top of page

Jeudi 22 septembre 2016 – J323

18h39,
 Sous la tente, juste avant le col menant à la Wakhan Valley, 4164m

Distance parcourue : 45,46km
Vitesse moyenne : 9,65km/h                                                                                  
Vitesse maximum : 52,43km/h                                                               
Temps sur le vélo : 04h42min
Dénivelé positif : 635m
Altitude maximum : 4207m

8h00, le fils du proprio frappe à notre chambre, le petit-déjeuner est prêt ! Je serais bien encore restée au lit, sous ces couvertures qui pèsent une tonne mais tellement chaudes ! Pif va mieux, mais ce n’est pas encore la grande forme : il rote toutes les minutes (très romantique)…  Au menu, du riz-au-lait ! Le fils est à nos petits soins et nous offre des pains pour la suite du voyage, on adore vraiment cette guesthouse !

9h, on reprend la route, le ciel a quelques nuages, il fait froid mais le soleil nous réchauffe ! Après une dizaine de kilomètres, on recharge nos bouteilles d’eau avant d’arriver dans la zone des ‘lacs d’eau salée’. On roule 24 kilomètres jusqu’à l’intersection qui nous intéresse… ça monte, ça descend mais les décors de lacs sont vraiment beaux ! Arrivés à notre premier objectif, on mange une pomme en guise d’adieu à l’asphalte pour un bon moment… De fait, on quitte la M41 pour prendre la route menant à la Whakan Valley  ! Ce n’est pas la route la plus facile, ce n’est pas non plus la plus courte mais il parait que les paysages sont vraiment magiques… Alors, on le tente ! Seul hic, pour accéder à cette vallée, il faut encore se farcir un pass bien haut, et sérieux, j’en ai ma dose ces temps-ci. Le chemin est ‘semi-carrossable’, on croise quand même du trafic mais les traces de vélo sont les plus nombreuses ! On suit ces traces pour éviter les ‘tôles ondulées’ ou les tas de sables, le plus souvent, ça fonctionne !

Au bout de quelques kilomètres, on tombe sur un ‘camion-van’ arrêté. On s’approche, on fait la connaissance d’un couple de Brésiliens faisant pour la 2ème fois 3 ans autour du monde et se cache avec eux l’ami Richard ! On parle une bonne demi-heure puis on reprend la route, bien que je n’aie pas vraiment la gniac et que ma tête tourne…

On a beau débuté un col, on monte, pour mieux redescendre… c’est frustrant ! Pour le lunch, on trouve un endroit assez sympa, à coté d’un lac altitude mais où on a l’impression d’être à Ostende vu ses odeurs ! Richard se pause également avec nous. Il mange des nouilles cuites (pour une fois) et nous partons sur du pain avec kiri. On a beau être haut, il fait très chaud sans le vent ! Après une bonne pause, on redémarre de plus belle mais le col est encore loin… Richard est à bout de souffle, ma tête tourne, Pif tente comme il peut de coordonner l’équipe ! On pense arriver au col mais c’est un fake… on doit pousser vu les pentes inclinées, bref, ce n’est pas facile !

16h (ou 17h), d’après l’estimation des Brésiliens, on est encore à 6 kilomètres du col… Je suis HS, l’obscurité va bientôt tomber et Pif propose de redescendre un peu pour camper. Un peu déconfite, car on était ‘si’ proche du but, j’accepte. J’ai en plus l’impression de délirer un peu avec l’altitude, il vaut mieux donc éviter de camper plus haut… Richard le tente malgré sa mauvaise mine.

Après le montage de la tente, on est tous les 2 KO et sans faim. On boit un thé pour se réchauffer accompagnés de 2 biscuits !

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Belle météo !

Pensée négative : Ce col interminable…

Anecdote : En arrivant au point culminant de notre journée, j’ai commencé à voir des animaux pétrifiés et des cheveux de trolls à la place des plantes…

Vendredi 23 septembre 2016 – J324

18h48,
 Sous la tente, Wakhan Valley, 3605m

Distance parcourue : 53,74km
Vitesse moyenne : 10,60km/h                                                                               
Vitesse maximum : 34,97km/h                                                               
Temps sur le vélo : 05h03min
Dénivelé positif : 446m
Altitude maximum : 4273m

Très bonne nuit. Pas un bruit. Pas trop de gèle. Juste la bouteille restée sur le vélo est un glaçon. Le ciel est bleu. Notre beau pote le chien est toujours là. Et oui depuis quelques temps on a souvent des beaux chiens de bergers qui nous accompagnent dans les cols. Celui-ci est apparu alors qu’on montait la tente hier. Il s’est posé à côté de nous et depuis n’a pas bougé, sans un bruit.

On redémarre gentiment notre fin de col. On fait 300m et on tombe sur Richard qui n’a pas été beaucoup plus loin que nous et qui a donc aussi laisser tomber. Une surprise nous attend pourtant : on sera au sommet bien plus vite que prévu ! On a une très belle vue sur un lac d’altitude et des hauts sommets blancs à plus de 6000m au loin. On se laisse descendre gentiment. Les freins ont mal et la route est vraiment pourrie, mais le sable n’est pas trop dense.

On arrive en bas et au début de la vallée. Un checkpoint nous attend. En effet nous voilà juste aux portes de l’Afghanistan. Le cours d’eau que nous allons suivre tout au long de cette vallée marque la frontière naturelle entre les deux pays. Les deux jeunes militaires sont vraiment casse-couilles et pas du tout souriants. Nous voilà partis pendant 40min à ouvrir toutes les sacoches. Et ils sortent absolument tout de ces dernières… Une fois ce calvaire passé, la barrière s’ouvre, et on peut s’enfoncer dans la Wakhan valley !

Les collines et les alentours restent fort désertiques. Mais c’est un plaisir de suivre ce cours d’eau d’une couleur incroyable. Aux abords de plus en plus de végétation apparait. On recommence même à voir des petits arbustes. La route est par contre vraiment lamentable et on n’avance pas… mais on ne doit quand même presque pas pousser.

On pique-nique avec Richard au bord de l’eau, entourés par des bergers tadjiks d’un côté et afghans de l’autre. Le soleil tape énormément et le vent est moins froid… on sent qu’on est un peu redescendus en altitude.

L’aprem, on se bat avec la route et ses montagnes russes. En effet, cette portion ressemble plus à un canyon qu’à une vallée. On remonte bien par rapport à l’eau, mais les vues sont dingues. On observe quelques vieux forts de l’autre côté de l’eau, surement pour les gardes frontaliers afghans, et des tours d’observation de notre côté.

A un moment, faute d’inattention… baaaammm. On se prend un gros rocher et on abime une sacoche. Mais malheureusement pas que ça. On a complètement défoncé le porte-bagages avant et la béquille. On consolide comme on peut avec des colsons… il faut que ça tienne jusqu’à la prochaine ville… du moins jusqu’au prochain soudeur d’aluminium…

Vers 16h, on est bien épuisés et une terrasse s’offre à nous dans ce fameux canyon. Au loin on peut admirer une magnifique chaine de montagnes avec des pics blancs. Il ne fait pas trop froid et on cuisine de bonnes pâtes avant de se faire un petit Friends.

Mais à l’heure où j’écris, la nuit est tombée et un vent extrêmement violent c’est levé… pourvu qu’on puisse dormir sans tempête de sable ou autre…

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Nouveaux décors progressifs avec un magnifique cours d’eau à suivre.

Pensée négative : On a cassé une partie de Doudou, porte bagages avant HS.

Anecdote : C’était extrêmement marrant de voir le militaire sortir les 35 sachets de noodles de Richard au checkpoint.

Samedi 24 septembre 2016 – J325

19h21,
 Sous la tente, Wakhan Valley, après Zong, 2897m

Distance parcourue : 42,47km
Vitesse moyenne : 10,05km/h                                                                               
Vitesse maximum : 33,80km/h                                                               
Temps sur le vélo : 04h13min
Dénivelé positif : 268m
Altitude maximum : 3648m

Le vent a bien soufflé pendant 2 heures puis il s’est calmé… il a fait plutôt bon, on a  vécu pire comme nuit ! 6h, Pif est déjà réveillé. Mais il y a des matins comme ça où tout prend du temps… 3h pour tout remballer et déjeuner, c’est un record ! C’est d’ailleurs au déjeuner que l’on a pu se rendre compte que le choco vendu dans la bawette de Murghab est périmé depuis plus de 4 mois et ils se font en plus plaisir sur les prix ! On roule un gros kilomètre avant de traverser la première cascade d’eau… C’est magnifique, comme une crevasse pleine de vie au milieu des montagnes brunes ! On redécouvre des couleurs d’automne via les arbres, les oiseaux chantent et les cascades sont splendides ! On refait nos provisions d’eau, ce qui démarre notre journée encore plus tard… 9h30, on achève la montée de la veille avec un Doudou déjà rafistolé, mais avec une bonne nuit de sommeil, elle passe plus vite que prévu !

Pendant 10 kilomètres, on reste à la même altitude et la rivière est de plus en plus lointaine. On a de temps en temps droit à des lacets qui nous montrent de nouvelles cascades mais aussi un ravin de plus en plus profond… c’est parfois un peu flippant !

On redescend ensuite vers le village de Langar et là, le spectacle s’offre à nous… Un peu après le poste frontière représenté par un pont, la rivière se transforme en delta laissant dans ses interstices et ses alentours des oasis magnifiques ! Seulement voilà, c’est une route de merde et Doudou la vit mal… Un problème ne vient pas seul, nous avons désormais un rayon cassé à l’avant ! Et le comble, c’est qu’on n’a pas de rayons de rechange pour l’avant… Et puis, le frein avant ne répond plus ! Pour moi, c’est un trop-plein. Surtout en regardant Richard qui vit très bien sa descente avec un vélo de maigre qualité… Je n’ai clairement plus le moral et la tension du rayon se déplace au sein de notre couple. Arrivés au village, je n’arrive pas à profiter des salutations des enfants… Nous retrouvons (à pied) Richard qui s’est fait alpagué par un villageois lui proposant un repas. Ce n’est clairement pas la meilleure idée pour nos estomacs fragiles mais les garçons semblent en avoir envie. On mangera finalement des abricots, une soupe et du pain. Enfin de bonnes vitamines !  La préparation prend sacrément du temps cependant et l’addition est légèrement salée. Par contre, ce village nous fait rêver, des rivières  (ou cascades) qui découlent de partout, des pelouses vertes en talus broutées par les chèvres et des maisons genre kasbah !

15h30, on peut enfin repartir… On traverse de nouveaux villages avec de nombreux paysans de tous âges dans les champs ! On a l’impression de voyager dans le temps ! Face à nous, un vent qui nous envoie des bourrasques de sable dans la figure ! Le lunch ne passe pas du tout pour ma part, on roulera une dizaine de kilomètres pour finalement se poser sur une ‘plage’ un peu à l’abri du vent. Pif  tente de réparer le rayon mais l’obscurité arrive trop vite, on n’a pas faim… ce sera donc une soirée à l’eau !

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Découverte de villages rustiques et oasis !

Pensée négative : La suite des problèmes du vélo ; le rayon cassé à l’avant, les freins…

Anecdote : Richard nous a fait découvrir que, dans les noyaux des abricots, se cachent un genre de petites amandes !

Dimanche 25 septembre 2016 – J326

19h21,
 Homestay Oumbouck, Vrang, Wakhan valley,2895m

Distance parcourue : 17,75km
Vitesse moyenne : 8,45km/h                                                                                  
Vitesse maximum : 30,20km/h                                                               
Temps sur le vélo : 02h05min
Dénivelé positif : 206m
Altitude maximum : 2950m

Nuit calme au bord de l’eau. Le bruit de la rivière est bien apaisant. Et l’endroit est vraiment magique. On est cependant deux esprits tourmentés et mal reposés. Le matin, on traine la patte car on aimerait un peu se retrouver seuls. Richard est adorable mais un peu lent à la détente (et il pue le chou). Notre compagnon prend la route vers 9h, et nous voilà seuls au monde sur cette plage paradisiaque. On restera là jusque midi… petite ‘réunion’ de couple oblige. On a besoin de se retrouver, et de mettre certaines choses à plat. Ce n’est pas une mince affaire, mais on est faits l’un pour l’autre, donc ça marche!

On démarre alors sur cette route toujours aussi pourrie. Mais ce n’est pas le pire… le vent est vraiment puissant. On se remémore Les Catlins en Nouvelle-Zélande. De plus ça monte tout le temps. On fera 200m de dénivelé pour descendre seulement 50m dans la vallée…

Cette vallée est vraiment incroyable. Le vent soulève en permanence un nuage de sable qui fait danser les couleurs. On passe des sommets blancs afghans aux collines rocheuses et au sable qui plongent dans l’eau émeraude pour arriver aux ruisseaux de l’autre rive qui se dessinent au milieu des herbes rougies par l’activité minérale. En effet, il y a pas mal de sources chaudes dans le secteur, et ça sent pas mal le souffre.

A un moment on s’arrête devant une source aménagée. Plusieurs vieilles personnes font la file pour remplir leur gobelet. Je remplis ma bouteille et en goutant, on se rend compte que c’est de l’eau pétillante naturelle! Beaucoup trop cool, mais elle goute sacrément le sang… trop de minéraux.

Comme hier les villages sont séparés chacun par quelques kilomètres de sable et de pierres. Du coup chaque village apparait comme un oasis au milieu de la vallée. Dans chacun les enfants courent après nous pour poser la seule question qu’ils connaissent : ‘What’s your name?’. Beaucoup demandent pour être pris en photo et se voir dans l’écran de l’appareil.

On arrive vers 15h dans un petit village. De nombreux paysans travaillent à la récolte du foin dans les champs. On en a marre du vent et on n’a pas envie de rouler… c’est dimanche. On craque alors pour le homestay du village. C’est très cher, mais on a envie de se faire plaisir. Une jeune dame souriante nous montre notre chambre. Une pièce habituelle avec des gros tapis partout, au sol et aux murs. On se rend ensuite à la fontaine du village pour puiser de l’eau. On est au milieu des champs et on a l’occasion de capter quelques moments de vie sympas. Une dame m’accoste et me donne la fourche en main… elle ne voit pas pourquoi le touriste ne devrait pas un peu travailler le foin… On se ballade un peu avant de profiter du magnifique jardin de nos hôtes… oasis est vraiment le mot.

Fin de journée on profite du banya familial. Grand luxe, il y a une baignoire pour s’assoir dedans ici ! Vers 18h, la grand-mère vient nous chercher pour le souper. On nous installe dans la grande pièce de vie de la famille. Malheureusement celle-ci est forte réduite aujourd’hui. On ne rencontrera que 3 personnes : la grand-mère, sa belle-fille, et le petit fils de 6 ans. Et malheureusement pas un seul mot d’anglais. Le souper est copieux et trop bon. Pommes de terre, choux et oignons mélangés. Avec un yaourt, une confiture de prunes encore tiède, et du pain… le tout maison. On se régale. On mange comme souvent seuls, mais on échangera un petit peu après. La maison est grande et la pièce de vie magnifique… ça nous donne encore des idées pour notre future chez nous.

On ira ensuite se poser dans notre chambre regarder un petit Friends avant de sombrer dans les bras de Morphée en amoureux, et propres !

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Repos l’après-midi dans un oasis!

Pensée négative : Le vent de face vraiment trop puissant…

Anecdote : Les toilettes. Une dalle de bêton surélevée de 80cm et entourée d’une tôle ondulée de 2m de haut. Deux trous dans la dalle pour faire ses besoins à deux si le cœur vous en dit. Et pas de toit. Au moment d’aller faire ses besoins avant de dormir, on a pu admirer le ciel remplit d’étoiles. On voyait même le tracé de la voie lactée… Un caca magnifique !

Lundi 26 septembre 2016 – J327

18h13,
 6 kilomètres après Darshay, à côté de la tente, Wakhan valley, 2823m

Distance parcourue : 55,82km
Vitesse moyenne : 10,82km/h                                                                               
Vitesse maximum : 44,52km/h                                                               
Temps sur le vélo : 05h09min
Dénivelé positif : 546m
Altitude maximum : 3070m

Voilà qu’on approche les 3 semaines sans contact avec le monde extérieur… Pas de réseau, pas de Wifi, c’est pire que la Birmanie ! On espère que nos familles ne s’inquiètent pas trop pour nous.

Sinon, chouette réveil sans se préoccuper des bruits de pas autour de nous, on est dans du dur ! On remballe tout et nous voilà prêts pour le petit-déjeuner… Pains, yaourt et œufs, ça passe bien ! On le digérera en plus… Seule tristesse, pas de confiture faite maison pour l’occasion ! Petite photo avec la famille restreinte et puis on reprend le vélo, l’estomac rempli et donc pleins de forces ! On quitte le village sous les mêmes paysages que la veille, mais avec bien moins de vent !

On roule le matin sur une route pitoyable : parfois terre, parfois cailloux, parfois tarmac (quand on est au centre des villages) et parfois sable… On ne poussera qu’une seule fois ! Le temps étant plus clément, c’est agréable de reprendre la route malgré les secousses engendrées par ces routes ! A 10h, à Vrang, on s’arrête devant le premier magasin, depuis Murgab, où les produits nous intéressent ! Il y a une grosse file, que ce soit dans ce magasin, ou devant le vélo… Pif fait ‘causette’ avec le flic du village méga intéressé par l’engin, d’autres villageois et… des Belges ! De fait, 18 Anversois d’une soixantaine d’années sont là, avec leurs bobs marqués d’un drapeau belge et parcourent avec guides Douchanbé jusqu’Osh en jeeps ! On ne croise pas beaucoup de touristes ici et pourtant, c’est dans ce pays qu’on aura rencontrés le plus de compatriotes ! De mon côté, je reviens avec du fromage, des yaourts, des biscuits et des cacahuètes… Un rien nous fait plaisir ici !

On quitte Vrang pour remonter un peu dans des décors arides puis redescendre dans les villages verts surnommés les oasis… On ne se lasse pas du labeur des paysans dans les champs mais on évite, malheureusement, les enfants qui font barrage puis nous courent après pour dormir chez eux, pour nous vendre de l’eau, pour leur donner du chocolat… c’est dommage, mais on savait que cette vallée était plus touristique. En pleine matinée, on croise un cyclo dans l’autre sens, il s’arrête car on s’arrête… Any problems? Non, on voulait simplement être sympas et discuter… Bref, une rencontre qui n’en vaut pas vraiment la peine. Fin de matinée, on attaque une grosse montée (alors que la rivière qu’on longe, elle, descend toujours évidemment)… C’est dur mais on aura une belle récompense… La vue sur la rivière et son delta depuis un chouette endroit ! C’est un peu comme si on voyait ses paysages ‘vu du ciel’ par Yan Arthus Bertrand… mais sans hélicoptère ! L’endroit est tellement paisible et les vues à l’infini… difficile d’imaginer que les montagnes à notre gauche, Hindu Kush, si paisibles, appartiennent à l’Afghanistan. C’est une toute autre image que nous avons de ce pays. C’est également avec ce genre de vues que je commence à me dire que la route en vaut la peine, même si c’est dur ! On dîne au-dessus d’une colline en savourant toute cette richesse planétaire : un chouette moment !

On reprend ensuite la ‘bécane’ pour descendre progressivement vers de nouveaux villages, les vieux sont souriants et tellement beaux ! On découvre une nouvelle ‘typologie’ d’asiatiques : loin des yeux bridés et foncés, mais plutôt verts et en forme d’amandes. Des sourires laissant voir encore les dents en or, mais un air typé plus ‘arabique’. Les uniformes d’écoliers ressemblent à leurs voisins kirghizes, les dames sont plus couvertes mais semblent heureuses et les hommes crient souvent des monologues à notre encontre. Aucune idée de leur charabia, mais c’est dit avec sourire, alors on répond d’un air un peu coupable, ‘no tadjik, no russian’, ce qui en rend triste plus d’un. Leurs habitats sont rustiques mais chaleureux : des parallélépipèdes rectangles blancs avec 1 porte et 2 châssis bien souvent bleus (quand ils se sont décidés à retirer l’autocollant de protection).

Le vent s’est levé durant l’après-midi mais il est ‘acceptable’ et on atteindra l’objectif de la journée : minimum 50 kilomètres ! Il nous en faudra 5 de plus pour trouver un semblant de gazon qui n’est pas fermé par des limites physiques (murs en pierres, en barbelé ou petits bois l’un à coté de l’autre, comme une pergola). Pas trop loin de la route mais caché par des arbres, on trouve notre bonheur ! Pif cuisine pendant que j’écris, des pâtes à la tomate et au fromage mais ce sera un peu trop farineux… On se console du coup avec du chocolat en dessert !

Le soleil a disparu derrière les montagnes tadjiks,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : ‘Vu du ciel’ revisité !

Pensée négative : Pas de confiture maison au déjeuner, et pâtes trop farineuses au souper… Et on a cassé notre dernière cuillère du BANFF Festival…

Anecdote : Il a beau faire chaud pour nous (retour des manches courtes à cette altitude) l’automne a fait son apparition aussi ici : on dort sur un tapis de feuilles mortes !

Mardi 27 septembre 2016 – J328

18h42,
 Sous la tente, Wakhan valley, 2540m

Distance parcourue : 57,21km
Vitesse moyenne : 12,95km/h                                                                               
Vitesse maximum : 61,19km/h                                                               
Temps sur le vélo : 04h24min
Dénivelé positif : 422m
Altitude maximum : 2812m

Bon ben aujourd’hui on a plus parlé que roulé…

On se fait gentiment réveillés par le soleil et les rires d’enfants qui vont à l’école. On se prépare gentiment. Je suis personnellement de nouveau bien mal  niveau digestion…

On démarre, on traverse un charmant village une fois de plus, et à peine 4km après le départ, on croise un cyclo… Jean, qui nous vient de Gaume !!! On parle pendant une grosse heure. Il a démarré de Belgique. On pense à plein de choses de la maison beaucoup trop cools ensemble. Une chouette rencontre, les Belges sont vraiment au top !

3km plus loin, on voit une silhouette le long de la route. Paul, Français, marche… il marche. On lui demande si il fait du stop. Et il nous répond que non, qu’il préfère marcher. De nouveau bien sympa, on restera à discuter 45min.

On passe de nouveau dans plusieurs petits villages. On voit pas mal d’enfants, parfois avec les jeunes maitresses d’école. A l’entrée d’une bourgade, une jeune écolière se retourne en nous voyant et ouvre son sac en bandoulière. Elle en sort deux pommes et vient nous les donner. Elle est trop adorable, elle aura droit à un sticker (et ses pommes sont trop bonnes).

A la sortie de cette même bourgade, on tombe sur un couple d’Anglais… en tandem ! On cause pendant 40 bonnes minutes. De nouveau bien sympas les gaillards. 

Un peu plus loin, c’est le moment de la pause midi. On se met à l’ombre d’un arbre pour ‘savourer’ notre pain sec et notre fromage sans gout. Heureusement on a du chocolat en dessert.

On arrive ensuite dans le village le plus gros de la vallée, Hichkachim. Une belle montée pour arriver au centre, dont la route est bordée par de nombreux arbres magnifiques. Dans le village, des petits restaurants, et plein de petits magasins. L’un d’eux fera notre bonheur, avec une bouteille de soft bien fraiche pour moi et des supers biscuits.

Un peu après le village, Doudou commence à trembler. Première crevaison au pneu avant depuis le début du voyage ! On trouve vite le problème : deux énormes épines sont venues se planter parallèlement dans le pneu et on fait deux petits trous. On répare en mangeant un bon biscuit.

On continue à profiter de cette vallée hors du commun. C’est si paisible, si serein. On est vraiment bien. Un peu plus loin, 4 cyclos arrivent ! Un couple de Suisses et un couple d’Allemands. On parle pendant 30 petites minutes. On continue notre route et on traverse un magnifique village aux prairies vertes reluisantes au soleil. Les ânes et les vaches profitent des pâturages comme jamais. Énormément de jeunes nous accostent avec le sourire, c’est extra !

10min avant que l’on se décide à descendre en contrebas de la route pour planter la tente au milieu d’un maquis, 4 nouveaux cyclos arrivent. Il s’agit de 4 Polonais. Deux d’entre eux ne sont autres que Marcin et Katcha qui continuent leur boucle. C’est super sympa de les recroiser, et on rediscute encore un peu!

On se pose ensuite et on tente de cuisiner enfin notre purée mousseline en sachet. Un désastre, c’est dégueulasse. On se rattrape sur de bons noodles, et en dessert un biscuit tadjik acheté le jour même. Trop bon.

Un petit Friends puis dodo,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : On ne se lasse pas de ce paradis sur terre !

Pensée négative : C’est vraiment pénible de ne pas du tout savoir communiquer avec les gens niveau langue.

Anecdote : Lorsqu’on demande aux différentes rencontres si elles ont croisé Richard, elles s’exclament à chaque fois : ‘ha oui l’Anglais un peu sur sa planète…’ … Sacré Richard !

Mercredi 28 septembre 2016 – J329

19h10,
 Sous la tente, Wakhan valley, 2358m

Distance parcourue : 67,54km
Vitesse moyenne : 12,92km/h                                                                               
Vitesse maximum : 43,75km/h                                                               
Temps sur le vélo : 05h13min
Dénivelé positif : 503m
Altitude maximum : 2642m

Ce matin, à l’ombre des arbres, on fait la grasse mat’ ! A notre sortie, un taureau un peu nerveux est face à nous… Heureusement, il rebrousse chemin ! On est opérationnels à 9h30, après avoir sorti tous nos affaires du maquis, ce qui n’était guère une mince affaire !

Au programme de la journée : la suite de la Wakhan Valley ! L’asphalte disparait de temps à autre ce qui nous agace un peu. La vallée se rétrécit de plus en plus et les silhouettes des Afghans s’agrandissent ! On verra plus de villages afghans de l’autre côté de la rivière que de tadjiks. Ils semblent tout aussi paisibles, parfois plus rustiques avec de nombreuses pyramides de foins aux alentours des habitats en terre. Entre certains méandres verts, nous sommes face à un décor plus ‘western’ comme dans un énorme canyon !

On traverse quelques villages mais un peu moins magiques que les jours précédents, puis certains sont sacrément consanguins ! On ne croise aucun cyclo aujourd’hui mais le trafic de véhicules motorisés est de plus en plus denses (on passe de 10 voitures à la journée à 10 voitures à l’heure). Le ciel est toujours aussi bleu, nous rappelant la chance que nous avons eue jusqu’à présent malgré la mauvaise saison ! En plus, on descend de plus en plus et le thermomètre remonte pour nous !

Après 30 kilomètres, on trouve une pelouse parfaite à coté d’un ruisseau : idéal pour le lunch ! Au programme, des genres de ‘samosas aux patates’ trouvés la veille dans une supérette. Bon mais trop grasses pour moi, je ne les digère pas.

On continue la route, ça monte un peu mais de manière abrupte pour redescendre pas mal, on sent qu’on descend enfin cette vallée ! 15h, petite pause dans un village avec en bruit de fond, un villageois qui s’énerve sur des pierres… un peu bizarre, mais ce n’est pas le premier fou du village que l’on croise aujourd’hui !

Comme on papote moins, on avance plus vite ! 16h, on en a marre de rouler et on plante la tente, l’endroit ne fait pas rêver mais c’est la dernière soirée ‘noodles-tente’       avant le retour à la civilisation, Korogh !

 

Demain, c’est la fête !

 

Val & Pif

 

Pensée positive : On a bien roulé malgré la route en mauvais état!

Pensée négative : On pensait finir avec la plus belle portion de la Wakhan Valley mais pas vraiment…

Anecdote : On a dépassé les 12000 km aujourd’hui!

bottom of page