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Dimanche 21 février 2016 – J109

20h39,
Depuis un divan en bambou à la Bambou House, Banlung.

 

Après une nuit où les chiens se sont chamaillés, les feux d’artifices ont brillés (1ère fois que les enfants du quartier en voyaient), où le karaoké à résonné jusqu’aux petites heures (oui, ici, c’est monnaie courante) et où les moines ont pris le relais avec leurs chants dans les haut-parleurs, on émerge de notre sommeil léger vers 6h. On tente jusque 8h de dormir mais c’est au tour des jardiniers de s’y mettre… Avec les débroussailleuses en marche, on oublie vite l’idée de se rendormir !

On déjeune alors une omelette avec pain préparée par nos hôtes sous le regard attristé de leur garçon (on comprend trop tard qu’il voulait lui aussi de l’omelette bien qu’ayant déjà déjeuné). La famille dort dans une pièce de 6 m² : la mère avec les 2 enfants plus âgés dans un grand lit, le bébé dans le hamac, et le père au sol parce qu’il ne veut plus avoir d’enfants… En plus de cette situation précaire et spéciale, les enfants, dont la plus âgée a 7ans, ne sont pas scolarisés par manque d’argent.

Vers 10h, on prend alors le vélo et on se rend au centre pour déguster un banana shake tranquillement. On parcourt par la suite 5km sous le regard des curieux jusqu’au Boeung Yeak Laom. On débute notre journée par un cimetière recommandé par nos camarades les Anglais : c’est impressionnant de ‘voir’ leurs croyances… Ils apportent à manger et à boire aux défunts 5 jours après leur mort. Conclusion : les tombes abritées sont remplies de boissons ouvertes et de paquets de frigolite avec des plats à emporter… Le cimetière nous parait alors être un dépotoir sous les yeux d’occidentaux alors que c’est une forme de respect pour les morts.

Un peu plus joyeux, on poursuit avec un lac de cratère qui va jusqu’à 50 mètres de profondeur ! Il est loin d’être géant et je m’attendais à une couleur plus attractive suite aux lacs volcaniques de Nouvelle-Zélande mais il est néanmoins très agréable ! Les plantes de bambous sont juste énormes et ça apporte ça touche asiatique ! Et puis, ça nous change de décor ici ! Depuis plusieurs pontons, il est possible de nager mais PAS en maillot : c’est un lac sacré… Une autre règle sur ce site : il est interdit de manger autour… Or, les autochtones se réunissent en grand nombre sous des abris avec hamacs pour le pique-nique et de nombreuses bawettes de bouffe sont présentes! En 30 minutes, le tour du lac est fait et on se pause sur un ponton plus déserté. Pif boycotte alors la règle de la baignade après avoir vu 2 autres occidentaux se jeter à l’eau ! On restera quasi 2h à profiter du bel endroit et de nos liseuses…

Vers 13h30, on se dirige alors vers le lac plus ‘huppé’, le Kang Seng Lake… Les bâtiments aux environs sont plus modernes et on en fait le pourtour rapidement. On suit alors le conseil du Lonely Planet : le restaurant ‘Coco nut Shake’ ! Riz et nouilles au programme préparé par un chouette staff et l’endroit est méga propre ! On ne peut quitter ce lieu sans gouter leur célèbre Coconut Shake et c’est juste un délice ! OK, ce n’est peut-être pas l’idéal pour la digestion mais ce sont aussi nos derniers jours au Cambodge…

Après ce programme ‘détente’, on rentre au centre-ville à la recherche d’une carte où Pif se marre à me voir jouer un jeu avec les Cambodgiens : le jeu des mîmes mais qui s’avérera être peu concluant… On se ravitaille en eau pour les jours à venir puis on rentre se pauser à la ‘chambre d’hôtes’. Détente au programme jusqu’à l’heure du souper où nous sommes un peu déçus… On pensait manger avec la famille qui nous accueille mais on se retrouve à manger à nous 2… Bref, pas bien grave et on ne tardera pas à aller au lit : demain on part faire un trekking de 3 jours dans la jungle !

 

A demain pour de nouvelles aventures à la Indiana Jones,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Journée tranquille comme on les aime ! Sinon, Pif, qui était sacrément constipé, est fier d’avoir fait aujourd’hui le caca le plus long de sa vie…

Pensée négative : Le souper sans les échanges espérés.

Anecdote : Bien souvent, on croise des motos avec des enfants dessus reliés à un… baxter !

Lundi 22 février 2016 – J110

24/02, 13h21,
Sur notre lit à la Bambou House, Banlung.

Virachey Trek
Distance parcourue : 10km                                                                                                                                     
Dénivelé positif : 150m
Altitude maximum : 300m

 

Grand départ avec Mr Pov’s et son frère jumeau aujourd’hui ! On part se couper un peu du monde… Alors qu’on prépare nos sacs à dos, on découvre que nos compagnons n’en ont pas, ou du moins des faits maison : un simple sac de toile avec deux lanières attachées. On savoure la délicieuse et traditionnelle omelette aux oignons de notre hôte féminine, et on se prépare à monter en selle. Aujourd’hui pas de coups de pédales, on sera les passagers des jumeaux sur leur motocyclette respective ! Ils coincent leur gros sac entre leurs jambes et on prend place derrière eux. Après un petit arrêt pour prendre de l’essence et acheter deux rétroviseur pour la mobylette de Mr Pov’s, on prend la route pour 40km.

La route asphaltée se transforme rapidement en route de terre battue remplie de trous et de sable. Mais les mobylettes passent partout et après 2h de route avec une petite pause au milieu, on arrive à la bourgade de Ka Choub. Là une pirogue nous attend. On embarque et c’est parti pour 45min de bateau. On arrive alors vers 11h30 sur la plage d’où démarrera notre trek. Nous y attend notre guide local qui nous fera découvrir la jungle pendant 2 jours. Est présent aussi un autre groupe qui vient d’arriver… on entend que ça parle français.

On démarre alors notre marche pour quitter la rive du fleuve. On passe au milieu de champs arides et de fermettes sur pilotis avant d’arriver dans une forêt plus dense. Après 1h de marche on se pose pour pique-niquer. La femme de Mr Pov’s nous a fait du riz sauté avec œufs comme lunch à emporté. Nos trois compagnons ne sont pas énormément loquaces pour le moment et, chose un peu pénible, fument clope sur clope.

On redémarre pour encore s’enfoncer dans les terres et, après 10km, on arrive à l’endroit de bivouac. Il est 14h30. Endroit sympa en dessous d’une petite cascade dont le débit reflète la saison sèche actuelle. On se pose et pendant que notre guide local commence à pêcher à l’aide d’un petit filet, on profite du plan d’eau pour se baigner et profiter du soleil. L’autre groupe arrivera avec leurs guides à eux. Une Française, Deux Québecquois et un couple de Slaves. L’endroit est plutôt vaste donc on est loin de se marcher dessus. C’est même plutôt sympa d’avoir d’autres gens.

La fin d’après-midi arrive bien vite et le moment culinaire de la journée arrive. On découvre plein de choses super chouettes. Le guide, armé de sa machette faite maison, crée tout à partir de bambou de différentes circonférences. Verres pour boire un ptit whisky, casseroles, … En effet, pour préparer le diner, il fourre légumes, viandes, épices, herbes, le tout dans un gros bambou qu’il met au dessus du feu. Ca cuit doucement et le jus du bambou se mélange à la recette. Un sacré délice. Le tout accompagné de riz évidement. On fait griller les petits poissons pêchés, et on fait bouillir l’eau de la rivière pour faire du thé. On passe un super chouette moment à nous 5 à manger et à discuter de plein de choses, Mr Pov’s faisant les traductions.

Vers 20h30 on se met dans nos hamacs qu’on a accrochés sur une structure de bois dont les brelages sont en lianes que l’on a recouverte d’une bâche.

 

Bonne première journée,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : La soirée et le repas avec les guides et les techniques de cuisson du guide local.

Pensée négative : La jungle et la cascade n’ont pas vendu beaucoup de rêve en termes de paysages.

Anecdote : Le frère jumeau de Mr Pov’s (qui a 6 doigts à une main), a vécu il y a 3 mois un mariage arrangé par sa mère et une de ses amies. Il a 35 ans. Et il a donc rencontré sa femme 5 jours avant leur mariage… Mais il nous a dit que maintenant il était ‘in love’ donc tout va bien!

Mardi 23 février 2016 – J111

24/02, 20h51,
Sur notre lit à la Bambou House, Banlung.

Virachey Trek
Distance parcourue : 20km                                                                                                                                     
Dénivelé positif : 500m
Altitude maximum : 500m

 

Vers 5h du matin, Mr Pov’s secoue Pif pour entendre le réveil des gibbons. Les sons sont surprenants bien que nous soyons toujours bien endormis ! D’après le guide de l’autre groupe, ils se trouvaient à quelques centaines de mètres de nous ! Vers 7h, on sort de notre hamac pour déjeuner devant notre campement à la koh-lanta. Les 3 guides nous font à déjeuner : omelette avec pain grillé sur du bambou ! Niveau culinaire, ils font un sans-faute ! Niveau organisation, c’est moins brillant… le départ prévu à 8h est finalement postposé d’une heure par exemple. Étant prêts à l’heure prévue, on part bouquiner une heure près de la cascade. Niveau encadrement, c’est également surprenant… On a beau avoir payé la même (grosse) somme Pif et moi, ils sont aux petits soins de Pif mais ne me prêtent guère attention étant une fille... On découvre alors par ce trek le côté macho des mecs assez agaçant!

Vers 9h, on lève le camp pour une journée de marche : les Cambodgiens avec slashs et sacs de riz au dos, et nous avec chaussures fermées et sac à dos. On commence par une belle grimpette qui nous fera suer toute l’omelette ! Au sommet de la colline, on découvre partiellement une vue sur les collines verdoyantes avoisinantes. La descente est plus raide mais ce sera l’unique. La marche se poursuit, assez paisible, mais avec moins de pauses (ils n’ont plus de cigarettes à fumer) et les décors sont sympas mais pas extraordinaires. J’avoue que je m’attendais à une jungle semblable à celle d’Amazonie alors que pas du tout ! Les forêts de bambous et les arbres gigantesques sont cependant impressionnants et apportent cette touche asiatique. A 11h, on fait une pause à un second point d’eau avant de rentrer à nouveau dans cette forêt jusqu’au village. Voulant profiter au maximum de l’endroit, on avait demandé la ‘grande boucle’ mais on se rend vite compte que les décors se ressemblent et que marcher 20 km là-dedans n’a pas beaucoup d’intérêt ! Après le lunch, ils nous expliquent quelques subtilités de la jungle : il est possible de boire en coupant une liane, on découvre un arbre dont l’écorce est utilisée pour du thé et on mange des feuilles au goût de la mangue !

Vers 16h, on arrive au village très authentique sans électricité (mais avec générateur pour les baffles) et on se pause chez le guide local. Son pilotis est face à des hectares de rizières (mais asséchés pour le moment), il a une grande famille et pas mal de cochons, poules etc,… S’ensuit alors une baignade dans le fleuve pour se laver… Et là, à notre grande surprise, c’est l’heure du bain pour un grand nombre de villageois ! Ils se lavent, font leurs lessives, lavent leurs motos,… La scène est plaisante à voir et on essaye de se glisser discrètement dans la masse. Pas de chances, beaucoup d’yeux sont rivés sur nous… En plus d’être occidentaux, on comprendra alors par la suite que je me lavais dans la partie réservée aux… mecs : oups !

On rentre alors au pilotis du guide où l’apéro a débuté : une énorme jarre d’alcool fort à base de riz est là et les hommes se la sirotent entre eux. Les femmes et les enfants mangent pendant ce temps-là… Plus tard, on passera au souper (dans une autre pièce que les précédentes) mais on l’avalera rapidement sans trop le savourer : du riz aux légumes et sardines… Pas du tout notre tasse de thé mais on fera les polis !

Les hommes retournent alors à leur occupation quotidienne diurne (cigarette et alcool fort) pendant qu’on se dirige (avec quelques biscuits pour étouffer le goût des sardines) vers le centre du village où un mariage se célèbre. Ici, un dance-floor est présent avec des baffles pour tout le parc national et à coté, des tonnelles avec tables et chaises. On regarde d’abord leurs danses traditionnelles de loin puis les francophones de l’autre groupe nous insèrent dans cette fête ! Chacun paie ce qu’il consomme et une urne est présente à l’entrée (on a fait un ‘don’ de 7000 riels, soit moins de 2 euros, c’est tout ce que l’on avait mais ils étaient aux anges). Oui, oui, il parait que ça porte chance d’avoir des occidentaux lors de son propre mariage ! On fait alors connaissance des mariés habillés en jeans et polo G-Star pour l’homme, et en pantalon avec un t-shirt rayé pour la dame… Et on est alors encore plus surpris de voir comme les gens nous remercient d’être présents pour cet évènement et comme ils nous offrent nourriture et boissons à tire-larigot! Le DJ, lui, passe souvent les mêmes chansons et alterne entre une danse traditionnelle, puis techno… On se prête au jeu et on est vite repérés (en plus d’être blancs, on fait vite une tête de plus que tous les autres danseurs) ! On passe une excellente soirée sans trop savoir si le mariage était arrangé ou non… Mr Povs vient alors me trouver (après avoir fini sa jarre d’alcool) en me demandant de faire attention à Pif : ‘si il boit plus de 2 bières, il aura mal à la tête demain!’… Sur ses bons conseils, on rentre au pilotis dormir dans les hamacs mais Pif reste un peu avec lui pour tenter de lui donner de bons conseils pour améliorer son business en allégeant son côté macho notamment.

 

Deuxième nuit dans un hamac,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Un mariage Cambodgien juste extra !

Pensée négative : Le machisme des Cambodgiens… Et la gestion un peu grotesque de Mr Pov’s. Il nous fait tout un monologue comme quoi il est aux anges de gagner un peu plus d’argent avec ce trek pour mettre ses enfants à l’école. En 24h,… monsieur a déjà tout siphonné…

Anecdote : Une petite vieille tend deux fils de bracelets à Pif lors du mariage : il m’en met un et vice-et-versa. Une cohue de personnes arrivent alors et dans un langage de signes, nous montrent qu’ils étaient destinés aux… mariés ! Les mariés ont en effet des dizaines de bracelets autour du poignet.

Mercredi 24 février 2016 – J112

25/02, 08h23,
Sur notre lit à la Bambou House, Banlung.

 

Le rythme de vie de ce peuple est impressionnant… 5h50, et la grosse dizaine de personnes qui vivent dans ce pilotis commence la journée. Hommes, femmes, enfants, jeunes, vieux, tous! Alors que c’est la saison sèche et qu’ils n’ont pas grand-chose à faire, les champs étant inutilisables. Au Cambodge la tradition veut que les femmes partent habiter dans la maison des parents de leur mari. En plus de cela, de nombreuses jeunes filles sont là, seules, mais avec un bébé sur les bras. La contraception ce n’est pas encore ça… Du coup une bien grande famille, où les oncles et tantes ont souvent le même âge que leurs neveux et nièces, … un beau tableau en somme.

La famille dans laquelle nous dormons est un peu au centre de l’attention du village pour le moment. Et cela concerne les morts. En effet, lorsqu’une personne meurt, la tradition veut que pendant 5 jours, la famille et le village lui construisent une belle sépulture autour de laquelle ils vont festoyer, prier et louanger les esprits des ancêtres, faire des offrandes, sacrifier des bêtes (cochons, buffles), et même dormir dans le cimetière. Les 5 jours passés, la tombe sera laissée à l’abandon et se dégradera avec le temps.

Alors qu’on trainaille dans nos hamacs, les jeunes femmes de la maison commencent à nettoyer à l’aide de tatamis le riz destiné à nourrir l’ensemble du village qui viendra célébrer le mort au cimetière. Notre hôte nous montre également le petit cochon et le buffle qu’il va tuer devant la sépulture. Ca a beau être une offrande au mort, ça va quand même finir en bbq de quartier… On déjeune omelette et riz avec les jumeaux, puis on prend la direction du cimetière pour découvrir un peu les préparatifs.

Ici les femmes fument autant que les hommes. Ils ont tous un gros chicon entre les lèvres. En effet, ils cultivent et sèchent leur propre tabac qu’ils enroulent dans de grandes feuilles vertes. Au cimetière nous sommes surpris du peu de tombes, d’où l’explication de l’abandon de ces dernières une fois les 5 jours de cérémonie passés, pour laisser place aux futures. Ca travaille déjà bien dans le cimetière pour préparer les festivités de l’après-midi, et couler le ciment de la structure de la tombe. On nous explique que le beau-père de notre hôte est mort depuis un petit temps, mais qu’il devait épargner l’argent nécessaire pour que le village puisse festoyer pendant 5 jours, et que l’argent de notre trek comblait le trou financier. Du coup il est très fier de nous montrer la tombe du père de sa femme.

On quitte alors le cimetière vers 9h30 pour se diriger vers le fleuve où notre pirogue nous attend déjà. Trajet identique bateau puis mobylettes pour arriver à Banlung vers 11h30. On prend des bonnes douches pour essayer d’enlever la couche de terre rouge que l’on a sur nous, puis on se pose avec Mr Pov’s et sa femme qui nous a préparé un bouillon avec champignons et poisson local avec une marmite de riz. Un régal! Et il est bien vite l’heure d’une grosse sieste de 3h sous notre ventilo…

Vers 15h30, on prend Doudou pour aller faire un ptit tour au centre. On commence par aller échanger nos grosses coupures données par le bancontact contre des plus petites au guichet de la banque. On trouve ensuite un lavoir où déposer nos 3kg d’habits dégueulasses, et on va faire un petit tour sur le marché qui est vraiment top, et où on craquera sur des chips de banane et des rüstis de banane. Les bâches et les tonnelles sont par contre tellement basses sur les marchés ici que j’ai à chaque fois que j’en sors bien mal au dos. On reprend le vélo pour se diriger vers le lac et prendre un Coconut Shake comme apéro.

On en peut plus de bouffer du riz matin, midi et soir, et on décide de craquer. Dans le lonely planet, il parle d’un établissement un peu excentré, refuge des quelques expatriés de Banlung, où ils font des burgers, du mexicain, … On va voir! On arrive vers 18h, dans une ruelle quand même bien loin du centre, et on repère un vieux panneau délabré avec le même nom que le lonely planet, et avec écrit dessus ‘Best Burger in Banlung’. Derrière le panneau une maison… Notre Lonely n’étant pas tout récent, on se dit que le resto n’existe plus. Mais voilà qu’un enfant court vers nous et nous indique le restaurant qui n’est autre qu’une terrasse sur un deuxième bâtiment plus en retrait avec une vue magnifique sur la vallée. Il n’y a personne à part nous. Et on comprend tellement ça n’a pas pignon sur rue. Les prix sont plus chers mais ce n’est pas non plus exagéré. Je commande un bon burger et Val un Chili con Carne.

On attendra une heure nos plats pendant laquelle on jouera avec le dernier de la famille, adorable et âgé de bientôt 7 ans. Alors que la tenancière nous apporte nos plats (qui seront délicieux), elle s’assied avec nous et, dans un bon anglais, nous raconte toute sa vie! Premier mariage avec un Cambodgien pour donner naissance à ses deux adolescentes qui l’aident en cuisine. Et son deuxième mari, un Anglais qui est le père du petit et qui l’a aidée à mettre sur pieds le resto, à cuisiner à l’occidentale et à parler anglais, s’est fait la male en Australie. Elle est vraiment chouette et plutôt intelligente. Consciente de son manque de visibilité, elle a fait des partenariats avec des compagnies de bus qui lui amènent des cars de touristes qui prennent 20 burgers à la chaine! Bref on passe un sacré bon moment et on est trop content de manger occidental dans une ambiance comme celle-ci! Avant de partir, je fais évidement un ptit tour avec le ptit gars et Doudou.

On rentre vers 21h, Mr Pov’s est évidement défoncé, le karaoké du bidonville gueule pour toute la province, mais on se blottira bien vite sous notre moustiquaire pour dormir…

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Réveil au milieu d’une famille indigène et resto du soir !

Pensée négative : Plein le cul du riz.

Anecdote : Quelque soit la nature du commerce ici, le commerçant fait aussi bureau de change. La concurrence est rude. Achat de 1$ pour 4015 Riels par ci, pour 4040 Riels par là, … rappelons que la monnaie la plus petite est le billet de 100 Riels…

Jeudi 25 février 2016 – J113

20h36,
Sur notre lit à la Bambou House, Banlung.

 

Après une nuit assez bruyante (le karaoké suivi de la basse-cour), on reste au lit jusque 9h30 en compagnie de nos livres. On déjeune alors avec l’omelette de Mme Pov’s en écoutant Mr Pov’s se plaindre qu’il a encore trop bu la veille. Un bon jus à la banane pour Pif, un jus d’avocat pour moi au centre et nous voilà en forme pour atteindre les cascades à vélo! Il y a une dizaine de kilomètres à parcourir mais très vite, l’asphalte disparait… On se retrouve alors à rouler sur cette terre rouge qui devient de plus en plus bosselée ! On traverse des villages dont les maisons sont teintes en rouge sous l’effet du vent sur cette route !

Vers 12h30, on arrive à la première cascade ‘Katieng’ perdue au milieu de nulle part et on aperçoit directement les éléphants ! Ici, il est possible de se promener à dos d’éléphant dans cette forêt mais, ils ont l’air assez malheureux… On renonce alors à cette activité au Cambodge mais on profite de la vue sur la cascade. L’endroit est sympa avec vraiment peu de touristes, les alentours de la cascade sont très verts mais on ne peut la voir que du haut. On prend alors l’apéro (de bananes grillées) sur un tronc d’arbre avant de reprendre la route pour la seconde cascade.

Vers 13h30, on arrive à la cascade de Kachang. On paye légèrement plus cher l’entrée : on passe de 0,50$ à 0,75$ donc on espère avoir un meilleur ‘spot’ bien qu’on ne se ruine pas ! La cascade est accessible par le haut et par le bas. Sur ces hauteurs, comme au lac, certaines familles cambodgiennes mangent dans des hamacs suspendus à des cabanons. On y voit des rapides se ‘faufilant’ parmi les rochers. Du bas, on y accède par un pont de câbles qui bouge pas mal puis un escalier en béton inauguré en février 2016. Dans un premier temps, on est seuls dans ce petit coin de paradis ! On sera vite rejoint par des ados, des moines en admiration devant le vélo et des touristes chinois. Pif se baigne alors un peu et se rendra vite compte que l’eau n’est pas assez profonde pour un éventuel saut.

On reprend alors le vélo en sens inverse pour rentrer à Banlung… Sur le chemin, la chaîne du pédalier de Pif saute à nouveau plusieurs fois… Elle s’est bien détendue en ayant tant travaillé depuis le début du voyage mais là, ce n’est plus possible ! On s’arrête au magasin de vélo de la ville pour acheter une nouvelle chaîne (bien qu’on en ait une de sécu dans nos sacoches) : le marchand de vélo est vraiment top et va chipoter 40 min sur Doudou. Pour la chaîne et la main d’œuvre (offerte), il nous demande la modique somme de 3 dollars…

Il est alors 16h et on a quand même un petit creux ! En se promenant, on tombe sur Bamboo Guesthouse (alors que nous, on dort à la Bamboo House) où le propriétaire nous accueille chaleureusement. Autour de supers jus de fruits et pancakes, il nous raconte un peu son parcours en français… Il est né au Cambodge mais ses parents l’ont envoyé avec 2 de ses 10 frères et sœurs en France juste avant l’arrivée des Khmers rouges. Étant réfugié politique, il s’est intégré en France, est devenu père de 3 enfants et travaille comme informaticien. Pendant 34 ans, il a fait une croix sur le Cambodge ayant des souvenirs trop douloureux : le reste de sa famille a été entièrement assassinée sous le régime des Khmers Rouges ! En 2008, il s’est alors décidé de montrer ses origines à ses enfants… Ce retour au pays en a entrainé de nombreux d’autres dont un super projet ! Il est devenu propriétaire de cette guesthouse et fait travailler des jeunes en-dessous de tout : il les loge, les envoie à l’école, les nourrit et leur apprend à tenir leur futur restaurant ou auberge. Pendant 1h30 on discutera avec ce sympathique monsieur ! Mais approchant de l’heure du souper, on rentre pour respecter notre pacte : on aide pour cuisiner le souper et Mr Pov’s nous promet qu’il ne sera pas bourré…

En arrivant, son frère jumeau, nous dit que Mr Pov’s est ‘busy’ et qu’il ne soupera pas avec nous… On comprend vite la signification de ce mot mais on aidera quand même Mme Pov’s à cuisiner. C’est vraiment dommage qu’elle ne sache pas parler un mot d’anglais, les dialogues auraient pu être intéressants ! Au moment de passer à table, on nous emmène dans la maison de la maman de Mr Pov’s où d’autres plats nous attendent : sa mère et son autre belle-fille ont cuisiné aussi pour nous ! Bref, toute la famille du ‘chef Mr Pov’s’ s’est démenée pour nous faire un chouette et énorme repas ! On insiste donc énormément pour que les femmes se joignent à nous. Elles acceptent quasi toutes à part la femme de Mr Pov’s qui ne peut manger avec nous sans la présence de son compagnon… On passe alors un agréable moment avec comme traducteur, le frère jumeau ! On part en fou-rires, ils nous montrent les photos du mariage du jumeau, puis on montre les nôtres … Puis Mr Pov’s arrive complètement déglingué. D’un coup, tout le monde le respecte comme si c’était Dieu : son frère s’assied par terre, sa mère lui laisse sa place etc,… Avec son polo déchiré, il nous interrompt dans toutes nos phrases pour nous dire ‘ssssooorrry, I’m too drunk !’ Après 10 minutes de spectacle pathétique, je me lève en m’énervant sur lui - le ‘chef’ - devant tout le monde : en résumé, je lui fais comprendre qu’il devrait mieux s’occuper de sa famille et de son business que de dépenser toute la tune de la famille dans ses débauches… Je marque alors un signe de respect à la mère pour ce délicieux repas et puis je quitte la pièce laissant un blanc dans la pièce. Pif ne s’attardera pas non plus laissant Mr Pov’s dans ces petits souliers.

 

Pour oublier cela, on s’endort alors devant le film ‘Childhood’,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Super conversation avec Mr ‘Bamboo guesthouse’ !

Pensée négative : Quel crétin ce Mr Pov’s : sa famille le prend pour un Dieu alors qu’il ruine toute sa famille.

Anecdote : La belle-sœur de Mr Pov’s est toujours très souriante et semble heureuse bien que ce fut un mariage forcé.

Vendredi 26 février 2016 – J114

20h46,
Sur notre lit à la Bambou GuestHouse (l’autre), Banlung.

 

Réveil pénible… La nuit n’a pas arrangé notre sentiment de trop ‘plein’ par rapport à la Bambou House. Chiens et coqs ont passé la nuit à hurler dans tous les sens. Et c’est à croire qu’on dort juste au dessus du poulailler et de la niche… Et à 5h du matin, le voisin karaoké mais la musique à fond… On prend une décision pas marrante mais on veut partir avant de n’avoir que des mauvais souvenirs alors que cette petite semaine dans la famille de Mr Pov’s fut sacrément riche et inattendue.

Avant de commencer les sacoches, je sors de la chambre pour saluer notre hôte et demander une bonne omelette de déjeuner. Mme Pov’s, d’habitude habillée comme un sac, a mis une belle robe rose, et on comprendra vite que c’est pour nous. Alors que d’habitude il faut quand même un petit temps pour que le déjeuner soit prêt, ici nos omelettes sont prêtes en deux minutes et elles sont deux fois plus grosses que les jours précédents. On s’assied alors pour manger avec le sourire et on est attristés de voir Mme Pov’s voulant racheter les bavures de son mari… ‘Sorry my husband…’ On lui fait comprendre que ce n’est pas sa faute.

Alors qu’on mange Mr Pov’s arrive avec son touktouk et un ami à lui. Dans ses petits souliers, il recommence à s’excuser et à nous lâcher des ‘I’m so sorry Pi’. On le remballe poliment car il commence à nous agacer. Et quand il comprend qu’on est en train de préparer les sacoches, là il fait vraiment une sale tête… En parallèle de la préparation du vélo, il me montre son fusil à air comprimé fait maison… à l’aide d’une pompe à vélo. Je teste, ça défonce !

On fait une photo souvenir avec la petite famille et on démarre. 6 jours dans la famille Pov’s, c’est une sacrée expérience, mais il faut partir maintenant pour rester sur les bons souvenirs à long terme! Je me sentirai néanmoins nostalgique à quelques reprises pendant la journée. On roule donc 1,5km jusqu’au centre avec l’idée de mettre les sous de cette nuit dans la bonne cause découverte la veille, et on débarque à la Bambou GUESThouse. Une des jeunes filles nous accueille avec un sourire radieux et nous fait découvrir notre chambre. Elle nous annonce qu’elle a été sur le marché en plus ce matin acheter des noix de coco pour nous faire des coconut shake!

On commence alors par le mix gagnant et on prend un Mix Mango-Banana-Passion. On retourne ensuite dans notre chambre et là, on s’écroule de fatigue et on dormira 2h jusque 12h30. Lorsqu’on ressort de la chambre, on retrouve sur la terrasse le tenancier franco-cambodgien discutant avec un couple de Français. On s’assied avec eux et on discutera de plein de choses pendant 1h30. Un peu après 14h on arrive  au bord du lac pour manger au coconut shake restaurant. On prend deux coconut shake pour l’apéro et on commande un plat typique cambodgien toujours pas essayé : le hammock. Cela s’avèrera très très bon et bien copieux. Et aussi bien piquant, du coup on reprend deux coconut shake pour accompagner cela. Poulet et Bœuf dans une sauce curry-coco avec carottes et autres légumes en lamelles. Le tout accompagné de riz évidemment.

On retourne vers 15h30 vers le centre et après avoir mis le vélo devant l’auberge, on part se balader dans le grand marché central. On passera une bonne 1h30 à marcher. On rachète des chips de banane, on craque sur des pâtisseries pour gouter, et dans le labyrinthe du marché on tombe enfin sur le stand tenu par la maman, la tante et la belle-sœur (femme du jumeau) de Mr Pov’s. Elles nous accueillent avec des grands sourires et on reste un peu avec elles. Elles sont vraiment adorables mais quelque chose nous interpelle de nouveau par rapport à cette famille… Alors que tous les stands regorgent de produits de tous genres, nos dames ne vendent que… des bouteilles d’eau. Un étale, au milieu du marché, complètement vide, avec juste des bouteilles d’eau… Par pitié on leur en prend deux grandes bouteilles, et voilà ti pas que c’est moins cher que partout ailleurs… Alors qu’on les quitte, on se dit qu’elles ne doivent pas faire un chiffre d’affaires de 5$ sur la journée… Qui irait chercher de l’eau là, alors qu’on en vend partout ailleurs… Je pense alors au fait que la maman, qui doit avoir entre 55 et 60 ans, malgré ce kiosk misérable, se lève tous les jours pour que son stand soit ouvert à 6h du matin, et ce jusque 5h du soir… je ressens alors beaucoup de respect, et suis fier d’avoir mangé avec toute la famille hier soir, et en veut encore plus aux hommes de dépenser encore plus chaque jour dans la picole… Bref…

Alors que Val rentre bouquiner à l’auberge, je m’arrête chez le barbier pour me refaire une beauté. Une fois rentré à mon tour bien rasé et bien peigné (oui ici on peigne même les chauves), on se repose dans la chambre jusque 19h. On mangera à l’auberge la cuisine préparée par les jeunes filles de la maison. Plats végétariens mais délicieux (un trio de champignons pour moi et un curry pour madame). Encore deux jus shake en apéro (avocat et coconut). Et en dessert : deux énormes pancakes bananes-pommes chocolat accompagnés de… jus de fruit mix shake !

 

Au dodo,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Journée culinaire avec des excès dans tous les sens !

Pensée négative : On l’avait pas calculé, mais il n’y a pas de wifi dans cette auberge ci…

Anecdote : Sous les capsules des cannettes de bières ici, un symbole est souvent présent : on peut gagner soit une deuxième bière gratos, soit un scooter, soit une télé, soit un gsm… du coup quand un adulte boit un pot, il y a toujours un gosse derrière qui mandille la capsule (ou le levier métallique de la cannette).

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