Jeudi 29 septembre 2016 – J330
23h10,
Sous la tente, Pamir Lodge, Khorog
Distance parcourue : 19,37km
Vitesse moyenne : 12,71km/h
Vitesse maximum : 51,42km/h
Temps sur le vélo : 01h31min
Dénivelé positif : 271m
Altitude maximum : 2394m
Nuit plutôt chaude… même pas besoin de se mettre dans son sac de couchage avant minuit. Et d’un calme… Le matin on ouvre la tente pile au moment où le soleil pointe le bout de son nez à la cime des montagnes de cette vallée devenue bien étroite… On mange nos yaourts, on remballe, et on est prêts à 8h30 attention chaud !
On fait 1,34km sur la route redevenue plutôt pitoyable et alors qu’on dit coucou aux militaires de la caserne du coin… on crève le pneu arrière… On débarrasse Doudou, on le retourne, et on répare les deux trous de la chambre à air provoqués par un pincement… satanée route.
On redémarre vers 9h20… et vu qu’on venait de déjeuner on n’a même pas pris de biscuits de consolation… De nouveau des montagnes russes de malade. On ne roule pas beaucoup mais on arrivera bien crevés. Sur la route encore quelques enfants. Un ouvrier de la décharge municipale (qui gâche un peu la fin de la vallée, car évidemment les déchets volent partout) nous arrête sur la route en nous tendant deux pommes avec le sourire.
On arrive au dessus d’une grosse montée et on aperçoit enfin Khorog, première ‘grande’ ville tadjike de notre itinéraire. Toute en longueur, coincée entre les montagnes. En entrant dans la ville, on s’arrête pour s’offrir une récompense. On achète deux petits sachets de chips marque locale : SIMBA. Avec la tête de notre lionceau de Disney préféré. Très bon apéro ! On roule jusqu’au Pamir Lodge, logement le moins cher où il est possible de planter sa tente. On y retrouve évidement un tas de cyclistes. Emilie et Romain qui sont sur le point de reprendre la route pour Dushanbe après avoir encore été malades. Notre Écossais qui s’apprête à reprendre la route seul. Nicky a cassé une de ses roues dans la Wakhan et a pris un taxi jusque Dushanbe. L’ami Richard est là. L’amie Yolanda l’Espagnole aussi. Et un tas de nouvelles têtes, dont des Français…
On se pose à un endroit sympa réservé aux tentes, sous un toit, avec tapis de sol, et électricité ! On prend une douche magique. On peut même tenir le pommeau en main. Ca fait un bien fou. Internet est pourri et ne marche pas toute la journée. On arrive quand même à regarder nos boites mails et les Whatsapp de Val.
Pour midi on descend dans la rue et on essaie le premier resto au coin. Salade russe petite mais très bonne. Plat surprise en bonus pour moi commandé au hasard pas du tout bon. Une omelette avec de la viande bizarre. L’endroit est sombre. Les prix pas les plus dingues… Pas mauvaise expérience, mais on ne reviendra pas. On repasse au petit magasin pour acheter eau et chips SIMBA de secours et on retourne se poser à l’auberge.
Très bon endroit pour chiller. On lit, on bosse les vidéos, on mange des chips, … Le soir, vers 18h, blackout général. Plus d’électricité dans l’entièreté de la ville. On redescend la longue rue en pente dans le noir et on trouve un petit magasin éclairé à la bougie. On achète du pain et une copie tadjike de Nutella. On remonte déguster notre pain choco à la lampe frontale avant de se mettre dans notre tente et de regarder des Friends. On a pas du tout envie de sympathiser avec les gens ce soir… il y a trop de Français avec un accent et des conversations… pourris.
Première ville ‘moderne’ dans ce pays… pas évident…
Pif & Val
Pensée positive : On est arrivés à Khorog!
Pensée négative : Ville un peu moins développée que ce qu’on croyait à première vue, vivement la découvrir mieux demain.
Anecdote : Le cyclo bulgare est là. Toujours très gentil, mais toujours aussi bourré!
Vendredi 30 septembre 2016 – J331
21h38,
Sous la tente, Pamir Lodge, Khorog
Difficile de dormir comme on le souhaite : il y a les couche-très-tards, qui papotent à 2 mètres de notre tente, il y a les ramasseurs de feuilles mortes dès potron-minet, et les lève-tôts qui déjeunent, à la même distance et puis il y a les nomades, qui arrivent au milieu de la nuit ! Bref, ce n’était pas une nuit de tout repos… Heureusement, un bon pain avec choco nous attend pour le petit-déjeuner !
A peine fini, le proprio nous apprend que l’internet est terminé pour ce mois-ci… On se rend alors avec une team hispanique vers l’office du tourisme, à 2 kilomètres de l’auberge. L’internet est pas cher et marche plutôt bien ! C’est juste à côté du parc, on pourrait être plus mal ! Pif met le site à jour, j’appelle ma maman puis une mauvaise nouvelle tombe… On a reçu un mail de l’ambassade turkmen de Bishkek : ‘votre demande de visa a été refusée.’ Point, pas d’explications : rien ! On l’a un peu mauvaise mais on le retentera à Douchanbé, puis si ils ne veulent toujours pas de nous, ce sera sans regret, on aura mis toutes les chances de notre coté ! L’Asie centrale et sa bureaucratie, ça sera sans doute le point noir de notre voyage !
Midi, on part luncher avec Yolanda, on reparle espagnol autour de plats plutôt sympas, on adore ça ! On fait plus ample connaissance, elle nous fait marrer cette cyclo espagnole de 40 ans ! Vraiment chouette !
On retourne ensuite à l’office du tourisme et on nous lance de nombreux ‘hello’ dans le parc. Mais un de ces bonjours est étrange… Hello, where are you from? Passeports please… Ce type, pas plus haut que 3 pommes, habillé tout à fait normalement le prend très mal quand on lui rit au nez. Il nous montre une carte qui ressemble à sa carte d’identité; On lui fait comprendre qu’il n’aura pas nos passeports et on le salue. Il nous suit assez énervé… Pif s’achète une glace tranquillement et on arrive à l’office du tourisme, avec lui dans nos pattes. Yolanda, pas Espagnole pour rien, monte dans les tours et demande aux gentilles demoiselles de l’office de dégager cet abruti. Énorme malentendu, c’est un flic ! Malgré cela, il ne nous inspire pas confiance vu le peu de tact qu’il semble avoir ! Il s’énerve, on lui montre alors nos passeports comme il prétend que c’est pour notre sécurité et qu’on est entre de bonnes mains. Il prend note de nos données de passeport servant de ‘copie’ en cas-de-vol, il serait le big boss de la province. Mais il le prend assez mal quand je lui demande de revoir sa carte histoire de connaitre son identité ‘au-cas-où on aurait un problème pour lui référer’ nous menaçant de nous emmener au poste… Après son caca nerveux, il nous restitue nos passeports et commence à draguer une des dames de l’office de tourisme. Nous voilà à nouveau sans internet, le quota des gigas du mois de l’office a été atteint !
On se promène dans le centre jusqu’à trouver un spot wifi pour 30 minutes, c’est gratuit, mais on a l’impression d’être dans le salon d’une maison ! Petites emplettes sur le retour et dans la bonne humeur, sockète et avancement sur le film puis on repart dans le centre avec Yolanda pour nous rendre au ‘restaurant-indien-dont-tout-le-monde-nous-parle’ ! C’est très bon, on se prend des fou-rires avec Yolanda et ça change de notre alimentation depuis 1 mois !
On rentre repus et fatigués à l’auberge,
Val & Pif
Pensée positive : Chouette petit parc au centre et bon indien !
Pensée négative : Première et avant-dernière demande du visa turkmen refusé sans raison, les cons ! Sinon, on ne retrouve plus notre opinel…
Anecdote : Les frigos sont coca-cola, les affiches ont des coca-colas, les frigos ont des sprites et des fantas mais jamais… du coca-cola !
Samedi 01 octobre 2016 – J332
21h43,
Sous la tente, Pamir Lodge, Khorog
Réveil au pain tartiné d’une énorme dose de chocolat. Ce matin, on prend un des nombreux minivans blancs tout étroits (une voiture sur deux est un de ces minivans ici) pour se rendre à 6km de la ville, à côté du pont qui sert de poste frontière avec l’Afghanistan. Chaque samedi matin, la frontière ouvre, et les marchands afghans sont autorisés à monter un petit marché sur le territoire tadjik.
On arrive alors, accompagnés de collègues rencontrés à l’auberge : Lucie, Jeanne et Matthias. L’enceinte du marché est au Tadjikistan mais est surveillée par des soldats des deux armées, tadjike et afghane. Sur le marché, l’ambiance est vraiment détendue. Les deux peuples négocient des transactions avec le sourire. Les Afghans sont super souriants et très sympas. Seuls les articles proposés sont un peu nazes. On achètera quand même un savon à un homme. Les dames assises par terre vendent plutôt bijoux, pierres et épices. Elles, par contre, semblent plus ravagées ! Les hommes sont tous habillés pareils et ont une certaine classe et une belle prestance, surtout les plus âgés. Les enfants ont des yeux incroyables, et sont à croquer avec leur tunique.
On passe deux petites heures sur le marché et avant de partir je craque sur une bonne brochette de poulet que je savoure en compagnie d’Afghans qui nous servent des bols entiers de vodka. Vers 11h30 on repart dans un minivan bien content d’avoir vécu cette expérience et d’avoir rencontré ce peuple. On s’arrête avec Val au bazar de Khorog et on commence notre petit tour.
On achète plein de chouettes trucs comme des fruits, des légumes, des fruits secs, du PQ, des samsas, du pain, … La ville est très vivante et c’est vraiment chouette de la vivre. On va ensuite dans un petit supermarché pour acheter des produits pour l’étape suivante.
De retour à l’auberge, on se pose avec Lucie et son compagnon Pierre qui n’est pas super dans son assiette. On finit le site, on skype, on avance sur la vidéo, bref on se pose.
Le soir, on cuisine des bonnes pâtes aux aubergines, oignons et petits pois. C’est très bon et on a une bonne moitié à mettre au frigo pour le bivouac de demain.
Le soir, on reste posés avec les copains et on regarde les magnifiques portraits du matin sur l’ordi.
Ce fut une bonne pause à Khorog.
Pif & Val
Pensée positive : Marché afghan, une expérience et des rencontres extra!
Pensée négative : On n’avait pas de fromage à râper pour les pâtes du soir…
Anecdote : Les militaires sont là pour surveiller que tout se passe bien sur le marché et qu’après chacun rentre dans son pays, mais ils en profitent aussi pour faire toutes leurs emplettes. Brochettes de viandes, sac de fruits et légumes, nouveaux t-shirts, … au calme.
Dimanche 02 octobre 2016 – J333
Le 03/10 à 20h22,
Sous la tente, à 100km de Khorog, dans un jardin
A peine réveillée, je dégonfle mon matelas et Pif m’invite à regarder le ciel… nuages très bas avec pluie, ça faisait longtemps qu’elle n’avait plus fait son apparition celle-là ! La météo Iphone annonce de la pluie jusque début d’après-midi, on ne se presse donc pas de ranger ! Lucie et Pierre sont dans la même situation que nous, sauf qu’eux, ils partent dans l’autre sens. On déjeune ensemble avec un bon pain choco banane (le petit est enfin un gosse heureux au déjeuner) puis on se tâte… Partira, partira pas? On décide de remettre le débat à plus tard bien que Pif semble décider de ne rien faire, comme un bon dimanche !
On parle de tout et de rien puis, milieu de matinée, 2 Franco-Suisses arrivent détrempés… Il y en a qui cumulent les petites ‘merdes’, ben, c’est leur cas ! En voyage pour 2 mois, Germain est complètement malade, et son vélo est cassé : dérailleur et pédalier tordus. Du coup, sa compagne Pauline, se joint à nous pour un peu se changer les idées. On passe un bon moment à ‘chiller’ à nous 5 puis vient l’heure du dîner. Pif prépare des œufs brouillés mais en pleine cuisson, panne d’électricité… Obligé de les finir au réchaud !
Le ciel s’adoucit alors un peu vers 15h : pour nous, on reporte le départ à demain, tout remballer pour une heure de vélo, non merci ! Lucie et Pierre partiront vers 16h, vraiment des motivés ! On s’occupe l’après-midi en avançant dans nos lectures et sur la vidéo du Kirghizstan. On soupe avec les pâtes de la veille puis on regarde ‘les cowboys’, film avec François Damiens (ah bon?), film surprenant !
A demain pour le vrai départ,
Val & Pif
Pensée positive : Bien reposé pour entamer un nouveau sprint demain !
Pensée négative : Première grosse pluie dans ce pays au moment où on voulait démarrer notre nouvelle étape !
Anecdote : Lucie et Pierre sont suivis par une école française et ils interagissent pas mal via leur site… Du coup, on a été interviewé pour répondre aux questions des écoliers sur notre périple et notre pays d’origine !