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Jeudi 06 octobre 2016 – J337

18h30,
 Dans notre tente à 1659m d’altitude, 70 km après Qalai-Khumb

Distance parcourue : 29,10km
Vitesse moyenne : 6,39km/h                                                                                  
Vitesse maximum : 32,89km/h                                                               
Temps sur le vélo : 04h33min
Dénivelé positif : 1476m
Altitude maximum : 2731m

On se réveille pour être prêts pour le petit-déjeuner à 7h30 : œufs, saucisse, pain, confiture et biscuits ! Parfait pour démarrer la grosse journée qui nous attend !

Depuis Qalai-Khumb, 2 chemins se proposent à nous : à gauche, 370km vers la capitale et à droite, 285 km… le choix est vite fait ! Cependant, ça cache un sacré piège, un col à 3250 mètres d’altitude alors qu’on démarre à 1295 mètres !  On le tente quand même, un raccourci ne fera pas mal en espérant arriver à Douchambé dimanche comme prévu… On emprunte une nouvelle vallée sur quelques kilomètres : ça monte régulièrement et ce n’est pas trop difficile, du moins, jusqu’au checkpoint ! Comme les précédents, les gens sont agréables mais ils ne connaissent pas notre alphabet… Du coup, le militaire inscrit nos numéros de visas thaïs dans leurs registres ! On poursuit l’ascension, c’est plus pentu… Et on croise des Parisiens (ayant quitté leur contrée il y a seulement 3 mois, soit 3300km/mois !) puis, à nouveau, un flamand (oui oui) ! Ils nous préviennent oh combien ça ne va pas être facile puis on reprend la route. Il fait mourant de chaud. Du coup, les mouches font leur apparition et sérieux, elles nous énervent en plein effort !

Petite pause biscuit à 11h30 et puis on redémarre, sous un ciel bien plus chargé ! Là, on stresse quand même, on sait que ce col est impraticable en cas de grosses pluies ! On roule encore une bonne heure pour s’arrêter pour manger… On a froid, il pleuvine sur nous, il neige sur les cols, et notre pain est déjà… vert ! On s’improvise des toasts : on n’a fait que 20 kilomètres mais plus de 1000 mètres de dénivelés ! C’est assez impressionnant de voir les gorges mais on range l’appareil photo vu le mauvais temps. On recommence avec de la musique, pour nous faire oublier ces sals nuages et on poursuit notre cadence : 5km/h et on fait une pause chaque heure… on a connu pire ! Au km 27, la route devient encore plus raide et plus mauvaise mais la pluie s’est arrêtée. On entend la présence d’un camion (le premier dans notre sens), on se met sur le côté pour le laisser passer puis… tadam ! 3 Tadjiks sortent du véhicule et insistent pour nous prendre. Plus de 1400 mètres de dénivelés, c’est déjà bien, surtout pour mes genoux… Pif pense au défi sportif, puis aux rencontres que l’on pourrait faire et le deuxième l’emporte dans la bonne humeur !

Nous voilà alors en train de discuter comme on peut avec ces personnages : le chauffeur a 70 ans et a été en Europe pour ses ‘prestations’ militaires. Les 2 autres sont plus jeunes et sont assez patients pour nous faire comprendre ce qu’ils pensent. On passe un top moment avec eux bien qu’on s’en veule de ne pas plus parler russe… Les décors sont vraiment beaux mais, depuis la banquette arrière, on ne voit pas grand-chose ! 8 kilomètres plus loin, nous voilà au col, le dernier de la région ! Ils nous racontent qu’en hiver, il y a 10 mètres de neige et -30°c ici ! L’état de la route est vraiment déplorable et on est ravis de voir que notre chauffeur poursuit la route sans nous proposer de descendre ce col avec Doudou… On n’aurait vraiment pas été à l’aise vu l’état de nos freins ! Un peu après le col, on croise un cyclo anglais et ils lui offrent de l’eau et du pain, on est vraiment tombés sur de chouettes gaillards ! On descend ces nombreux lacets, on fait une petite photo souvenir puis, 2 heures plus tard, on s’arrête à un croisement : ils vont à droite et nous à gauche… c’est l’heure des au-revoir, après nous avoir fait gagner 40 kilomètres tout de même !

On roule quelques centaines de mètres et puis on plante la tente : il est 17h, on n’est pas vraiment cachés des villageois mais le carré de pelouse est au top et la suite de la route s’avère sans emplacement de camping ! Après 30 minutes d’installation, le repas cuit : nouilles et oignons, mais un bonhomme arrive. Très sympa, il nous propose de dormir dans sa maison… On est KO, on vient de tout installer, on se voit mal tout remballer alors que le soleil se couche. On lui propose des nouilles qu’il refuse catégoriquement puis repart un peu vexé… Pourtant, on lui a proposé de déjeuner avec mais il tenait absolument à nous accueillir la nuit… On verra demain matin ! Une fois le repas terminé, c’est l’heure du carré de chocolat et voilà qu’une ribambelle d’enfants arrive ! Curieux, ils nous observent, Pif tend du chocolat à un petit qui veut alors prendre tout le paquet… non mais oh, pas tout quand même ! On doit tout de même fêter le fait qu’on a dépassé la distance parcourue par les proyectoboyz !

 

Il pleuvine, le brossage de dents est fait, au dodo !

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Bonne cadence de montée, on sent qu’on a le Pamir dans les pattes !

Pensée négative : A midi, notre pain de la veille est déjà vert !

Anecdote : Dans le camion, les militaires nous ont demandé si on avait un compte facebook pour nous ajouter comme ‘amis’… alors que facebook est interdit ici !

Vendredi 07 octobre 2016 – J338

20h26,
 Dans notre tente à 1322m d’altitude, à l’intersection entre la M41 et la A372

Distance parcourue : 69,67km
Vitesse moyenne : 10,58km/h                                                                               
Vitesse maximum : 48,95km/h                                                               
Temps sur le vélo : 06h34min
Dénivelé positif : 841m
Altitude maximum : 1676m

Il y a des jours comme cela… les nerfs sont sur le point de lâcher. Vous avez un graphique qui vous dit que vous n’allez que descendre. La plupart des gens rencontrés vous ont dit qu’après le col, la route était au top. Et vous en venez à vous demander si vous êtes bien en train de découvrir le même pays que les autres…

Pour commencer par la conclusion : ce fût la pire route du voyage jusqu’à maintenant! Du jamais vu. Essayez de rouler sur une plage de galets inclinée à du 12% c’est la même chose. Heureusement, on a plein de biscuits pour se booster.

Nuit un peu pluvieuse par moments. Personnellement je me réveille malade, mais ça passera rapidement pendant la journée. On remballe et on démarre. La route est pitoyable, on met une heure pour rejoindre la ville de Tavildara. On y cherche du pain, on y trouve 3 samsas qui sortent du four.

On continue notre route sans panache. On a l’impression qu’on va casser le vélo en deux tous les 10m. Ce sera le jour où on doit le plus pousser. On fait une pause 10h avec de très bonnes galettes. On passe dans des villages dans lesquels on voit toujours autant d’enfants. Ils sont adorables, mais pour certains il faudrait un bouton OFF en ce qui concerne le HHHEELLLLOOOO. Ils le crient 35 fois d’affilée sans s’arrêter. Quand tu es dans l’effort, ça devient un peu pénible des fois, surtout quand ils courent après le vélo et qu’ils courent plus vite que ce qu’on pédale dans les montées. On voit aussi de plus en plus de vieux en habits traditionnels tadjiks.

Dans un des villages, alors que Val garde le vélo, je m’aventure dans une propriété. J’y trouve une mama avec sa fille et je demande si elles n’ont pas du pain. Elles me sortent un énorme pain rond et plat tout frais. Je demande pour payer, elles refusent et insistent pour qu’on reste… Ca fait chier on doit faire nos kilomètres… putain de visa turkmène…

Après 34km on se pose dans une prairie pour manger. Ca passe bien, malgré le vent froid qui se lève. On verra de gros nuages gris toute la journée, mais qui passeront à chaque fois à côté de nous. L’âne est de nouveau énormément utilisé ici. Autant pour se déplacer que pour transporter plein de choses.

L’aprem les paysages deviennent de plus en plus époustouflants, avec des montagnes aux milles couleurs et à la végétation verdoyante. Nos montagnes russes nous emmerdent mais nous offrent des paysages hors du commun. A plusieurs reprises on doit traverser de petits cours d’eau avec le vélo. Heureusement on arrivera à le faire sans se mouiller les pieds.

A un moment, le long des falaises, nous voilà à devoir dépasser un troupeau d’ânes et de moutons avec leurs bergers… qui fait un kilomètre de long sur le chemin étroit. C’est plutôt folklorique, et ça nous met le sourire aux lèvres.

16h30, on arrive à la fin de cette putain de vallée. On a descendu 200m d’altitude, et on a grimpé 800m à flanc de falaises pour suivre le cours d’eau dans son sens…On retrouve alors la route principale qui relie Douchanbé à la frontière kirghize principale. On retrouve un bon asphalte, et un checkpoint de police.

Après la registration des passeports, on décide de continuer à rouler un peu pour profiter de la route lisse, et surtout trouver de l’eau. On sera vite arrêtés… on a crevé à l’avant… non mais sans déconner. On se pose alors à 100m de la route au bord de la falaise qui plonge sur l’eau. Le spectacle du coucher de soleil est juste grandiose. Et en plus on n’y assiste pas seuls : des centaines de moutons nous entourent accompagnés de leurs bergers. Ces derniers ont l’air de dresser leur ‘campement’ à 30m de nous.

Pas la force, ni l’eau, pour cuisiner. Alors ce soir c’est pizza-choco. On coupe des triangles de notre pain plat, et on met une couche de choco dessus. C’est succulent. Et pour le dessert… et bien un carré de chocolat.

On est claqués, et on sombrera vite, entourés des amis moutons !

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Les montagnes aux milles couleurs, le coucher de soleil sur les bras du cours d’eau en contrebas de la falaise, et les amis moutons.

Pensée négative : Cette route… non mais cette route… la pire de toutes depuis le début !

Anecdote : Après les vieilles LADA et autres voitures russes, ici au Tadjikistan on voit principalement des OPEL dans tous les sens… toujours venant d’Europe, avec le vieil autocollant ‘D’, ‘LT’, ‘F’, … à l’arrière.

Samedi 08 octobre 2016 – J339

19h55,
 Dans la maison de Ciym,Burigul, et leur famille,1821m, Takhtakhamit

Distance parcourue : 71,20km
Vitesse moyenne : 11,14km/h                                                                               
Vitesse maximum : 63,40km/h                                                               
Temps sur le vélo : 06h23min
Dénivelé positif : 1469m
Altitude maximum : 1822m

Pas eu le temps de finir de compter les moutons, qu’on s’est déjà endormis ! Au réveil, ils ont disparus… Pif s’occupe de la crevaison, et moi de la prolongation de la nuit… 7h, on s’active tous les 2. Petit-déj avec yaourt, muesli et pomme, ça passe bien ! Il nous reste 150 km jusqu’à Douchanbé, en 2 jours (pour être devant l’ambassade turkmène lundi matin). C’est faisable et on se donne comme objectif d’en faire la moitié aujourd’hui.

Les 10 premiers kilomètres : on glisse, ça faisait longtemps ! Et puis, arrivent les tronçons dégradés, trop nombreux en cette matinée ! A cela, s’ajoute les troupeaux qui défilent occupant toute la route… Les Tadjiks sont assez courtois au volant, mais pas avec les moutons ! Du coup, ça klaxonne pas mal ou parfois qu’une seule fois mais pendant 30 secondes... Sur cette route, on revoit du trafic… Mais cela ne nous dérange pas trop sauf quand ils foncent et nous envoient un beau gros nuage de poussières dans la figure. On poursuit avec les montagnes russes (ou tadjikes), 3 bosses au programme : 2 petites et 1 moins petite… Mazette, cette route veut nous achever !

Midi, on a fait les 2 petites bosses sans trop de mal et on dîne avec un ice-tea pour se donner des forces… Après 45 minutes de pause dans ce village, alors qu’on allait redémarrer, un homme accourt avec des fruits… Puis du pain, puis du mouton ! Pif mange son quota mensuel de viande en une fois ! Il parait qu’elle est délicieuse ! Et puis, un jeune vient nous parler en anglais. Il nous demande pas mal d’informations sur notre voyage étant donné qu’il aimerait réaliser un site internet sur cette route à vélo… On remercie les villageois puis on reprend la route, qui monte, encore et encore, après chaque tournant. Il fait très chaud, on s’hydrate énormément mais pas encore assez vu tout ce que l’on transpire ! Wow, cette bosse, c’est plus qu’une péninsule, plus qu’une colline, que dis-je, c’est une… nouvelle mauvaise surprise, et oui mesdames et messieurs, c’est un COL ! On arrive après 10 kilomètres dans une ville où on en profite pour reprendre un peu des forces, on a l’impression que le col nous nargue un peu plus loin mais ce n’est qu’une illusion. 3 enfants nous interpellent et nous montrent le fossé : un camion renversé avec, parait-il, 3 morts… Une image qui fait froid dans le dos, bien qu’on ne comprend pas comment il a réussi à se retrouver là vu les grosses bornes (pour une fois). Sur les bas-côtés de la route, beaucoup de jeunes vendent des fruits et des colliers de fruits. Ils tentent de nous redonner le sourire mais mon sourire s’efface quand on se rend compte qu’on est encore loin du col. Pif le prend mieux que moi, car on est à nouveau sur de l’asphalte. Je craque. Ça devient trop pour moi toutes ces montées inattendues… Mais quelle étape ! Et dire que je pensais que Khorog-Douchanbé, ce n’était que 200 km il y a 2 semaines…

Alors, même si l’objectif du jour n’est pas atteint, Pif suggère qu’on demande à planter la tente chez l’habitant : les 2 premières tentatives ne sont pas très fructueuses. Alors on grimpe, encore et encore, on s’éloigne légèrement de la route principale et puis on tombe sur un petit vieux très souriant devant sa propriété. Il refuse qu’on mette la tente et nous fait rentrer à l’intérieur, avec un thé pour mieux faire connaissance… Sa femme et sa voisine arrivent alors, leur fille et petit-fils nous servent des petits pains avec… du sirop ! Nom de Dieu, on dirait du sirop de Liège ! Ils sont trop aimables. La ‘babushka’ est méga patiente avec nous, c’est un ange tombé du ciel… Ils me redonnent le sourire et me font oublier les ‘1469’ mètres de dénivelé positif pour soi-disant descendre une vallée ! Vient alors l’heure du souper  précédé et suivi de leurs prières: pains, fruits, sirop, yaourt, spaghettis aux carottes bien gras puis des gougouilles ! Ils nous chouchoutent comme jamais puis nous montrent notre chambre : un lit douillet nous y attend !

 

Après l’effort, le réconfort,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : La rencontre post-vélo !

Pensée négative : Ce dénivelé… à en dégouter du vélo !

Anecdote : Dans tous les villages, le président pas très démocrate est bien présent au milieu des ronds-points via d’énormes pancartes… un peu comme le roi thaïlandais !

Dimanche 09 octobre 2016 – J340

10/10, 07h34,
 Dans la maison de Véro et Gabriel, Dushanbe

Distance parcourue : 83,95km
Vitesse moyenne : 23,95km/h                                                                               
Vitesse maximum : 73,21km/h                                                               
Temps sur le vélo : 03h30min
Dénivelé positif : 282m
Altitude maximum : 1821m

 

La nuit fût vraiment horrible. Et c’est bien dommage alors qu’on a un super lit douillet. Mais les crampes de ventre n’ont jamais été aussi fortes… Du coup on se relaie pour aller au fond du jardin dans la fosse-toilettes avec une lampe torche.

Au réveil, on est accueillis par nos hôtes toujours aussi souriants et agréables. Il fait sacrément froid et cru, et il y a eu une bonne petite rosée, du coup on est bien content d’avoir été hébergés à l’intérieur. La grand-mère et la jeune fille nous prépare un top déjeuner avec des œufs durs… et du lait chaud qui vient tout droit de la vache. Je n’ose jamais dire non… grave erreur.

Vers 8h15 on dit au revoir à nos hôtes inattendus et hors du commun, et on démarre dans un froid glacial. Le matin on vit la récompense de tous ces jours à suer. On ne fait pratiquement que descendre! L’asphalte est lisse comme une table de billard! Ce qui nous ralentit le plus : le fait qu’on doit souvent s’arrêter pour que je défèque ou que je vomisse… Ca ne passe vraiment pas !

Du trafic mais pas trop, des enfants à dos d’âne, des curieux envers Doudou pendant nos pauses, et nous voilà aux portes de la capitale vers 11h après 75km! Au top secteur!

On arrive rapidement à destination : chez la Warmshower Véronique. On y retrouve Emilie et Romain, Yolanda, Peycho le Bulgare, le Coréen de Murghab, et Mathias un cycliste allemand nouveau dans nos rencontres. L’endroit est juste dingue. Le jardin magnifique. Véronique vient de France et vit ici avec son petit gars, Gabriel, 10 ans, d’origine rwandaise et adopté. Véro travaille pour la commission européenne. Du coup on a même un garde 24h/24 pour nous ouvrir la porte! Elle a vécu plus de 15 au Rwanda et donc la déco de la maison est pas mal tournée sur l’Afrique. Elle a énormément de bouquins de voyage et de romans. Il y a une terrasse, des transats,… bref que du bonheur.

Une bonne douche, on plante la tente, et on lance une machine. On passe ensuite au lunch avec Gabriel, Véro, Romain et Emilie. Mon estomac est toujours pas top mais je n’ai pas le choix : Véro revient de 10 jours à Bruxelles… Du coup il y a un énorme plateau de fromages et du sirop de Liège sur la table… tout va bien ici!

Aprem relax avant de passer au souper pour lequel je cuisine des pâtes avec une sauce au hachis et aux aubergines.

On est bien arrivés chez Véro et ça fait du bien !

 

Pif & Val

 

Pensée positive : On est bien arrivés à la maison de Véro, et on va y être bien!

Pensée négative : Magique de vivre avec des locaux… mais l’estomac ne suit jamais…

Anecdote : En discutant, Véro nous dit avoir eu un entretien téléphonique avec Oncle Norbert alors qu’elle postulait pour le secteur de l’Asie Centrale il y a 5 ans… que le monde est petit !

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