top of page

Samedi 27 février 2016 – J115

19h05,
Sous la tente, quelque part entre Phum Bah Ke Toch et Siem Pang.

Distance parcourue : 84,61km                                 
Vitesse moyenne : 11,56km/h                                                               
Vitesse maximum : 59,22km/h                                                              
Temps sur (ou à pousser) le vélo : 7h18min
Dénivelé positif : 273m
Altitude maximum : 365m

 

Ça y est, c’est le grand jour ! On quitte Banlung et son marché grandiose, ses cascades, nos logements en bambou et ses jus de fruits ! On démarre après un bon pancake et un jus de fruit (évidemment) à 8h sous les regards et sourires du staff de la Bamboo GuestHouse ! On s’arrête acheter des baguettes et des avocats pour le lunch (à défaut de ne pas trouver du jambon, du fromage, ou tout autre aliment en tranches ou à tartiner).

On reprend la même route (sans indication de chemin) que celle que nous avions prise sur une trentaine de kilomètres… Et ben, le trajet est plus agréable en compagnie de Doudou que sur des scooters! Le début est assez montagnes russes et on profite de la vue des collines au loin (celles du trek). On va particulièrement vite ! On fait plus de 20km/h les doigts dans le nez alors que la route n’est pas asphaltée ! On se prend pas mal de nuages de poussières occasionnés par les voitures et camions. Et donc, en 1h, on est déjà bien crados ! Les 8 derniers kilomètres sont nouveaux pour nous : la route est toujours aussi paisible et on ne fait que descendre vers le cours d’eau ‘Tonle San’ ! Arrivés au village en moins de 2h et en 40 km, on cherche l’embarcadère. On fait alors notre première partie de ‘mimer, c’est gagné !’… Sauf que, visiblement, mimer un bateau n’est pas notre fort. Un gars semble alors parler anglais : on lui demande où se trouve le bateau : ‘Ici?’… YES… ‘Ou de l’autre coté du village?’… YES. Vu son anglais limité, on poursuit notre exploration jusqu’à trouver le fameux ponton ! Nous tombons à pic, le bateau est sur le point de partir ! On est alors impressionné du petit moteur, des petites hélices, pour un si gros bateau ! La traversée est de courte durée et nous rejoignons bien vite Wunsei !

Un jeune nous annonce que nous sommes désormais au Laos… Hein? Quelle idée !  Il n’est pas le premier à nous le dire alors que des drapeaux cambodgiens sont présents un peu partout! Après un achat eau indispensable, on demande à 3 personnes différentes notre chemin… tous nous renseignent la même direction, on le tente donc ! Au carrefour suivant, on poursuit notre enquête : 3 personnes pointent à droite, on les suit ! On s’enfonce alors sur un chemin de plus en plus étroit… J’ai du mal à croire que des voitures pourraient passer par ici ! Au km50, le chemin devient parfois cabossé, parfois sablonneux… Et, sans le savoir, on débute le parcours du combattant… une réelle (més)aventure ! On pousse, on remonte sur le vélo, on s’enfonce dans cette forêt au milieu de nulle part (ressemblant à celle du trek), on repousse, on traverse des cours d’eau asséchés, on s’enfonce… Si on fait plus d’1 km sans mettre le pied à terre, nous explosons de joie ! C’est un réel exploit en soi… On s’arrête alors à midi, au KM 54, dans un bâtiment désert, pour reprendre des forces : de bons sandwichs à l’avocat ! On se régale malgré les mauvaises surprises de cette route ! On ne s’arrête pas longtemps car nous avons comme objectif d’atteindre aujourd’hui le second cours d’eau pour rejoindre Siem Pang! La route s’avère pourtant être encore plus mauvaise et la population peu présente… A 14h, on tombe pourtant sur un village au milieu de nulle part, sans électricité, nommé ‘Phum Bah Ke Toch’ : on avance lentement mais on semble être en bonne voie! Après un chemin scabreux où Doudou a même été porté, on tombe sur une bawette vendant des boissons ! Très vite, on devient l’attraction du village alors Pif fait une démonstration du vélo avec une villageoise. On reprend alors la route après ce petit break inespéré ! Le chemin est toujours aussi pitoyable et on n’arrive pas à savoir combien de kilomètres il nous reste. Les mimes n’étant pas suffisant, on passe au dessin… rien n’y fait ! En chemin, on se fera offrir du thé étant petit à petit à court d’eau …

A 17h, on est épuisés et Pif a plus mal aux bras qu’aux jambes ! On a encore une lueur d’espoir d’arriver à un prochain village pour planter la tente ou mieux encore, au cours d’eau mais, cerise sur le gâteau, Doudou est crevé ! Le pneu arrière est dégonflé : ça pue ! On pousse jusqu’au prochain cabanon qui semble abandonné et on plante la tente sur de la paille juste avant que la nuit ne tombe… Sans savoir où on est !

18h30, la tente est montée et on soupe aux noodles… Y’a plus qu’à se reposer, noirs de poussières, alors que le vent souffle et que l’endroit regorge d’insectes et animaux indésirables : aaaaah !

 

En espérant que la route ne sera plus longue,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Pif voulait dormir une nuit sous tente au Cambodge histoire de ne pas la porter pour rien… voilà qui est fait ! Et aventure avec un grand A tout en restant positif tous les 2.

Pensée négative : Quelle mauvaise idée de renseigner cette ‘route’ sur google map et sur notre carte !!! Un vrai parcours du combattant…

Anecdote : Dans n’importe quel gros village, on trouvera toujours une énorme antenne GSM et une échoppe vendant les smartphones dernier cri… Et c’est impressionnant de voir comme quasi tous les Cambodgiens en ont un malgré leur situation financière !

Dimanche 28 février 2016 – J116

19h43,
GuestHouse du dimanche, Siem Pang.

Distance parcourue : 15,97km                                 
Vitesse moyenne : 6,85km/h                                                                  
Vitesse maximum : 14,19km/h                                                              
Temps sur (ou à pousser) le vélo : 2h19min
Dénivelé positif : 37m
Altitude maximum : 135m

 

Terreurs nocturnes… La nuit sera très très courte… Du mal à respirer tellement il fait chaud. On est tellement crades qu’on n’ose pas se retourner sur son matelas. Et on voit défiler sur la moustiquaire une armée de petites fourmis. Quelques scooters passeront sur toute la nuit sur la route de sable et au loin, le bruit d’un générateur avec de la grosse musique qui ne s’arrêtera qu’à 6h du matin… Vers 1h, on entend la cloche d’un buffle qui se rapproche petit à petit. A un moment grosse angoisse : on entend le troupeau chargé dans notre direction. Ils passent à côté de nous. Je décide de sortir avec la frontale pour leur signaler notre présence dans la tente. Erreur… A peine mis le pied dehors, l’armée de fourmis se retrouve sur moi et ça mort de partout. Je saute dans la moustiquaire. J’ai les pieds, les chevilles et les avant-bras bruns de fourmis dévoreuses d’homme! On passera 15min à essayer de toutes les tuer. On essaie de s’assoupir et quelques dizaines de minutes après… on entend pas loin un arbre chuter… Bref nuit pas du tout reposante…

A 6h on sort de notre grotte. On découvre alors le champ de bataille. Sur la bâche plein de cadavres de petites fourmis… et de fourmis géantes, 10 fois plus grosses que leurs ennemies. On découvre que les grosses ont bouffé la bâche qui a maintenant des petits trous par endroits… On déteste les insectes, les hamacs nous manquent… On déjeune avec Oreo et Choco-Pie, je change la chambre à air du pneu arrière, et à 7h20 on démarre, à sec niveau eau.

Ce n’est pas une route… ce sont des dunes...! Je sens mes bras comme après 1 semaine d’escalade… Heureusement après 2km à pousser, on aperçoit des pilotis. On arrive alors au village de Osamong. Après avoir acheté 5L d’eau, les extra-terrestres redémarre et, avec l’aide de 3 ptits gars, traversent le pont fait maison qui enjambe le cours d’eau du village.

On peinera sous un soleil de plomb encore 13km pour arriver au bord du Xe Kong vers 10h. On explose de joie en apercevant Siem Pang de l’autre côté de l’eau. On prend le bateau qui nous fait traverser et on se pose dans la première cantine au coin pour manger une bonne soupe de nouilles comme second déjeuner. Le tenancier baragouine un peu l’anglais et on lui pose 2-3 questions sur la suite du trajet, auxquelles nous auront des réponses dont on n’est pas convaincus…

On décide, vu qu’on n’est pas pressés et sacrément épuisés, de s’arrêter là pour aujourd’hui et de prendre une chambre dans la GuestHouse d’en face. Jusque 15h, méga sieste… Ensuite visite du village qui se résume à une longue rue. Coca et thé glacés, achat de biscuits et bananes, et on retourne se poser pour regarder le film français La French avec Jean Dujardin sur le trafic de drogues à Marseille dans les années 70’ (excellent film). Depuis le début de l’aprem, le village subit toutes les 5min un panne de courant générale… plutôt pénible pour la lumière, mais surtout pour le ventilo…

18h30, on sort avec la frontale pour aller manger. La rue est morte. On essaie 5 cantines-restos. On nous remballe partout comme si on était trop tard… On rentre et on se fait des bonnes petites nouilles maison au réchaud ainsi.

 

Dans le noir, en suant comme jamais,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : On est fiers d’avoir accompli ce tronçon inattendu avec force, honneur, et amour!

Pensée négative : Electricité coucou, on a grand besoin du ventilo ici…

Anecdote : Dans tous les bâtiments ici on ne peut pas rentrer avec ses chaussures ou sandales. C’est donc aussi le cas pour les chambres de GuestHouses. Par contre pas de souci pour rentrer sa moto ou son vélo dans la chambre…

Lundi 29 février 2016 – J117

19h43,
GuestHouse Mr Ki, Don Det Island.

Distance parcourue : 81,55km                                 
Vitesse moyenne : 17,59km/h                                                               
Vitesse maximum : 42,33km/h                                                              
Temps sur le vélo : 4h38min
Dénivelé positif : 204m
Altitude maximum : 193m

 

Après une bonne nuit de sommeil, sans bruits ni terreurs nocturnes, on se réveille à 8h et on se sent déjà en pleine forme ! Petit déjeuner à la bawette d’en face avec une bonne soupe aux nouilles ! Le vélo devient vite l’attraction du village et une dame tente de monter dessus… la béquille ne résistera pas à son poids et vu comme elle semble décidée, Pif lui fait faire un petit tour du village pour qu’elle foute la paix à Doudou par la suite. Son petit tour fait rire aux éclats tout le village ! Sur cette bonne note, on reprend la route direction… Laos ! Les 50 premiers kilomètres ne sont pas asphaltés ni bien lisses mais on se sent revivre sur cette route ! Plus besoin de poser le pied à terre et on avance, ouhou! On a droit à de petites collines et des villages qui explosent de joie à notre venue, on a limite droit à une haie d’honneur ! On se remémore alors tout ce que le Cambodge nous a apporté ce mois-ci. On se souviendra plus des autochtones que des paysages de ce plat pays. Leur gentillesse, leur joie de vivre, leurs sourires et rires (parfois déroutants), leurs nombreux ‘suesday’ (bonjour), hello et ‘aakon’ (merci) ainsi que leur honnêteté nous ont touchés. On n’a jamais ressenti le sentiment de la peur en leur compagnie… On s’y sent bien dans ce pays et on a du mal à le quitter !

On prend alors une route asphaltée qui devient de plus en plus désertique sur ses abords… On longe la frontière laotienne avec le bruit strident et effrayant de petites bêtes faisant penser à des criquets. L’ambiance est morose… pas un chat (à part les petites bêtes), et la route est longue sans en voir la fin ! Tout au bout, un tournant… ça y est, c’est le moment ! Un grand et beau bâtiment (inutile) se dresse devant nous, 50 mètres plus loin, on arrive à un cabanon, c’est la douane cambodgienne. On obtient nos cachets de sortie étonnamment sans la moindre difficulté ! On passe alors devant le poste ‘santé’ où, généralement, des pseudos-médecins prennent ta température et te demandent de l’argent en échange… Personne à l’horizon, on fait bien de passer à l’heure du dîner !

On parcourt 100 mètres et on affronte alors l’immigration laotienne. Pour obtenir les papiers vierges des visas, ce n’est déjà pas une mince affaire… On les remplit, les rend au bureau 1 avec la somme des visas et 1 dollar d’extra pour ‘l’administratif’ comme affiché sur leur pancarte. Ensuite, nos passeports passent au bureau 2. Après 10 minutes, un p’tit gars nous appelle avec un énorme sourire qui pue : ‘2 dollars par passeport svp !’ Quand on demande en quel honneur la réponse est simple : pour mettre notre cachet, c’est malin tiens ! Ayant déjà payé le prix des visas ainsi qu’une taxe ‘administrative’, ça commence à devenir pénible ! Je lui propose alors la chose suivante : ‘si tu me donnes un reçu, j’accepte de te donner 2 dollars par passeport !’… Ce sac-à-merde prend alors nos passeports, les fout dans un tiroir et commence à nous ignorer. Après quelques minutes, il revient avec un sourire encore plus corrompu : ‘2 dollars ou on ne vous rend pas vos passeports !’ On commence alors à s’énerver et plusieurs cars de touristes arrivent… Il baisse alors ses yeux suite à notre colère et s’exécute : il pose laborieusement ces tampons d’entrées et nous rend les passeports sans un regard. Voilà comment on a réussi à éviter de payer en moyenne les 8 dollars de frais supplémentaires ! Ok, ce n’est pas énorme mais par principe, c’est une belle petite victoire !

On parcourt alors nos premiers kilomètres dans ce nouveau pays et on remarque déjà quelques changements avec le Cambodge: les bacs à frigos devant les bawettes sont bleus (et non rouge), les chèvres sont bien présentent (alors qu’il n’y en avait aucune auparavant) etc,… Ce jeu des 7 différences durera jusqu’au village de Naka Sang, où l’on s’arrête de pédaler pour aujourd’hui ! De fait, on est devant ‘Si Phan Don’, les 4000 îles du Mékong ! Du village, on est censé prendre un bateau jusqu’à l’île de Don Det. On prend donc des tickets pour y aller en pirogue sauf que le guichetier, alias le sac-à-merde n°2, essaie complètement de nous entuber en nous rendant la monnaie. Je m’énerve une seconde fois et nous obtenons gain de cause. Pour éviter d’autres arnaques, on se rend d’abord à la banque pour échanger nos dollars en kips… Et pour la première fois de notre vie, nous sommes millionnaires !!! Cela dit, ça peut vite arriver quand 1 dollar = 8111 kips ! Après ce moment de gloire, on prend la pirogue où nous faisons moins les malins. Le vélo ne rentrant pas dans la première pirogue, ils font un transfert de Doudou d’une pirogue à l’autre. Pif a un pied sur chaque barque, avec l’arrière du vélo entre ses jambes, un laotien sur chaque pirogue sauf que… les pirogues se séparent… je vois déjà le scénario catastrophe ! Depuis l’embarcadère, je tente de rejoindre les 2 pirogues sous les regards impatients des touristes français… Par chance, on se retrouve tous les 3 à bord du bateau et on se rend à Don Det ! On débarque sur une petite plage à l’heure de la bronzette pour certains (il est 16h). On parcourt alors une partie de cette île qui s’avère être très touristique mais avec une ambiance plutôt babacool… Après 1h de recherche, on trouve un bungalow avec terrasse et hamac (mais sans vue sur les belles îles avoisinantes) avec salle de bain privative pour 5 euros pour nous 2. Après ballade et douche, on soupe dans un petit resto de la rue après un apéro de Samosas (on n’a pas encore diné)… la nourriture est bonne bien que le riz soit en supplément ! On a droit à de supers bananas shake à 60 cents… Alors, pourquoi s’en priver?

 

Bonne nuit depuis les 4000 îles,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : On est aux 4000 îles, un endroit paradisiaque !

Pensée négative : Dur de quitter notre Cambodge adoré…

Anecdote : Au Cambodge, le pyjama semblait être une tenue classe en journée pour les villageoises, serait-ce la même mode au Laos ?

bottom of page