Lundi 12 septembre 2016 – J313
18h46,
Dans la tente, terrifiés par une tempête de vent et de sable, près de Karakul Lake
Distance parcourue : 45,87km
Vitesse moyenne : 09,00km/h
Vitesse maximum : 40,00m/h
Temps sur le vélo : 06h00min
Dénivelé positif : 1200m
Altitude maximum : 4306m
Nuit glaciale… difficile de sortir son nez de la tente. L’eau n’a pas gelée, mais la tente et le sol sont bien blancs avec le givre. Le ciel est bleu mais on est du mauvais côté de la vallée et on restera dans l’ombre de notre versant jusqu’à démarrer. Du coup petit déj au lit avec des petits beurres enduits de pâte de spéculoos. On replie péniblement les affaires avec les mains gelées, et on démarre vers 9h20.
Après 5km, on aperçoit deux personnes en train de replier une tente au bord de la route. Il ne faut pas longtemps pour qu’on se reconnaisse : ce sont les amis polonais rencontrés à Bishkek il y a plus d’un mois, Marchin et Karcha. Ils ont descendu le Kirghizstan pendant un mois et nous voilà au même niveau qu’eux. Ils n’ont pas fini de remballer leur bivouac alors on décide de continuer, ils nous rattraperons par la suite.
On quitte alors cette vallée pour démarrer le fameux col dont tout le monde nous a parlé, et qui serait soit disant presque impossible à faire avec le Pino… L’asphalte disparait, et on se retrouve sur une route de terre et graviers pas trop mauvaise. Le sable n’est pas trop épais et les rochers pas trop gros. De plus il n’y a pas trop de trous. On monte tranquillement en prenant notre temps. Malgré le soleil le vent est bien glacial. On est entourés par d’énormes rapaces qui volent dans tous les sens et par des marmottes juste énormes.
A 3900m on tombe sur les fameuses maisons isolées dont on nous a parlé. Un vieux petit couple tout mignon y est posé et vient à notre rencontre lorsqu’on passe devant le bâtiment en ruines. Ils sont fascinés par le Pino et madame est ravie de faire un petit tour!
On commence alors les derniers lacets bien raides qui nous mèneront au col situé à plus de 4300m d’altitude. On a un compagnon pour ce col : un beau chien qui nous suit. On ne sait pas trop d’où il sort, mais il est bien cool. C’est de plus en plus raide et de plus en plus difficile de trouver facilement son souffle. 150m avant le sommet, on craque et on décide de pique-niquer. Alors qu’on mange notre bon pain avec saucisson et fromage, les Polonais nous dépassent et préfèrent tuer le col avant de manger. On découvre alors que pour on ne sait quelle raison, le compteur déconne et n’enregistre plus notre avancée… on fera avec la fin de la journée.
Encore quelques coups de pédales et nous voilà au sommet ! On est super fiers, et surtout super content de voir comme on a géré ce fameux col. On ne traine pas car il ne fait toujours pas chaud et on redescend de 200m d’altitude pour arriver enfin au poste frontière tadjik. On y retrouve les copains cyclos et on fait tamponner nos visas par les militaires souriants. On se pose ensuite un peu plus loin dans le poste frontière le temps de souffler un peu. On se retrouve entourés tous les 4 par des travailleurs tadjiks super sympas qui nous offrent eau, moment photos et rigolades. C’est marrant de voir les traits de visages changer en seulement une frontière. On passe du style chinois au style plus ‘pakistanais’.
On redescend alors de l’autre côté jusque 3900m d’altitude. C’est le calme plat. On est au milieu d’un spectacle hallucinant. Les montagnes sont magnifiques. On ne croise personne évidement, si ce n’est un couple déjà aperçu à Sari-Tash. Ils font tout à pied et en stop. Et là ils sont au milieu de nulle part, et ils s’apprêtent à planter la tente parce que ils n’ont vu qu’un camion sur la journée qui ne s’est pas arrêté… ben sans blague personne ne prend cette route. Comme quoi il y a toujours plus fou.
Il faut remonter un second col à 4250m. C’est moins pentu mais plus long. On prend notre temps, surtout qu’on découvre qu’on recule d’une heure sur les montres dans ce pays. Au milieu du col on fait une pause fruits secs et je m’assieds sur la route alors que les autres s’asseyent dans les graviers sur le côté de la route. 20min plus tard au moment de repartir, je ne sais pas me lever… le goudron a fondu et mon cycliste est collé au sol… pas top pour la suite…
On passe le col et c’est juste magique. Un lac sublime avec des sommets blancs derrière. On redescend de 100m d’altitude pour aller se poser devant ce panorama hors du commun. Mais le vent, qui avait été avec nous pendant les deux cols mais qui s’était calmé depuis un petit temps, se transforme en vraie tempête de sable. On essaie de s’abriter comme on peut derrière la seule petite bosse du secteur mais en vain. Il nous faudra plus d’une heure pour mettre les deux tentes déjà pleines de sable. Ca ne s’arrête pas et on se réfugiera chacun chez soi malheureusement.
On grignote du chocolat dans nos sacs de couchage et on espère que ça va se calmer pour la nuit… mais impossible de cuisiner au réchaud…
Pif & Val
Pensée positive : Enfin au Tadjikistan, et première journée juste dingue avec l’arrivée sur le lac Karakul juste magique.
Pensée négative : Tempête de sable pour terminer la journée…
Anecdote : Alors qu’un des soldats de la frontière tadjik tamponne nos visas, on entend ses collègues dans la pièce d’à côté jouer au billard !
Mardi 13 septembre 2016 – J314
22h40,
Homestay Atgerim, Karakul village
Distance parcourue : 25,80km
Vitesse moyenne : 13,68km/h
Vitesse maximum : 57,20m/h
Temps sur le vélo : 01h53min
Dénivelé positif : 71m
Altitude maximum : 4131m
C’est l’anniversaire du petit ! Il a beau être aux anges d’être à plus de 4000 mètres d’altitude, la nuit fut froide pour lui ! On se lève vers 6h30 du matin de peur qu’une nouvelle tempête apparaisse… On nettoie comme on peu nos affaires mais le sable s’est vraiment infiltré partout ! Nos amis les Polonais s’apprêtent en même temps, ils nous offrent généreusement du thé, on replie tout, puis on reprend la route ! Le ciel est magnifique… pas un nuage, et les vues sont vraiment dingues ! On longe le lac Karakul sur une vingtaine de kilomètres. On a l’impression de traverser un désert avec en arrière-plan (mais assez proches), toutes les montagnes enneigées et le lac d’un bleu parfait. C’est dingue comme c’est magnifique mais il fait vraiment un froid de canard ! Et puis, l’altitude ne me réussit pas… tête qui tourne, essoufflée et chasse aux papillons… Alors les Polakos me font boire une gorgée de leur remède magique : un petit coup de vodka maison pour désinfecter le système digestif ! Ça donne des nausées, mais rien ne vient. On continue de parcourir ce lac magnifique mais on se retrouve vite face au vent. Le village de Karakul est un repère depuis le début de la journée mais il ne s’agrandit pas vite.
Après un faux-plat montant, on aperçoit 2 enfants juste avant le village… Je sors l’appareil photo en pensant croiser nos premiers enfants tadjiks et on part d’un fou-rire : il s’agit d’Ezra et Reine qui crient ‘happy birthday Mickey Mouse’ (mais on ne sait toujours pas pourquoi Mickey Mouse) ! C’est trop mignon… et on ne s’attendait pas à les retrouver aussi vite ! Apparemment, la famille avait laissé un message sur la route pour son anniversaire mais nous l’avons loupé. On arrive alors près de Mel : You are amaziiinnng !!! You just did 3 passes ! Quel accueil chaleureux ! Les retrouvailles sont fortes et ils nous invitent à les rejoindre une centaine de mètres après, ils prennent le petit-déjeuner dans le premier village tadjik à 3950 mètres d’altitude! Les Polonais sont très vite intégrés et après rapide réflexion, on reste tous avec eux dans le homestay ! Ça tombe à pic, un peu patatras, un vent souffle dehors comme jamais et c’est l’anniversaire de Pif ! En plein second petit-déjeuner, Sia offre à Pif un paquet de petits pois cachant… une tablette de chocolat ! On échange nos parcours respectifs depuis Bishkek et l’ambiance est extrêmement bonne !
On visite alors le village, le propriétaire de l’auberge doit nous montrer où se trouvent les ‘magasins’ car il n’y a aucune enseigne et c’est chez les gens ! On longe les murs recouverts de boue et de paille, c’est un petit labyrinthe cet endroit et ça a son charme ! Avec notre présence, on a doublé la population du village… Seuls quelques locaux errent, beaucoup de maisons semblent inhabitées. C’est un village fantôme sans électricité avec 2 puits au milieu de nulle part. Il faut savoir que la province que l’on traverse représente plus de 50% de la superficie du pays mais avec seulement 3% des 8 millions d’habitants !
L’après-midi, on se repose, on joue avec les petits et… on prend une douche chaude ! En fait, ce n’est pas vraiment à proprement dit une douche, il s’agit d’un ‘banya’. Il s’agit d’une petite pièce chauffée par un poêle chauffé par des ‘excréments’ de chevaux, sur lequel repose un grand seau d’eau chaude avec à côté un deuxième seau d’eau froide puis encore un troisième vide. Il faut mélanger l’eau dans ce dernier seau puis se le verser dessus ! Ça fait un peu sauna, avec la vapeur de l’eau chaude et c’est juste dingue ! Quel bonheur ! On assiste également à la cuisson des pains : ils sont collés de part et d’autre du four (même au plafond) par du lait ! C’est super impressionnant et la cuisson est très rapide. On a alors droit à la dégustation du pain bien chaud, un délice ! Pif a trouvé un substitut de cake !
Pif part alors se promener près du lac pour voir le coucher du soleil avec Marcin et Karcha. Ensuite, on passe à table pour le souper… du riz aux carottes. La déception se lit sur le visage de Pif, pas de viande pour lui aujourd’hui ! Cela dit, c’est bon ! Le couple de Polonais offre alors des bonbons pour le dessert, à nouveau pour l’anniversaire de Pif ! Sacrément gâté le petit ! Marc met alors les enfants au lit puis on reste jusque 22h à parler de tout et de rien… Et puis, Marc et Mel souhaitent voir nos autres vidéos (ils ont déjà vu celle de la Thaïlande) et on finira par toutes les montrer ! Nous voilà avec des Australiens et des Polonais remontés à bloc pour faire des vidéos !
Demain, les Gopros seront de la partie,
Val & Pif
Pensée positive : Retrouvailles au top et super anniversaire pour Pif !
Pensée négative : Difficile de s’acclimater à l’altitude pour Val…
Anecdote : On pouvait déguster du beurre de yack avec le pain !