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Jeudi 10 novembre 2016 – J372

22h35,
 Hostel Alibek, Khiva

Distance parcourue : 41,84km
Vitesse moyenne : 17,11km/h                                                                               
Vitesse maximum : 22,39km/h                                                              
Temps sur le vélo : 02h26min
Dénivelé positif : 19m
Altitude maximum : 188m

Dans un demi sommeil, on dit au revoir à Pauline à 6h du matin, qui s’apprête à pédaler 15km pour rejoindre la gare d’où son train part avant 8h pour Tashkent. Pratiquement 3 semaines ensemble… ça va faire un sacré vide.

On se rendort jusque 9h… on reprend un rythme de papys ça ne va pas du tout cela. Petite douche, remballage des sacoches… je me rends compte que j’ai encore perdu un slip… ça n’a vraiment aucune allure. On déjeune aujourd’hui une dernière fois en compagnie de Emilie et Romain qui eux prennent aujourd’hui la route de la frontière turkmène. Au moment de partir, on donne rendez-vous également à Sandrine à Ottignies. Elle s’apprête à faire du stop jusque Samarcande.

Vers 10h, il est grand temps de démarrer. Le ciel est beau, le vent froid. On revient un peu sur nos pas pour sortir de la ville et se mettre sur la route en direction de Khiva. On fait 10km pour se mettre du bon côté de l’échangeur. On se pose vers 11h sur le bas-côté de la route. Il y a très très peu de trafic, et presque pas de camions, ça nous stresse un peu. En une heure, une dizaine de camions passent. Quelques uns s’arrêtent mais n’ont pas de place pour Doudou dans leur remorque, d’autres ne nous font même pas signe. C’est vers midi que notre sauveur arrive. Hagon va avec son camion, vide de chez vide, jusque Ourguentch, la grosse ville avant Khiva, parfait ! On embarque, Val de nouveau couchée derrière les deux sièges, et c’est parti. On fera 440km en 7h. Hagon est bien sympa. Il vit avec sa famille à Samarcande. Il fait des allers-retours entre les deux villes pour remplir son camion de Coca et les livrer dans Samarcande. Il fait l’aller-retour sans s’arrêter! On traverse le désert ouzbèk. C’est plat, c’est du sable à perte de vue, avec quand même quelques buissons morts. Mais c’est vite ennuyeux. Après avoir fait la steppe kazakhe, on se dit qu’on est contents de faire une partie de ce désert en camion-stop. J’irai même jusqu’à lire pendant quelques temps, et Val partira souvent en sockète. On aura le plaisir d’écouter pendant 7h de la musique ouzbèke. Entre musique traditionnelle, rap et techno, Hagon aime faire cracher ses baffles… ça donne mal à la tête.

Vers 19h, notre ami nous laisse devant l’entrepôt de boissons de Ourguentch. On met les lampes sur le vélo et on commence à pédaler en direction de Khiva qui est à 30km. Notre idée première : trouver un café ou une maison où dormir, voir planter la tente. On fait un premier arrêt devant un gars qui vend des boissons et des chips devant sa maison. On n’arrive pas trop à communiquer, c’est perdu. Un peu plus loin un café-resto. On décide de s’arrêter pour manger. On rentre dans le bazar et c’est en fait une discothèque. On nous regarde comme des extra-terrestres et quand on demande pour manger, on nous emmène dans une petite pièce séparée avec une table. La le sketch commence. Ils seront 4 pour nous servir. Ils sont tellement perturbés qu’on nous servira de l’eau sans verres, ou encore nos plats sans assiettes. Ils sont adorables mais un peu graves quand même. Mais on se prend quand même de bons fou-rires dans cette situation absurde. Salade, shashliks, ça passe très bien. La tête comme un seau, on ne demandera malheureusement pas ici pour dormir. Ils sont vraiment cinglés avec leur musique.

On redémarre vers 20h. Des champs à perte de vue, des Karimov cottages, et surtout énormément de trafic. Khiva est pourtant un cul de sac… on croit qu’on a notre explication. Tout le long de la route, des énormes salles qui accueillent chacune un mariage. Du coup ça donne envie d’aller s’incruster héhé. On prend une décision dans le froid : on pédalera jusque 22h dans la bonne humeur pour arriver à destination.

Objectif atteint, on arrive à l’hôtel que les cyclistes recommandent. On est très bien accueillis et on a une chouette petite chambre pour nous deux.

Désert Boukhara – Khiva très bien négocié,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Boukhara-Khiva bien négocié en camion-stop et en pédalage nocturne.

Pensée négative : On a mal à la tête avec leur musique de sourds.

Anecdote : Hagon nous a fait comprendre qu’on ne pouvait être que deux dans son cockpit. A chaque checkpoint de la police, il fermait alors le rideau de son lit pour cacher Val. Celle-ci en profitait alors pour partir sur une bonne sockète… ça peut avoir du bon la clandestinité.

Vendredi 11 novembre 2016 – J373

19h05,
 Hostel Alibek, Khiva

 

Pif me réveille à 9h30, j’aurais bien encore dormi ! On prend le petit-déj de l’hôtel en compagnie d’un Américain et de deux Catalans : bien sympas. On part ensuite explorer la vieille ville de Khiva… Nous dormons à 50 mètres de la porte Ouest du quartier Itchan Kala, faisant partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Sésame, ouvre-toi ! Derrière les hauts remparts, se trouve une cité intérieure : un musée à ciel ouvert ! Un ensemble architectural plutôt bien conservé et en harmonie… Bien qu’il faisait nuit, la périphérie de cette enclave semble plus moderne. Mais nous nous concentrons sur cette cité… Historiquement, elle fut jadis la dernière escale des caravaniers avant la traversée du désert en direction de la mer Caspienne. Elle a connu de nombreux conquérants : Perses, Mongols, Russes, Ouzbeks,… Mais elle reste un endroit unique ! Elle est brunâtre, les constructions sont en briques et en torchis boue/paille. Les toits sont plats, de forme simple. Si c’est un mausolée, une mosquée, un palais ou une médersa, les formes sont plus recherchées et c’est plus coloré.

C’est mon coup de cœur niveau ville ouzbèke. Nous la traversons une première fois d’ouest en est : l’axe principal. On en a plein la vue que ce soit via des bâtiments historiques ou des échoppes d’artisanat (juste pour le plaisir des yeux évidemment). D’emblée, nous tombons sur un minaret très coloré, très large, haut mais inachevé : le Kalta Minor… Il n’a pas été fini suite à la mort de son commanditaire : il mesure une trentaine de mètres mais il devait en faire 70 mètres ! Mais c’est tellement une tour imposante qu’on en oublie presque la belle mosquée qui se cache derrière. Niveau ambiance, il y a pas mal de touristes occidentaux mais surtout des locaux… Et des mariages à gogo ! C’est l’époque apparemment car il fait plus doux à cette période de l’année. Comme d’hab, les mariées ont du mal à sourire : est-ce un jeu de rôle? Ou une grande tristesse? Quoi qu’il en soit, ses proches mettent la musique à fond et dansent autour d’elles… Il y a aussi un chameau, attaché qui attend d’être photographié, un autre personnage malheureux de cette cité. A côté de cela, les Ouzbeks rayonnent et semblent fiers de leur patrimoine et ils ont bien raison ! On est vite conquis par cet endroit. Des rues en pierres ou en briques et des différences de niveaux pour atteindre les différentes cours : c’est ludique et magnifique ! On pourrait très vite visiter cet endroit vu comme c’est petit mais on y passera des heures…

On retrouve alors par hasard les 2 Catalans avec qui on mange un bout sur le bazar au niveau de la porte est… je me contente de pain et Pif craque sur une spécialité d’ici : une ‘pie’ à la viande ! De leurs côtés, ils prennent des Samsas et Chachliks pour la première fois de leur vie; et dire que pour nous c’est quasi devenu notre quotidien !

On se rend ensuite au nord, on est vraiment plongés dans des ruelles qui semblent encore habitées mais avec moins de points touristiques, du coup, on est quasi seuls. Et pourtant, juste déambuler dans ce quartier est incroyable… C’est comme si le vent avait soufflé le sable du désert sur ces bâtiments. Voilà comment on a toujours imaginé les oasis !

On rentre à l’auberge pour se reposer et regarder un friends puis on retourne dans cette cité fin d’après-midi : juste parce qu’on s’y sent bien, que c’est tellement féérique et encore plus avec un coucher de soleil à la clé ! On trouve un café avec une terrasse au 2ème étage qui nous permet d’observer ce spectacle. En avant-plan, un jus citron-menthe et une soupe au potiron. En arrière-plan, une couleur orange qui s’étend petit à petit dans le ciel et se reflète sur la cité… La boule orange disparait, les rideaux se ferment pour aujourd’hui !

On rentre à l’auberge, conquis par cet endroit,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Une cité cohérente dans tout son ensemble et resplendissante !

Pensée négative : Alors qu’on filmait ce coucher de soleil sur cette oasis, la gopro a buggé…

Anecdote : L’Américain rencontré ce matin a du partir en urgence à l’hôpital car un pop-corn était coincé dans sa trachée… apparemment, ça n’a pas été simple d’expliquer sa situation et le médecin a cru qu’il faisait une crise cardiaque ! Mauvais examens mais finalement, ils se sont compris et il lui a retiré son pop corn !

Samedi 12 novembre 2016 – J374

22h51,
 Hostel Alibek, Khiva

 

Deuxième réveil dans la cité magique de Khiva. On monte prendre le déjeuner vers 9h30, au calme. On retrouve attablés l’ami Richard, monsieur Pop-Corn, et un vieil Anglais qui n’a pas l’air méchant. Aujourd’hui pour le petit-déj, c’est une bonne cure de cholestérol : Une assiette avec une couche d’huile, du saucisson, du chou, des frites, du fromage,… Val se contente des petits sucrés, je tue les deux assiettes de salés.

Aujourd’hui ce sera une journée où on flâne en amoureux. On se balade et on se perd dans les petites rues de la vieille ville. On déambule sur le marché (je craque quand même sur une petite samsa), on fait quelques photos de scènes de vie, bref on respire l’air frais de Khiva.

Une partie de l’aprem, on se pose sur la terrasse de l’auberge pour bouquiner avec vue sur les remparts de la ville. C’est très calme, hormis quelques fanjos qui viennent faire des frams dans la rue.

Le soir on va se poser sur la terrasse du toit du resto de la veille. On n’a pas diné dans l’objectif de se faire plaisir avec le coucher du soleil. Ce dernier est un peu moins impressionnant et beau que hier car aujourd’hui pas un nuage en vue. On commande deux soupes au potiron pour commencer à une jeune fille. 20min plus tard son collègue, notre sympathique serveur du premier soir, vient nous dire qu’il s’excuse mais qu’ils n’ont pas grand-chose à manger ce soir… Ils ont quand même un problème quand il s’agit de prendre commande. Il est tellement désolé qu’il nous offre deux belles parts de cheesecake… ben voilà merci.

Un peu déçus quand même, on sort de la vieille ville et on trouve rapidement un petit restaurant complètement vide. Ils passent du tennis féminin à la télé. L’homme est très très sympa et il nous servira plein de petites choses à découvrir. Beaucoup de nouveautés pour nous. On n’est pas déçus ! Un pain tout fin avec une couche de viande dedans, une salade d’aubergines et carottes, un bon langnam et un bon samsa. Le tout pour vraiment pas cher.

Bien heureux, on rentre à l’auberge et le soir on se fait Finding Dory, le nouveau Pixar. Attendrissant mais pas aussi bien que Nemo.

Ca ronfle toujours dans la chambre d’à côté,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Journée paisible en amoureux dans cette cité magique.

Pensée négative : On n’a pas trouvé de tapis volant…

Anecdote : Quand les hommes se disent bonjour, ils se serrent la main et se collent les tempes l’une contre l’autre de chaque côté, l’une après l’autre.

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