Dimanche 13 novembre 2016 – J375
Le 14/11 à 13h00,
Dans un café à Manghit.
Distance parcourue : 61,28km
Vitesse moyenne : 15,78km/h
Vitesse maximum : 28,16km/h
Temps sur le vélo : 03h52min
Dénivelé positif : 38m
Altitude maximum : 80m
Aujourd’hui, c’est reparti : on reprend le vélo pour nos derniers kilomètres en Ouzbékistan ! 280 kilomètres nous séparent de Kungrad… Notre train en direction d’Aktau démarre de cette ville le 18 au matin. Ça nous laisse 5 jours pour y arriver… Vu comme cette région est plate, on devrait y arriver sans problème !
On fait la grasse mat’ (en ce moment, je pourrais dormir plus de 12h chaque nuit) et puis on profite une dernière fois de ce petit-déj où Pif mange pour 2 : bon mais pas très digeste pour ma part ! Richard est là et ce ne sera sans doute pas la dernière fois qu’on le verra…
Midi, on est prêts ! On salue les chouettes proprios et puis on part, entre les convois de mariage ! On a le vent un peu de face mais le soleil nous réchauffe bien. Les champs de coton sont toujours bien présents pour nous rappeler leur or blanc ! Pourtant, les villages traversés semblent plus rustiques. On repasse du ‘Salam’ au ‘Privet’ et on retrouve quelques traces soviétiques : des blocs de logements refont leur apparition ! En quittant Khiva, c’est certain que ça fait moins rêver…
Les gens sont toujours autant souriants et encourageants ! Même si, nom de Dieu, klaxonner à notre niveau n’est pas très agréable pour nos oreilles ! Niveau conduite, ils ne sont pas des dangers publics comme au Kirghizstan… ce qui rend la route plus agréable bien que les paysages n’ont rien à envier.
Vers 15h30, on a atteint notre objectif : 60km. On est dans le village de Gulchan et on en profite pour se balader un peu… Devant le minaret de la mosquée, un gaillard nous accoste et nous invite chez lui. Sachant que les nuits avoisines les 0°c, on ne se fait pas prier ! On suit ainsi notre hôte du jour, Rachid, jusqu’à sa porte ce qui attire assez bien la curiosité de ses voisins. On est vite accueillis autour d’un ‘chay’ et de pain par sa femme, très souriante, ses 2 filles adolescentes et son fils, la petite rawette de 2 ans. Son premier frère vient et est un peu pénible… On va dire qu’il est 4 sur 5, et qu’il insiste pour tout. Il nous fait des monologues en ouzbek et ne nous lâche pas tant que nous ne répondons pas… Alors, sous les bons conseils de ses nièces, on lui dit ‘koracho’ (= c’est super) pour nous donner un peu de répit !
Pendant que je fais plus ample connaissance avec les 2 filles, Pif égorge et déplume 2 poulets entre hommes… A leur retour, des œufs sur le plat sont sur la table. D’emblée, on s’aide de google translate pour faire comprendre que je suis ‘malade’ et que je ne peux donc pas manger beaucoup. Rachid en tiendra compte, mais ce sera le seul. Son frère insiste pour que je mange 4 œufs… un peu saoulant quand même, pas moyen de le mettre en mode ‘off’ ! Mais ses nièces sont là pour trouver des diversions, elles sont drôles !
Ensuite, arrive un autre frère, plus stricte. Et puis un voisin avec une fille adorable et puis encore un ami… Et puis un jeune garçon qui se joint à nous car il parle russe. Mais notre vocabulaire russe est assez restreint ! Personne ne parle anglais mais ils sont extrêmement patients avec nous… Certaines phrases sont quand même transformées : nous sommes Belges et le prochain pays que nous allons visiter est l’Iran. La confusion arrive quand on dit qu’on est ‘chrétiens’ (impossible d’imaginer qu’on est athées ici)… Ils pensent que nous sommes des Iraniens chrétiens qui allons jusqu’en Belgique…. La communication n’est pas toujours évidente !
Au moment d’aller au toilette, je suis surprise qu’une des filles me donnent des feuilles manuscrites (sans doute de ses cours)… Ah ben voilà, c’est pour s’essuyer ! A chacun sa méthode.
Le souper est un mix de poulet, sauce tomate et patates. Bon mais à nouveau, les frères sont un peu trop insistants pour nous gaver. Je suis ferme mais ils ne l’entendent pas de la même oreille ! Alors que le frère stricte a été chercher des cuillères dans la cuisine, il aboie dès qu’on mange avec : il faut manger avec les mains ! Incompréhensible, du coup, on fait semblant de ne pas comprendre. Vient alors la vodka et le vino (une boisson pour les filles mais qui reste très forte). Pour en être quitte, Pif fait croire qu’en Belgique, les femmes ne peuvent pas boire… Ok, ça passe! Un des amis commence à jouer un genre de tam-tam et chante au rythme des percussions. C’est chaleureux et nous voilà vite en train de danser ! Les filles se prêtent aussi au jeu. Une séance photo arrive et le frère ‘stricte’ me fait comprendre que je ne peux pas sourire à pleine dent : ils appellent ça le ‘milky smile’.
22h, cette rencontre est super intéressante mais c’est vraiment fatiguant ! Je tombe de fatigue et la maman m’appelle… Je pense que c’est pour me montrer où je peux dormir mais elle me montre comment traire une vache. Rachid m’explique qu’en Europe, il n’y a qu’en Hollande des vaches… J’ai beau essayé de faire comprendre que si… il y en a aussi en Belgique, par exemple dans le fond du jardin de chez mes parents, mais c’est inconcevable pour lui !
Quand je rentre dans la maison, notre lit douillet est fait : cool !
Une bonne nuit au chaud avant de rentrer dans la république du Karakalpakstan,
Val & Pif
Pensée positive : Rencontre bien intéressante !
Pensée négative : Fatiguant tout de même…
Anecdote : Il n’y a aucune Opel dans ce pays contrairement au Tadjikistan ! C’est la mode de la marque Chevrolet ici. On a également remarqué que beaucoup de véhicules roulent au gaz, et les bus ont carrément leurs bonbonnes sur le toit !
Lundi 14 novembre 2016 – J376
19h52,
Dans le salon d’une gentille famille, Qipchoq
Distance parcourue : 55,29km
Vitesse moyenne : 15,68km/h
Vitesse maximum : 22,43km/h
Temps sur le vélo : 03h31min
Dénivelé positif : 13m
Altitude maximum : 76m
Le réveil est bien plus calme que la soirée mouvementée d’hier. Alors qu’on dort dans un recoin de la grande pièce commune, les filles déjeunent silencieusement avant de démarrer pour le collège histoire de nous laisser encore un peu nous reposer. Avec la vodka de la veille, j’ai personnellement une petite barre de fer. Vers 8h on commence à s’activer. On prépare Doudou puis Rachid nous convie à se rassoir autour de la table basse avec son épouse et le petit pour déjeuner ensemble. De nouveau on nous prend pour des machines de guerre : la femme apporte une assiette avec 8 œufs sur le plat qui baignent dans l’huile rien que pour Val et moi. On en mange trois à nous deux. Ils ont beau insister qu’on finisse, on est toujours ballonnés de la veille, et on dira non.
Après d’agréables au revoir, on prend la route dans la fraicheur du matin, mais sans vent et avec comme toujours un beau ciel légèrement voilé. La route ne change pas, des champs de coton, des ânes, des charrettes, des gens sympas, de trous, des bosses, et énormément de vélos. Avec le Myanmar, c’est le pays que l’on a découvert où les locaux utilisent le plus le vélo comme moyen de transport, vieux comme jeunes, hommes comme femmes. A un moment je trouve que mon guidon vibre bizarrement. On s’arrête… le nouveau pneu avant de Samarcand commence à se déchirer. On le dégonfle un peu, mais du coup on est vraiment sous gonflés… pas top.
11h30, on arrive à la bourgade de Manghit. On trouve une cantine où on se pose avec un accueil curieux et agréable. On a une vue sur Doudou par la fenêtre… il y aura en continu entre 3 et 10 personnes autour de lui. Et ça touche le pédalier de Val, et ça examine le mécanisme des chaines, et ça mime Val qui pédale assise, et ça reste là à regarder le tandem pendant des dizaines de minutes. Mais ils ne font rien de mal, et nous on fait une pause comme cela. On découvrira un nouveau plat : une soupe de ravioles, trempant dans du lait chaud. Je trouve ça vraiment bon, Val est un peu moins fan. Je prends également une petite samsa de dessert, et un coca, bouteille édition 1996, à l’ancienne.
On redémarre vers 13h30 après être restés bien posés. Après 10km, PAAFFFF, le pneu éclate et la chambre à air avec. On est un peu frustrés. On savait que ce n’était pas de la qualité mais on espérait au moins qu’il tienne jusque Téhéran. Et nous voilà au milieu des prés… On rafistole comme on peut avec du scotch, de la colle forte, des bouts de caoutchouc. On essaie aussi de réparer la chambre à air qui a un trou énorme histoire de ne pas flinguer directement celle de rechange.
Après une heure on redémarre. Mais après 2km on se rend compte que ça ne va pas du tout le faire, on est vraiment trop lourd pour cette réparation de fortune. Au moins maintenant on est au milieu d’un village. Il est 15h30 et on décide de demander pour mettre la tente quelque part. On fera du stop demain ou on essaiera de trouver un pneu de 20’ dans un bazar magique. On quitte le bord de la route et on s’avance dans un chemin de terre pour aller demander à une maison si on peut mettre la tente sur son terrain vague. La dame, souriante, accepte. On monte alors la tente. A peine fini, son mari sort de la maison et vient nous saluer. Très correcte mais très calme, il découvre un peu la situation. Je lui montre le pneu, on lui fait découvrir l’intérieur de la tente, il ne parle pas russe, seulement ouzbek. 10min plus tard, il vient nous chercher pour nous inviter à entrer dans la maison, prendre le thé et manger. Il veut nous faire découvrir une spécialité, le Palo. On ne connait pas on est ravis. On rencontre la grand-mère, le fils de 10 ans, sa petite sœur juste adorable de 1 an, et un copain du voisinage de 11 ans. Le mari essaie un peu de communiquer mais est très posé. La plupart du temps on est seuls devant la télé et ses clips russes, avec un bon thé. Les enfants jouent un peu avec nous mais très cool. Cette rencontre fait du bien après la soirée géniale mais pas de tout repos d’hier.
Vers 17h30, l’homme revient vers nous et me demande de sortir avec lui. Dans son garage, il me montre qu’il a trouvé un vieux vélo d’enfant cassé en deux. Sur les deux roues, exactement le même pneu que le notre qui a explosé ! Il me fait comprendre que c’est pour nous… cet homme est notre sauveur du jour! Il va ensuite vers la tente, et me fait comprendre qu’il veut qu’on dorme à l’intérieur et qu’on doit remballer ça. Je lui dit que non, que ça nous va très bien de dormir dans notre tente (ça nous fait un échappatoire si la soirée se rallonge de trop). Pas content, il commence à enlever les sardines et à démonter la tente lui-même. Bon ben on se prend un fou-rire et je vais chercher Val qui sympathise avec la grand-mère qu’elle m’aide à démonter notre chez nous.
Nous voilà de nouveau à table et le Palo arrive. C’est en fait un Plov… Monsieur le prononce juste complètement différemment. On mange avec le père et le fils, c’est juste un délice. Et en plus il nous invite à manger, mais ne nous oblige pas à nous gaver. Le repas fini, les parents nous font comprendre qu’ils doivent partir avec la petite. On reste alors avec le ptit gars et son copain, et une ‘baby-sitter’ qui arrive. On partage un peu avec eux jusque 19h30, heure à laquelle la baby-sitter et la grand-mère mettent tout le monde au lit, au tant les garçons que nous. On ne se fait pas prier.
Et une famille formidable de plus,
Pif & Val
Pensée positive : Famille formidable avec un accueil calme et chaleureux et des pneus de rechange pour notre roue avant!
Pensée négative : Encore un pneu explosé à cause de notre poids…
Anecdote : Hier, dans un album photo, les filles nous montrent une photo de classe avec de très jeunes ados dessus. Tous en uniforme scolaire, sauf 4 garçons en tenue militaire. Elles nous expliquent que ce sont des garçons de leur classe, mais qui sont déjà inscrits à l’armée. Du coup ils sont habillés en conséquence même à l’école.
Mardi 15 novembre 2016 – J377
21h48,
Dans la chambre de l’hôtel Raxhamo, Nukus
Distance parcourue : 64,38km
Vitesse moyenne : 17,85km/h
Vitesse maximum : 40,77km/h
Temps sur le vélo : 03h36min
Dénivelé positif : 236m
Altitude maximum : 113m
Être accueillis par de si gentilles personnes, c’est super attendrissant et enrichissant… Mais je redoute de plus en plus les repas partagés pour mon estomac fragile. C’est dur de leur dire ‘NIET’, ça les vexe mais même quand c’est ‘TCHUTCHUT’ (un petit peu), c’est plus gras que chez nous et je ne le digère pas. J’en viens quasi à vouloir planter la tente, malgré les températures nocturnes négatives et les serpents du désert pour éviter ce désagrément. Pif, lui, veut à tout prix ce contact avec les locaux. Mais au réveil, après une nuit agitée, j’ai du mal à sourire vu mon estomac en compote. Pour déjeuner, la maman nous prépare des galettes de pain… cuites dans l’huile ce qui m’oblige à faire un sprint jusqu’à la feuillée. Pour boire, du thé normal ou du thé au lait (comme au Myanmar, ce qui enchante Pif). Il prépare avec le garçon le vélo : il est vraiment volontaire et passionné ! La petite sœur rit aux éclats, la grand-mère est douce et les parents posent des questions plutôt mignonnes : vous avez le gaz en Belgique? Vos maisons, elles ont combien d’étages?
10h, on se met doucement en route avec le nouveau pneu, et un de rechange en bonus ! Les au-revoir sont touchants et puis on roule… Sans le savoir, c’était la dernière belle bourgade de la journée. On passe un pont, un puzzle de tôles métalliques et puis on se prend un vent de face jusqu’à la grand route reliant ‘Boukhara-Nukus’. Nous voilà plongés à nouveau dans ce désert aride… mais au cœur de la République du Karakalpaxtan ! Cette région, ou plutôt république, a sa propre langue. Certains réclament leur indépendance pendant que d’autres préfèrent faire partie entière de l’Ouzbékistan pour être plus fort tous ensemble… Un peu comme la Catalogne va-t-on dire !
Son ‘chef-lieu’ est Nukus, où se trouve le 3ème plus grand musée de peintures au monde ! Mais cette ville est encore loin… On monte et puis on descend des dunes mais c’est relativement plat… et ennuyeux. Les points de repères semblent loin, très loin ! Seule une colline ressort du lot. La route a beaucoup de trous mais on jongle avec la nouvelle en fin de construction : un sacré billard !
Comme dans le Charyn Canyon, on aperçoit des rongeurs, ainsi qu’un fennec ! Le vent glacial nous ralentit mais on arrivera, en vain, à Noukous. A l’entrée, 2 chameaux et puis on entre dans une ville industrialisée en périphérie et assez classe (mais à la soviétique) au centre ! C’est vivant après 50 km de désert ! Les façades des magasins (ainsi que les marques) nous font penser un peu à Maasmechelen.
On prend une chambre à l’hôtel : pas trop cher pour un haut de gamme! Et puis, on se dit qu’il faudrait quand même que je refasse des analyses, comme j’ai de nouvelles douleurs depuis quelques jours et pour être sure d’être quitte de parasites. A l’hôpital, personne ne parlerait anglais d’après le réceptionniste mais il me met en contact avec son cousin, Shax qui pourrait me servir d’interprète. Une fois lavés, un taxi nous attend avec ce jeune de 17 ans, qui nous aidera énormément ! Il nous emmène dans une clinique privée, où sa maman nous attend également. L’addition sera salée, mais on espère que l’assurance fonctionnera. A vrai dire, il est censé être à l’école mais son prof l’autorise à rater des cours si c’est pour exercer son anglais ! Et bien, aujourd’hui, ce sera une leçon ‘médicale’ ! Le docteur s’intéresse à l’historique des ‘bestioles’, il m’ausculte (bien que Shax soit un peu mal à l’aise comme il doit rester dans la pièce pour servir d’interprète) et me fait passer une série d’échographies (non je ne suis pas enceinte, no worry) mais il en ressort qu’un lavage d’intestins serait nécessaire… Suite au prochain épisode avec les analyses : demain à 8h !
Petite sieste à l’hôtel et puis nous invitons Shax au restaurant ! Les garçons se font un festin pendant que je me contente d’une soupe et de pain. On fait plus amples connaissances avec Shax, il rêve d’être ambassadeur ouzbek, en Angleterre ! Il est ambitieux et sacrément malin… Il y a peut-être moyen !
Une bonne nuit dans un hôtel full confort,
Val & Pif
Pensée positive : On est bien pris en main par ces Ouzbeks !
Pensée négative : Pas très drôle de rouler dans le désert…
Anecdote : Les traditions sont toujours un sacré débat. Mais alors qu’on parle de l’Europe, Shax nous interpelle au sujet des Corridas espagnoles. Il ne comprend vraiment pas cette coutume et ce ‘sport’. Pour lui, c’est la manière la plus rapide de mourir ! Chers matadors, voilà ce qu’on pense de vous en Ouzbékistan !
Mercredi 16 novembre 2016 – J378
22h21,
Dans la chambre de l’hôtel Raxhamo, Nukus
Journée pas très marrante.
Après une nuit d’insomnie commune, on se lève péniblement vers 7h30. Je vais déjeuner seul vu que Val ne peut rien manger avant ses tests. Un peu après 8h, Shax débarque avec un taxi et on retourne à la clinique privée. Le médecin est en retard et c’est vers 9h que Val fait se prélèvements pour analyse.
Le reste de la matinée on se balade dans le bazar, le long de la rivière, on profite de cette ville sans grand intérêt, mais c’est plaisant d’être avec Shax. Il fait sacrément froid aujourd’hui. Pas facile de garder les mains hors des poches. Vers 11h30 on retourne à l’hôpital pour les résultats. Plus de petits vers, mais des amibes très résistantes. Cela avec un métabolisme sacrément affaibli, une inflammation aux reins et un intestin en compote. C’est un gros coup dur et Val craque. La suite de l’Aventure lui parait de plus en plus insurmontable, bloquée par ce système digestif pourri.
Alors qu’elle reste à la clinique pour se faire faire un lavage d’intestin et recevoir des perfusions pour lui redonner des forces, on s’en va avec Shax faire le tour des pharmacies pour trouver les médicaments conseillés par le médecin. Pour lui c’est ça ou une semaine d’hospitalisation. Évidemment ces médicaments sont impossibles à trouver ici… Un peu dépités, on fera une pause pour manger sur le bazar, shashliks et samsas.
De retour à l’hôpital, on restera encore jusque 16h le temps que Val finisse ses perfusions et qu’on échange encore un peu avec le médecin. On quitte cette équipe qui a été vraiment bien et pro avec nous depuis hier aprem et on rentre à l’hôtel où on dit au revoir à notre ami de cette étape, Shax, qui nous a sacrément aidés dans cette ville !
A l’hôtel, le moral est à zéro. On remet toute la suite en question. On est déboussolés, perdus.
Vers 19h30 on étouffe de trop et on sort manger dans un resto self-service. Ce n’est pas mauvais et ça coute trois fois rien. On fera ensuite quelques courses dans une superette avant de rentrer.
On se change les idées le soir avant de s’endormir. Avec ce jour en plus à Nukus, on est obligés de tuer 120km demain pour avoir notre train du jour d’après…
Perdus,
Pif & Val
Pensée positive : Encore merci à l’équipe de la clinique et à Shax…
Pensée négative : …malgré les résultats qui n’ont pas évolué dans le bon sens depuis Dushanbé.
Anecdote : Depuis quelques temps on a l’impression des fois que les plats de riz ont un arrière gout de poisson. On a trouvé d’où provient cet arrière-gout : ils cuisinent avec de l’huile de coton !
Jeudi 17 novembre 2016 – J379
Le 18/11 à 11h08,
Dans le train-couchette, entre Kongrad et Akau
Distance parcourue : 117,16km
Vitesse moyenne : 18,44km/h
Vitesse maximum : 36,9km/h
Temps sur le vélo : 06h21min
Dénivelé positif : 93m
Altitude maximum : 67m
Réveil dans ce luxueux hôtel ! On déjeune à nous 2 cette fois-ci… Mais toujours en évitant le gras pour moi et ce, pour un sacré bon moment encore. En Asie central, il cuisine vraiment avec beaucoup d’huile. Du coup, je dois éviter tous leurs plats pour bien faire… Ainsi que l’alcool, le trop-sucré et le trop-salé. Bref, ça restreint pas mal les choix. Je me demande si notre vie de nomade peut être compatible avec l’éventuelle extinction de ces amibes à la c** ! Depuis l’Equateur, mon système digestif en avait déjà pris un coup mais leur réapparition ne peut qu’empirer la situation. On comptait en plus sur l’hospitalité des Iraniens (et autres citoyens) au vu du froid qui arrive, mais ne pas manger leurs plats, c’est les vexer… Quelle déception de penser à cet éventuel retour anticipé !
On quitte notre confort pour affronter les températures négatives. Le thermomètre annonce -3°c à 8h et ça ne se réchauffera pas beaucoup. Le vent est glacial par-dessus tout… ça faisait longtemps qu’on n’avait plus roulé dans un froid pareil ! On rajoute des couches comme on peut… Et puis les chaufferettes pour les pieds. Marrant de se dire qu’on a commencé à voyager dans ce pays en t-shirt et qu’on en sort en combinaison de ski quasi ! On a une belle distance à parcourir mais le vent n’est pas de face (de côté) et c’est sacrément plat… Alors ça roule pas mal ! On fait des micro-pauses, pour rester le plus actif ! On s’attendait à être face au néant, mais cette route est quand même peuplée et ça anime notre journée !
13h, on a fait 80 kilomètres… On rêve d’un thé chaud pour nous déglacer et on trouve un des seuls restos sur cette route ! A l’intérieur, les locaux sont très chouettes et prennent soin de nous : chaussures sur radiateurs, pantoufles aux pieds et thé, parfait ! Pif craque sur quelques samsas et moi du bon pain encore tiède. Ça fait plaisir de voir ces sourires ouzbeks car j’ai cette impression qu’ils sont moins heureux par ici. On reprend alors notre sprint, et nous arriverons à Kungrad à 15h30 ! Rapide petit tour à la gare pour voir à quoi ça ressemble et puis on se renferme dans un petit café pour du thé à nouveau. Avec le thé, alors qu’on demande du sucre, on nous sert du sel… original du thé au sel! Ils mettent la musique à fond, à croire qu’ils sont vraiment sourds. On découvre ensuite un peu la ville en espérant trouver un endroit où dormir. Cette ville ne vend pas du rêve : on a l’impression d’être à Droixhe ! Alors qu’on est en pleine recherche, un gaillard nommé Said sort d’une voiture à notre hauteur : il nous propose de dormir chez lui pour 5 dollars par personne. Au moins, pas de mauvaise surprise bien que ça ne reflète pas du tout l’hospitalité ouzbèke que nous avons connue. En arrivant chez lui, c’est un sacré taudis. Mais on a envie d’être au chaud alors on ne chipote pas. Il nous explique d’emblée que c’est le mariage de son frère et qu’on est les bienvenus pour la soirée ! Pain pour moi, samsas pour Pif et puis on se laisse guider vers ce 3ème mariage ouzbek pour notre dernière soirée dans ce pays.
Très vite, on est salués par de nombreux locaux et puis on est assis à une table… Ouf, pas de bouffe ! Mais ils insistent pour nous servir de la vodka. Malgré mon refus, une dame que l’on appellera Alberte tente de me forcer et je dois m’énerver pour qu’elle me foute la paix… Sauf qu’elle videra la moitié de son verre sur mon pantalon. Elle est bien éméchée mais ses voisines sont là pour la calmer et m’offrir du thé. Et puis, ils font pèter les watts à nouveau ! Et Alberte nous fait une lambada sur le dancefloor : elle est déchainée ! On reçoit pas mal de coups et c’est difficile de s’en débarrasser. Mise à part ce spécimen, ce mariage semble avec moins de chi-chis que les autres : hommes et femmes à la même table, tout le monde danse au moment venu, et surtout, la mariée sourit, c’est sympa ! Alors qu’on essaie de se glisser dans la masse malgré nos vêtements d’aventuriers, beaucoup insistent pour faire des photos avec les mariés… ou devant les mariés qui se foutent de notre présence. Ça met sacrément mal à l’aise. Après 30 minutes de bouger-bouger, on rentre tranquillement se reposer. On finit Friends et puis on s’endort dans le salon,
Val & Pif
Pensée positive : Encore un petit mariage ouzbek !
Pensée négative : On a fini ‘Friends’…
Anecdote : Au mariage, les stroboscopes offraient un spectacle scintillant avec toutes les dents en or qui reflétaient les jets de lumière !