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Mercredi 14 septembre 2016 – J315

19h03,
 Sous la tente, au milieu de nulle part, 4154m

Distance parcourue : 38,76km
Vitesse moyenne : 12,04km/h                                                                               
Vitesse maximum : 51,16km/h                                                               
Temps sur le vélo : 03h13min
Dénivelé positif : 305m
Altitude maximum : 4174m

Alors qu’on avait demandé le petit déjeuner à 7h30, notre hôte vient nous réveiller dans notre chambre vers 6h40 pour nous dire que les œufs sont sur la table. On ne râle pas trop car on est éveillés depuis un petit temps. Seule Val n’est pas bien et a mal dormi. Elle préfère rester une petite heure de plus au lit et sauter les œufs (que je me ferai un plaisir de manger). On déjeune alors aveuglés par le soleil radieux au milieu d’un ciel bleu de l’autre côté de la vitre. On se  prépare calmement et sans se presser. Nous avons décidé avec Val de rouler avec les amis australiens jusqu’à Murghab, première petite ville située à 130km d’ici.

Vers 9h, on est tous prêts et après une petite séance photos, on démarre entre Belges, Australiens et Polonais. On continue à longer ce lac salé surréaliste, qui nous offre des reflets extraordinaires avec ses montagnes en arrière plan. On fait énormément de pauses et on se prend énormément de fou-rires. Marc et Marcin n’arrêtent pas de faire des séquences Gopros dans tous les sens. On avance vraiment lentement mais on se sent vraiment bien avec les copains sous le soleil. Et de toute façon on n’est pas pressés. Le vent est plutôt calme, mais il fait quand même sacrément caillant.

Vers 11h30 on se retrouve à l’intersection avec la route de sable qui descend dans la vallée que comptent emprunter Marcin et Karcha. On décide alors de faire un lunch tous ensemble avant de se séparer. On se pose sur le bord de la route et on passe un chouette moment avant les ‘au revoir’. On devrait normalement se recroiser vu qu’ils font une boucle dans le Pamir.

Les sommets enneigés à 6000m disparaissent pour la seconde partie de la journée car on s’enfonce dans une vallée plus noire et brune. Granite et sable se mélangent autour de petites montagnes russes qui nous fatiguent un peu mais surtout ne nous font pas gagner beaucoup en altitude. Nos deux petites femmes ne sont en plus pas au top. Que ce soit Mel ou Val, l’énergie n’est pas là, et les têtes et les estomacs font des leurs.

Vers 16h30, au milieu d’une énorme vallée lunaire, on décide de s’arrêter et de planter les tentes au milieu de nulle part. Alors que les dames se reposent, on joue avec Reine, Sia et Ezra. Mais le soleil disparait rapidement et on cuisinera bien vite avant de plonger dans nos tentes pour se réchauffer.

 

Demain on attaque un gros col,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Journée au calme à rouler en groupe avec un temps magnifique.

Pensée négative : Les corps de nos petites femmes ne sont vraiment pas au top.

Anecdote : Derrière un tournant on aperçoit deux silhouettes avec une tente sur le bord de la route. Ce sont de nouveau les deux cinglés qui essaient de faire le Pamir en marchant et en faisant du stop (ce qui ne marche apparemment pas vraiment). Ils nous font alors remarquer qu’ils y a deux fuseaux horaires au Tadjikistan et qu’on ne doit pas changer les heures avant Murghab… voilà peut-être pourquoi on a eu l’impression que notre hôte nous réveillait tôt…

Jeudi 15 septembre 2016 – J316

19h44,
 Sous la tente, au milieu de nulle part, 4317m

Distance parcourue : 14,49km
Vitesse moyenne : 8,20km/h                                                                                  
Vitesse maximum : 19,11km/h                                                               
Temps sur le vélo : 01h46min
Dénivelé positif : 169m
Altitude maximum : 4325m

6h, le soleil éclaire notre tente, et 7h, il la réchauffe enfin ! Les bouteilles d’eau sont transformées en gros glaçons. Pif prépare le thé et le déjeuner pendant que je prolonge légèrement la nuit. Au menu : de l’avoine avec du yaourt mais après 3 cuillères, patatra, la gamelle se retourne par terre ! Première déception de la journée.  On remballe tout et les enfants nous aident pas mal, ils sont vraiment tops ! On prend la route vers 9h, tout en douceur… Sous un ciel bleu ! On a vraiment de la chance avec le temps pour le moment ! Il y a quand même un petit vent frisquet qui nous oblige à conserver nos couches successives ! Pour ma part, je vais mieux mais Mel est encore fort faible. Elle pédale avec Ezra, mais qui laisse ‘bouger’ ses jambes. La route asphaltée se transforme après 3-4 kilomètres en chemin type ‘tôle ondulée’. On perd Mel qui est vraiment essoufflée avec l’altitude et affaiblie. On fera de longues pauses pour l’attendre après seulement quelques kilomètres. On suit leur rythme et on est bien avec eux donc on passe au-dessus de ‘faire un maximum de kilomètres par jour’. C’est une autre façon de voyager et cela ne nous déplait pas pour quelques jours !

Fin de matinée, un dilemme s’impose : passer le col aujourd’hui ou se pauser juste avant… Le col est à plus de 4600 mètres d’altitude, on ne connait pas le nombre de kilomètres avant le col et Mel n’est vraiment pas d’attaque. On décide donc, de se pauser juste avant, par sécurité… Ce ne serait pas vraiment marrant d’arriver au-dessus en pleine tempête de neige et dans l’obscurité ! Sia prend ma place sur le tandem pour le dernier kilomètre avant le lunch et je prends place sur le tandem derrière Mark ! Chouette sensation mais perturbant de ne pas voir devant ! Pif galère plus car Sia ne peut pas encore atteindre les pédales mais se débrouille tout de même comme un chef ! On arrive alors à une rivière, avec un peu de pelouse… endroit parfait pour le lunch, et le campement !

En plein lunch ‘nouilles’, on rencontre 2 cyclos Espagnols allant dans l’autre sens, ainsi qu’un Japonais barbu ! Enfin, dans notre sens, arrive l’ami Richard ! Il s’arrête avec nous pour camper également ! Sa tente est microscopique comparé à nos 2 autres tentes ! L’après-midi, on jouera pas mal avec les enfants, dans notre living room lorsque le vent et la neige faisaient leurs apparitions ou dehors lors d’une éclaircie !

Pour souper, on sort le ‘riz’ avec des épices et du thon… ça ne cuit absolument pas et il ne s’agit pas de riz. Le mélange ‘cru’ est assez étrange et Pif s’est réfugié alors dans les biscuits… trop secs. Deuxième grande déception culinaire ! La nuit est déjà tombée, la neige tombe discrètement, au dodo !

 

On passera le col demain,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : On apprend à rouler plus lentement mais la famille en vaut vraiment la chandelle !

Pensée négative : Un beau raté niveau culinaire…

Anecdote : On a encore eu droit a du saucisson espagnol  en apéro à midi !

Vendredi 16 septembre 2016 – J317

17/09, 07h46,
 Sous la tente, au milieu de nulle part, 4014m

Distance parcourue : 46,59km
Vitesse moyenne : 12,98km/h                                                                               
Vitesse maximum : 50,89km/h                                                               
Temps sur le vélo : 03h35min
Dénivelé positif : 450m
Altitude maximum : 4705m

Nuit horrible pour ma part. Le thermomètre annonce -8°C dans la tente. Tout est gelé même la toile, et il neige sur nos sacs de couchage avec la condensation. Mais le pire c’est mon estomac qui décide de faire des siennes. Je vais devoir à plusieurs reprises sortir en courant dans le froid sous la lune… et ce sont les chutes du Niagara secteur bottom…

On se lève tous vers 6h et le soleil arrive rapidement. Le remballage du bivouac n’est vraiment pas évident je dois sans cesse courir me cacher pour déféquer. On se retrouve vers 9h sur la route ‘prêts’ à attaquer le col. Les premiers 100m de dénivelé passent pas trop mal. Juste 3 jeeps avec une armée de Japonais arrivent en sens inverse. Les gens sont vraiment cinglés. On est dans un énorme effort et ces bridés courent à côté du vélo pour nous prendre en photo. C’est vraiment comme dans les films.

Mel ne s’adapte vraiment pas à l’altitude et commence déjà à pousser… On prend alors une solution sportive : Val va aider Mel avec son tandem et je vais essayer de monter Doudou en haut du col seul, avec Ezra sur le siège de Val (qui ne touche évidemment pas les pédales). Encore 100m de dénivelé et ça devient sacrément pentu, on doit tous pousser et ça nous ralentit la cadence. On fera deux grosses pauses dans le col. Et heureusement on a la musique pour se booster. Notre combinaison marche plutôt bien car les petites femmes sont aussi rapides que Marc, Richard et moi à elles deux. On a une chance de dingues car le ciel est bleu, le soleil brille, le vent n’est pas trop froid, et les paysages sont à couper le souffle comme d’hab.

A 13h, après 4h d’ascension (sur une distance de 9km), et en poussant la moitié du temps on arrive enfin au col, 4705m d’altitude ! On est tous épuisés mais bien fiers! Petites photos de groupe pour immortaliser l’instant. Arrivent alors dans le même sens que nous le couple de marcheurs qui viennent de faire le col à pied aussi. La seule différence c’est que nous maintenant on va déguster la descente… eux vont continuer à marcher… On rencontre aussi deux cyclos anglais, un couple, allant dans le sens inverse.

On reste 20min de plus au sommet car Marc, en poussant son tandem, à crever le pneu arrière… le comble. On descend 3km sur une route toujours aussi pourrie avant d’arriver à l’asphalte et à une vielle maison. La dame, son mari et ses petits bouts de chou nous accueillent et nous proposent d’entrer pour le thé… on ne se fait pas prier. Un bon thé, du pain frais, du yaourt maison et du beurre de yacht dans une pièce chauffée au poêle… on est aux anges. Les trois petits sont plutôt timides et restent dans la pièce d’à côté en faisant du boudin. Je sors alors 3 stickers et 3 ballons pour tenter une approche et jouer avec eux. Apparemment les ballons passent très mal, et ils partent dans une crise de larmes comme si j’étais un monstre… Un peu déconfit, je pars me rassoir à côté de Marc (qui venait de lâcher que j’étais vraiment prêt à avoir des gosses… ou pas) alors que les enfants courent dans les bras de leur mère, un peu perdue aussi. Lorsqu’on lui demande combien on lui doit elle nous fait comprendre que c’est comme on veut. On se concerte alors et on lui donne l’équivalent de 6$ (50 somonis). Elle dit merci mais n’a pas l’air plus heureuse que ça. Un chouette lunch, mais pas une rencontre qui restera spécialement gravée dans les mémoires.

La deuxième partie de la journée est magique. Faux-plat descendant très calme avec bon asphalte. On fait notre 30km/h sans pédaler. Il fait super bon et on redescend dans une large vallée de nouveau beaucoup plus sableuse et lunaire. On croisera deux filles à vélo… des Belges de Gand. On parle 15min et elles sont vraiment cools. On échange nos coordonnées… car elles comptent aussi rentrer en Belgique à vélo!

Vers 17h30 il est grand temps de s’arrêter. Le soleil décline déjà. On pose les 3 tentes sur la vaste plaine à notre gauche avant de grignoter le souper et de se mettre dans nos sacs de couchage. On est redescendus à 4000m, mais le vent est bien présent et reste glacial!

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Magnifique journée pour passer le plus haut col de notre itinéraire dans ce pays, et entourés d’un groupe au top !

Pensée négative : Pif a fait pleurer 3 enfants en moins de 2min… aucune pédagogie.

Anecdote : Alors qu’on descend calmement la vallée avec l’objectif de pédaler le moins possible, on commence à rêver de pancakes. Alors qu’on mentionne l’envie d’un pancake choco-banane, Richard s’exclame : ‘J’ai trop envie d’un pancake fromage-épinard’… ces anglais n’ont vraiment aucun goût!

Samedi 17 septembre 2016 – J318

18/09, 18h10,
 Hotel Pamir, Murghab

Distance parcourue : 41,88km
Vitesse moyenne : 17,92km/h                                                                               
Vitesse maximum : 31,40km/h                                                               
Temps sur le vélo : 02h20min
Dénivelé positif : 33m
Altitude maximum : 4018m

Le vent a bien soufflé sur la tente qui a fait un bruit plutôt insupportable mais nous n’avons pas trop dû sortir de nos lits douillets ! Au réveil, à nouveau un grand soleil qui nous réchauffe petit à petit. Le vent est quand même frisquet et on est en tenue de skieurs…

Devant la tente des Australiens, un petit paquet avec un ballon attend Sia : c’est son anniversaire aujourd’hui ! On se prépare lentement et Pif évite de déjeuner. Décidément, être malade dans ce pays n’est pas un mensonge ! Pif se prive moins que moi sur les spécialités locales mais le résultat est souvent le même… Reine est malade aussi, elle a vomi dans son sac de couchage. Heureusement, aujourd’hui, on ne fait que descendre jusque Murghab, où on fêtera les 8 ans de Sia !

Vers 10h, on démarre et on glisse (avec un petit vent de face) pendant 13km. Avec Richard, on attend la famille… et on croise un cycliste Hollandais bien intéressant ! On fait causette bien longtemps et toujours pas de trace de la famille… Quasi une heure plus tard, les voilà ! Marc a de nouveau crevé… sacré pneu ‘Schwalbe Marathon Plus’ ! On continue notre descente mais Pif est de plus en plus mal et de plus en plus impatient devant tous les autres voyageurs…  On croisera un trio de cyclistes allemands, des jeeps s’arrêteront pour la légendaire famille australienne qui traverse la région du Pamir ! L’avantage, c’est que Doudou a un peu  la paix en voyageant avec eux ! On a tous envie d’arriver et on écourte les rencontres. Les paysages sont toujours incroyables ! En arrivant à Murgab, Marc a encore crevé… On s’arrête alors à l’hôtel recommandé par tous les cyclistes, il parait que la nourriture est plus que fiable et c’est propre. On prend un bon lunch du coup : des assiettes bien fournies avec steaks, purées, riz, carottes, ça passe trop bien ! Puis on prend possession de 2 dortoirs de 4 lits avec un prix réduit pour l’anniversaire de Sia. La famille dans une, Richard et nous dans l’autre. On est HS ! L’après-midi, on donnera notre linge à laver, on se reposera, et on prendra une douche plus que chaude !

On soupe alors à l’hôtel (il faut dire qu’il n’y a pas vraiment d’autres endroits) et on choisira d’autres plats. Mais on s’endort quasi dans nos assiettes malgré l’excellente soirée que l’on passe…

 

On essaie alors de s’endormir malgré une rage de dents et de genoux pour ma part, et un estomac au plus bas pour Pif,

 

Val & Pif

 

Pensée positive : Fin d’une première étape dans la bonne humeur !

Pensée négative : Reine et Pif, les enfants malades…

Anecdote : Joseph, le Bruxellois, avait laissé à At House des sacoches et on s’est aperçu que Richard les réutilise !

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