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Samedi 20 aout 2016 – J290

18h47,
A côté des tentes, Jeti Oguz Valley, en dessous du Teleti Pass

Karakol Trek :
Distance parcourue :  11km       
Dénivelé positif : 1200m
Altitude maximum : 3203m

Coucou les amis !

Ce matin, réveil à 6h45 dans notre guesthouse à Karakol. Pif et Val ont dormi dans la tente tandis que Isa et moi-même avons craqué pour un lit superposé dans le bâtiment en dur. Petit déj’ pain/miel/œuf et reste de salade de pâtes, nous sommes prêts à 8h et le gérant appelle un taxi pour nous.

On attend 10-15 minutes devant l’auberge et plusieurs taxis tentent de nous alpaguer, mais on attend celui qu’on a commandé. On demande au boss de l’auberge de resonner et il nous confirme qu’il est en route. C’est alors qu’une vieille Honda traverse le carrefour en jumpant et en brulant limite le feu rouge, notre pilote est là !  Il démarre puis s’arrête à la station essence et demande qu’on lui paye la course directement pour pouvoir payer l’essence (30 som du litre vs 600 som pour la course … c’est la deuxième fois que ça arrive au Kirghizstan, le taxi ne réclame pas l’argent lorsqu’on monte mais trouve une excuse pour l’avoir avant la fin de la course. Heureusement il est beaucoup moins Fangio avec nous à bord et nous débarque 50 minutes plus tard à Jeti Oguz, point de départ de notre trek à 2030m d’altitude. Jeti Oguz signifie « 7 taureaux » en Kirghize car on peut y voir 7 formations rocheuses rouges soit disant en forme de taureau. Il fait beau, on remonte agréablement une rivière. Seul hic, pendant 6-7 km, le chemin est semi carrossable et on se fait doubler par de nombreux 4x4 principalement de locaux qui viennent piqueniquer dans cette belle vallée, c’est vrai qu’on est samedi. C’est toujours un peu frustrant de marcher là où des voitures peuvent également passer, mais on s’en accommode.

Vers 11h30, alors qu’on atteint la fin du chemin carrossable, un vieux 4x4 déglingué avec 5 jeunes Kirghizes à son bord s’arrête et nous propose de nous monter plus haut. On ne se fait pas prier car le trek sera long. En route pour 15’ à 9 + nos 4 sacs sur un chemin impossible à traverser des rivières et rebondir sur des chemins en dévers. Le conducteur, le plus âgé, a l’air d’avoir 18 ans mais il manie bien son engin, sans tableau de bord, dont les câbles pendent dans le vide.  Ils nous déposent lorsque le chemin s’arrête pour de bon. On s’y attendait un peu, ils nous réclament des sous, sauf qu’ils sont très très gourmands, genre 4x le prix d’un taxi alors qu’ils on présenté ça comme un service. On négocie, c’est toujours un peu fatiguant, surtout que les Kirghizes prennent toujours un regard noir et une attitude menaçante lorsqu’ils discutent business. Finalement, on s’en sort pour une somme correcte, au vu du temps et du dénivelé qu’on a pu gagner.

Il est midi, l’heure du piquenique. D’abord ensoleillé mais bien vite la pluie s’invite, comme souvent l’après midi lorsqu’on est en montagne, on se remet alors en route, la pluie et les nuages nous embêtent en peu mais restent modérés et ne gâchent pas la vue de cette magnifique vallée que l’on continue de remonter. Après un franchissement de rivière pour lequel Isa et moi déchaussons, tandis que Pif et Val s’aventurent plus loin pour trouver un endroit où ça passe sans déchausser, et ils y arrivent. On arrive alors au bout de la vallée, où se trouve un camp permanent pour touristes qui montent sans tente ni matériel, mais il est seulement gardé par un dame que l’on réveille de sa sieste et qui n’a pas l’air très disposée à nous renseigner. On décide alors de pousser plus haut et on attaque le sentier vers le col, ça commence à monter sec, on fera 250m de  dénivelé en une trentaine de minutes. On a notre dose pour aujourd’hui et on trouve quelques m² d’herbe plus ou moins plat, avec un gros rocher pour faire office de table, c’est parfait, on s’installe. Il est 16h45, ça fait du bien d’être posés un peu plus tôt et le panorama est magnifique, on a même droit à une éclaircie. On cuisine dehors, on papote, puis le temps tourne à nouveaux et le tonnerre se fait entendre partout autour de nous. L’orage a l’air retenu derrière les crêtes qui nous entourent, mais la drache arrive et on va tous se blottir dans notre tente pour bouquiner.

La journée était sympa, on a bien avancé et les décors sont au rendez-vous !

 

Tom

 

Pensée positive : On change encore de décor, ce début de trek était très alpin : sapins, rivières, pâturages puis remparts gris des montagnes, c’est beau !

Pensée négative : Même si ça ne nous gâche pas le plaisir, de la pluie au moins une fois par jour c’est toujours moins amusant !

Anecdote : En tentant de nous convaincre que le service qu’il nous a rendu vaut un petit pactole, le chauffeur de vieux 4x4 sort son argument massue : le prix de l’essence, le ‘benzine’ !  Ben oui, apparemment, on vient de trouver un mot commun au Kirghize et au Néerlandais. C’est Robert et Van Dalle qui ne doivent pas en revenir !

Dimanche 21 aout 2016 – J291

18h47,
Sous la tente, Tent Camp 2, Karakol Valley

Karakol Trek :
Distance parcourue :  16km       
Dénivelé positif : 700m
Altitude maximum : 3820m

On se réveille sous un ciel chargé. Alors qu’on remballe le bazar, un marcheur arrive de la vallée et fait le détour pour nous accoster. Bernat est de Barcelone, parle français, allemand et anglais, et habite en Suisse. On n’est pas encore prêts donc il continue sa montée mais on le rattrapera au sommet.

On arrive au col sous une fine pluie à 3820m. Le col le plus décevant de ma vie… La vue a beau être encombrée de nuages, la vallée qui s’offre à nous n’est vraiment pas belle vu d’en haut. On ne s’attarde pas très longtemps et on redescend de l’autre côté. Val n’a pas le moral. Lors d’un passage de ruisseau, les pieds ont glissés et elle a de nouveau les pieds trempés.

On s’arrête dans la descente pour piqueniquer. Évidement il commence à dracher alors qu’on s’installe sur notre rocher. On ne s’attarde donc pas et on continue notre route. On entame la partie cours d’eau, cascades et marécages. C’est plutôt l’aventure mais sans panache. On est complètement trempés de la tête aux pieds.

Alors qu’on arrive enfin à la sortie de ce labyrinthe de rochers et d’eau, une éclaircie arrive et on a le plaisir d’observer la vallée derrière nous qui est bien plus belle vue d’ici. On continue de descendre sur un versant de plus en plus raide et dans les sapins. Comme tous les jours les marmottes sont omniprésentes avec leur grosse fourrure et leurs cris aigus.

On arrive au fond de la vallée à 2500m d’altitude et on fait une bonne pause biscuits le long du torrent qui redescend vers les plaines. Ces biscuits sont beaucoup trop bons, et c’est donc avec un méga brulant qu’on marchera les 4 derniers kilomètres jusqu’au camp où on s’arrêtera pour aujourd’hui. Ici on est au cœur du parc national et on se voit contraint de payer un droit d’entrée au militaire qui garde le camp. A peine planté les tentes qu’une tempête arrive et il recommence à dracher et à toner. On se réfugiera dans une grande tente qui sert de salle à manger pour cuire nos nouilles, en compagnie de Bernat et d’un couple de Français de Lyon déjà croisés à Kochkor.

 

On ira dormir dans le froid et l’humidité,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Un nouveau compagnon de trek, Bernat, qui est vraiment top !

Pensée négative : Moral, chaussures, et genoux de Val en dessous de tout. La décision est prise et elle réduira son trek d’un jour en prenant la Karakol Valley.

Anecdote : Bernat a fait son erasmus à Aaren et connait bien la Belgique car sa compagne est à moitié Belge !

Lundi 22 aout 2016 – J292

24/08, 08h35,
Dans la salle commune du Nice Hostel, Karakol

Karakol Trek : partie de Pif
Distance parcourue : 10km        
Dénivelé positif : 1200m
Altitude maximum : 3520m

Après avoir quitté Val je prends la direction de la montée vers le lac Ala-Kul avec un peu de retard sur les autres que je rattraperai en 20min, après avoir dépassé un train de vieux Israéliens et le couple de gentils Français de Lyon. Il fait vraiment beau et les nuages sont moins agressifs que les autres jours. On remonte les sapins pour arriver sur un faux-plat rocailleux. Commence alors une magnifique montée bien raide le long du torrent et des cascades qui viennent du lac. On s’arrête à midi sur un gros rocher pour piqueniquer. De nouveau un sale nuage arrive et il fait tellement froid qu’on ne s’attarde pas.

On arrive au lac vers 14h. La vue est déjà pas mal malgré le ciel devenu bien gris. Les vues sont dingues, mais c’est la première fois qu’on profite d’une montagne aussi ‘sale’. En effet, ils ont vraiment du mal avec les déchets ici. Les marcheurs laissent leurs détritus à leurs endroits de piquenique et de camping… C’est un peu frustrant.

On longe le lac sur 1km, on dépasse le camp de base et on va planter nos trois tentes le long de l’eau avec vue sur le glacier derrière le lac. Alors qu’on s’apprête à passer une bonne fin d’aprem avec un peu de soleil, une tempête de neige fait son apparition… pourquoi pas.

On s’isole donc chacun dans nos tentes. Vers 17h Thom et Bernat viennent profiter du living room et on jouera pendant 1h30 à Choson avant de courir se réfugier chacun dans son sac de couchage.

 

La tempête continue,

 

Pif

 

Pensée positive : Montée sur le lac sublime avec de sacrées cascades.

Pensée négative : Les gens sont des porcs, on a jamais vu une montage aussi sale avec tous les déchets qui trainent.

Anecdote : Ca n’a pas été facile, mais j’ai réussi à photographier le petit oiseau gris qui, quand il déploie ses ailes, offre des plumes rouge vif à couper le souffle.

Lundi 22 aout 2016 – J292

20h49,
Dans la salle commune du Nice Hostel, Karakol

Karakol Trek : partie de Val
Distance parcourue : 15km        
Dénivelé positif : 50m
Altitude maximum : 2500m

La décision a été prise la veille : je rentre sur Karakol… j’en ai marre d’avoir les pieds crevassés et humides à cause de mes ‘fausses’ Salomon complètement déchirées, mes genoux sont de plus en plus douloureux et je n’ai plus le moral de monter un col pour le redescendre aussi vite et parfois sous la pluie. Je n’y prends plus aucun plaisir et je ne veux pas être trop dégoutée de la montagne. Du coup, je crois que je prends la bonne décision ! Pif décide de rester avec Thom et Isa : je préfère le savoir en montagne qu’à mes cotés en train de glander à Karakol, ça le rendrait dingue. Ces 48h de repos vont me faire du bien je pense !

On déjeune dans le dining room, on replie notre tente trempée et puis on revoit notre configuration de sacs à dos, non sans énervement. J’échange l’auvent de la tente avec le réchaud, l’ordinateur, la gamelle et les appareils électroniques. Je suis plus chargée qu’auparavant mais mon trajet est plus ‘cool’ !

9h15, nous voilà à la bifurcation : Bernart l’Espagnol, Thom, Isa et Pif prennent le petit pont à droite qui les emmène au col intense et abrupt ! Pour ma part, je longe la rivière et je descends petit à petit la ‘Karakol Valley’ qui rejoint Karakol ! Je traverse des zones boisées, qui me mettent à l’abri de la chaleur qui se fait ressentir de plus en plus ! Le chemin semble semi-carrossable mais de nombreux arbres couchés me font obstacle… De part et d’autres, sont présents de grands sapins ! Dans la vallée, la rivière sort de son lit et sillonne là où bon lui semble ! Les chevaux sont là pour animer ce décor pittoresque… et le soleil embellit évidement la nature ! C’est juste sublime ! Seule tâche dans le décor, la rivière s’est transformée en torrent et a pris sur son passage une partie de la route ! Difficile de trouver un chemin alternatif concluant et je suis des traces… ça grimpe sec ! Me voilà quasi à 4 pattes, perpendiculaire à l’eau, en m’agrippant à des mottes de terre… Sérieusement, ce n’est pas rassurant ! Mais il est trop tard pour faire demi-tour et je me colle de plus en plus au sol pour éviter de basculer en arrière avec le poids du sac ! C’est un sacré parcours du combattant, et j’essaie de me sortir au plus vite de ce merdier… Après plusieurs zigzags, ça y est ! Je suis sur un chemin, certes boueux mais plus praticable que l’escalade au-dessus du torrent ! Une fois de retour à la route, je m’octroie une petite pause biscuit après l’effort. Je joue à l’accordéon avec un guide Kirgize qui accompagne un Américain et un Estonien… On se resalue à chaque passage !

Au bout de 10 kilomètres, je lunche rapidos avant de me remettre en route : la vue est belle, mais je me réjouis d’en finir avec cette marche ! Le retour à la civilisation se fait petit à petit et, alors que je fais une micro-pause eau, une jeep s’arrête à ma hauteur. Il s’agit du guide kirghize, avec ses 2 clients et un chauffeur privé… Ils me proposent de me ramener à ma guesthouse. J’ai fait 15 kilomètres, la route devient de plus en plus ‘praticable’ pour les voitures, je craque ! 15 minutes plus tard, ils me ramènent devant l’auberge qui se trouve à côté de celle des clients : étonnement, ils ne me réclament rien ! Comme quoi, certains savent encore rendre service ! Je reprends possession de la guesthouse mais en choisissant le lit dans le dortoir vu que Pif a la tente ! Il est 15h, je peux enfin être pausée… Douche, lessive, repos au sec… j’adore !

18h, le proprio vient me chercher… quelqu’un m’attend à la porte ! Surprise, il m’accompagne… Il s’agit du chauffeur de la jeep : que me veut-il? De l’argent pour le ‘stop’ ? Apparemment, pas vraiment, il me propose de souper avec ces clients ! Étonnée, je refuse quand même : être juste avec 4 types, c’est un peu bizarre… Est-ce vraiment juste une invitation pour souper ou est-ce une façon détournée de me réclamer de l’argent? Je ne le saurais jamais bien que ces types avaient vraiment l’air sympa…

A l’auberge, je fais connaissance avec un couple de Français, s’étant rencontrés en erasmus à Barcelone ! Ils sont vraiment chouettes et interagissent avec bon nombre d’occupants de la guesthouse ! Il y a un cyclo bulgare aussi dont les pays qu’il n’a pas visité dans le monde sont à compter sur les doigts de la main ! Il est impressionnant mais est vite éméché ! On soupe dans la bonne humeur puis il est l’heure du dodo !

 

Val

 

Pensée positive : Karakol valley = sublime !

Pensée négative : Acheter des chaussures Salomon sur le marché thaï n’était vraiment pas la bonne affaire…

Anecdote : C’est trop bien, dans l’auberge, ils font aussi petite superette… même pas besoin de se déplacer pour manger !

Mardi 23 aout 2016 – J293

24/08, 08h51,
Dans la salle commune du Nice Hostel, Karakol

Karakol Trek :
Distance parcourue : 16km        
Dénivelé positif : 450m
Altitude maximum : 3860m

Tempête de neige passée, on se réveille sous un ciel bleu, mais avec des températures sous zéro. Les tentes sont complètement gelées, un filme blanc les recouvre de tous côtés. Mais le soleil montre vite le bout de son nez et vient réchauffer le lac et ses abords. On fait sécher tous nos affaires sur les rochers nous entourant et on déjeune avant de remonter le long pierré qui nous sépare du sentier.

On remonte le long des cailloux et graviers et le glacier se dévoile de plus en plus sous nos yeux. On arrive rapidement au col à 3860m d’altitude. La vue sur la vallée d’un côté et le lac de l’autre est vraiment incroyable et on prend le temps de profiter de cette petite crête. Pour la descente de l’autre côté, on commence par 200m de ski dans le sable et les gravillons. On en a plein les chaussures mais on prend notre pied. On descendra cette sympathique vallée passant du rocailleux aux sapins. On joue à l’accordéon avec le groupe de jeunes porteurs/sherpas qui ont des sacs énormes et qui dévalent la montagne en sandales.

Alors qu’on arrive vers 14h à Alty-Arashan, une tempête arrive du fond de la vallée et les grêlons nous obligent à nous abriter sous un camion. Ca ne se calme pas et on se réfugie dans le sas d’entrée du restaurant d’altitude du secteur. Après avoir mangé, la tempête ne passant pas, on craque. On prend possession des hot springs du secteur. Une pièce avec une petite piscine à l’eau de source bouillante. On doit rajouter de l’eau de la rivière pour réussir à rentrer dedans.

Ca ne se calme toujours pas dehors et on fait un deuxième craquage. Avec un couple d’Israéliens, on paie le chauffeur d’un gros camion de transport de gros touristes pourris pour nous redescendre dans la vallée de Karakol. 16km d’une des routes semi-carrossables les pires au monde selon les guides. Ca secoue énormément. On se prend pas mal de frayeurs et de fou-rires. Ca me rappelle pas mal le train du Myanmar.

On arrive au Nice Hostel où l’on retrouve Val qui a préparé des spaghettis qu’on partage pour l’entrée. Car pour le plat, Bernat nous fait une tortilla maison ! Avec customisation au fromage et au saucisson, ça ressemble plus à une tartiflette, mais c’est trop bon !

 

Une bonne nuit dans un lit de dortoir pour se remettre de ce trek,

 

Pif & Val

 

Pensée positive : Vues sur le lac Ala-Kol juste dingues !

Pensée négative : Plein le cul de la pluie, des grêlons, et des tempêtes.

Anecdote : Bernat a lancé un site internet pas mal du tout en suisse, www.surfingdiner.com

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