’avance pas trop mal, malgré nos douleurs aux jambes. Après 30km, on tombe sur une cyclo en sens inverse. Une dame relativement âgée, hollandaise, bien sympa, avec qui on discutera pendant 20min. Première cyclo qu’on voit avec… un Rhollof !
Vers 12h45, après 45km, on arrive dans la bourgade de Nakok. On s’arrête dans un style de cantine… c’est reparti pour 2 bonnes soupes de nouilles, avec petites bananes en dessert. Alors qu’on est à table, un couple d’occidentaux arrive en scooter de location. On discute un peu… des Flamands de Bruges ! Après 4 mois en Australie, ils font un beau long voyage sac à dos en Asie du sud-est.
13h30, c’est reparti. Les paysages sont de plus en plus beaux, les rizières de plus en plus belles, mais il y a frustration… Depuis ce matin, les nombreux câbles à haute tension, partant dans toutes les directions, gâchent un peu le décor. En effet, on se dirige vers la station hydro-électrique (qui fait polémique dans le secteur) Nam Theun 2. On traverse Gnômmalat et on arrive tout doucement sur les premiers barrages et machines de la station. On dépasse tout cela et là, le voilà! Notre premier petit col d’Asie! AAAAAHHHHH on est tout excités tellement on en a marre du plat. 400m de dénivelé sur 4km. Ca grimpe bien et avec la chaleur ce n’est pas facile, surtout qu’on a un peu perdu l’habitude. Mais ça fait un bien fou.
Vers 17h, on arrive enfin au sommet à 670m d’altitude et on voit les premiers toits de Nikai. La bourgade est pleine de vie et de sourires. On trouvera rapidement une petite guesthouse sur ce petit plateau où il commence déjà à faire plus frais. Douche au top (chaude), toilette à la turque et matelas pas trop mal. Après une bonne douche, on reprend Doudou pour rouler jusqu’au petit marché où on mangera plein de poulet bien tendre cuit à la broche et du bon… riz! Cela entourés des enfants du secteur qui jouent avec nous de leur large sourire… non on ne se lasse pas de ces gens incroyables!
On rentre repus, et bien heureux,
Pif & Val
Pensée positive : Changement radical de décors avec un peu plus de montagnes !
Pensée négative : Les nombreux câbles électriques à haute tension qui partent dans tous les sens…
Anecdote : Depuis notre arrivée au Laos, on se retrouve plusieurs fois par jour face à des jeunes hommes qui ont des voix sacrément aigrelettes… On mue peut-être plus vieux ici…
Mardi 08 mars 2016 – J125
22h29,
PhouThaVong GuestHouse, Lakxao.
Distance parcourue : 75,84km
Vitesse moyenne : 15,57km/h
Vitesse maximum : 51,07km/h
Temps sur le vélo : 04h52min
Dénivelé positif : 577m
Altitude maximum : 810m
Nuit partagée entre le lit et la toilette (turque) pour ma part… Quelque chose ne passe pas ! Pif, égal à lui-même, est constipé… Voilà voilà, vive la journée de la femme! On démarre notre journée après une galette de riz soufflé pour Pif (rien ne passe de mon côté) et il fait bien moite. On quitte notre sympathique petit village pour serpenter le long du lac précédent le barrage. Les paysages sont morbides : les câbles électriques sont omniprésents et de nombreux arbres sont morts et/ou coupés au milieu de cette étendue d’eau. On croise de nombreuses petites bourgades avant de se retrouver à grimper cette région. La chaleur nous accable et nous montons plus haut que prévu ! Pendant 20 kilomètres, on ne croise aucun habitat sur une route récemment asphaltée… Il est midi, je n’ai pas faim bien que je sois fébrile et Pif se contentera de grignoter une galette de riz soufflé avant de repartir ! En arrivant au sommet, nous ne voyons pas grand-chose… La route est en pleins travaux et est bordée de part et d’autres de monticules de terre ‘rouge’ et sable. Vers 13h, au milieu de ces travaux, on tombe sur des villages nous permettant de nous ravitailler en boissons ! Les villageois sont très encourageants et certains enfants sortent de la rivière pour nous rejoindre avec leurs bécanes… Leur sympathie nous fait tenir le coup ! Entre pilotis, ils semblent faire une battle de qui mettra du gros son avec les plus gros baffles et ça rythme notre fin de parcours. On affronte alors les derniers kilomètres sur un plateau de rizières, ça doit être juste magnifique après la mousson !
A 15h, on arrive à Lakxao et on trouve, après 2 autres tentatives, une chouette petite guesthouse. On est au croisement avec la route qui relie le Vietnam et la Thaïlande, un carrefour où bons nombres de touristes s’arrêtent avant de reprendre la route bien que la ville n’ait pas vraiment de charme. Je file sous la douche et puis je fais une sockète jusqu’à l’heure du souper pendant que Pif subit sa 3ème séance de torture… chez le barbier ! Sauf qu’ici, le barbier prendra 45 minutes et 4 lames pour accomplir sa mission en le coupant à certains endroits. Lui et 10 autres de ses clients iront jusqu’à toucher la pilosité des jambes et bras de Pif avec beaucoup de stupéfaction !
Pour souper, on part sur du riz dans un petit resto pas top et avec des touristes insupportables. On expédie ce repas et on rentre bien vite dans notre chambre ! Y’a des jours comme ça où pas grand-chose ne va…
En espérant que le riz sera digéré,
Val & Pif
Pensée positive : Chouette ambiance dans les villages parcourus !
Pensée négative : Journée peu exaltante : on s’attendait à bien mieux comme paysages !
Anecdote : La ville a des lampadaires, une grande première ! Mais la nuit tombée, ils ne sont pas allumés…
Mercredi 09 mars 2016 – J126
22h36,
Kettavanh GuestHouse, Nahin.
Distance parcourue : 62,49km
Vitesse moyenne : 17,07km/h
Vitesse maximum : 66,84km/h
Temps sur le vélo : 03h39min
Dénivelé positif : 442m
Altitude maximum : 771m
Ces lits sont vraiment conforts, l’isolation acoustique est parfaite… C’est vraiment difficile de se lever. Surtout que pour Val, le ventre ne va pas mieux, et aucune force pour pédaler… Vers 8h30, on démarre néanmoins mais ce n’est pas évident. On y va cool.
La route est directement très sympa, bien plus belle que la veille, et les locaux nous donnent directement le sourire. On a droit à des pouces et des encouragements tous les 100m. Sur la route on voit beaucoup d’enfants avec serpents et gros lézards entre les mains. Et alors qu’on passe devant un kiosk, des sachets pendent avec un serpent au milieu d’un jus dedans… La route est méga vallonnée mais ce n’est pas désagréable, ça monte pour mieux redescendre à chaque fois.
Alors qu’on n’en avait pas encore vu au Laos, on passera aujourd’hui devant 5 réceptions de mariage. Le concept a l’air d’être le même qu’au Cambodge : plein de tonnelles devant la maison avec des tables pour tout le village, et ça commence très tôt dans la journée. On est entourés par des chaines de montagnes montant jusqu’à 1200m sur tout le trajet.
A Latmouang, on se retrouve face à notre gros col de la journée. Pour prendre des forces, on ingurgite du sucre. Je tente alors le Fanta Fraise… pas top, mais je cracherai rose pendant toute la montée et ça c’est cool. C’est raide et long, mais la descente d’après est juste magique et nous amène directement à Nahin. Il est 12h15 et on s’arrête dans une cantine pour manger une bonne soupe de nouilles. Simple mais pas mauvaise.
Malheureusement Val ne récupère pas et est fébrile, et de plus on est à l’intersection qui mène à la Ban Konglor Cave à 40km en cul de sac que nous souhaitons visiter. On décide donc de se poser ici pour aujourd’hui après 60km, essayer de reprendre des forces et de se reposer, et d’aller voir la grotte demain autrement qu’en faisant 80km aller-retour à vélo.
On se pose dans une GuestHouse plutôt neuve et on part faire un petit tour de la bourgade qui se résume à une rue et un marché (préau en bois). Après avoir discuté avec un local parlant pas trop mal le français (on en croise beaucoup au Laos), on trouve dans un kiosk du miel… pour soigner les blessures, et pour déjeuner! On achète aussi une bonne petite mangue et un jus de bambou.
On se pose dans notre chambre jusqu’à l’heure de souper. Petite cantine où Val prendra un croque-monsieur (si si) et moi du riz avec œuf et porc, délicieux ! Alors qu’on mange, arrive et demande pour s’assoir à notre table une jeune Indienne, Lyanna, avec qui on sympathise et on se donne rdv demain pour essayer d’atteindre la grotte ensemble.
Rentrés à l’auberge vers 19h30, pour se changer les idées, on se fait un petit Toy Story 3 en espagnol… On ne s’en lassera jamais…!
Pif & Val
Pensée positive : Col extra et paysages montagneux qui font plaisir malgré la brume permanente dans l’air.
Pensée négative : Les toilettes sont bouchées…
Anecdote : Lorsqu’on ouvre une bouteille d’eau scellée, pas moyen de ne pas s’en foutre partout… en effet, elles sont toujours remplies à ras-bord, jusque dans le bouchon.

Jeudi 10 mars 2016 – J127
20h30,
Kettavanh GuestHouse, Nahin.
Distance parcourue : 44,02km
Vitesse moyenne : 19,95km/h
Vitesse maximum : 30,53km/h
Temps sur le vélo : 02h12min
Dénivelé positif : 27m
Altitude maximum : 399m
On ouvre nos petits yeux à 7h30 : wow, c’est quasi un record asiatique niveau grasse matinée! On bouquine puis on déjeune du riz soufflé avec du miel avant de débuter notre excursion. Étant si proche de Konglor Cave, le point d’intérêt n°2 du pays selon le Lonely Planet, ce serait un peu bête de passer à côté ! 88 km aller-retour nous sépare cependant de ce spot. Faire le tout à vélo nous semble pompant… Il y a la possibilité de louer une moto : moyen de transport de la majorité des touristes mais on a eu notre dose pour le moment ! Il y a aussi des ‘tuktuk-bus’ avec 3 départs mais dont les retours se font plus tôt dans la journée : bref, pour être bloqué sur place et payer un logement plus cher… Pas bête la guêpe ! On coupe alors la poire en 2 : aller en ‘tuktuk-bus’ avec Doudou sur le toit et retour à vélo !
A 9h30, on retrouve notre camarade de la journée : Lyanna l’Indienne. On monte dans le ‘tuktuk-bus’ en pensant qu’il allait être bourré massacre et nous ne sommes finalement que nous 3 ainsi que 2 autochtones qui seront vite déposés au milieu des champs. La route est asphaltée, le trajet dure une petite heure et on arrive à l’entrée de Tham Konglor ! Là, on nous demande 3 montants différents : l’entrée sur le site (inévitable pour aller dans la grotte), l’entrée de la grotte et la pirogue (la grotte étant immergée, c’est également inévitable)… un peu ‘grotesques’ leurs tickets mais il parait que ça en vaut la peine… La pirogue est limitée à 3 personnes : parfait pour notre petit groupe ! Nous voilà rapidement parés de gilets de sauvetage et de notre chauffeur ! Une fois embarqués, on s’immisce petit à petit dans cet univers souterrain… Un long tunnel naturel de 7,5 kilomètres de long… c’est simplement impressionnant ! Étant en saison sèche, la profondeur de l’eau est en moyenne de 30 cm : des rochers saillants sont alors présents un peu partout dans cette grotte. Notre chauffeur, qui parait avoir 14 ans, semble connaître au cm² cet endroit malgré son obscurité et se faufile entre tous ces obstacles avec une simplicité déconcertante ! Au milieu de la grotte, on sillonne à pied sur une centaine de mètres un espace éclairé : les stalactites et stalagmites se rencontrent et nous offrent un joli spectacle ! Les lumières auraient pu rester naturelles mais ils ont également optés pour du vert, du mauve… Bref, on retrouve le coté kitsch asiatique même ici ! On pensait avoir ce spectacle lumineux tout du long mais on retourne vite aux lampes frontales comme on replonge dans l’obscurité. Cela nous offre un autre spectacle : le ballet des faisceaux lumineux de nos lampes sur les parois et hauts-plafonds, le tout qui se reflète dans l’eau ! A 12h30, on sort par l’autre coté de la montagne : le contraste, lumière au bout du tunnel sombre, est magnifique ! Le chauffeur nous dépose alors sur une petite plage, où il est possible d’acheter à manger et à boire… Petite pause biscuit et c’est reparti dans l’autre sens !
On termine ce parcours vers 13h30 et on se pose à une terrasse avec Lyanna pour s’abreuver. 14h, on remonte sur Doudou en laissant Lyanna trouver une voiture qui la ramènera au village de Nahin… Vu l’endroit touristique, cela ne devrait pas poser de problème…
La route n’est pas bien compliquée : c’est tout plat et sans sacoches, on s’envole ! On a 44 km à faire et profiter des décors… Les abords sont plus verdoyants et un système d’irrigation semble être mis en place pour de nombreuses rizières ! Quand ce ne sont pas des rizières en premier plan, ce sont des champs de maïs, puis un champ brun avec bovins etc,... En arrière-plan, les montagnes abruptes en dégradé et flouté… On en prend plein la vue ! Les villages sont mignons et les gens toujours bien encourageants. C’est fou, pas moyen d’avoir jusqu’à présent de chouettes contacts directs avec les autochtones mais ils sont agréables à notre passage. Nos 30 premiers kilomètres défilent sur le compteur et on prend notre pied bien que nous ayons déjà parcouru cette route ! La suite du parcours est plus monotone : on arrive au milieu d’un boulevard de câbles à haute-tension, la route n’a aucun tournant et le vent devient de plus en plus fort. On passe de 23km/h à 14 km/h…
On arrive à notre GuestHouse à 16h30. Douche, repos… jusque 18h où Lyanna toque à notre porte : elle rentre seulement ! On se donne rendez-vous au restaurant de la veille pour poursuivre nos discussions…
19h, le restaurant est fermé et le village semble mort… On entend juste du gros son au loin ! Tout le monde est à nouveau à un mariage? En faisant le tour, on trouve un seul restaurant ouvert. On a du mal à choisir : ils ont quand même un menu avec 62 déclinaisons de riz et de nouilles ! Une fois enfin choisi, le patron vient passer commande mais il n’a rien de ce qu’on lui demande… On passe à nos seconds choix puis troisièmes… Toujours pas… Qu’avez-vous alors Monsieur? Juste de la soupe aux nouilles au porc… On part d’un fou-rire et on commande son unique plat. On passe un agréable moment avec Lyanna et puis on passe à l’adition. Là, le patron nous prend pour des cons et essaie de nous rendre 3000 kips et non 30000 kips et fait semblant de pas voir où est le problème. Pif pioche alors les billets dans la main du ‘patron’ pour récupérer ce qu’il nous est du. Non mais… En quittant, c’est tempête dans la rue… Pas de pluie mais un vent violent !
En espérant qu’il se calmera demain,
Val & Pif
Pensée positive : Grotte assez sympa à visiter et alentours verdoyants magnifiques !
Pensée négative : Le vent pour nos derniers kilomètres n’était pas nécessaire.
Anecdote : Le projet touristique de la grotte est soutenu par la Nouvelle-Zélande : on comprend mieux le fait de devoir mettre des gilets de sauvetage pour 30 cm d’eau !





Vendredi 11 mars 2016 – J128
Distance parcourue : 139,05km
Vitesse moyenne : 19,14km/h
Vitesse maximum : 57,43km/h
Temps sur le vélo : 07h15min
Dénivelé positif : 778m
Altitude maximum : 654m
19h39,
GuestHouse au milieu des bois, Houaysiat.
Réveil après une nuit de nouveau confortable, mais pendant laquelle le vent donnait l’impression de déraciner les arbres… On ouvre la porte de la chambre et effectivement ça fait peur… à voir dans quel sens il va souffler par rapport à nos trajectoires sur la route. Après avoir préparé Doudou on se retrouve au centre du village à 7h30 avec Lyanna qui attend son bus pour Thakhek. Je vais rapidement chercher de quoi déjeuner sur le marché : un cake coco, et des boules de pâte frites style croustillons. On déjeune tous les 3 avant de se dire au revoir vers 8h20.
On commence alors notre journée pendant une heure de montée. Un beau col nous attend pour l’échauffement. C’est méga raide, mais les décors sont magnifiques et on prend plaisir à monter. Au milieu de l’effort, un minibus comme celui d’hier nous dépasse avec Lyanna à l’arrière, qui nous regarde impressionnée. Arrivés au sommet, nous profitons pendant 20min du point de vue Phu Phu Man qui donne sur la chaine de montagnes Ph. Nôkkôk. C’est vraiment beau et impressionnant. Des rochers acérés, pointus et coupant qui sortent de terre dans tous les sens. On adore. Alors qu’on compte redémarrer, une camionnette de Thaïlandais arrive et on est tout de suite accostés par la famille. Alors que Papy joue avec le casque de Val, on discute en Anglais avec une des dames très sympa et très impressionnée par notre projet.
On redémarre et on se laisse descendre jusqu’à la vallée suivante. On la traversera entourés de nouveau de tops paysages et des sourires incroyables des locaux. Deuxième petit col qui nous fait malgré tout bien suer et après la deuxième descente, quelques montagnes russes pour arriver au croisement avec la grande route à Ban Lao. Il est 11h30, on a fait 40km, et après avoir retiré 1 millions de Kip à un ATM (= +-100€, vraiment pénible de ne pas pouvoir retirer plus avec les frais de retrait qu’on paie à chaque fois…), on se pose dans une petite cantine le long de la route. Après un coca et un sprite, on décide de commander aussi une assiette de riz-légumes-porc même si il est tôt car une décision est prise : Malheureusement le genou de Val ne va pas mieux… au point qu’elle a parfois du mal à mettre le pied par terre… Ce n’est plus possible pour elle, d’autant plus que c’est parti pour 250km de route monotone le long du Mékong… Val décide alors de lever le pouce à partir d’ici pour arriver plus tôt à Vientiane et se reposer, ainsi que trouver un médecin pour parler de son genou et de ses problèmes de ventre qui ne s’arrangent pas non plus… sans force, c’est plus possible de pédaler… Je décide de rester avec Doudou et de rouler seul jusqu’à la capitale. Après avoir fait un sac à dos avec les affaires de madame, on lève le pouce, ou plutôt on agite les bras dans tous les sens en espérant que quelqu’un s’arrête… pas évident. Après 20min une camionnette s’arrête, mais le monsieur ne va que quelques villages plus loin. Encore 10min et c’est un bus qui s’arrête… il va à Vientiane mais ce sera 50000 Kips le trajet (+- 6€), Val embarque et je me retrouve seul au bord de la route.
Je me mettrai alors en mode sportive, avec du gros son dans les oreilles. Daft Punk Alive 2007, Woodkid The Golden Age, … J’avale les kilomètres et je profite de mes yeux sans prendre de photos, voulant avancer. Le décor est sympa mais de nouveau bien plus plat et monotone. J’aperçois cependant montagnes à droite et Mékong à gauche plusieurs fois. Déjà quand on est deux les gens nous regardent bizarrement, mais alors là ils se demandent vraiment ce que j’ai comme engin..
Alors que je fais une pause pour acheter un ptit pepsi et de l’eau à Pakkading, deux cyclos arrivent en sens inverse. Deux potes québécois, cyclistes et grimpeurs, avec qui on discute 20min avant de reprendre la route dans nos directions respectives.
Vers 17h50 je traverse Paksan, ville sans intérêt, et continue ma route voulant essayer de camper un peu plus loin, mais sans grande conviction vu comme la région est peuplée et urbanisée… Comme pratiquement tous les jours, le jeu de couleurs entre le soleil et les nuages en fin de journée est juste incroyable. Dans la petite localité d’après, je prends un sentier de terre sur la droite qui monte dans les arbres. Après un kilomètre, je tombe malheureusement sur des bâtiments… voilà ti pas que c’est une guesthouse-motel… Il est 18h20, la nuit tombe et je ne cherche pas plus loin, je prendrai une chambre, malheureusement au même prix pour une que pour deux personnes…
Après cette grosse journée je me lache, je me fais des nouilles au réchaud, mais deux paquets rien que pour moi svp !
Après l’article, je ne tarderai pas à dormir, dans l’optique de faire une deuxième grosse journée demain et peut-être atteindre Vientiane et rejoindre mon amoureuse qui me manque déjà.
Pif
12/03, 22h34
Lucky GuestHouse, Vientiane.
Début d’après-midi, me voilà embarquée dans le bus pour Vientiane, seule… Plus qu’un siège de libre pour les suivants ! Au vu de la configuration du bus, Doudou n’aurait vraiment pas eu sa place ici… Dans le bus, principalement des locaux et quelques Français. Le bus roulera 5h et sans trop s’arrêter. J’en profite pour dormir et lire un peu. Les paysages semblent assez chouette jusqu’à Paksan : le long de l’eau avec des champs verdoyants… Depuis mon siège, je vois à un moment 2 cyclo-voyageurs dans l’autre sens : quelle sensation étrange de ne pas pouvoir les rencontrer ! Pendant que Pif atteint les 5000km, on arrive à la station de bus à 9km du centre de la capitale. ‘Bus-tuktuk’ négocié en compagnie des Français et hoplà, on atterrit dans le centre ! Un vendredi, à 18h pour trouver un logement, ce n’est pas le meilleur plan… Et pourtant, après quelques ruelles, je me sépare des Français pour rejoindre un dortoir pour filles vraiment pas cher ! On n’est que 4 filles dans un dortoir de 14 et on ne va pas se plaindre ! Je sympathise un peu avec l’une d’elle, une Italienne puis je pars souper. Les rues sont quasi propres, les bâtiments sont diversifiés mais plutôt ‘modernes’ et le centre est très éclairé. Après avoir parcouru 50 mètres, je trouve une cantine pas chère et délicieuse… Avec du bon riz. Je digère un peu mieux ces derniers temps mais ce n’est pas encore au top. Ensuite, direction l’auberge pour profiter du wifi pour trouver où se soigner demain matin !
Val
Pensée positive : Paysages de dingues avant de revenir à la grande route, et bonne poussée l’aprem en solitaire aidé de mes potes comme Pitbull, Sean Paul, …
Pensée négative : Première séparation d’une nuit.
Anecdote : Ici donc pas besoin de se déplacer à la gare des bus. Suffit de se mettre sur le bas côté de la route et de faire signe. Dans chaque bus il y a une team de trois personnes. Deux hommes qui se relient au volant et qui s’occupent des bagages, et une dame, toujours bien habillée, qui s’occupe des tickets et de l’argent.


Samedi 12 mars 2016 – J129
Distance parcourue : 157,20km
Vitesse moyenne : 20,67km/h
Vitesse maximum : 45,20km/h
Temps sur le vélo : 07h36min
Dénivelé positif : 321m
Altitude maximum : 426m
22h05,
Lucky GuestHouse, Vientiane.
8h et le sac au dos comme une backpacker, je me mets en route à jeun pour le centre médical de l’ambassade de France ! 2,5km plus loin, j’y suis… Le centre ouvre à 9h et 2 touristes attendent déjà devant la grille. On fait très vite connaissance et le feeling passe plutôt bien avec ces ‘franco-italiens’. 9h, on rentre dans la salle d’attente. En remplissant le formulaire, je précise que je suis Belge… Le réceptionniste me lâche : ‘ce n’est pas votre faute si vous êtes Belge, vous êtes quand même la bienvenue ici’. Pendant 1 heure, on observe le cirque que ce réceptionniste fait et puis le Docteur Beaujot m’appelle. Pas de soucis de communication… c’est bien un francophone ! Blessures observées, prise de sang faite, antibiotiques transmis… En attendant les résultats et diagnostic pour demain, voilà une addition salée de plus d’un million de kips ! Pas moyen de la payer cash directement, je me rends à un ATM (distributeur). J’insère une première carte : ‘erreur code pin 2 fois’ nondidjap ! Je prends la seconde carte de banque : ‘erreur code pin... ‘ Comme une biesse, j’ai confondu les 2 cartes… La 4ème tentative est la bonne, à moi la fortune et/ou les soins de santés !
Fin de matinée, je repars chercher un logement pour la nuit suivante où il y a moyen de se poser un peu plus que dans le rustique dortoir de la nuit passée… Après un banana shake de déjeuner, je trouve un backpacker pas cher et relativement sympa. On est 16 dans le dortoir mais les gens semblent respectueux. Je m’installe, contacte l’assurance pour ouvrir un dossier en cas de plus gros pépin (bien que la situation s’améliore) et puis je pars dîner des pâtes ! Pas mal du tout mais perturbant d’être servie par une dame en haut-talon qui semble avoir eu un lourd passé en tant qu’homme à entendre sa voix ! Je fais alors une petite promenade digestive, dans ce quartier où les occidentaux sont plus présents que les autochtones. Je ressens la touche française par les enseignes traduites en français quasi partout, les bars à vins, cafés avec douceurs et terrasses dans une ambiance bobo. La flotte automobile est récente et massive : pick-ups et grosses voitures. Le piéton est le seul passager sur le trottoir… On est très loin de la capitale ‘chaotique’ de Phnom Penh ! Le quartier est agréable à visiter bien qu’il n’ait pas vraiment sa propre identité lao.
15h, je pars en sockète… jusqu’à ce que quelqu’un me touche le bras dans mon sommeil : c’est Pif, qui arrive un jour plus tôt que prévu ! On se raconte nos dernières 24 heures écoulées… Nous n’avions plus connu une si ‘grande’ séparation depuis longtemps ! Il prend place dans le dortoir d’à-côté, le mien étant complet… Il part alors prendre une douche qui me parait une éternité… Oui, Pif s’est lavé avec de la crème hydratante de la tête (cheveux compris) aux pieds en se rendant compte trop tard que ce n’était pas du savon ! Erreur corrigée, on part se balader en amoureux… librairies, souper indien, petit marché le long du Mékong puis retour à l’auberge !
Ravis de s’être retrouvés,
Val
13/03, 13h38,
Lucky GuestHouse, Vientiane.
Nuit pas confortable sur un lit de pierre. A 6h50, après avoir mangé ma galette de riz avec miel et fait une photo avec mon hôte qui m’a aidé à préparer Doudou, je démarre sous un ciel très gris. De nouveau la musique à fond dans les oreilles, j’ai envie de tenter de rejoindre Madame aujourd’hui et de bien rouler, surtout qu’il n’y a pas grand-chose à voir dans le secteur.
100km sur la matinée. Je m’arrête pour une bonne soupe de nouilles et je redémarre. 45km de plus et me voilà à l’entrée de la ville vers 15h. Jamais vu une entrée de ville aussi facile! Après m’être un peu perdu, je trouve du wifi dans un resto et je localise Val grâce à ses messages. On se retrouve alors bien vite pour continuer l’Aventure dans cette capitale !
Pif
Pensée positive : Pif a tracé et est déjà en ma compagnie !
Pensée négative : En espérant ne plus avoir trop besoin de soins de santé…
Anecdote : On trouve des librairies identiques qu’en France ou en Belgique : mêmes magazines, mêmes livres … TOUT est en français !



